Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Bonjour, J.-P. Raffarin.
Bonjour, J.-M. Aphatie.
Comment aider les consommateurs à supporter la hausse du prix du pétrole ? A part mettre sous pression le groupe Total, le Gouvernement ne semble pas avoir beaucoup d'idées ?
Ah, il y a eu une nouvelle, hier, importante, monsieur Aphatie.
Laquelle ?
C'est que N. Sarkozy a annoncé qu'il saisissait le Conseil européen dès la fin juin pour qu'ensemble les dirigeants européens prennent une position sur cette inflation pétrolière. C'est, je crois, très important, parce qu'en effet, tous les pays européens ont le même problème. Moi j'ai une proposition à laquelle je souhaite qu'on réfléchisse - ça va dans le sens d'ailleurs des propositions de N. Sarkozy sur la TVA - je propose qu'on crée un plafond fiscal du baril, ça veut dire par exemple qu'au-dessus des 100 dollars, on neutralise la fiscalité.
En France ?
Si ça peut être au niveau européen, ce serait mieux.
On va revenir sur votre proposition.
Je pense qu'il faudra à un moment ou à un autre, par exemple pour six mois, on fixe un plafond fiscal du baril. Au-delà de ces 100 dollars, de ces 110 dollars, on bloque le prix du baril et on neutralise l'aspect fiscal au-dessus et ça nous permettrait...
Plus de fiscalité au-dessus ?
Plus de fiscalité au-dessus du plafond fiscal du baril. Et je pense que ça va d'ailleurs tout à fait dans le sens de la proposition de N. Sarkozy sur la TVA. Je pense que c'est une réflexion qu'il nous faut mener. Je pense que c'est au niveau européen qu'il faut apporter la réponse. S'attaquer à Total comme on veut s'attaquer à Total - je pense qu'il faut que Total contribue - mais je crois qu'il n'y a que Mme Royal aujourd'hui et M. Chalewski qui croient encore aux nationalisations.
Alors, Mme Royal qui a parlé, samedi, des bénéfices de Total comme un bien collectif ?
C'est-à-dire nationalisation.
Des profits.
C'est-à-dire, oui absolument... Il faut quand même rappeler à nos auditeurs, et ça c'est très important, que Total fait 95% de ses bénéfices à l'étranger, alors faisons attention qu'il n'aille pas aussi faire sa fiscalité à l'étranger.
Alors, on peut remarquer, J.-P. Raffarin, que dès que vous parlez de S. Royal, votre oeil s'allume et...
Ah, écoutez, mon oeil est toujours allumé, monsieur Aphatie...
Oui, il s'allume un peu plus.
Je peux vous dire que quand j'écoutais, tout à l'heure, A. Duhamel, mon oeil était très vif, savoureux même : "le silence bruyant" de Jacques Chirac !
Et je ne voulais pas doucher votre enthousiasme. Déjà J.-C. Juncker, qui est le président de la zone Euro, a dit que pour revoir la fiscalité au niveau européen, il ne fallait pas compter sur lui.
Il va falloir quand même que les uns et les autres réfléchissent parce que le prix du pétrole ça touche tous les consommateurs. Et je me souviens quand N. Sarkozy a été le premier à parler de Traité simplifié, les réactions n'étaient pas très bonnes. Je fais confiance à sa capacité de conviction. Il va faire le Conseil européen juste avant de prendre la présidence. C'est peut-être l'occasion d'avancer sur ce sujet.
Il y a des grèves aujourd'hui dans la fonction publique et à la SNCF. Des manifestations annoncées mardi prochain à l'appel de la CFDT et de la CGT notamment. Dans une interview du Monde, le 2 juin, vous mettiez en garde, vous, J.-P. Raffarin, le Président et le Gouvernement contre une tension durable avec la CFDT que vous qualifiez de "force sociale positive". Avez-vous été entendu ?
Je pense oui, X. Bertrand et je vois J.-F. Copé qui va recevoir les syndicats aujourd'hui, ça je crois que c'est une initiative très importante et j'en félicite le président du groupe de l'UMP à l'Assemblée nationale pour qu'avant les lois, on discute bien avec les partenaires sociaux. Moi je vais vous dire franchement, il faut renouer les fils avec la CFDT. Nous avons besoin d'un syndicat réformiste dans ce pays et l'alliance entre la CFDT et la CGT à laquelle poussent un certain nombre de décisions, ne va pas pour moi dans le sens de l'histoire. Alors je pense qu'on a fait une réforme des retraites très importante avec la CFDT, la réforme a besoin d'un syndicat réformiste.
Le Gouvernement a modifié sur un point précis les 35 heures. La position commune élaborée par les syndicats et le Medef, c'est ça qui a fâché la CFDT. Absolument. Pour être précis, J.-P. Raffarin, demandez-vous à X. Bertrand d'abandonner ce qu'il avait fait ?
Je demande qu'il discute sur ce sujet avec la CFDT. Je souhaite qu'on ait un accord. Ce qui est important, et je le dis à mes amis comme je le dis à ceux qui nous écoutent, ce qui est important c'est de changer l'archaïsme syndical en France. Des syndicats trop nombreux, trop peu représentatifs qui finalement bloquent nos avancées sociales, bloquent notre évolution vers une économie plus compétitive et plus performante. Et donc nous avons besoin d'autres règles syndicales ; et la position commune, c'est un changement des règles syndicales. C'est ça qui est essentiel. Alors ne venons pas...
Et il ne faudrait pas y toucher, d'après vous ?
Ne venons pas polluer, ralentir, perturber cette réforme de la représentativité syndicale, qui est le vrai levier du changement, par d'autres sujets aussi importants soit-il. Donc, je pense qu'il faut se concentrer sur ce sujet. C'est là où il faut avancer. Et de ce point de vue-là, il faut discuter avec la CFDT.
Et donc vous souhaitez que X. Bertrand abandonne le projet de modifications qui est le sien ?
Je souhaite qu'il le discute avec la CFDT parce qu'évidemment, je souhaite qu'on discute au niveau des entreprises, y compris sur la durée du travail. Nous avons dit clairement et le président de la République l'a dit avec fermeté : il faut maintenir la durée légale du travail. Pourquoi ? Parce qu'on veut que des heures supplémentaires soient payantes dans notre pays. Et donc, il faut pouvoir discuter de cela dans les entreprises puisque les négociations par branche n'avancent pas. Donc, je suis pour cette réforme mais je veux qu'on la discute et qu'on renforce le dialogue avec la CFDT en faisant de la représentativité syndicale la priorité des priorités.
Jeudi prochain, le président de la République réunira à nouveau autour de lui sept ministres avec lesquels, selon le mot de l'un d'entre eux, il fait de la politique. Alors, ce type de réunions, sept ministres autour du Président, ça étonne beaucoup, vous qui avez Premier ministre, qui avez une bonne connaissance du fonctionnement institutionnel, qu'est-ce que vous en pensez de cette réunion ?
Celui qui empêchera N. Sarkozy de réunir des ministres n'est pas encore né.
Ah, ce n'est pas l'intention, c'est juste l'analyse...
L'analyse c'est que, je crois qu'il est important que le Président de la République ait des contacts avec ses ministres, c'est naturel. Ce qu'il ne faut pas, c'est créer une structure, une instance. Nous avons déjà l'UMP.
C'est fait !
Non, ce n'est pas fait... Ce sont des réunions. Ce que je crois qu'il est important c'est qu'il ne faut pas créer une instance. Il y a le Gouvernement. Il ne peut y avoir une structure gouvernementale dans la structure gouvernementale. Donc qu'il y ait des réunions : oui. Qu'il y ait des instances : non. Je pense de mon point de vue que nous avons suffisamment d'instances de concertation. Je pars après vous avoir quitté, voir le président de la République avec les leaders de la majorité. Nous avons des rencontres avec l'UMP. Il y a les rencontres du groupe parlementaire. Nous avons suffisamment d'instances de concertation. Que le Président fasse des réunions, c'est bien ; et de toute façon, de vous à moi, personne ne l'en empêchera.
Mais vous savez ce qu'est le job d'un Premier ministre...
Ah, je m'en souviens très bien. Vous savez, c'est des trucs qu'on n'oublie pas ça.
Voir sept de ses ministres réunis régulièrement par le président de la République, que peut en penser le Premier ministre ? Ca doit lui faire bizarre quand même !
Eh bien, il ne faut pas que ça se produise systématiquement, naturellement. Il faut que ça soit adapté à la conjoncture, aux sujets de réflexions. Il ne faut pas que ça soit une structure, une instance. Donc oui, à des réunions occasionnelles. Mais je pense que naturellement, ça ne rend pas le job de Premier ministre confortable quand les ministres, quelquefois, cherchent à court-circuiter le Premier ministre. Le Premier ministre, il est là pour coordonner, pour mettre en oeuvre l'action du président de la République. Mais ne vous attardez pas trop sur ces sujets-là ! Je pense que ce qui est important, aujourd'hui, c'est les grandes réformes qui sont à voter avant la fin juillet.
On va changer de sujet, alors ! Question importante : est-ce que vous êtes foot, J.-P. Raffarin ?
Ah, je suis assez foot. Oui, j'étais un peu déçu du 0-0 d'hier.
Alors, la Turquie est "un pays d'Asie mineure", dit le président de la République, qui participe au championnat d'Europe. C'est une énigme à laquelle vous savez répondre. Pourquoi un pays d'Asie mineure participe au championnat d'Europe ?
Eh bien, écoutez, il y a beaucoup de pays qui sont à l'extérieur de l'Union qui participent au championnat d'Europe.
Israël.
Il y a eu, je pense sur ces sujets du football, pas mal de discussions. Sur le plan politique parce que je vois derrière votre question... Je connais votre malice, monsieur Aphatie...
Personne ne sait répondre à cette question.
Je vais vous dire une chose : si je viens vous voir le matin, c'est parce que c'est la meilleure façon de me réveiller. Et donc, je suis très heureux de cette malice. Je vais vous dire clairement : je partage l'analyse de N. Sarkozy.
Et vous répondez à côté !
Si la Turquie n'est pas en Europe, je souhaite qu'il puisse y avoir un référendum le jour où la question se posera ; mais je ne souhaite pas que dans la Constitution, on désigne la Turquie comme devant faire l'objet automatiquement d'un référendum. Donc, je suis pour qu'on revienne au texte du Gouvernement. Nous avons un grand été des réformes, trois grandes réformes : la modernisation économique, la modernisation sociale, la modernisation institutionnelle. C'est cet été des réformes qu'il faut réussir.
Et la fin de Poivre d'Arvor au 20 heures, un commentaire ?
Ecoutez, le sourire sera meilleur. Il faut que la compétence prouve qu'elle sera meilleure.
Et voilà, et c'était J.-P. Raffarin qui répond à toutes les questions qu'on lui pose.
C. Hondelatte : Votre question sur l'Euro, Jean-Michel, va devenir tellement été récurrente, que les gens vont s'y préparer désormais.
Eh oui, mais pourquoi un pays d'Asie mineure participe au championnat d'Europe ? Ca, j'aimerais bien qu'on me le dise.
C. Hondelatte : On en parle demain, tenez ! Avec l'invité de demain.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 juin 2008
Bonjour, J.-M. Aphatie.
Comment aider les consommateurs à supporter la hausse du prix du pétrole ? A part mettre sous pression le groupe Total, le Gouvernement ne semble pas avoir beaucoup d'idées ?
Ah, il y a eu une nouvelle, hier, importante, monsieur Aphatie.
Laquelle ?
C'est que N. Sarkozy a annoncé qu'il saisissait le Conseil européen dès la fin juin pour qu'ensemble les dirigeants européens prennent une position sur cette inflation pétrolière. C'est, je crois, très important, parce qu'en effet, tous les pays européens ont le même problème. Moi j'ai une proposition à laquelle je souhaite qu'on réfléchisse - ça va dans le sens d'ailleurs des propositions de N. Sarkozy sur la TVA - je propose qu'on crée un plafond fiscal du baril, ça veut dire par exemple qu'au-dessus des 100 dollars, on neutralise la fiscalité.
En France ?
Si ça peut être au niveau européen, ce serait mieux.
On va revenir sur votre proposition.
Je pense qu'il faudra à un moment ou à un autre, par exemple pour six mois, on fixe un plafond fiscal du baril. Au-delà de ces 100 dollars, de ces 110 dollars, on bloque le prix du baril et on neutralise l'aspect fiscal au-dessus et ça nous permettrait...
Plus de fiscalité au-dessus ?
Plus de fiscalité au-dessus du plafond fiscal du baril. Et je pense que ça va d'ailleurs tout à fait dans le sens de la proposition de N. Sarkozy sur la TVA. Je pense que c'est une réflexion qu'il nous faut mener. Je pense que c'est au niveau européen qu'il faut apporter la réponse. S'attaquer à Total comme on veut s'attaquer à Total - je pense qu'il faut que Total contribue - mais je crois qu'il n'y a que Mme Royal aujourd'hui et M. Chalewski qui croient encore aux nationalisations.
Alors, Mme Royal qui a parlé, samedi, des bénéfices de Total comme un bien collectif ?
C'est-à-dire nationalisation.
Des profits.
C'est-à-dire, oui absolument... Il faut quand même rappeler à nos auditeurs, et ça c'est très important, que Total fait 95% de ses bénéfices à l'étranger, alors faisons attention qu'il n'aille pas aussi faire sa fiscalité à l'étranger.
Alors, on peut remarquer, J.-P. Raffarin, que dès que vous parlez de S. Royal, votre oeil s'allume et...
Ah, écoutez, mon oeil est toujours allumé, monsieur Aphatie...
Oui, il s'allume un peu plus.
Je peux vous dire que quand j'écoutais, tout à l'heure, A. Duhamel, mon oeil était très vif, savoureux même : "le silence bruyant" de Jacques Chirac !
Et je ne voulais pas doucher votre enthousiasme. Déjà J.-C. Juncker, qui est le président de la zone Euro, a dit que pour revoir la fiscalité au niveau européen, il ne fallait pas compter sur lui.
Il va falloir quand même que les uns et les autres réfléchissent parce que le prix du pétrole ça touche tous les consommateurs. Et je me souviens quand N. Sarkozy a été le premier à parler de Traité simplifié, les réactions n'étaient pas très bonnes. Je fais confiance à sa capacité de conviction. Il va faire le Conseil européen juste avant de prendre la présidence. C'est peut-être l'occasion d'avancer sur ce sujet.
Il y a des grèves aujourd'hui dans la fonction publique et à la SNCF. Des manifestations annoncées mardi prochain à l'appel de la CFDT et de la CGT notamment. Dans une interview du Monde, le 2 juin, vous mettiez en garde, vous, J.-P. Raffarin, le Président et le Gouvernement contre une tension durable avec la CFDT que vous qualifiez de "force sociale positive". Avez-vous été entendu ?
Je pense oui, X. Bertrand et je vois J.-F. Copé qui va recevoir les syndicats aujourd'hui, ça je crois que c'est une initiative très importante et j'en félicite le président du groupe de l'UMP à l'Assemblée nationale pour qu'avant les lois, on discute bien avec les partenaires sociaux. Moi je vais vous dire franchement, il faut renouer les fils avec la CFDT. Nous avons besoin d'un syndicat réformiste dans ce pays et l'alliance entre la CFDT et la CGT à laquelle poussent un certain nombre de décisions, ne va pas pour moi dans le sens de l'histoire. Alors je pense qu'on a fait une réforme des retraites très importante avec la CFDT, la réforme a besoin d'un syndicat réformiste.
Le Gouvernement a modifié sur un point précis les 35 heures. La position commune élaborée par les syndicats et le Medef, c'est ça qui a fâché la CFDT. Absolument. Pour être précis, J.-P. Raffarin, demandez-vous à X. Bertrand d'abandonner ce qu'il avait fait ?
Je demande qu'il discute sur ce sujet avec la CFDT. Je souhaite qu'on ait un accord. Ce qui est important, et je le dis à mes amis comme je le dis à ceux qui nous écoutent, ce qui est important c'est de changer l'archaïsme syndical en France. Des syndicats trop nombreux, trop peu représentatifs qui finalement bloquent nos avancées sociales, bloquent notre évolution vers une économie plus compétitive et plus performante. Et donc nous avons besoin d'autres règles syndicales ; et la position commune, c'est un changement des règles syndicales. C'est ça qui est essentiel. Alors ne venons pas...
Et il ne faudrait pas y toucher, d'après vous ?
Ne venons pas polluer, ralentir, perturber cette réforme de la représentativité syndicale, qui est le vrai levier du changement, par d'autres sujets aussi importants soit-il. Donc, je pense qu'il faut se concentrer sur ce sujet. C'est là où il faut avancer. Et de ce point de vue-là, il faut discuter avec la CFDT.
Et donc vous souhaitez que X. Bertrand abandonne le projet de modifications qui est le sien ?
Je souhaite qu'il le discute avec la CFDT parce qu'évidemment, je souhaite qu'on discute au niveau des entreprises, y compris sur la durée du travail. Nous avons dit clairement et le président de la République l'a dit avec fermeté : il faut maintenir la durée légale du travail. Pourquoi ? Parce qu'on veut que des heures supplémentaires soient payantes dans notre pays. Et donc, il faut pouvoir discuter de cela dans les entreprises puisque les négociations par branche n'avancent pas. Donc, je suis pour cette réforme mais je veux qu'on la discute et qu'on renforce le dialogue avec la CFDT en faisant de la représentativité syndicale la priorité des priorités.
Jeudi prochain, le président de la République réunira à nouveau autour de lui sept ministres avec lesquels, selon le mot de l'un d'entre eux, il fait de la politique. Alors, ce type de réunions, sept ministres autour du Président, ça étonne beaucoup, vous qui avez Premier ministre, qui avez une bonne connaissance du fonctionnement institutionnel, qu'est-ce que vous en pensez de cette réunion ?
Celui qui empêchera N. Sarkozy de réunir des ministres n'est pas encore né.
Ah, ce n'est pas l'intention, c'est juste l'analyse...
L'analyse c'est que, je crois qu'il est important que le Président de la République ait des contacts avec ses ministres, c'est naturel. Ce qu'il ne faut pas, c'est créer une structure, une instance. Nous avons déjà l'UMP.
C'est fait !
Non, ce n'est pas fait... Ce sont des réunions. Ce que je crois qu'il est important c'est qu'il ne faut pas créer une instance. Il y a le Gouvernement. Il ne peut y avoir une structure gouvernementale dans la structure gouvernementale. Donc qu'il y ait des réunions : oui. Qu'il y ait des instances : non. Je pense de mon point de vue que nous avons suffisamment d'instances de concertation. Je pars après vous avoir quitté, voir le président de la République avec les leaders de la majorité. Nous avons des rencontres avec l'UMP. Il y a les rencontres du groupe parlementaire. Nous avons suffisamment d'instances de concertation. Que le Président fasse des réunions, c'est bien ; et de toute façon, de vous à moi, personne ne l'en empêchera.
Mais vous savez ce qu'est le job d'un Premier ministre...
Ah, je m'en souviens très bien. Vous savez, c'est des trucs qu'on n'oublie pas ça.
Voir sept de ses ministres réunis régulièrement par le président de la République, que peut en penser le Premier ministre ? Ca doit lui faire bizarre quand même !
Eh bien, il ne faut pas que ça se produise systématiquement, naturellement. Il faut que ça soit adapté à la conjoncture, aux sujets de réflexions. Il ne faut pas que ça soit une structure, une instance. Donc oui, à des réunions occasionnelles. Mais je pense que naturellement, ça ne rend pas le job de Premier ministre confortable quand les ministres, quelquefois, cherchent à court-circuiter le Premier ministre. Le Premier ministre, il est là pour coordonner, pour mettre en oeuvre l'action du président de la République. Mais ne vous attardez pas trop sur ces sujets-là ! Je pense que ce qui est important, aujourd'hui, c'est les grandes réformes qui sont à voter avant la fin juillet.
On va changer de sujet, alors ! Question importante : est-ce que vous êtes foot, J.-P. Raffarin ?
Ah, je suis assez foot. Oui, j'étais un peu déçu du 0-0 d'hier.
Alors, la Turquie est "un pays d'Asie mineure", dit le président de la République, qui participe au championnat d'Europe. C'est une énigme à laquelle vous savez répondre. Pourquoi un pays d'Asie mineure participe au championnat d'Europe ?
Eh bien, écoutez, il y a beaucoup de pays qui sont à l'extérieur de l'Union qui participent au championnat d'Europe.
Israël.
Il y a eu, je pense sur ces sujets du football, pas mal de discussions. Sur le plan politique parce que je vois derrière votre question... Je connais votre malice, monsieur Aphatie...
Personne ne sait répondre à cette question.
Je vais vous dire une chose : si je viens vous voir le matin, c'est parce que c'est la meilleure façon de me réveiller. Et donc, je suis très heureux de cette malice. Je vais vous dire clairement : je partage l'analyse de N. Sarkozy.
Et vous répondez à côté !
Si la Turquie n'est pas en Europe, je souhaite qu'il puisse y avoir un référendum le jour où la question se posera ; mais je ne souhaite pas que dans la Constitution, on désigne la Turquie comme devant faire l'objet automatiquement d'un référendum. Donc, je suis pour qu'on revienne au texte du Gouvernement. Nous avons un grand été des réformes, trois grandes réformes : la modernisation économique, la modernisation sociale, la modernisation institutionnelle. C'est cet été des réformes qu'il faut réussir.
Et la fin de Poivre d'Arvor au 20 heures, un commentaire ?
Ecoutez, le sourire sera meilleur. Il faut que la compétence prouve qu'elle sera meilleure.
Et voilà, et c'était J.-P. Raffarin qui répond à toutes les questions qu'on lui pose.
C. Hondelatte : Votre question sur l'Euro, Jean-Michel, va devenir tellement été récurrente, que les gens vont s'y préparer désormais.
Eh oui, mais pourquoi un pays d'Asie mineure participe au championnat d'Europe ? Ca, j'aimerais bien qu'on me le dise.
C. Hondelatte : On en parle demain, tenez ! Avec l'invité de demain.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 juin 2008