Texte intégral
Je remercie le président de l'Autorité palestinienne pour les propos qu'il vient de tenir. Je partage son analyse sur la région et sur les progrès vers la paix que l'ensemble de la région a pu faire ces jours-ci. J'espère comme lui que les développements seront heureux. J'étais très heureux de savoir que les développements de chacun des groupes de travail et que les rencontres qui sont tenues entre les Israéliens et les Palestiniens, les Palestiniens et les Israéliens, continuaient dans une perspective de progrès. J'exprime bien sûr le sentiment du président Sarkozy, mon sentiment personnel et le sentiment de tous les Français : nous souhaitons infiniment, nous voulons vraiment que ces pourparlers de paix aboutissent à un Etat palestinien. C'est très clair et ce fut très clair dans la tenue de la conférence de Paris qui était une conférence pour un Etat palestinien. C'était la première fois que l'on appelait ainsi une conférence internationale.
J'exprime le sentiment des Français, mais je crois pouvoir parler - la France sera présidente de l'Europe à partir du 1er juillet - au nom des 27 pays de l'Union européenne, en disant que nous sommes très attachés, là aussi, à la poursuite de ce processus et à la création d'un Etat palestinien. Je remercie une fois de plus le président de l'Autorité palestinienne pour ces propos plus qu'amicaux et, comme d'habitude, nous reviendrons pour suivre ce que je voudrais bien pouvoir appeler des progrès dans la nécessaire création de cet Etat palestinien au côté d'un Etat israélien en sécurité.
Q - La France a-t-elle un rôle pour pousser le gouvernement israélien à geler la colonisation ?
R - Bien sûr, nous en avons parlé. La position de la France est très claire : nous sommes absolument hostiles à la création de nouvelles colonies et nous avons toujours insisté auprès de nos amis israéliens pour que cette colonisation cesse et nous l'avons encore répété hier et aujourd'hui en Israël.
Q - (à propos de la situation à Gaza)
R - La situation à Gaza est un sujet de préoccupation pour nous, la France et l'Union européenne, qui continuons, d'ailleurs, à aider la population de Gaza le plus possible. Nous avons parlé ce matin du ravitaillement en pétrole et en essence. Les Israéliens nous ont assurés que le passage continuerait et que pour les hôpitaux, en particulier, le ravitaillement était assuré. Nous avons également insisté, je pense avec succès, pour que le projet de Beit Lahia, c'est-à-dire le projet de station d'épuration de l'eau, soit poursuivi. Nous avons réussi à faire passer le ciment, ce sont les Israéliens qui l'ont laissé passer. Tous les jours ce ciment est passé, en quantités suffisantes, pour la phase 1 du projet de Beit Lahia. Nous en sommes maintenant à la phase 2 et nous nous sommes assurés que la lettre était partie qui permettait de faire un appel d'offre pour que la phase 2 soit au plus vite acceptée et que la construction commence.
Q - (à propos du Hamas)
R - Il y a eu un contact que vous connaissez. Maintenant c'est fini, c'était juste un contact et pas une négociation. Nous voulions connaître la situation humanitaire à Gaza. Il ne s'agissait ni d'une négociation politique ni d'une négociation tout court.
Q - (à propos du rôle de l'Union européenne)
R - Je pense, en effet, que l'Union européenne - 450 millions de personnes, un projet politique, je crois, très original, auquel l'ensemble du monde demande d'ailleurs des résultats - ne doit pas seulement jouer le rôle de caissier, de donner de l'argent, mais que nous pouvons, au côté de nos amis palestiniens et au côté de nos amis israéliens, participer au processus de paix et, d'ailleurs, nous y participons. Ceci est un point de vue politique très personnel. Mais si vous interrogez les pays de l'Union européenne sur la nature de cette participation, ils vous feront la même réponse, il s'agit d'être positifs, d'apporter une aide, d'être au côté de nos amis, et non pas d'être anti-américains.
Quant aux pourparlers entre la Syrie et Israël, je ne vois pas en quoi ils pourraient retarder le processus de paix nécessaire et la création d'un Etat palestinien. On parle de processus de paix mais ce qui compte c'est la création d'un Etat palestinien. Il y a déjà eu des processus de paix mais on n'a jamais défini aussi clairement la nécessité d'un Etat palestinien, viable, indépendant et démocratique. C'est cela qu'il faut faire. Je ne pense pas que les négociations éventuelles, en tout cas ce qu'on nous a annoncé entre la Syrie et Israël, puissent nuire. Au contraire, cela crée un état d'esprit positif.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 mai 2008