Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
Madame et Messieurs les Chefs d'Etat et de gouvernement,
Mesdames, Messieurs,
Chers Collègues,
Après avoir porté le message du président Sarkozy à la TICAD, je souhaiterais ajouter quelques éléments personnels sur le thème de la consolidation de la paix et de la bonne gouvernance.
Le développement en Afrique, comme dans d'autres régions du monde, c'est d'abord l'instauration de la paix et de la sécurité. Des conflits majeurs ont été surmontés en Afrique ou sont en voie de l'être, mais d'autres menaces surgissent ou perdurent. Les lignes de fractures se situent de moins en moins entre Etats et de plus en plus au sein de chaque Etat. Ces nouveaux types de conflits ont des conséquences importantes sur le développement d'un pays mais aussi sur la situation régionale voire sur la situation internationale.
Si la communauté internationale joue un rôle important dans la prévention et la résolution des conflits, les difficultés demeurent dans le traitement des situations de post-crise. Les rechutes successives de certains pays après de courtes périodes de stabilité nous obligent à revoir nos priorités d'intervention et à nous interroger sur les moyens de contribuer à l'instauration non seulement de la paix, mais d'une paix durable.
Longtemps, les domaines du développement et de la sécurité ont paru totalement étrangers l'un à l'autre. Les acteurs, le temps de l'action, les enjeux, tout semblait séparer irrémédiablement ces deux dimensions. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il apparaît clairement que l'insécurité se nourrit de la pauvreté et du cumul des inégalités. Inversement, la pérennité du développement est fortement tributaire de la sécurité et donc de la paix. Celles-ci passent par la reconnaissance et l'application des droits économiques, sociaux et culturels des femmes et des hommes. Le développement humain durable réaffirme la place centrale de la personne, à la fois comme bénéficiaire et comme acteur du développement. C'est dans cet esprit que la France mène son action directe ou au sein des instances auxquelles elle participe, comme l'Union européenne, le G8 et les Nations unies.
La réalisation d'un développement humain durable est étroitement dépendante des questions de gouvernance et de la manière dont les politiques publiques sont élaborées et mises en oeuvre.
La gouvernance ne peut ici se limiter aux questions de transparence et de gestion des affaires publiques et financières, aussi importantes soient-elles, ni à la simple transposition formelle de schémas institutionnels. Il est essentiel de prendre en compte la dimension démocratique de la gouvernance. Je n'entrerai pas ici dans le débat sur les mérites comparés de la démocratie représentative et de la démocratie participative, qu'il est vain d'opposer. Je dirai simplement que le caractère démocratique de la gouvernance peut s'affirmer en mettant l'accent sur la participation et la responsabilité de l'ensemble des acteurs, tant au niveau national que local, à la définition des politiques et à la gestion des affaires publiques. Il ne s'agit pas non plus d'affaiblir l'Etat. La participation de tous suppose le respect des règles et de l'Etat de droit sur tout le territoire.
La gouvernance démocratique et la consolidation de la paix sont inextricablement liées. En leur absence, il ne peut y avoir de développement durable. L'ensemble de la communauté internationale se doit d'oeuvrer à leur promotion.
Depuis que Nicolas Sarkozy m'a confié cette nouvelle mission qui me passionne, j'ai déjà visité douze pays d'Afrique. C'est pour moi un grand bonheur, je vais évidemment continuer. Mais déjà je veux témoigner du fait que dans toutes les régions d'Afrique les choses frémissent, qu'il s'agisse de la croissance ou de l'organisation des Etats. Je suis persuadé que le continent africain est en train d'entrer dans une nouvelle ère très porteuse. Plus que jamais la France sera aux côtés de l'Afrique.
Enfin je veux remercier le Japon d'avoir invité la France ici à Yokohama, je suis heureux que le Japon et la France soient en accord pour être des partenaires toujours plus actifs aux côtés de "l'Afrique qui gagne".
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 mai 2008
Madame et Messieurs les Chefs d'Etat et de gouvernement,
Mesdames, Messieurs,
Chers Collègues,
Après avoir porté le message du président Sarkozy à la TICAD, je souhaiterais ajouter quelques éléments personnels sur le thème de la consolidation de la paix et de la bonne gouvernance.
Le développement en Afrique, comme dans d'autres régions du monde, c'est d'abord l'instauration de la paix et de la sécurité. Des conflits majeurs ont été surmontés en Afrique ou sont en voie de l'être, mais d'autres menaces surgissent ou perdurent. Les lignes de fractures se situent de moins en moins entre Etats et de plus en plus au sein de chaque Etat. Ces nouveaux types de conflits ont des conséquences importantes sur le développement d'un pays mais aussi sur la situation régionale voire sur la situation internationale.
Si la communauté internationale joue un rôle important dans la prévention et la résolution des conflits, les difficultés demeurent dans le traitement des situations de post-crise. Les rechutes successives de certains pays après de courtes périodes de stabilité nous obligent à revoir nos priorités d'intervention et à nous interroger sur les moyens de contribuer à l'instauration non seulement de la paix, mais d'une paix durable.
Longtemps, les domaines du développement et de la sécurité ont paru totalement étrangers l'un à l'autre. Les acteurs, le temps de l'action, les enjeux, tout semblait séparer irrémédiablement ces deux dimensions. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il apparaît clairement que l'insécurité se nourrit de la pauvreté et du cumul des inégalités. Inversement, la pérennité du développement est fortement tributaire de la sécurité et donc de la paix. Celles-ci passent par la reconnaissance et l'application des droits économiques, sociaux et culturels des femmes et des hommes. Le développement humain durable réaffirme la place centrale de la personne, à la fois comme bénéficiaire et comme acteur du développement. C'est dans cet esprit que la France mène son action directe ou au sein des instances auxquelles elle participe, comme l'Union européenne, le G8 et les Nations unies.
La réalisation d'un développement humain durable est étroitement dépendante des questions de gouvernance et de la manière dont les politiques publiques sont élaborées et mises en oeuvre.
La gouvernance ne peut ici se limiter aux questions de transparence et de gestion des affaires publiques et financières, aussi importantes soient-elles, ni à la simple transposition formelle de schémas institutionnels. Il est essentiel de prendre en compte la dimension démocratique de la gouvernance. Je n'entrerai pas ici dans le débat sur les mérites comparés de la démocratie représentative et de la démocratie participative, qu'il est vain d'opposer. Je dirai simplement que le caractère démocratique de la gouvernance peut s'affirmer en mettant l'accent sur la participation et la responsabilité de l'ensemble des acteurs, tant au niveau national que local, à la définition des politiques et à la gestion des affaires publiques. Il ne s'agit pas non plus d'affaiblir l'Etat. La participation de tous suppose le respect des règles et de l'Etat de droit sur tout le territoire.
La gouvernance démocratique et la consolidation de la paix sont inextricablement liées. En leur absence, il ne peut y avoir de développement durable. L'ensemble de la communauté internationale se doit d'oeuvrer à leur promotion.
Depuis que Nicolas Sarkozy m'a confié cette nouvelle mission qui me passionne, j'ai déjà visité douze pays d'Afrique. C'est pour moi un grand bonheur, je vais évidemment continuer. Mais déjà je veux témoigner du fait que dans toutes les régions d'Afrique les choses frémissent, qu'il s'agisse de la croissance ou de l'organisation des Etats. Je suis persuadé que le continent africain est en train d'entrer dans une nouvelle ère très porteuse. Plus que jamais la France sera aux côtés de l'Afrique.
Enfin je veux remercier le Japon d'avoir invité la France ici à Yokohama, je suis heureux que le Japon et la France soient en accord pour être des partenaires toujours plus actifs aux côtés de "l'Afrique qui gagne".
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 mai 2008