Déclaration de Mme Roselyne Bachelot, ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, sur les maladies et les infections nosocomiales, notamment l'hygiène et l'aseptie des soins médicaux, Le Plessis Robinson le 23 mai 2008.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Journée nationale de l'hygiène des mains au Plessis Robinson le 23 mai 2008

Texte intégral


Monsieur le Préfet,
Monsieur le maire,
Mesdames et messieurs,
La visite d'un centre hospitalier constitue toujours un moment particulièrement fort. Moment fort, parce que le dévouement, l'énergie et les savoirs de celles et ceux qui composent une communauté médicale, forcent l'admiration. Aller à la rencontre des hommes et des femmes qui font vivre l'hôpital, c'est prendre la mesure de l'engagement personnel, de l'engagement essentiel qui est au coeur de toute vocation hospitalière. Je tiens donc, sans plus attendre, à remercier votre directeur général, Patrick Hontebeyrie et le Professeur Dartevelle de leur invitation à vous rencontrer aujourd'hui.
Depuis des décennies, le Centre chirurgical Marie Lannelongue s'est imposé comme l'un des fleurons de la chirurgie et de la transplantation cardiovasculaire françaises. C'est ici qu'a été réalisée la première transplantation coeur-poumon sur un nourrisson. C'est encore ici qu'a été mise au point la technique de circulation extérieure du flux sanguin lors des opérations thoraciques opération que vous êtes les seuls à maîtriser en Europe. Le souci d'excellence qui anime les équipes du Centre Marie Lannelongue a fait de cet établissement l'un des premiers en France à lutter de façon concertée, méthodique, et systématique contre la transmission des infections nosocomiales. La moindre bactérie peut être fatale à vos patients, et je sais les contraintes drastiques que vous imposez pour parvenir à des conditions d'asepsie optimales. Les infections nosocomiales, dont les conséquences réelles mais aussi symboliques, peuvent être très lourdes, font depuis vingt ans l'objet d'une mobilisation d'ensemble dans notre pays. En effet, si elles entraînent des conséquences dramatiques sur la santé des patients, ces infections fragilisent aussi gravement le lien de confiance qui doit unir soignants et soignés.
Aujourd'hui, si la France se situe dans la bonne moyenne européenne avec un taux d'infection inférieur à 5%, ces résultats demeurent perfectibles.
Parce que la politique que je conduis a pour but d'améliorer la qualité, la sécurité et l'égalité des soins dans notre pays, j'ai voulu renforcer, par des mesures fortes, la lutte contre les infections nosocomiales. C'est à cette fin que j'ai institué aujourd'hui la première journée nationale « hygiène des mains ».
La qualité et la sécurité de soins prodigués dans nos établissements de santé dépend, vous le savez mieux que quiconque, de l'implication volontaire au quotidien, de l'ensemble des personnels soignants.
Le risque infectieux est en partie maîtrisable, grâce à quelques gestes simples, au premier rang desquels vient la désinfection des mains. Plus de 150 ans après qu'Ignace Semmelweis a démontré son principe, l'efficacité de ce geste demeure cruciale.
L'hygiène des mains constitue la règle d'or de la pratique médicale et soignante en milieu hospitalier.
Aujourd'hui, le recours aux produits hydro-alcooliques, qui permet de réduire le temps consacré à la désinfection des mains, est encore insuffisant en France, en particulier chez les patients et leurs visiteurs.
C'est pourquoi nous sommes en train de généraliser l'installation de distributeurs muraux de PHA dans les chambres de patients, au sein de tous les établissements de soins en France.
Dans la volonté de généraliser ces bonnes pratiques, mon ministère met aujourd'hui à la disposition de tous les établissements de soins français des outils pédagogiques. Ces messages visent à promouvoir des réflexes essentiels : friction des mains pendant 30 secondes, absence de bijoux aux mains et aux poignets, évaluation régulière de ces bonnes pratiques.
Je sais que cette journée correspondait à une forte attente de la part des personnels médicaux, et je ne doute pas de votre implication exemplaire dans le sens de la généralisation de ces bonnes pratiques.
Aux côtés des techniques révolutionnaires et des connaissances les plus pointues, ces gestes simples restent nécessaires pour préserver et sauver des vies.
En cette journée consacrée partout en France à la promotion de ces gestes, je me réjouis que le Centre Marie Lannelongue prête sa réputation internationale à ce combat qui doit tous nous mobiliser : l'hygiène des mains au service de la vie.
Je vous remercie.Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 23 mai 2008