Texte intégral
Bonjour.
Au c?ur de l'actualité. Demain, quatre millions d'Irlandais doivent ratifier par référendum le traité de Lisbonne. Il y
a un frisson de peur qui parcourt en ce moment toute l'Europe : et si les Irlandais disaient non. Et si c'était non ?
D'abord, je crois qu'il faut se dire les choses, on retient tous notre souffle. Je reconnais qu'il y a du suspense, je ne vais
pas vous dire le contraire, bon, et je n'ai pas non plus pour habitude de commenter des résultats avant de les
connaître. Donc...
Il faut les laisser voter, mais...
On va les laisser voter, oui...
Oui, mais ils donnent l'impression dans la campagne, et dans les derniers sondages, de vouloir dire non à l'Europe de
demain, pour mieux afficher leur oui à l'Europe d'aujourd'hui.
Eh oui, j'ai entendu ça...
Qui les a enrichis et...
Pour tout vous dire, ça me rappelle quelques souvenirs quand même, quand nous avons eu notre propre référendum,
ce débat-là, il était au c?ur du débat référendaire en France. Moi, je pense que, de toute façon, il ne faut pas à ce
stade faire de spéculations particulières. La seule chose que je peux dire, c'est que si le oui l'emporte en Irlande, c'est
évidemment une formidable nouvelle, et que, eh bien, voilà, il n'y a plus qu'à espérer que les choses se passent bien
demain de ce point de vue, parce que je pense que derrière ça, il y a une manière de donner une dynamique nouvelle
à l'Europe avec le traité simplifié, on en a besoin.
Et si c'est non, ça veut dire que, un peuple, et peut-être des peuples remettent en cause ce qui est en route, et on en
reviendrait au Traité de Nice, dont tout le monde dit que c'est le plus mauvais des traités.
De toute façon, il ne faut pas se mentir, ce qu'il y a derrière ça, pour nous tous, et d'ailleurs, la présidence française va
être un rendez-vous très important, j'allais dire, quel que soit le résultat, quand même, en Irlande, c'est qu'il faut sans
cesse se demander comment on fait pour que les opinions publiques européennes collent au travail que font les
responsables européens. On voit bien qu'aujourd'hui...
Vous reconnaissez qu'il y a un manque, là.
Mais bien sûr, on le sait, c'est la raison pour laquelle on est sans arrêt sur ces chantiers. D'ailleurs, c'est pour ça que
moi, je soutiens à fond par exemple l'initiative de N. Sarkozy dans le domaine de l'énergie. Et la question de la TVA
sur le prix du pétrole, c'est très important, je ne peux pas imaginer que nos homologues des 26 autres pays ne soient
pas, eux aussi, taraudés par leur opinion publique sur cette question du prix du pétrole...
Mais en attendant, que va faire l'Etat français pour aider à payer l'augmentation des carburants. Il va y avoir la Taxe
Energie Climat, proposée par N. Hulot cet après-midi, vous y êtes favorable ?
Moi, je suis toujours un peu prudent quand il s'agit d'augmenter des taxes. Je pense, en revanche, que l'initiative qui
est prise, là, par le président de la République sur la TVA, sur le prix des carburants est une très bonne idée...
Mais les autres n'en veulent pas.
Mais attendez, attendez...
Les autres n'en veulent pas...
Moi, je crois qu'il ne faut pas...
Vous pensez qu'il faut parler, parler pour faire progresser...
Ce n'est pas que parler, c'est convaincre, et vous savez que dans ce domaine, on a un président de la République qui a
quand même fait quelques miracles depuis un an. Rappelez-vous le traité simplifié, mettons de côté le résultat, qu'on
ne connaît pas, de l'Irlande, eh bien, il faut se rappeler d'où on vient. Personne ne voulait plus bouger, et puis, ce
traité, il a permis de montrer qu'on pouvait trouver une voie. Donc je crois qu'au contraire, il faut y aller à fond. Et
dans ce domaine, et moi, je trouve que ce que fait N. Sarkozy, à l'orée de la présidence française de l'Europe, c'est
vraiment tout à fait l'esprit de ce qu'on veut faire dans tous les domaines. D'ailleurs, nous, on prend une initiative
parlementaire, on va accueillir les 26 autres présidents de groupe, de droite et de centre droit, début juillet, pour
lancer la présidence française...
Après le référendum irlandais ?
C'est exact.
Total. Total offre, et pas spontanément, 102 millions d'euros, est-ce que c'est suffisant de la part de Total ?
En tout cas, c'est indispensable. Dans le contexte actuel, personne ne comprendrait que Total ne prenne pas une
initiative de cette nature. Je pense qu'elle s'inscrit tout à fait dans ce qu'on peut souhaiter dans à la fois la notion
d'entreprise...
Total ne peut pas faire plus, comme le dit la gauche, le PS, etc. ?
Je vous en prie, je ne vais pas rentrer dans ce j'ai entendu ce que disait un certain nombre de responsables socialistes,
c'est bien gentil de pointer du doigt sans arrêt. Je dis simplement une chose, c'est que c'est bien qu'une entreprise
comme Total, dans ce contexte, contribue effectivement à l'effort national. Voilà.
Et vous dites : encore un effort, Total ?
Enfin, mais c'est déjà bien, s'ils veulent donner plus, c'est très bien. Mais, encore une fois, ce n'est pas le sujet, ce qui
me paraît important, c'est que chacun comprenne que quand on est dans cette situation-là, il ne faut pas tourner le
dos aux règles de la mondialisation, sinon, les entreprises elles quittent la France, mais en même temps, le fait que
cette contribution ait été apportée par Total me paraît aller dans le sens de ce qu'on peut souhaiter dans une
économie moderne...
Et en même temps que le choc pétrolier est immense et durable...
Quant à ce choc pétrolier, non seulement, il est immense et durable, mais j'y reviens une nouvelle fois, le rendez-vous
européen est majeur. Nous sommes 450 millions de citoyens à ne pas avoir quasiment de pétrole, à l'exception du
pétrole de la Mer du Nord, nous avons de vraies raisons ensemble de prendre des initiatives - dans tous les domaines
- fiscales, et puis aussi de faire peser sur les prix pour éviter les spéculations autant qu'on le pourra.
J.-F. Copé, vous êtes aussi à l'origine de la première réunion - C. Nay disait historique - entre les députés UMP et
ensemble, ensemble, F. Chérèque, B. Thibault et L. Parisot. Les partenaires sociaux s'en sont pris beaucoup
directement à X. Bertrand. Est-ce que vous prenez ça comme un effet boomerang. Sur votre initiative ?
Non, et puis en plus, je vais vous dire une chose, les choses, elles sont très claires, et on l'a dit dès le début de la
réunion, nous sommes, nous, les députés UMP, totalement solidaires du Président, du Premier ministre et du
Gouvernement. D'ailleurs, on accompagne la réforme, et c'est notre esprit. En même temps, cette rencontre, elle était
hyper importante, parce que, quelle est l'idée qui est derrière ? C'est qu'on doit être capable, chacun étant dans son
rôle, de dialoguer ; et trouver dans une même salle l'ensemble des députés UMP accueillant B. Thibault, F. Chérèque,
L. Parisot, c'est évidemment l'amorce d'une pratique totalement nouvelle...
Non, mais ça, c'est pour le symbole, c'est formidable. Mais les syndicats se sont dit piégés, trompés par Fillon,
Bertrand. L. Parisot dit : l'esprit de l'accord n'est pas conforme au projet de loi, nous avons été pris en traîtres, et des
députés UMP se disent troublés après coup.
Enfin, là, vous avez fait une version un peu dans le même sens, c'est tout à fait...
A partir de tout ce qui est dit par les uns et les autres...
Non, non, non, ce qui s'est dit, c'est quoi ? D'abord, qu'il y a un accord sur la représentativité qui a été signé par les
partenaires sociaux, et nous, on a dit... et moi, c'est un point auquel je tiens beaucoup, je suis pour la démocratie
sociale ; quand des partenaires sociaux sont d'accord entre eux sur un accord, au lieu de le démanteler, autant
l'encourager. Mais à une condition : si on demande à nous, les députés, de signer les yeux fermés, c'est évident qu'il y
a un moment où ça ne peut plus marcher. Donc au même titre que j'ai dit au Gouvernement : maintenant, les
réformes, on veut les coproduire, donc vous nous associez en amont au lieu de nous passer des paquets tout ficelés,
j'ai dit aux partenaires sociaux : quand vous négociez ensemble, pas de problème, seulement, à un moment dans vos
discussions, vous appuyez sur pause, vous voyez les députés de la majorité pour qu'on dialogue, pour qu'on discute,
pour qu'on vous donne notre sentiment, et ensuite, ainsi, nous nous approprions, si j'ose dire, ce texte...
D'accord, mais avant la version finale ?
Mais bien sûr, avant la version finale...
Ce qui n'est pas fait...
Absolument. Mais nous sommes tous tombés d'accord, hier, partenaires sociaux et députés - c'est une avancée
énorme - que désormais, en amont, pendant les négociations sociales, les députés seront associés, pour une raison
simple : imaginez que le dialogue social, ça peut marcher sans les députés, c'est un autre temps, les temps changent.
On renforce les pouvoirs du Parlement, il est normal que les députés s'inscrivent aussi dans le dialogue social.
Et hier, F. Chérèque vous a demandé un délai de six mois pour ouvrir les négociations sur le temps de travail, vous lui
avez dit non.
Je lui ai dit non, parce que, si vous voulez, l'idée, c'est quoi ? C'était très intéressant hier, la représentativité, il y avait
un accord, le temps de travail, il n'y en avait pas, donc sur la représentativité avec un accord, on a dit : nous, OK, on y
va avec vous. Sur le temps de travail, il n'y a pas eu d'accord. Bon, on a bien vu le contexte dans lequel tout cela s'est
fait. A partir de là, il y a une avancée majeure que propose le président de la République, il dit : désormais, il faut que
le dialogue social se fasse d'abord dans l'entreprise, parce que chaque entreprise est différente, et notamment sur
cette question des 35 heures et de son assouplissement, bon. On garde la durée légale, mais on assouplit. Après, va
venir maintenant le temps de la loi. Et ça doit être l'occasion aussi, à travers des amendements, de continuer le
dialogue...
Donc vous suggérez à votre excellent ami X. Bertrand d'accepter des assouplissements et peut-être quelques
amendements à partir de ce que vous avez entendu hier ?
D'abord, je vais vous dire, nous nous sommes vus...
Avant...
X. Bertrand et moi la semaine dernière...
Et depuis, vous vous êtes revus, parce qu'on a l'impression que vous marchez sur ses platebandes, là...
Non, mais pas...
Sur son territoire...
Je vais vous dire, et ce n'est pas l'esprit. L'esprit, c'est que les députés, ils votent toutes les lois de tous les ministres.
Donc il est bon qu'ils soient informés et associés en amont, donc pas plus d'un secteur social que le secteur
économique. Nous travaillons beaucoup avec madame Lagarde, ça se passe remarquablement bien. C'est la même
démarche. Encore une fois, les députés, ils doivent être dans l'ambiance...
D'accord, vous leur avez proposé...
Et ils doivent y être beaucoup plus tôt...
Vous leur avez proposé, aux partenaires sociaux, de vous revoir ?
Absolument...
Mais cette fois, vous les inviterez avant une décision du Gouvernement, avant l'étape finale ?
Oui, absolument. Si vous voulez, je pense que nous sommes entrés dans un processus, ce n'est pas une journée, une
fois, un rendez-vous, c'est maintenant une nouvelle politique et un nouvel état d'esprit...
Et ils ont dit oui ?
Et ils ont dit oui, parce que, derrière ça, il y a quoi ? Chacun est dans son rôle, mais ça n'empêche pas qu'on est
capable de dialoguer, de s'écouter, de se parler et de se respecter.
J'ai dit "J.-F. Copé au c?ur de l'actualité". La Commission Copé se retrouve aujourd'hui en séance plénière, pour
parler des programmes pour la télévision publique, et d'abord, de gouvernance. Est-ce que ça veut dire que vous
imaginez que France Télévisions peut devenir une seule et grande entreprise publique, mais une seule ?
Eh oui, bien sûr, c'est même un des points clés. Nous sommes maintenant dans la dernière ligne droite. La réunion de
la Commission sur la télé aujourd'hui est très importante, parce qu'on va parler contenus, et on va parler
organisation de France Télévisions. Il y a aujourd'hui une constellation de 49 sociétés dans France Télévisions, il
faut qu'il y ait une entreprise unique, il faut que cette entreprise ait une lisibilité, comme toutes les entreprises
modernes, et c'est vrai que, engagée comme elle l'est dans ce domaine, il y a des choses formidables à faire... Une idée
peut-être là-dessus...
Oui...
C'est l'idée que ce soit un média global, c'est-à-dire qu'on intègre, comme vous l'avez fait à Europe 1 d'ailleurs depuis
des années, et comme ça ne se fait pas suffisamment dans la télévision contrairement à la radio, l'idée qu'on associe
pleinement les chaînes et Internet, et ça, c'est quelque chose qui, aujourd'hui, est en train de se déployer. J'ai même
entendu que les dirigeants de TF1, entendant cette idée du média global que nous préconisons pour France
Télévisions, sont en train de mettre cela en place. C'est une très bonne chose...
Ça veut dire que vous imaginez une rédaction unique et multiforme ?
Ça veut dire... d'abord, moi, je suis totalement hostile à l'idée qu'on n'ait qu'une seule rédaction pour toutes les
chaînes, ça n'a pas de sens. Qu'en revanche, il y ait une coordination, qu'il y ait des synergies, c'est une très bonne
chose. Comme de la même manière, l'idée, c'est qu'on est capable aujourd'hui de travailler en associant l'ensemble
des personnels de France Télévisions, moi, je pense qu'on doit pouvoir le faire sans supprimer d'emplois, mais en
réorganisant, en modernisant. Et dans ces domaines, il y a évidemment des choses à faire, parce que les nouvelles
technologies sont omniprésentes.
Et aujourd'hui, la Commission Copé va aussi traiter de France 3. Est-ce que vous êtes favorable au projet de
transformer France 3 en plusieurs télévisions régionales plus autonomes. Aujourd'hui, il y en a treize, certains
proposent, comme H. Chabalier, sept. Vous êtes d'accord ?
Ecoutez, pour l'instant... on va en discuter aujourd'hui, donc ça m'est difficile d'aller trop vite en besogne. Nous allons
en parler tout à l'heure, mais c'est une idée séduisante, cette idée que - encore une fois, je le répète - sans supprimer
d'emplois, mais on réfléchisse à une nouvelle structuration pour France 3 à travers sept stations régionales, à travers
une nouvelle approche de la télé régionale, je pense que ça, c'est quelque chose qui peut d'ailleurs tout à fait
correspondre aux attentes de beaucoup des gens qui travaillent aujourd'hui à France Télé...
Mais à ce moment-là, s'il y en a sept, la presse locale y sera associée beaucoup plus ?
Pourquoi pas, c'est à y réfléchir. Mais il y a une autre chose que je voudrais dire par rapport à ça, c'est qu'il ne faut
pas se tromper, France Télé, ça doit être la télévision de tous les Français. Ça veut dire quoi à la clé, ça veut dire qu'on
va mesurer l'audience, il ne faut pas penser qu'il n'y aura pas d'objectif d'audience, mais on va même la modifier,
c'est-à-dire que ce n'est pas simplement combien de téléspectateurs ont vu une émission sur France Télé, c'est :
qu'est-ce qu'ils en ont retenu, parce que ça, on ne le fait jamais aujourd'hui, dans aucune émission...
Vous voulez inclure la qualité aussi ?
Ça veut dire quoi derrière ? Cela veut dire qu'on va prendre aussi quelques risques. Il n'y a pas aujourd'hui de grands
rendez-vous d'émissions sur la science, sur l'Europe. J'ai eu l'occasion d'en parler d'ailleurs, même avec N. Sarkozy,
qui évoquait à plusieurs reprises cette idée, c'est important de voir comment est-ce que demain, on peut avoir sur la
télé publique des grands rendez-vous qu'on ne trouve pas ailleurs.
Oui, c'est-à-dire que c'est le pouvoir politique qui est le patron de la télé ?
Certainement pas...
En général, l'organisateur, l'inspirateur...
Non, mais ça dépend de ce qu'on veut dire par là, enfin, moi, je suis...
Non, parce que vous allez parler aussi des programmes...
Attendez ! Chacun doit être dans son rôle. Nous, on est là pour faire des recommandations en tant que Commission,
mais il ne faut pas se tromper, quel doit être le rôle du pouvoir politique, en tout cas, moi, pourquoi je me suis engagé
en politique ? C'est parce que je considère que notre rôle, il est aussi de donner, de proposer des orientations sur tout
ça. Ce n'est pas scandaleux qu'un responsable politique, élu par les Français, fasse des recommandations...
Mais les recommandations de la Commission Copé seront probablement bien retenues par le président de la
République ?
Je le souhaite, en tout cas, moi, ce que je peux vous dire, c'est que je serai rapporteur du texte de loi, parce que j'aime
bien avoir de la suite dans mes idées...
Oui, alors encore, rapidement...
Et que je suis surtout content de voir qu'on est dans la dernière ligne droite, et qu'après trois mois, où on a passé son
temps à nous dire : "cette Commission, elle va s'arrêter, à quoi elle sert", eh bien, vous voyez, on est en train de faire
une proposition très audacieuse sur tout ça...
Il y a quinze jours, J.-F. Copé, ici même, vous avez annoncé la deuxième coupure de publicité pour les chaînes privées
: 300 millions à peu près d'euros. Beaucoup ont dit : c'est un cadeau. Est-ce que vous pensez que, d'abord, vous ne
portez pas atteinte aux radios et à la presse écrite, avec ces trois millions qui vont être pompés, première question ?
Eh bien, non, pour une raison simple, c'est que je rappelle qu'on supprime la publicité sur les télévisions publiques, et
à partir de ce moment-là, il faut bien pouvoir la mettre quelque part. Si on ne fait pas une deuxième coupure de pub,
à ce moment-là, elle ne se transférera pas la publicité...
Et alors pour les télévisions privées, est-ce qu'elles seront autorisées à accroître la durée par heure de la publicité.
C'est six minutes, est-ce qu'ils iront jusqu'à huit, neuf, dix ?
D'abord, il y a une directive européenne qui laisse là-dessus un peu plus de marge de man?uvre. Sur ce point, nous,
on n'a pas eu l'occasion de se prononcer, puisqu'on travaille sur la télé publique, je veux simplement dire qu'il faut
être cohérent et que ça sera évidemment un des sujets dont on aura à parler dans la prochaine législation...
Et la télévision publique aura le milliard qu'elle réclame, et dont elle a besoin pour toutes ces réformes dont vous
parlez ?
Eh bien, l'idée, c'est de faire même beaucoup mieux que ça, puisque depuis le début, que disons-nous ? Il faut
financer la perte des recettes de pub, 800 millions, et on a trouvé...
Donc elle aura le milliard ?
Mais attendez, mais je ne sais pas ce que c'est que votre milliard, mais c'est 800 millions d'un côté, et c'est d'autre
part le financement de son développement. Et on sait bien que le développement, il faut le faire avec des ressources
sinon France Télé ne tiendra pas le coup. Et la nouveauté, c'est qu'au lieu de le faire en augmentant la redevance
au-delà de son indexation à l'inflation, j'ai proposé, pour ce qui me concerne, une autre piste, c'est de faire rentrer
des nouveaux acteurs, les fournisseurs d'accès et les téléphones mobiles, qui ont un dynamisme formidable, qui
adorent la télé, et qui la diffusent. Et ainsi, on va donner une plus grande surface financière à la télévision qui en a
bien besoin...
Une dernière question politique et rapide. Depuis le début du rendez-vous, vous passez du miel à N. Sarkozy, pour
que ça aille mieux avec lui ou parce que ça va mieux ?
D'abord, ça va bien avec lui. Deuxièmement, vous pouvez regarder tout ce que j'ai écrit, de manière générale, je dis
tout ce que je pense, et je pense tout ce que je dis.
Bonne journée.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 11 juin 2008
Au c?ur de l'actualité. Demain, quatre millions d'Irlandais doivent ratifier par référendum le traité de Lisbonne. Il y
a un frisson de peur qui parcourt en ce moment toute l'Europe : et si les Irlandais disaient non. Et si c'était non ?
D'abord, je crois qu'il faut se dire les choses, on retient tous notre souffle. Je reconnais qu'il y a du suspense, je ne vais
pas vous dire le contraire, bon, et je n'ai pas non plus pour habitude de commenter des résultats avant de les
connaître. Donc...
Il faut les laisser voter, mais...
On va les laisser voter, oui...
Oui, mais ils donnent l'impression dans la campagne, et dans les derniers sondages, de vouloir dire non à l'Europe de
demain, pour mieux afficher leur oui à l'Europe d'aujourd'hui.
Eh oui, j'ai entendu ça...
Qui les a enrichis et...
Pour tout vous dire, ça me rappelle quelques souvenirs quand même, quand nous avons eu notre propre référendum,
ce débat-là, il était au c?ur du débat référendaire en France. Moi, je pense que, de toute façon, il ne faut pas à ce
stade faire de spéculations particulières. La seule chose que je peux dire, c'est que si le oui l'emporte en Irlande, c'est
évidemment une formidable nouvelle, et que, eh bien, voilà, il n'y a plus qu'à espérer que les choses se passent bien
demain de ce point de vue, parce que je pense que derrière ça, il y a une manière de donner une dynamique nouvelle
à l'Europe avec le traité simplifié, on en a besoin.
Et si c'est non, ça veut dire que, un peuple, et peut-être des peuples remettent en cause ce qui est en route, et on en
reviendrait au Traité de Nice, dont tout le monde dit que c'est le plus mauvais des traités.
De toute façon, il ne faut pas se mentir, ce qu'il y a derrière ça, pour nous tous, et d'ailleurs, la présidence française va
être un rendez-vous très important, j'allais dire, quel que soit le résultat, quand même, en Irlande, c'est qu'il faut sans
cesse se demander comment on fait pour que les opinions publiques européennes collent au travail que font les
responsables européens. On voit bien qu'aujourd'hui...
Vous reconnaissez qu'il y a un manque, là.
Mais bien sûr, on le sait, c'est la raison pour laquelle on est sans arrêt sur ces chantiers. D'ailleurs, c'est pour ça que
moi, je soutiens à fond par exemple l'initiative de N. Sarkozy dans le domaine de l'énergie. Et la question de la TVA
sur le prix du pétrole, c'est très important, je ne peux pas imaginer que nos homologues des 26 autres pays ne soient
pas, eux aussi, taraudés par leur opinion publique sur cette question du prix du pétrole...
Mais en attendant, que va faire l'Etat français pour aider à payer l'augmentation des carburants. Il va y avoir la Taxe
Energie Climat, proposée par N. Hulot cet après-midi, vous y êtes favorable ?
Moi, je suis toujours un peu prudent quand il s'agit d'augmenter des taxes. Je pense, en revanche, que l'initiative qui
est prise, là, par le président de la République sur la TVA, sur le prix des carburants est une très bonne idée...
Mais les autres n'en veulent pas.
Mais attendez, attendez...
Les autres n'en veulent pas...
Moi, je crois qu'il ne faut pas...
Vous pensez qu'il faut parler, parler pour faire progresser...
Ce n'est pas que parler, c'est convaincre, et vous savez que dans ce domaine, on a un président de la République qui a
quand même fait quelques miracles depuis un an. Rappelez-vous le traité simplifié, mettons de côté le résultat, qu'on
ne connaît pas, de l'Irlande, eh bien, il faut se rappeler d'où on vient. Personne ne voulait plus bouger, et puis, ce
traité, il a permis de montrer qu'on pouvait trouver une voie. Donc je crois qu'au contraire, il faut y aller à fond. Et
dans ce domaine, et moi, je trouve que ce que fait N. Sarkozy, à l'orée de la présidence française de l'Europe, c'est
vraiment tout à fait l'esprit de ce qu'on veut faire dans tous les domaines. D'ailleurs, nous, on prend une initiative
parlementaire, on va accueillir les 26 autres présidents de groupe, de droite et de centre droit, début juillet, pour
lancer la présidence française...
Après le référendum irlandais ?
C'est exact.
Total. Total offre, et pas spontanément, 102 millions d'euros, est-ce que c'est suffisant de la part de Total ?
En tout cas, c'est indispensable. Dans le contexte actuel, personne ne comprendrait que Total ne prenne pas une
initiative de cette nature. Je pense qu'elle s'inscrit tout à fait dans ce qu'on peut souhaiter dans à la fois la notion
d'entreprise...
Total ne peut pas faire plus, comme le dit la gauche, le PS, etc. ?
Je vous en prie, je ne vais pas rentrer dans ce j'ai entendu ce que disait un certain nombre de responsables socialistes,
c'est bien gentil de pointer du doigt sans arrêt. Je dis simplement une chose, c'est que c'est bien qu'une entreprise
comme Total, dans ce contexte, contribue effectivement à l'effort national. Voilà.
Et vous dites : encore un effort, Total ?
Enfin, mais c'est déjà bien, s'ils veulent donner plus, c'est très bien. Mais, encore une fois, ce n'est pas le sujet, ce qui
me paraît important, c'est que chacun comprenne que quand on est dans cette situation-là, il ne faut pas tourner le
dos aux règles de la mondialisation, sinon, les entreprises elles quittent la France, mais en même temps, le fait que
cette contribution ait été apportée par Total me paraît aller dans le sens de ce qu'on peut souhaiter dans une
économie moderne...
Et en même temps que le choc pétrolier est immense et durable...
Quant à ce choc pétrolier, non seulement, il est immense et durable, mais j'y reviens une nouvelle fois, le rendez-vous
européen est majeur. Nous sommes 450 millions de citoyens à ne pas avoir quasiment de pétrole, à l'exception du
pétrole de la Mer du Nord, nous avons de vraies raisons ensemble de prendre des initiatives - dans tous les domaines
- fiscales, et puis aussi de faire peser sur les prix pour éviter les spéculations autant qu'on le pourra.
J.-F. Copé, vous êtes aussi à l'origine de la première réunion - C. Nay disait historique - entre les députés UMP et
ensemble, ensemble, F. Chérèque, B. Thibault et L. Parisot. Les partenaires sociaux s'en sont pris beaucoup
directement à X. Bertrand. Est-ce que vous prenez ça comme un effet boomerang. Sur votre initiative ?
Non, et puis en plus, je vais vous dire une chose, les choses, elles sont très claires, et on l'a dit dès le début de la
réunion, nous sommes, nous, les députés UMP, totalement solidaires du Président, du Premier ministre et du
Gouvernement. D'ailleurs, on accompagne la réforme, et c'est notre esprit. En même temps, cette rencontre, elle était
hyper importante, parce que, quelle est l'idée qui est derrière ? C'est qu'on doit être capable, chacun étant dans son
rôle, de dialoguer ; et trouver dans une même salle l'ensemble des députés UMP accueillant B. Thibault, F. Chérèque,
L. Parisot, c'est évidemment l'amorce d'une pratique totalement nouvelle...
Non, mais ça, c'est pour le symbole, c'est formidable. Mais les syndicats se sont dit piégés, trompés par Fillon,
Bertrand. L. Parisot dit : l'esprit de l'accord n'est pas conforme au projet de loi, nous avons été pris en traîtres, et des
députés UMP se disent troublés après coup.
Enfin, là, vous avez fait une version un peu dans le même sens, c'est tout à fait...
A partir de tout ce qui est dit par les uns et les autres...
Non, non, non, ce qui s'est dit, c'est quoi ? D'abord, qu'il y a un accord sur la représentativité qui a été signé par les
partenaires sociaux, et nous, on a dit... et moi, c'est un point auquel je tiens beaucoup, je suis pour la démocratie
sociale ; quand des partenaires sociaux sont d'accord entre eux sur un accord, au lieu de le démanteler, autant
l'encourager. Mais à une condition : si on demande à nous, les députés, de signer les yeux fermés, c'est évident qu'il y
a un moment où ça ne peut plus marcher. Donc au même titre que j'ai dit au Gouvernement : maintenant, les
réformes, on veut les coproduire, donc vous nous associez en amont au lieu de nous passer des paquets tout ficelés,
j'ai dit aux partenaires sociaux : quand vous négociez ensemble, pas de problème, seulement, à un moment dans vos
discussions, vous appuyez sur pause, vous voyez les députés de la majorité pour qu'on dialogue, pour qu'on discute,
pour qu'on vous donne notre sentiment, et ensuite, ainsi, nous nous approprions, si j'ose dire, ce texte...
D'accord, mais avant la version finale ?
Mais bien sûr, avant la version finale...
Ce qui n'est pas fait...
Absolument. Mais nous sommes tous tombés d'accord, hier, partenaires sociaux et députés - c'est une avancée
énorme - que désormais, en amont, pendant les négociations sociales, les députés seront associés, pour une raison
simple : imaginez que le dialogue social, ça peut marcher sans les députés, c'est un autre temps, les temps changent.
On renforce les pouvoirs du Parlement, il est normal que les députés s'inscrivent aussi dans le dialogue social.
Et hier, F. Chérèque vous a demandé un délai de six mois pour ouvrir les négociations sur le temps de travail, vous lui
avez dit non.
Je lui ai dit non, parce que, si vous voulez, l'idée, c'est quoi ? C'était très intéressant hier, la représentativité, il y avait
un accord, le temps de travail, il n'y en avait pas, donc sur la représentativité avec un accord, on a dit : nous, OK, on y
va avec vous. Sur le temps de travail, il n'y a pas eu d'accord. Bon, on a bien vu le contexte dans lequel tout cela s'est
fait. A partir de là, il y a une avancée majeure que propose le président de la République, il dit : désormais, il faut que
le dialogue social se fasse d'abord dans l'entreprise, parce que chaque entreprise est différente, et notamment sur
cette question des 35 heures et de son assouplissement, bon. On garde la durée légale, mais on assouplit. Après, va
venir maintenant le temps de la loi. Et ça doit être l'occasion aussi, à travers des amendements, de continuer le
dialogue...
Donc vous suggérez à votre excellent ami X. Bertrand d'accepter des assouplissements et peut-être quelques
amendements à partir de ce que vous avez entendu hier ?
D'abord, je vais vous dire, nous nous sommes vus...
Avant...
X. Bertrand et moi la semaine dernière...
Et depuis, vous vous êtes revus, parce qu'on a l'impression que vous marchez sur ses platebandes, là...
Non, mais pas...
Sur son territoire...
Je vais vous dire, et ce n'est pas l'esprit. L'esprit, c'est que les députés, ils votent toutes les lois de tous les ministres.
Donc il est bon qu'ils soient informés et associés en amont, donc pas plus d'un secteur social que le secteur
économique. Nous travaillons beaucoup avec madame Lagarde, ça se passe remarquablement bien. C'est la même
démarche. Encore une fois, les députés, ils doivent être dans l'ambiance...
D'accord, vous leur avez proposé...
Et ils doivent y être beaucoup plus tôt...
Vous leur avez proposé, aux partenaires sociaux, de vous revoir ?
Absolument...
Mais cette fois, vous les inviterez avant une décision du Gouvernement, avant l'étape finale ?
Oui, absolument. Si vous voulez, je pense que nous sommes entrés dans un processus, ce n'est pas une journée, une
fois, un rendez-vous, c'est maintenant une nouvelle politique et un nouvel état d'esprit...
Et ils ont dit oui ?
Et ils ont dit oui, parce que, derrière ça, il y a quoi ? Chacun est dans son rôle, mais ça n'empêche pas qu'on est
capable de dialoguer, de s'écouter, de se parler et de se respecter.
J'ai dit "J.-F. Copé au c?ur de l'actualité". La Commission Copé se retrouve aujourd'hui en séance plénière, pour
parler des programmes pour la télévision publique, et d'abord, de gouvernance. Est-ce que ça veut dire que vous
imaginez que France Télévisions peut devenir une seule et grande entreprise publique, mais une seule ?
Eh oui, bien sûr, c'est même un des points clés. Nous sommes maintenant dans la dernière ligne droite. La réunion de
la Commission sur la télé aujourd'hui est très importante, parce qu'on va parler contenus, et on va parler
organisation de France Télévisions. Il y a aujourd'hui une constellation de 49 sociétés dans France Télévisions, il
faut qu'il y ait une entreprise unique, il faut que cette entreprise ait une lisibilité, comme toutes les entreprises
modernes, et c'est vrai que, engagée comme elle l'est dans ce domaine, il y a des choses formidables à faire... Une idée
peut-être là-dessus...
Oui...
C'est l'idée que ce soit un média global, c'est-à-dire qu'on intègre, comme vous l'avez fait à Europe 1 d'ailleurs depuis
des années, et comme ça ne se fait pas suffisamment dans la télévision contrairement à la radio, l'idée qu'on associe
pleinement les chaînes et Internet, et ça, c'est quelque chose qui, aujourd'hui, est en train de se déployer. J'ai même
entendu que les dirigeants de TF1, entendant cette idée du média global que nous préconisons pour France
Télévisions, sont en train de mettre cela en place. C'est une très bonne chose...
Ça veut dire que vous imaginez une rédaction unique et multiforme ?
Ça veut dire... d'abord, moi, je suis totalement hostile à l'idée qu'on n'ait qu'une seule rédaction pour toutes les
chaînes, ça n'a pas de sens. Qu'en revanche, il y ait une coordination, qu'il y ait des synergies, c'est une très bonne
chose. Comme de la même manière, l'idée, c'est qu'on est capable aujourd'hui de travailler en associant l'ensemble
des personnels de France Télévisions, moi, je pense qu'on doit pouvoir le faire sans supprimer d'emplois, mais en
réorganisant, en modernisant. Et dans ces domaines, il y a évidemment des choses à faire, parce que les nouvelles
technologies sont omniprésentes.
Et aujourd'hui, la Commission Copé va aussi traiter de France 3. Est-ce que vous êtes favorable au projet de
transformer France 3 en plusieurs télévisions régionales plus autonomes. Aujourd'hui, il y en a treize, certains
proposent, comme H. Chabalier, sept. Vous êtes d'accord ?
Ecoutez, pour l'instant... on va en discuter aujourd'hui, donc ça m'est difficile d'aller trop vite en besogne. Nous allons
en parler tout à l'heure, mais c'est une idée séduisante, cette idée que - encore une fois, je le répète - sans supprimer
d'emplois, mais on réfléchisse à une nouvelle structuration pour France 3 à travers sept stations régionales, à travers
une nouvelle approche de la télé régionale, je pense que ça, c'est quelque chose qui peut d'ailleurs tout à fait
correspondre aux attentes de beaucoup des gens qui travaillent aujourd'hui à France Télé...
Mais à ce moment-là, s'il y en a sept, la presse locale y sera associée beaucoup plus ?
Pourquoi pas, c'est à y réfléchir. Mais il y a une autre chose que je voudrais dire par rapport à ça, c'est qu'il ne faut
pas se tromper, France Télé, ça doit être la télévision de tous les Français. Ça veut dire quoi à la clé, ça veut dire qu'on
va mesurer l'audience, il ne faut pas penser qu'il n'y aura pas d'objectif d'audience, mais on va même la modifier,
c'est-à-dire que ce n'est pas simplement combien de téléspectateurs ont vu une émission sur France Télé, c'est :
qu'est-ce qu'ils en ont retenu, parce que ça, on ne le fait jamais aujourd'hui, dans aucune émission...
Vous voulez inclure la qualité aussi ?
Ça veut dire quoi derrière ? Cela veut dire qu'on va prendre aussi quelques risques. Il n'y a pas aujourd'hui de grands
rendez-vous d'émissions sur la science, sur l'Europe. J'ai eu l'occasion d'en parler d'ailleurs, même avec N. Sarkozy,
qui évoquait à plusieurs reprises cette idée, c'est important de voir comment est-ce que demain, on peut avoir sur la
télé publique des grands rendez-vous qu'on ne trouve pas ailleurs.
Oui, c'est-à-dire que c'est le pouvoir politique qui est le patron de la télé ?
Certainement pas...
En général, l'organisateur, l'inspirateur...
Non, mais ça dépend de ce qu'on veut dire par là, enfin, moi, je suis...
Non, parce que vous allez parler aussi des programmes...
Attendez ! Chacun doit être dans son rôle. Nous, on est là pour faire des recommandations en tant que Commission,
mais il ne faut pas se tromper, quel doit être le rôle du pouvoir politique, en tout cas, moi, pourquoi je me suis engagé
en politique ? C'est parce que je considère que notre rôle, il est aussi de donner, de proposer des orientations sur tout
ça. Ce n'est pas scandaleux qu'un responsable politique, élu par les Français, fasse des recommandations...
Mais les recommandations de la Commission Copé seront probablement bien retenues par le président de la
République ?
Je le souhaite, en tout cas, moi, ce que je peux vous dire, c'est que je serai rapporteur du texte de loi, parce que j'aime
bien avoir de la suite dans mes idées...
Oui, alors encore, rapidement...
Et que je suis surtout content de voir qu'on est dans la dernière ligne droite, et qu'après trois mois, où on a passé son
temps à nous dire : "cette Commission, elle va s'arrêter, à quoi elle sert", eh bien, vous voyez, on est en train de faire
une proposition très audacieuse sur tout ça...
Il y a quinze jours, J.-F. Copé, ici même, vous avez annoncé la deuxième coupure de publicité pour les chaînes privées
: 300 millions à peu près d'euros. Beaucoup ont dit : c'est un cadeau. Est-ce que vous pensez que, d'abord, vous ne
portez pas atteinte aux radios et à la presse écrite, avec ces trois millions qui vont être pompés, première question ?
Eh bien, non, pour une raison simple, c'est que je rappelle qu'on supprime la publicité sur les télévisions publiques, et
à partir de ce moment-là, il faut bien pouvoir la mettre quelque part. Si on ne fait pas une deuxième coupure de pub,
à ce moment-là, elle ne se transférera pas la publicité...
Et alors pour les télévisions privées, est-ce qu'elles seront autorisées à accroître la durée par heure de la publicité.
C'est six minutes, est-ce qu'ils iront jusqu'à huit, neuf, dix ?
D'abord, il y a une directive européenne qui laisse là-dessus un peu plus de marge de man?uvre. Sur ce point, nous,
on n'a pas eu l'occasion de se prononcer, puisqu'on travaille sur la télé publique, je veux simplement dire qu'il faut
être cohérent et que ça sera évidemment un des sujets dont on aura à parler dans la prochaine législation...
Et la télévision publique aura le milliard qu'elle réclame, et dont elle a besoin pour toutes ces réformes dont vous
parlez ?
Eh bien, l'idée, c'est de faire même beaucoup mieux que ça, puisque depuis le début, que disons-nous ? Il faut
financer la perte des recettes de pub, 800 millions, et on a trouvé...
Donc elle aura le milliard ?
Mais attendez, mais je ne sais pas ce que c'est que votre milliard, mais c'est 800 millions d'un côté, et c'est d'autre
part le financement de son développement. Et on sait bien que le développement, il faut le faire avec des ressources
sinon France Télé ne tiendra pas le coup. Et la nouveauté, c'est qu'au lieu de le faire en augmentant la redevance
au-delà de son indexation à l'inflation, j'ai proposé, pour ce qui me concerne, une autre piste, c'est de faire rentrer
des nouveaux acteurs, les fournisseurs d'accès et les téléphones mobiles, qui ont un dynamisme formidable, qui
adorent la télé, et qui la diffusent. Et ainsi, on va donner une plus grande surface financière à la télévision qui en a
bien besoin...
Une dernière question politique et rapide. Depuis le début du rendez-vous, vous passez du miel à N. Sarkozy, pour
que ça aille mieux avec lui ou parce que ça va mieux ?
D'abord, ça va bien avec lui. Deuxièmement, vous pouvez regarder tout ce que j'ai écrit, de manière générale, je dis
tout ce que je pense, et je pense tout ce que je dis.
Bonne journée.
Merci.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 11 juin 2008