Texte intégral
F. Rivière.- Les pêcheurs, les agriculteurs et les routiers sont restés mobilisés ce week-end contre les prix du gasoil qui s'envolent. Depuis quelques jours, le mouvement s'étend à d'autres pays européens, l'Espagne en particulier. Pensez-vous que cette extension du mouvement pourrait conduire la Commission européenne à être un peu moins inflexible sur les aides accordées aux professionnels les plus touchés par cette envolée des prix du pétrole ?
A coup sûr, l'économie européenne, dans tous ces secteurs, est touchée par le prix cher de l'énergie, durablement cher. Comme l'ont demandé le président de la République et le Premier ministre, je pense que cette question de l'impact du prix du pétrole et de la rareté potentielle du pétrole dans les vingt ou trente ans qui viennent sur l'économie européenne doit être un sujet pour les chefs d'Etat et de gouvernement et pour la Commission. Prenons l'exemple de la politique européenne de la pêche, qui est une des premières politiques communes, je pense qu'il y a des raisons de l'évaluer et de l'adapter à ce coût du gasoil pour les pêcheurs parce que la vraie question,c'est est-ce qu'on veut garder une pêche européenne ? Ou alors, est-ce que l'on se résout à importer de Chine ou d'Afrique tous les poissons que les Européens consomment ? Vous avez qu'en France, 80 % de la pêche est importée, 50 % pour les produits frais, mais au total, nous ne produisons, nous, Français, que 20 % de ce que les Français consomment comme poisson. Donc il y a un vrai sujet. Et donc, avec plusieurs de mes collèges européens, espagnols, portugais, irlandais et d'autres, nous souhaitons que la Commission européenne, d'abord, évalue l'impact de cette dépendance au gasoil de la pêche européenne et ensuite, réfléchisse à de nouveaux outils. Je ne sais pas lesquels précisément, cela peut être un fond d'intervention ou l'assouplissement des règles actuelles, notamment du plafond autorisé pour verser des aides économiques aux entreprises de pêche. Il y a quelque chose à faire bouger si on veut préserver une pêche européenne.
La Commission européenne a demandé à la France de récupérer les 65 millions d'euros d'aides accordées en 2006 aux pêcheurs français ; allez-vous vous conformer à cette décision ?
Nous allons discuter avec la Commission européenne du meilleur moyen d'opérer ce remboursement, intelligemment. Mais je ne suis pas surpris par cette décision...
Elle tombe mal quand même !
Elle tombe au moment où la Commission prend ses décisions. Cela fait plusieurs mois que nous savons que le précédent système de soutien aux pêcheurs, avec une aide directe sur le gasoil, allait être condamné par la Commission européenne, parce qu'il n'est pas conforme à la réglementation, aux procédures européennes en matière d'aides d'Etat. C'est précisément d'ailleurs pour cette raison qu'à la demande du chef de l'Etat, depuis sa visite au Guilvinec, j'avais préparé un plan respectant les règles européennes actuelles pour ne pas être condamnés, comme nous devrions l'être sur le précédent système.
Le président de la République, lui, a évoqué la semaine dernière l'idée de plafonner la TVA sur les carburants. Cette idée doit être examinée aujourd'hui. Le président de l'Eurogroupe, J.-C. Juncker, s'est montré très sceptique dimanche. Je crois qu'il a dit que cette idée ne correspond pas tout à fait à l'inclination générale ; est-ce que cela veut dire que, de manière polie, il explique que cette idée va être retorquée ?
Mon expérience des questions européennes me conduit à dire qu'il ne faut jamais dire "jamais". Il y a une situation extrêmement sérieuse pour l'économie européenne, je le répète, pour deux raisons qui sont d'ailleurs liées. Un, l'augmentation du prix du pétrole, énergie fossile qui se raréfie, et donc tout ce qui est rare est cher, nous devons apprendre à vivre avec le pétrole cher. Et pourtant, il n'y a pas de fatalisme, la deuxième réalité, c'est le réchauffement climatique. Voilà les deux réalités incontournables dans les trente/cinquante ans qui viennent, avec lesquelles l'économie européenne doit apprendre à vivre. Le président de la République est dans son rôle : devant la gravité de cette situation, il demande qu'on en parle ensemble avec les chefs d'Etat et il soulève un certain nombre d'idées et j'aimerais bien que les autres dirigeants européens assent des propositions. Après, quand elles seront sur la table, tout le monde en discutera. Mais si je reviens à cette question de l'énergie, je dis qu'il n'y a pas de fatalité. Bien sûr, par exemple, les pêcheurs peuvent difficilement consommer autre chose que du gasoil pour faire marcher leur bateau, en tout cas, en ce moment. En réalité, il y a d'autres secteurs de l'économie qui doivent apprendre à faire autrement. Par exemple, avec les agriculteurs, je suis en train de préparer un plan de reconversion énergétique de toutes les exploitations agricoles, parce que l'on peut faire autre chose. J'étais l'autre jour au coeur de la France, dans l'Aveyron, où j'ai vu des dizaines de jeunes agriculteurs, de jeunes éleveurs, avoir équipé tous leurs toits de fermes, toutes leurs grandes, de panneaux photovoltaïques. Et on peut, avec l'électricité solaire, avec le photovoltaïque, avec la biomasse, avec la cogénération, avec l'éolien, rendre des entreprises agricoles plus autonomes.
Alors, ça c'est du moyen, voire du long terme...
Ça commence.
...Immédiatement, vous êtes dans une situation de crise, les pêcheurs demandent un gasoil à 40 centimes d'euro à la pompe. Même si le mouvement s'étiole un peu ici et là, est-ce que cette revendication-là, très précise, 40 centimes d'euro le gasoil à la pompe, va pouvoir être satisfaite ?
D'abord, le mouvement ne s'étiole pas, ce n'est pas comme cela qu'il faut dire les choses. Les pêcheurs ont compris que nous avions entendu leur détresse et leur appel ; voilà des mois que je travaille avec eux à un vrai plan pour sortir cette filière de cet état de crise permanente. Nous avons bâti un plan de 310 millions d'euros qui va les accompagner en deux ans au lieu de trois. J'y ai ajouté, pour répondre à votre question, une mesure de soutien social aux revenus des marins pêcheurs, qui représentera 40 millions d'ici à la fin de l'année, c'est une mesure durable. Donc nous avons répondu, en respectant les règles européennes actuelles, et en demandant en même temps, je le répète, que la Commission européenne réfléchisse à une adaptation, une évolution de la politique européenne de la pêche, sur cette question économique, mais aussi sur la gestion des quotas de pêche.
Ne craignez-vous pas que ce genre de situation ne développe le sentiment anti-européen en France, par exemple, en faisant apparaître la Commission européenne comme une machine glaciale et implacable ?
Il y a bien sûr un risque si on n'explique pas, mais il faut quand même dire - et c'est mon rôle, j'ai été commissaire européen - que la Commission est gardienne des textes et des traités tels qu'ils sont, tels qu'ils ont été élaborés par les ministres et par le Parlement européen. Donc on ne peut pas demander à la Commission de dire autre chose que ce qui est dans les textes d'aujourd'hui, elle est là pour ça. Maintenant, que ces textes évoluent, oui, les politiques européennes ne sont pas immuables. Il faut que l'Europe vive avec son temps.
L'augmentation des prix du pétrole, mais aussi de produits alimentaires, parfois de première nécessité, comme les céréales par exemple, placent de nombreux pays dans une situation tout à fait catastrophique. Cette question sera au coeur du Sommet de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, qui s'ouvre demain à Rome. La France va-t-elle avoir des propositions précises à y faire ?
Oui, le président de la République a choisi d'aller lui-même à Rome pour exprimer la proposition, les propositions de la France, sans doute avec d'autres pays, puisque nous sommes solidaires. Et le fait qu'il prenne lui-même la parole montre bien que cet enjeu est désormais un enjeu stratégique que celui de mettre l'agriculture - on n'a jamais trouvé rien de mieux pour nourrir que de produire ou d'élever des animaux - en tête de l'agenda international. Il y a des réponses d'urgence : abonder le Fonds européen et le Fonds alimentaire mondial dans l'urgence, pour apporter de l'argent et de la nourriture à ceux qui en ont besoin. Il faut préparer la prochaine session agricole, dans les pays africains notamment, comme l'a suggéré la FAO, par des semences et des engrais. Et puis, dans le moyen terme et qui n'est pas si loin, il faut remettre l'agriculture en tête de l'agenda. La Banque mondiale - R. Zoellick l'a dit récemment -, c'est la première fois, depuis vingt-cinq ans, qu'on entend la Banque mondiale dire : mettons l'agriculture en tête. Le Fonds européen de développement que gère la commission L. Michel, le fait aussi. Alors, à quoi va servir cet argent ? Mon opinion, c'est que cet argent serait beaucoup plus efficace si on l'affecte à des projets régionaux agricoles, si des pays, notamment d'Afrique de l'Ouest, d'Afrique Centrale, d'Afrique de l'Est, peut-être d'Asie ou d'Amérique Latine, sont encouragés à mutualiser leurs productions, à mutualiser la gestion de l'eau et des fleuves, à mutualiser la protection de leurs cultures ou de leurs élevages contre les risques sanitaires, à mutualiser la gestion des risques. Nous avons fait cela en Europe depuis cinquante ans, avec succès, parce qu'on est plus forts ensemble que chacun chez soi et chacun pour soi. Et je pense que dans le monde où nous sommes, totalement mondialisé avec ces phénomènes graves et même assez scandaleux de spéculation internationale, il faut que les pays ne soient pas chacun chez soi ou chacun pour soi, il faut qu'ils soient ensemble, comme nous le sommes en Europe dans des projets agricoles régionaux.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 juin 2008
A coup sûr, l'économie européenne, dans tous ces secteurs, est touchée par le prix cher de l'énergie, durablement cher. Comme l'ont demandé le président de la République et le Premier ministre, je pense que cette question de l'impact du prix du pétrole et de la rareté potentielle du pétrole dans les vingt ou trente ans qui viennent sur l'économie européenne doit être un sujet pour les chefs d'Etat et de gouvernement et pour la Commission. Prenons l'exemple de la politique européenne de la pêche, qui est une des premières politiques communes, je pense qu'il y a des raisons de l'évaluer et de l'adapter à ce coût du gasoil pour les pêcheurs parce que la vraie question,c'est est-ce qu'on veut garder une pêche européenne ? Ou alors, est-ce que l'on se résout à importer de Chine ou d'Afrique tous les poissons que les Européens consomment ? Vous avez qu'en France, 80 % de la pêche est importée, 50 % pour les produits frais, mais au total, nous ne produisons, nous, Français, que 20 % de ce que les Français consomment comme poisson. Donc il y a un vrai sujet. Et donc, avec plusieurs de mes collèges européens, espagnols, portugais, irlandais et d'autres, nous souhaitons que la Commission européenne, d'abord, évalue l'impact de cette dépendance au gasoil de la pêche européenne et ensuite, réfléchisse à de nouveaux outils. Je ne sais pas lesquels précisément, cela peut être un fond d'intervention ou l'assouplissement des règles actuelles, notamment du plafond autorisé pour verser des aides économiques aux entreprises de pêche. Il y a quelque chose à faire bouger si on veut préserver une pêche européenne.
La Commission européenne a demandé à la France de récupérer les 65 millions d'euros d'aides accordées en 2006 aux pêcheurs français ; allez-vous vous conformer à cette décision ?
Nous allons discuter avec la Commission européenne du meilleur moyen d'opérer ce remboursement, intelligemment. Mais je ne suis pas surpris par cette décision...
Elle tombe mal quand même !
Elle tombe au moment où la Commission prend ses décisions. Cela fait plusieurs mois que nous savons que le précédent système de soutien aux pêcheurs, avec une aide directe sur le gasoil, allait être condamné par la Commission européenne, parce qu'il n'est pas conforme à la réglementation, aux procédures européennes en matière d'aides d'Etat. C'est précisément d'ailleurs pour cette raison qu'à la demande du chef de l'Etat, depuis sa visite au Guilvinec, j'avais préparé un plan respectant les règles européennes actuelles pour ne pas être condamnés, comme nous devrions l'être sur le précédent système.
Le président de la République, lui, a évoqué la semaine dernière l'idée de plafonner la TVA sur les carburants. Cette idée doit être examinée aujourd'hui. Le président de l'Eurogroupe, J.-C. Juncker, s'est montré très sceptique dimanche. Je crois qu'il a dit que cette idée ne correspond pas tout à fait à l'inclination générale ; est-ce que cela veut dire que, de manière polie, il explique que cette idée va être retorquée ?
Mon expérience des questions européennes me conduit à dire qu'il ne faut jamais dire "jamais". Il y a une situation extrêmement sérieuse pour l'économie européenne, je le répète, pour deux raisons qui sont d'ailleurs liées. Un, l'augmentation du prix du pétrole, énergie fossile qui se raréfie, et donc tout ce qui est rare est cher, nous devons apprendre à vivre avec le pétrole cher. Et pourtant, il n'y a pas de fatalisme, la deuxième réalité, c'est le réchauffement climatique. Voilà les deux réalités incontournables dans les trente/cinquante ans qui viennent, avec lesquelles l'économie européenne doit apprendre à vivre. Le président de la République est dans son rôle : devant la gravité de cette situation, il demande qu'on en parle ensemble avec les chefs d'Etat et il soulève un certain nombre d'idées et j'aimerais bien que les autres dirigeants européens assent des propositions. Après, quand elles seront sur la table, tout le monde en discutera. Mais si je reviens à cette question de l'énergie, je dis qu'il n'y a pas de fatalité. Bien sûr, par exemple, les pêcheurs peuvent difficilement consommer autre chose que du gasoil pour faire marcher leur bateau, en tout cas, en ce moment. En réalité, il y a d'autres secteurs de l'économie qui doivent apprendre à faire autrement. Par exemple, avec les agriculteurs, je suis en train de préparer un plan de reconversion énergétique de toutes les exploitations agricoles, parce que l'on peut faire autre chose. J'étais l'autre jour au coeur de la France, dans l'Aveyron, où j'ai vu des dizaines de jeunes agriculteurs, de jeunes éleveurs, avoir équipé tous leurs toits de fermes, toutes leurs grandes, de panneaux photovoltaïques. Et on peut, avec l'électricité solaire, avec le photovoltaïque, avec la biomasse, avec la cogénération, avec l'éolien, rendre des entreprises agricoles plus autonomes.
Alors, ça c'est du moyen, voire du long terme...
Ça commence.
...Immédiatement, vous êtes dans une situation de crise, les pêcheurs demandent un gasoil à 40 centimes d'euro à la pompe. Même si le mouvement s'étiole un peu ici et là, est-ce que cette revendication-là, très précise, 40 centimes d'euro le gasoil à la pompe, va pouvoir être satisfaite ?
D'abord, le mouvement ne s'étiole pas, ce n'est pas comme cela qu'il faut dire les choses. Les pêcheurs ont compris que nous avions entendu leur détresse et leur appel ; voilà des mois que je travaille avec eux à un vrai plan pour sortir cette filière de cet état de crise permanente. Nous avons bâti un plan de 310 millions d'euros qui va les accompagner en deux ans au lieu de trois. J'y ai ajouté, pour répondre à votre question, une mesure de soutien social aux revenus des marins pêcheurs, qui représentera 40 millions d'ici à la fin de l'année, c'est une mesure durable. Donc nous avons répondu, en respectant les règles européennes actuelles, et en demandant en même temps, je le répète, que la Commission européenne réfléchisse à une adaptation, une évolution de la politique européenne de la pêche, sur cette question économique, mais aussi sur la gestion des quotas de pêche.
Ne craignez-vous pas que ce genre de situation ne développe le sentiment anti-européen en France, par exemple, en faisant apparaître la Commission européenne comme une machine glaciale et implacable ?
Il y a bien sûr un risque si on n'explique pas, mais il faut quand même dire - et c'est mon rôle, j'ai été commissaire européen - que la Commission est gardienne des textes et des traités tels qu'ils sont, tels qu'ils ont été élaborés par les ministres et par le Parlement européen. Donc on ne peut pas demander à la Commission de dire autre chose que ce qui est dans les textes d'aujourd'hui, elle est là pour ça. Maintenant, que ces textes évoluent, oui, les politiques européennes ne sont pas immuables. Il faut que l'Europe vive avec son temps.
L'augmentation des prix du pétrole, mais aussi de produits alimentaires, parfois de première nécessité, comme les céréales par exemple, placent de nombreux pays dans une situation tout à fait catastrophique. Cette question sera au coeur du Sommet de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, qui s'ouvre demain à Rome. La France va-t-elle avoir des propositions précises à y faire ?
Oui, le président de la République a choisi d'aller lui-même à Rome pour exprimer la proposition, les propositions de la France, sans doute avec d'autres pays, puisque nous sommes solidaires. Et le fait qu'il prenne lui-même la parole montre bien que cet enjeu est désormais un enjeu stratégique que celui de mettre l'agriculture - on n'a jamais trouvé rien de mieux pour nourrir que de produire ou d'élever des animaux - en tête de l'agenda international. Il y a des réponses d'urgence : abonder le Fonds européen et le Fonds alimentaire mondial dans l'urgence, pour apporter de l'argent et de la nourriture à ceux qui en ont besoin. Il faut préparer la prochaine session agricole, dans les pays africains notamment, comme l'a suggéré la FAO, par des semences et des engrais. Et puis, dans le moyen terme et qui n'est pas si loin, il faut remettre l'agriculture en tête de l'agenda. La Banque mondiale - R. Zoellick l'a dit récemment -, c'est la première fois, depuis vingt-cinq ans, qu'on entend la Banque mondiale dire : mettons l'agriculture en tête. Le Fonds européen de développement que gère la commission L. Michel, le fait aussi. Alors, à quoi va servir cet argent ? Mon opinion, c'est que cet argent serait beaucoup plus efficace si on l'affecte à des projets régionaux agricoles, si des pays, notamment d'Afrique de l'Ouest, d'Afrique Centrale, d'Afrique de l'Est, peut-être d'Asie ou d'Amérique Latine, sont encouragés à mutualiser leurs productions, à mutualiser la gestion de l'eau et des fleuves, à mutualiser la protection de leurs cultures ou de leurs élevages contre les risques sanitaires, à mutualiser la gestion des risques. Nous avons fait cela en Europe depuis cinquante ans, avec succès, parce qu'on est plus forts ensemble que chacun chez soi et chacun pour soi. Et je pense que dans le monde où nous sommes, totalement mondialisé avec ces phénomènes graves et même assez scandaleux de spéculation internationale, il faut que les pays ne soient pas chacun chez soi ou chacun pour soi, il faut qu'ils soient ensemble, comme nous le sommes en Europe dans des projets agricoles régionaux.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 juin 2008