Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Bonjour, B. Laporte. T. Estanguet, double médaillé d'or de canoë kayak a été désigné hier comme porte-drapeau de la délégation française pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, qui aura lieu exactement dans 100 jours le 8 août 2008 à Pékin. Est-ce un bon choix, T. Estanguet ?
R.- Oui c'est un bon choix, mais il y avait Laura Flessel en compétition avec Tony - cela aurait été aussi un bon choix. Evidemment il faut en choisir un. Il est deux fois champion olympique ; il est en passe de le devenir trois fois et ce serait historique d'abord pour son sport, parce que c'est vrai que comme il le dit souvent, c'est un petit sport et grâce à lui, je dirais, il le médiatise, il le porte à bout de bras. Et donc oui c'est un bon choix.
Q.- Donc cérémonie d'ouverture le 8 août à Pékin ; vous y serez ?
R.- Ecoutez le président de la République a décidé que nous y allions, nous irons, je fais partie d'un gouvernement et il faut être solidaire.
Q.- C'est à dire que si lui n'y va pas, vous non plus vous ne pouvez pas y aller ?
R.- C'est pas que je ne pourrai pas y aller, mais je serai tout simplement cohérent avec sa décision.
Q.- J.-P. Raffarin était à votre place lundi matin ; il revenait de Chine justement. Il disait il faut que N. Sarkozy aille à Pékin. Qu'est-ce que vous pensez de ce genre de conseils ?
R.- D'abord, J.-P. Raffarin est parti en Chine sur les conseils du Président de la République, avec le Président du Sénat. Et que le Président de la République avait demandé , lui, à restaurer le dialogue entre les autorités chinoises et le Dalaï Lama ; et il avait dit que la France y participerait, serait prête à dialoguer pour justement restaurer ce dialogue avec les représentants du Dalaï Lama. Donc J.-P. Raffarin y est allé et je crois que ça s'est bien passé apparemment puisque, effectivement, vous dites - et lui aussi -, que tout était bien, que la Chine avait énormément apprécié cette venue ; et que donc je crois sincèrement qu'on va vers un apaisement et que tout se passera bien et je pense que tout le monde participera finalement à la cérémonie d'ouverture.
Q.- C'est votre pronostic aujourd'hui ; le front est à la détente ?
R.- Oui c'est mon envie aussi ; parce qu'encore une fois, ça me gêne qu'on prenne les Jeux Olympiques en otage mais que le Président de la République a été le seul, encore une fois, des chefs d'états à dire, "attendez, il faut dialoguer". Il a agi, il a essayé de restaurer un certain dialogue dans le plus grand des calmes et ça c'est tout à son honneur.
Q.- On dit souvent, vous venez de le dire, qu'il ne faut pas prendre les Jeux Olympiques en otage. Vous savez quel est le premier pays qui a boycotté les Jeux Olympiques ?
R.- Non.
Q.- La Chine à Melbourne. En 1956 parce que Taiwan y participait.
R.- Oui mais c'est pas parce que certains l'ont fait il y a quelques années qu'il faut continuer ; sinon on ne vit pas
Q.- En tout cas la Chine dit bien aujourd'hui qu'il faut pas mélanger sport et politique ; ce qu'elle n'a pas toujours fait, elle
R.- Ce ne sont peut être pas les mêmes dirigeants non plus.
Q.- L'olympisme, c'est le symbole de la fraternité entre les hommes et lundi la flamme olympique se trouvait à Pyong Yang en Corée du Nord. Alors la Corée du Nord, c'est un pays qui est allié de la Chine, mais c'est aussi surtout une dictature épouvantable qui affame son peuple. Qu'a à faire la flamme olympique dans un pays comme ça ?
R.- Pourquoi tout mélanger encore une fois. Si je vous écoute, ça veut dire qu'il faut arrêter les Jeux Olympiques donc. On arrête la flamme, on arrête tout ; c'est le seul événement, les Jeux Olympiques, qui fédère, qui rassemble ; c'est 205 pays. Encore une fois, vous savez très bien qu'on a arrêté la guerre pour faire les Jeux Olympiques, on a repris la guerre après. Donc encore une fois, laissons les Jeux Olympiques de côté ; il y a des politiques qui sont là pour agir. Ce que vient de faire N. Sarkozy, mais je vois qu'il y a que lui qui a agi, qui a essayé de restaurer un petit peu le dialogue, un certain apaisement. J'ai envie qu'on laisse les Jeux Olympiques de côté.
Q.- La flamme olympique dans une dictature qui affame son peuple, ce n'est pas gênant, ça ne gêne pas la conscience des hommes ?
R.- Si, je dirais sincèrement que ce n'est pas une bonne chose effectivement. Mais à ce moment là, on arrête le déplacement de la flamme olympique parce qu'elle ne pourra passer nulle part maintenant. Il n'y a pas qu'en Asie qu'il y a des problèmes, il y en a en Afrique, il y en a partout. Donc on devrait dire effectivement "on arrête la flamme olympique", parce que, sous prétexte que beaucoup de pays sont en difficulté... même si la flamme olympique n'y passe pas, il faut y penser aussi. On ne va pas penser qu'aux pays où la flamme passe.
Q.- On se demande quand même ce que fait le CIO, où il a la tête dans l'organisation de ces jeux. Il est dépassé par les événements, il est indifférent et puis vous le lisez sans doute comme nous, vous l'entendez, le CIO est présenté comme une assemblée de gens, au fond plus soucieux d'affaires et d'argent que d'idéal olympique.
R.- Vous savez j'entends tout et son contraire et surtout je n'ai pas envie d'en parler parce que je ne connais pas. Je fais partie des gens qui n'écoutent pas les rumeurs surtout et qui parlent sur des choses concrètes. Je ne le connais pas. Je l'ai vu deux fois, effectivement ça fait 6 mois que je suis en poste, je l'ai vu deux fois. Trois fois parce que je l'avais croisé pendant la coupe du monde de rugby. Mais c'est tout. Alors après, vous savez on me dit oui effectivement, comme vous le dites, il y a des phénomènes d'argent, etc. moi j'ai jamais vu ça ; j'ai vu un homme intègre, un homme droit, un homme passionné par ce qu'il fait. Après, je fais partie de ceux qui disent que c'était bien de donner les Jeux Olympiques à la Chine pour qu'elle s'ouvre.
Q.- Vous étiez le 7 avril dernier à Paris, au passage de cette fameuse flamme olympique et les observateurs avaient été surpris de voir la police française retirer le drapeau tibétain des mains de ceux qui l'avaient, et parfois ces personnes là étaient derrière des barrières pacifiques et M. Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur avait dit "mais on se renseignera pourquoi des policiers ont fait ça, retirer le drapeau tibétain" et puis on n'a jamais eu de nouvelles ; alors je ne sais pas si, vous, vous êtes renseigné ?
R.- Je ne suis pas ministre de l'Intérieur ; il faut poser la question à M. Alliot-Marie qui vous répondra sincèrement.
Q.- C'est ça... vous aviez été choqué, vous, par l'attitude de ces policiers français ?
R.- Je ne l'ai pas vu. J'étais au départ de la flamme et à l'arrivée donc au stade Charléty. Ça s'est passé plutôt bien à l'arrivée et au départ. Il y a eu des incidents ; vous savez c'est très difficile pendant 5 heures pour des policiers d'être tendus, d'être stressés parce que sécuriser un long trajet comme la flamme olympique le proposait ; il y a beaucoup d'énervement chez les policiers ; alors de temps en temps, il doit y avoir des erreurs, je le reconnais.
Q.- D'accord ; bon, 100 jours on va voir, on va espérer que ces 100 jours là, on parlera davantage de sports...
R.- J'ai envie que nous ne parlions que de sport et que les politiques parlent eux, ceux qui ont à s'en occuper justement des droits de l'homme et autres.
Q.- On parle un peu de politique, B. Laporte ? Jeudi soir, le président de la République intervenait à la télévision. Et alors on a noté - je vais reparler de M. Alliot-Marie, j'en suis désolé - que vous et M. Alliot Marie vous aviez séché la séance de télé , vous n'aviez pas écouté le président de la République et vous étiez à la première de N. Canteloup à l'Olympia. Bizarre ?
R.- Cher Jean Michel, j'ai entraîné pendant 15 ans du sport, du rugby en l'occurrence, enregistrer des matchs , vous savez, ça été 15 ans de ma vie. On en regarde un, on l'enregistre, alors voilà. Je peux répondre à votre question, j'ai été au spectacle de N. Canteloup parce que je lui avais promis. C'est un Bordelais comme moi. Je lui avais promis d'y être le 4 août ; l'intervention du président devait être le lundi, elle a changé entre temps...
Q.-... le 4 août, non le 24 avril.
R.- Je suis déjà aux Jeux Olympiques ; et donc comme ça a changé, que c'est passé du lundi au jeudi, j'y ai été, j'ai enregistré l'émission puis j'ai regardé en rentrant à minuit et j'ai pris beaucoup de plaisir à écouter.
Q.- A écouter qui ? Canteloup
R.- Non, N. Sarkozy.
Q.- Et Canteloup ?
R.- Canteloup aussi...
Q.- Qui vous imite au passage
R.- N. Canteloup, ça fait 4 ou 5 fois que le vois.
Q.- Le gouvernement c'est une grande famille, il n'y a que des amis. C. Boutin, ministre du Logement s'est dite consternée que vous ayez pu aller à l'Olympia écouter Canteloup alors que le Président de la République parlait à la télévision.
R.- Non écoutez, j'ai vu Christine hier, elle ne m'a du tout dit ça.
Q.- Ah c'est vrai ?
R.- Non pas du tout.
Q.- Peut-être qu'elle ne vous l'a pas dit mais elle l'a dit à d'autres.
R.- Je m'entends bien avec Christine ; non, je pense qu'elle me l'aurait dit.
Q.- D'accord, ce n'était peut être pas vous qui étiez visé par la pique. Dans l'Express, on a lu que vous souhaitiez que la France et l'Italie co-organisent les championnats d'Europe de football en 2016.
R.- Moi, je n'ai jamais souhaité ça. D'abord, ce n'est pas à moi de souhaiter. Moi, j'ai souhaité que nous organisions l'Euro 2016 effectivement. Après j'ai entendu des bruits comme vous qui disaient que comme le nombre d'équipes allait passer peut-être de 16 à 24, il faudrait 10 stades de plus de 40.000 places et que ce serait bien que la France l'organise avec un autre pays.
Q.- Combien a-t-on de stades de plus de 40.000 places ?
R.- On n'en a pas beaucoup. On doit en avoir 4.
Q.- Et on n'est pas en état de les construire ? Cela fait beaucoup de sous !
R.- Ça va aller vite. C'est beaucoup de sous. Vous savez très bien qu'on a créé une mission grand stade qui a été donnée à P. Séguin, qui se passe bien d'ailleurs, ça progresse bien. Maintenant, dire qu'on aura 10 stades de plus de 40.000 places, cela me semble incertain.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 avril 2008
R.- Oui c'est un bon choix, mais il y avait Laura Flessel en compétition avec Tony - cela aurait été aussi un bon choix. Evidemment il faut en choisir un. Il est deux fois champion olympique ; il est en passe de le devenir trois fois et ce serait historique d'abord pour son sport, parce que c'est vrai que comme il le dit souvent, c'est un petit sport et grâce à lui, je dirais, il le médiatise, il le porte à bout de bras. Et donc oui c'est un bon choix.
Q.- Donc cérémonie d'ouverture le 8 août à Pékin ; vous y serez ?
R.- Ecoutez le président de la République a décidé que nous y allions, nous irons, je fais partie d'un gouvernement et il faut être solidaire.
Q.- C'est à dire que si lui n'y va pas, vous non plus vous ne pouvez pas y aller ?
R.- C'est pas que je ne pourrai pas y aller, mais je serai tout simplement cohérent avec sa décision.
Q.- J.-P. Raffarin était à votre place lundi matin ; il revenait de Chine justement. Il disait il faut que N. Sarkozy aille à Pékin. Qu'est-ce que vous pensez de ce genre de conseils ?
R.- D'abord, J.-P. Raffarin est parti en Chine sur les conseils du Président de la République, avec le Président du Sénat. Et que le Président de la République avait demandé , lui, à restaurer le dialogue entre les autorités chinoises et le Dalaï Lama ; et il avait dit que la France y participerait, serait prête à dialoguer pour justement restaurer ce dialogue avec les représentants du Dalaï Lama. Donc J.-P. Raffarin y est allé et je crois que ça s'est bien passé apparemment puisque, effectivement, vous dites - et lui aussi -, que tout était bien, que la Chine avait énormément apprécié cette venue ; et que donc je crois sincèrement qu'on va vers un apaisement et que tout se passera bien et je pense que tout le monde participera finalement à la cérémonie d'ouverture.
Q.- C'est votre pronostic aujourd'hui ; le front est à la détente ?
R.- Oui c'est mon envie aussi ; parce qu'encore une fois, ça me gêne qu'on prenne les Jeux Olympiques en otage mais que le Président de la République a été le seul, encore une fois, des chefs d'états à dire, "attendez, il faut dialoguer". Il a agi, il a essayé de restaurer un certain dialogue dans le plus grand des calmes et ça c'est tout à son honneur.
Q.- On dit souvent, vous venez de le dire, qu'il ne faut pas prendre les Jeux Olympiques en otage. Vous savez quel est le premier pays qui a boycotté les Jeux Olympiques ?
R.- Non.
Q.- La Chine à Melbourne. En 1956 parce que Taiwan y participait.
R.- Oui mais c'est pas parce que certains l'ont fait il y a quelques années qu'il faut continuer ; sinon on ne vit pas
Q.- En tout cas la Chine dit bien aujourd'hui qu'il faut pas mélanger sport et politique ; ce qu'elle n'a pas toujours fait, elle
R.- Ce ne sont peut être pas les mêmes dirigeants non plus.
Q.- L'olympisme, c'est le symbole de la fraternité entre les hommes et lundi la flamme olympique se trouvait à Pyong Yang en Corée du Nord. Alors la Corée du Nord, c'est un pays qui est allié de la Chine, mais c'est aussi surtout une dictature épouvantable qui affame son peuple. Qu'a à faire la flamme olympique dans un pays comme ça ?
R.- Pourquoi tout mélanger encore une fois. Si je vous écoute, ça veut dire qu'il faut arrêter les Jeux Olympiques donc. On arrête la flamme, on arrête tout ; c'est le seul événement, les Jeux Olympiques, qui fédère, qui rassemble ; c'est 205 pays. Encore une fois, vous savez très bien qu'on a arrêté la guerre pour faire les Jeux Olympiques, on a repris la guerre après. Donc encore une fois, laissons les Jeux Olympiques de côté ; il y a des politiques qui sont là pour agir. Ce que vient de faire N. Sarkozy, mais je vois qu'il y a que lui qui a agi, qui a essayé de restaurer un petit peu le dialogue, un certain apaisement. J'ai envie qu'on laisse les Jeux Olympiques de côté.
Q.- La flamme olympique dans une dictature qui affame son peuple, ce n'est pas gênant, ça ne gêne pas la conscience des hommes ?
R.- Si, je dirais sincèrement que ce n'est pas une bonne chose effectivement. Mais à ce moment là, on arrête le déplacement de la flamme olympique parce qu'elle ne pourra passer nulle part maintenant. Il n'y a pas qu'en Asie qu'il y a des problèmes, il y en a en Afrique, il y en a partout. Donc on devrait dire effectivement "on arrête la flamme olympique", parce que, sous prétexte que beaucoup de pays sont en difficulté... même si la flamme olympique n'y passe pas, il faut y penser aussi. On ne va pas penser qu'aux pays où la flamme passe.
Q.- On se demande quand même ce que fait le CIO, où il a la tête dans l'organisation de ces jeux. Il est dépassé par les événements, il est indifférent et puis vous le lisez sans doute comme nous, vous l'entendez, le CIO est présenté comme une assemblée de gens, au fond plus soucieux d'affaires et d'argent que d'idéal olympique.
R.- Vous savez j'entends tout et son contraire et surtout je n'ai pas envie d'en parler parce que je ne connais pas. Je fais partie des gens qui n'écoutent pas les rumeurs surtout et qui parlent sur des choses concrètes. Je ne le connais pas. Je l'ai vu deux fois, effectivement ça fait 6 mois que je suis en poste, je l'ai vu deux fois. Trois fois parce que je l'avais croisé pendant la coupe du monde de rugby. Mais c'est tout. Alors après, vous savez on me dit oui effectivement, comme vous le dites, il y a des phénomènes d'argent, etc. moi j'ai jamais vu ça ; j'ai vu un homme intègre, un homme droit, un homme passionné par ce qu'il fait. Après, je fais partie de ceux qui disent que c'était bien de donner les Jeux Olympiques à la Chine pour qu'elle s'ouvre.
Q.- Vous étiez le 7 avril dernier à Paris, au passage de cette fameuse flamme olympique et les observateurs avaient été surpris de voir la police française retirer le drapeau tibétain des mains de ceux qui l'avaient, et parfois ces personnes là étaient derrière des barrières pacifiques et M. Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur avait dit "mais on se renseignera pourquoi des policiers ont fait ça, retirer le drapeau tibétain" et puis on n'a jamais eu de nouvelles ; alors je ne sais pas si, vous, vous êtes renseigné ?
R.- Je ne suis pas ministre de l'Intérieur ; il faut poser la question à M. Alliot-Marie qui vous répondra sincèrement.
Q.- C'est ça... vous aviez été choqué, vous, par l'attitude de ces policiers français ?
R.- Je ne l'ai pas vu. J'étais au départ de la flamme et à l'arrivée donc au stade Charléty. Ça s'est passé plutôt bien à l'arrivée et au départ. Il y a eu des incidents ; vous savez c'est très difficile pendant 5 heures pour des policiers d'être tendus, d'être stressés parce que sécuriser un long trajet comme la flamme olympique le proposait ; il y a beaucoup d'énervement chez les policiers ; alors de temps en temps, il doit y avoir des erreurs, je le reconnais.
Q.- D'accord ; bon, 100 jours on va voir, on va espérer que ces 100 jours là, on parlera davantage de sports...
R.- J'ai envie que nous ne parlions que de sport et que les politiques parlent eux, ceux qui ont à s'en occuper justement des droits de l'homme et autres.
Q.- On parle un peu de politique, B. Laporte ? Jeudi soir, le président de la République intervenait à la télévision. Et alors on a noté - je vais reparler de M. Alliot-Marie, j'en suis désolé - que vous et M. Alliot Marie vous aviez séché la séance de télé , vous n'aviez pas écouté le président de la République et vous étiez à la première de N. Canteloup à l'Olympia. Bizarre ?
R.- Cher Jean Michel, j'ai entraîné pendant 15 ans du sport, du rugby en l'occurrence, enregistrer des matchs , vous savez, ça été 15 ans de ma vie. On en regarde un, on l'enregistre, alors voilà. Je peux répondre à votre question, j'ai été au spectacle de N. Canteloup parce que je lui avais promis. C'est un Bordelais comme moi. Je lui avais promis d'y être le 4 août ; l'intervention du président devait être le lundi, elle a changé entre temps...
Q.-... le 4 août, non le 24 avril.
R.- Je suis déjà aux Jeux Olympiques ; et donc comme ça a changé, que c'est passé du lundi au jeudi, j'y ai été, j'ai enregistré l'émission puis j'ai regardé en rentrant à minuit et j'ai pris beaucoup de plaisir à écouter.
Q.- A écouter qui ? Canteloup
R.- Non, N. Sarkozy.
Q.- Et Canteloup ?
R.- Canteloup aussi...
Q.- Qui vous imite au passage
R.- N. Canteloup, ça fait 4 ou 5 fois que le vois.
Q.- Le gouvernement c'est une grande famille, il n'y a que des amis. C. Boutin, ministre du Logement s'est dite consternée que vous ayez pu aller à l'Olympia écouter Canteloup alors que le Président de la République parlait à la télévision.
R.- Non écoutez, j'ai vu Christine hier, elle ne m'a du tout dit ça.
Q.- Ah c'est vrai ?
R.- Non pas du tout.
Q.- Peut-être qu'elle ne vous l'a pas dit mais elle l'a dit à d'autres.
R.- Je m'entends bien avec Christine ; non, je pense qu'elle me l'aurait dit.
Q.- D'accord, ce n'était peut être pas vous qui étiez visé par la pique. Dans l'Express, on a lu que vous souhaitiez que la France et l'Italie co-organisent les championnats d'Europe de football en 2016.
R.- Moi, je n'ai jamais souhaité ça. D'abord, ce n'est pas à moi de souhaiter. Moi, j'ai souhaité que nous organisions l'Euro 2016 effectivement. Après j'ai entendu des bruits comme vous qui disaient que comme le nombre d'équipes allait passer peut-être de 16 à 24, il faudrait 10 stades de plus de 40.000 places et que ce serait bien que la France l'organise avec un autre pays.
Q.- Combien a-t-on de stades de plus de 40.000 places ?
R.- On n'en a pas beaucoup. On doit en avoir 4.
Q.- Et on n'est pas en état de les construire ? Cela fait beaucoup de sous !
R.- Ça va aller vite. C'est beaucoup de sous. Vous savez très bien qu'on a créé une mission grand stade qui a été donnée à P. Séguin, qui se passe bien d'ailleurs, ça progresse bien. Maintenant, dire qu'on aura 10 stades de plus de 40.000 places, cela me semble incertain.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 30 avril 2008