Déclaration de M. Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, en réponse à une question sur les droits de l'homme en Tunisie, à l'Assemblée nationale le 30 avril 2008.

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Circonstance : Questions d'actualité, à l'Assemblée nationale le 30 avril 2008

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Monsieur, ne comptez pas sur moi pour polémiquer sur un sujet aussi important à mes yeux. Je vous répondrai sur trois points.
Tout d'abord, la Tunisie n'est pas la Corée du Nord. Faire une telle comparaison, c'est caricaturer la situation d'un pays ami de la France où des responsables politiques de tous bords se rendent ou se sont rendus régulièrement.
Ensuite, nous n'avons jamais caché que la France souhaitait qu'une évolution politique accompagne désormais les succès du développement économique et social, les progrès sur le statut de la femme ou la tolérance religieuse. Cette ouverture, c'est aux Tunisiens eux-mêmes d'en fixer le rythme, le contenu, les modalités, mais elle est aujourd'hui indispensable et possible.
En disant cela, je ne fais que reprendre mot pour mot ce que disait Hubert Védrine, alors ministre des Affaires étrangères, devant cette assemblée, et M. Moscovici s'en souvient parfaitement ! Qu'il y ait des insuffisances et des progrès à faire, personne ne le conteste, mais ce n'est pas en les stigmatisant, en s'érigeant en donneur de leçons que l'on fait avancer les choses !
Le président de la République a parlé de la nécessité d'élargir les libertés et la question des Droits de l'Homme a été abordée durant cette visite par Rama Yade notamment.
Enfin, et c'est le plus important, c'est par le renforcement des liens avec l'Union européenne et les exigences en matière de Droits de l'Homme que ce dialogue impose, c'est par la construction d'une Union pour la Méditerranée que nous ferons progresser l'Etat de droit. Telle est l'ambition de tous les démocrates, la vôtre comme la nôtre !Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 mai 2008