Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur le bilan du cyclone en Birmanie et l'aide française et internationale aux victimes, Paris le 6 mai 2008.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Réponse de Bernard Kouchner à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur la situation en Birmanie, à Paris le 6 mai 2008

Texte intégral

Le bilan s'est hélas encore alourdi : on recense désormais 21.000 morts, 45.000 disparus, 150.000 personnes déplacées, et sans doute un million de réfugiés. L'urgence n'est donc pas seulement de mobiliser les ressources, mais aussi de les faire parvenir. Or le gouvernement birman, que vous avez justement qualifié de dictature militaire, refuse pour l'instant l'accès à son territoire.
Nous sommes prêts, de même que les quatre ONG françaises par lesquelles nous ferons parvenir les 200 000 euros que nous avons débloqués. La somme vous paraît peut-être dérisoire, mais c'est exactement ce que les autres font : si l'on donne plus d'argent, il ira au gouvernement birman, et non aux réfugiés ! Nous avons pesé cela, et mieux que vous ne le pensez ! Le Japon et les Etats-Unis donnent la même somme, et la Thaïlande, pays voisin, 400 000 dollars. Avez-vous une recette pour faire parvenir cette aide ? Médecins du Monde, l'Aide médicale internationale, Action contre la faim et la Croix Rouge française sont sur place : c'est notre seule chance de parvenir, peut-être, jusqu'aux populations.
Pour l'heure, nous joignons nos efforts à ceux de l'ONU, qui demande instamment au gouvernement birman d'ouvrir les portes du pays. Le gouvernement birman prétend distribuer lui-même l'argent : même si nous ne pouvons l'accepter, nous devrons passer par ses fourches caudines. Il s'agit aujourd'hui d'assurer l'accès aux soins des populations. Je rappelle en outre que le gouvernement birman a maintenu le référendum du 10 mai, dont Aung San Suu Kyi et l'opposition demandaient à juste titre le report.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mai 2008