Texte intégral
G. Morin Le ministre de l'Intérieur n'est-il pas déçu lorsqu'il y a 38 % d'abstention ?
C'est une élection de proximité et pourtant, les gens ont moins voté qu'en 1995.
- "Le ministre de l'Intérieur est fatigué mais pas déçu. C'est vrai que l'abstention est un peu plus forte qu'en 1995 - on peut le regretter, c'est une tendance régulière et j'espère qu'elle sera stoppée là - mais il y a quand même une participation, notamment à Paris, qui est en progression de 13 %. Quand il y a des enjeux très importants, l'électeur se mobilise. Je crois que c'est la leçon de cette relativement faible participation."
Vous parlez de Paris : Delanoë peut encore être maire de Paris selon vous ou cela dépend de la discipline qui va se passer à droite entre les listes Tiberi et Séguin ?
- "Je crois que le résultat à Paris montre qu'il y a un progrès de la gauche et des Verts qui sont rassemblés puisque l'accord a été signé ce matin. Nous sommes bien la majorité plurielle en marche. Je pense que, compte tenu des résultats très mauvais de M. Séguin - je pense notamment au 18ème où je me présentais et où je fais presque le double des voix de M. Séguin..."
38 % pour vous et 19 % pour lui ?
- "37 % pour moi et 19 % pour lui. C'est quand même un grave échec pour le leader de la droite officielle et de la majorité sortante au Conseil de Paris. Je pense que B. Delanoë, notre candidat commun à tous à la mairie de Paris, a de bonnes chances si les électeurs se mobilisent dimanche prochain. Ce sera quelque chose de très important et qui ne sera en rien une déception pour la gauche et pour le Gouvernement."
Dans l'accord de fusion PS-Verts à Paris, quelles concessions sont faites aux Verts ?
- "Il n'y a pas de concessions. Ce sont les Parisiens qui ont décidé : tout se fait dans la transparence. Je crois que l'accord montre que les Verts auront la proportion que les électeurs leur ont donné. "
Avec un maire d'arrondissement ?
- "Dans l'hypothèse où le second arrondissement serait gagné, je crois que le maire de l'arrondissement serait Vert."
Un mot des radiés qui se sont manifestés hier et qui n'ont pas pu voter. Est-ce que ce n'est pas choquant que des personnes aient eu autant de difficultés à voter dans le 18ème, le 5ème et le 13ème arrondissement ?
- "D'abord, je constate que beaucoup de gens demandaient à ce que les listes soient indemnes de toutes pollution et de faux électeurs ; tout a été donc fait pour aller dans ce sens. Ce qui est à regretter, c'est que les Parisiens, quelquefois nombreux, ne sachent pas toujours les règles. Quand on est dans un arrondissement et qu'on change d'adresse, il faut se réinscrire à la mairie d'arrondissement. Voilà l'explication du problème. Il y a eu quelques erreurs qui ont été corrigées par les tribunaux d'instance, mais il y a eu des difficultés nées du fait que lorsqu'on déménage à l'intérieur d'un arrondissement, il faut aller à la mairie pour se réinscrire car la mairie n'est pas au courant du changement d'adresse."
Au-delà du cas parisien, la France a vu certains ministres bousculés - Mme Guigou, Mme Voynet, M. Gayssot. Est-ce une défiance vis-à-vis du Gouvernement ?
- "Je veux que les choses soient bien claires. Jamais le Gouvernement ou la majorité n'a parlé de "vague." Donc, il n'y avait pas de vague à attendre. Il y a simplement aujourd'hui un Gouvernement conforté parce qu'il n'y a pas de vote sanction, bien au contraire. Il était difficile pour quelque personnalité que ce soit d'aller conquérir des positions par rapport à des maires sortants, à des équipes sortantes bien implantées. C'est le cas notamment d'un certains nombre de ministres. Mais il y a des ministres comme G. Schwartzenberg, J. Glavany, C. Josselin et C. Paul qui sont élus. Je pourrais citer la liste. Votre serviteur est plutôt bien placé dans le 18ème. Il n'y a donc pas de signification à donner de ce point de vue."
L. Jospin peut surfer sur une vague qui pourtant n'existe pas ?
- "L. Jospin a à gouverner la France, à continuer à faire baisser le chômage, à lutter contre l'insécurité. C'est ce que nous allons faire et nous sommes confortés dans cette démarche jusqu'en 2002, jusqu'à la fin du mandat."
Vous avez dit jusqu'en 2002, donc cela ne vous empêche pas de prévoir 2002 maintenant ?
- "Il ne vous a pas échappé que la gauche, qui est présente dans ce pays et qui a, je crois, réussi dans son action gouvernementale, n'est pas sanctionnée par ces élections municipales et cantonales. Il y a des élections cantonales et dimanche prochain, vous verrez qu'il y aura très peu de départements qui vont aller de gauche à droite. En revanche, il y a un certain nombre de départements - et des départements importants - qui iront de droite à gauche."
Combien de départements ?
- "Je ne sais pas mais on peut espérer que 5 ou 6 départements changent de majorité dans le sens de la gauche."
Citez-en un au moins.
"Je constate que dans l'Isère par exemple, dans la Drôme ou dans le Vaucluse il y a des possibilités de changement. Mais ce sont les électeurs qui décideront et je m'en remets à eux, bien sûr. Vous verrez que ce sera un succès au deuxième tour ! Le deuxième tour est quand même celui qui donne la signification au scrutin : à Toulouse, les choses sont ouvertes, à Lyon aussi. A Paris, je pense qu'on a de bonnes chances de faire en sorte que l'alternance puisse se jouer à Paris, ce qui serait une très bonne chose pour les Parisiens."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 12 mars 2001)
C'est une élection de proximité et pourtant, les gens ont moins voté qu'en 1995.
- "Le ministre de l'Intérieur est fatigué mais pas déçu. C'est vrai que l'abstention est un peu plus forte qu'en 1995 - on peut le regretter, c'est une tendance régulière et j'espère qu'elle sera stoppée là - mais il y a quand même une participation, notamment à Paris, qui est en progression de 13 %. Quand il y a des enjeux très importants, l'électeur se mobilise. Je crois que c'est la leçon de cette relativement faible participation."
Vous parlez de Paris : Delanoë peut encore être maire de Paris selon vous ou cela dépend de la discipline qui va se passer à droite entre les listes Tiberi et Séguin ?
- "Je crois que le résultat à Paris montre qu'il y a un progrès de la gauche et des Verts qui sont rassemblés puisque l'accord a été signé ce matin. Nous sommes bien la majorité plurielle en marche. Je pense que, compte tenu des résultats très mauvais de M. Séguin - je pense notamment au 18ème où je me présentais et où je fais presque le double des voix de M. Séguin..."
38 % pour vous et 19 % pour lui ?
- "37 % pour moi et 19 % pour lui. C'est quand même un grave échec pour le leader de la droite officielle et de la majorité sortante au Conseil de Paris. Je pense que B. Delanoë, notre candidat commun à tous à la mairie de Paris, a de bonnes chances si les électeurs se mobilisent dimanche prochain. Ce sera quelque chose de très important et qui ne sera en rien une déception pour la gauche et pour le Gouvernement."
Dans l'accord de fusion PS-Verts à Paris, quelles concessions sont faites aux Verts ?
- "Il n'y a pas de concessions. Ce sont les Parisiens qui ont décidé : tout se fait dans la transparence. Je crois que l'accord montre que les Verts auront la proportion que les électeurs leur ont donné. "
Avec un maire d'arrondissement ?
- "Dans l'hypothèse où le second arrondissement serait gagné, je crois que le maire de l'arrondissement serait Vert."
Un mot des radiés qui se sont manifestés hier et qui n'ont pas pu voter. Est-ce que ce n'est pas choquant que des personnes aient eu autant de difficultés à voter dans le 18ème, le 5ème et le 13ème arrondissement ?
- "D'abord, je constate que beaucoup de gens demandaient à ce que les listes soient indemnes de toutes pollution et de faux électeurs ; tout a été donc fait pour aller dans ce sens. Ce qui est à regretter, c'est que les Parisiens, quelquefois nombreux, ne sachent pas toujours les règles. Quand on est dans un arrondissement et qu'on change d'adresse, il faut se réinscrire à la mairie d'arrondissement. Voilà l'explication du problème. Il y a eu quelques erreurs qui ont été corrigées par les tribunaux d'instance, mais il y a eu des difficultés nées du fait que lorsqu'on déménage à l'intérieur d'un arrondissement, il faut aller à la mairie pour se réinscrire car la mairie n'est pas au courant du changement d'adresse."
Au-delà du cas parisien, la France a vu certains ministres bousculés - Mme Guigou, Mme Voynet, M. Gayssot. Est-ce une défiance vis-à-vis du Gouvernement ?
- "Je veux que les choses soient bien claires. Jamais le Gouvernement ou la majorité n'a parlé de "vague." Donc, il n'y avait pas de vague à attendre. Il y a simplement aujourd'hui un Gouvernement conforté parce qu'il n'y a pas de vote sanction, bien au contraire. Il était difficile pour quelque personnalité que ce soit d'aller conquérir des positions par rapport à des maires sortants, à des équipes sortantes bien implantées. C'est le cas notamment d'un certains nombre de ministres. Mais il y a des ministres comme G. Schwartzenberg, J. Glavany, C. Josselin et C. Paul qui sont élus. Je pourrais citer la liste. Votre serviteur est plutôt bien placé dans le 18ème. Il n'y a donc pas de signification à donner de ce point de vue."
L. Jospin peut surfer sur une vague qui pourtant n'existe pas ?
- "L. Jospin a à gouverner la France, à continuer à faire baisser le chômage, à lutter contre l'insécurité. C'est ce que nous allons faire et nous sommes confortés dans cette démarche jusqu'en 2002, jusqu'à la fin du mandat."
Vous avez dit jusqu'en 2002, donc cela ne vous empêche pas de prévoir 2002 maintenant ?
- "Il ne vous a pas échappé que la gauche, qui est présente dans ce pays et qui a, je crois, réussi dans son action gouvernementale, n'est pas sanctionnée par ces élections municipales et cantonales. Il y a des élections cantonales et dimanche prochain, vous verrez qu'il y aura très peu de départements qui vont aller de gauche à droite. En revanche, il y a un certain nombre de départements - et des départements importants - qui iront de droite à gauche."
Combien de départements ?
- "Je ne sais pas mais on peut espérer que 5 ou 6 départements changent de majorité dans le sens de la gauche."
Citez-en un au moins.
"Je constate que dans l'Isère par exemple, dans la Drôme ou dans le Vaucluse il y a des possibilités de changement. Mais ce sont les électeurs qui décideront et je m'en remets à eux, bien sûr. Vous verrez que ce sera un succès au deuxième tour ! Le deuxième tour est quand même celui qui donne la signification au scrutin : à Toulouse, les choses sont ouvertes, à Lyon aussi. A Paris, je pense qu'on a de bonnes chances de faire en sorte que l'alternance puisse se jouer à Paris, ce qui serait une très bonne chose pour les Parisiens."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 12 mars 2001)