Texte intégral
A mon tour quelques mots à la fin de ces travaux.
Déjà je remercie l'ensemble des camarades qui ont participé à cette conférence dont le principe a été débattu et adopté au 48ème congrès. Je n'y reviens pas. L'actualité nous a contraint à la reprogrammer. L'important est qu'elle ait eu lieu et dans ce contexte qui n'est pas moins défavorable à la réflexion que ce qui était initialement prévu, lorsque nous l'avions envisagée il y a quelques mois.
Je vous remercie, quelques soient les responsabilités qui sont les vôtres. Que vous ayez été présents au titre de votre engagement dans les unions locales, les syndicats (puisqu'il y a quelques camarades de syndicat qui ont participé aux travaux d'union départementale ou de fédération) ; mais aussi les camarades qui ont pris le temps avant la conférence de travailler dans leur UL, leur syndicat, parfois dans leur union départementale, pour faire en sorte que nos débats reflètent les avis les plus larges possibles des militants. Il s'agit donc de remerciement pour vous et les camarades du collectif de préparation, d'animation, les membres de la direction confédérale.
Je ne sais pas s'il est possible de se dissoudre dans la CGT, nous allons peut-être attendre que la direction confédérale tire les enseignements collectivement et puis vous donner l'autorisation peut-être de faire autre chose, mais à mon avis l'affaire n'est pas encore terminée... (rires)
Je pense déjà pouvoir dire que cette conférence est un succès. C'est ce que je retiens et qui apparaît nettement dans la synthèse des ateliers qu'a livrée Philippe Detrez. Je note la diversité des sujets qui ont été abordés, des apports, des thèmes de réflexion dont certains d'entre eux méritent des prolongements pour ouvrir une nouvelle phase. Donc c'est cette évaluation qu'il va nous falloir faire.
Il y a eu un grand nombre d'interventions avec des sujets très variés et aussi très concrets, je ne vais pas les reprendre les uns après les autres. Cela serait sans doute très fastidieux.
La première conclusion que je veux vous livrer est qu'il y aura des suites concrètes à cette conférence en s'appuyant sur les 4 thèmes de travail qui étaient la base de la réflexion et des discussions de la conférence.
Peut-être sera-t-il également utile de réfléchir à la manière de restituer à l'ensemble des organisations de la CGT ces éléments de synthèse, de façon à ce qu'ils ne restent pas uniquement la propriété des camarades participants, mais que cela devienne bien des éléments connus par l'ensemble de l'organisation.
Cette conférence apporte à sa manière une contribution très utile et très riche aux réflexions qui doivent se poursuivre et s'étendre concernant les évolutions dont a besoin la CGT. Il s'agit d'une contribution parmi d'autre mais qui est nécessaire.
Le dernier congrès de la CGT, par les enseignements qu'il tirait, les luttes passées, de l'analyse de la situation et des défis à relever, a placé comme priorité la nécessité de travailler sur notre organisation, sur son organisation et son développement.
Cette conférence entre dans ce cadre. Nous avons travaillé sur la CGT.
Elle n'avait pas vocation à répondre à toutes les questions posées à l'ensemble de la CGT. Mais elle a confirmé la nécessité que l'ensemble des forces de la CGT continue voire amplifie le mouvement des évolutions nécessaires.
Toutes nos réflexions doivent être inspirées d'un objectif principal, central, l'objectif d'accroître le rapport de force.
Accroître le rapport de force car l'actualité ne fait qu'en confirmer la nécessité. Nous en avons rapidement besoin. Nous constatons tous cette impatience, que nous puissions produire des résultats revendicatifs bien plus importants que ce que le rapport de force actuel permet objectivement d'atteindre. Il y a un décalage que nous ne pouvons pas nier.
Le travail sur la CGT doit être conçu en fonction de cet objectif et aucune de nos organisations ou structures (unions départementales, fédérations, comités régionaux, confédération elle-même dans son entité singulière et les syndicats) ne peut s'exonérer de la réflexion sur la CGT pour son développement et améliorer la rapport de force.
Il est normal dans les débats qui ont eu lieu lors de cette conférence qu'ils aient donné lieu à un certain nombre de constats concernant la réalité de nos syndicats.
Une camarade souhaitait ce matin que l'on programme une conférence sur les syndicats en plus d'une conférence sur les UL. Cela existe déjà, il s'agit du congrès confédéral. C'est le lieu où l'ensemble des syndicats CGT réunit toutes les professions, toutes les localités, tous départements, définissent en commun :
- les orientations,
- les objectifs revendicatifs qu'ils partagent,
- la démarche syndicale qu'ils se proposent de développer dans une cohérence CGT,
- la conception de leurs relations entre syndicat CGT. Une relation faite d'autonomie et de solidarité et d'une identité CGT, même s'il faut rediscuter le terme d'identité CGT.
Le prochain congrès aura lieu fin 2009.
Tous les camarades se sentant motivés ou intéressés pour prendre des responsabilités confédérales peuvent commencer à réfléchir à leur engagement personnel s'ils le souhaitent. Cela fera partie des sujets qui seront abordés dans la préparation du congrès confédéral.
On pourrait aussi envisager une conférence sur les unions départementales. Nous ne l'avons pas du tout conçue comme cela car si nous avions un regard croisé sur la réalité des unions départementales nous nous apercevrions aussi que beaucoup dépend de la situation de nos syndicats. C'est également le cas des fédérations.
Evitons d'entretenir cette dualité ou opposition sur le fait que parfois, il peut y avoir dans l'organisation des structures plus à l'aise que d'autres pour faire face à leur responsabilité. Non ! Il faut objectivement regarder l'ensemble.
Là aussi s'agissant des syndicats, il y a aussi d'énormes contrastes et disparités entre syndicats de la CGT et le but de la réflexion n'est pas de prétendre uniformiser le profil type d'organisation.
Il s'agit bien de la qualité de nos syndicats que dépend la qualité de l'ensemble de l'édifice. Si nous voulons travailler à un déploiement significatif de la CGT, ce qui est possible, il nous faut travailler sur les premières structures que sont les syndicats et qui mettent en mouvement les syndiqués et les salariés.
A ce titre, dès le mois de mai, le comité confédéral national sera sans doute interpellé sur un diagnostic actualisé et plus large sur l'état de nos forces et de l'organisation de la CGT. Nous sommes en quelques sortes à mi-chemin entre les deux congrès de la CGT. Il va donc falloir de nouveau nous arrêter afin d'apprécier le chemin parcouru depuis le 48ème congrès et en même temps définir ce qu'il conviendra de débattre, compléter, transformer dans la perspective du 49ème.
Sans anticiper sur ce débat qui aura lieu au comité confédéral national du mois de mai, je me limite à deux considérations ce jour :
- Lorsque nous mettons l'ensemble des forces organisées de la CGT bout à bout, nous pouvons estimer être en contact plus ou moins régulier avec environ 1 salarié sur 4 de notre pays. C'est déjà un défi de parvenir à mettre toutes les forces CGT bout à bout.
- La CGT est comme organisation syndicale celle qui a le plus grand potentiel de développement. Il s'agit d'un énoncé objectif justifié par des enquêtes d'opinion pas uniquement commandées par la CGT.
Ce potentiel de développement peut se traduire sur le nombre de syndiqués, et en terme électoral dans la perspective des Prud'hommes à la fin de l'année.
Je suis assez favorable à l'idée que nous nous donnions comme objectif pour les élections prud'homales de la fin de l'année, un progrès de l'influence CGT. Il ne s'agit pas là de démagogie mais de lucidité sur notre capacité à relever les défis qui sont : l'évolution du salariat, son profil, son installation, le décalage qu'il peut y avoir entre là où nous sommes présents et là où il y a les salariés, parmi les jeunes et les salariés du privé de PME. Si nous faisons le travail nécessaire, cet objectif de score meilleur de la CGT aux élections prud'homales est atteignable.
Naturellement cela participerait à avoir une très forte influence sur la situation dans le pays.
Réfléchir et être capable de prendre des décisions pour mobiliser l'ensemble des forces déjà existantes dans la CGT va nécessiter de prendre encore du temps qui ne sera pas perdu. Et au niveau des UL je sais que vous pouvez être tiraillés pour cibler les priorités du moment dans votre activité et celle du collectif. Nous l'avons déjà évoqué et il faut continuer à le redire. Il faut trouver un équilibre entre le temps passé, l'énergie consacrée à l'organisation elle-même et celle consacrée aux batailles revendicatives qu'il nous faut mener.
L'expérience nous apprend que lorsqu'il y a déséquilibre, l'ensemble s'en ressent. Nous savons que ce n'est pas les luttes qui assurent systématiquement le développement de l'organisation et nous savons aussi que le développement de l'organisation a ses limites si l'on ne déploie pas une démarche revendicative.
Il faut essayer d'être mieux équilibré collectivement dans la CGT sur les temps répartis entre le travail consacré à l'organisation et le travail sur le revendicatif.
Pour les UL, les fédérations, les UD, la confédération il y a peut-être des évidences à rappeler. Nous travaillons par exemple à partir des forces dont nous disposons aujourd'hui. S'il y a donc des camarades dans la CGT qui pensent que le développement de la CGT dépend de tout autre camarade sauf eux ou leur organisation, ils se trompent. Le développement de la CGT est assuré à partir du travail de chacun des maillons de l'organisation et tout le monde peut concourir au développement de l'organisation. Aucune organisation de la CGT ne peut se dire qu'elle ne participe pas au développement de la CGT. Tout le monde peut apporter son concours et surtout, tout le monde bénéficiera de son développement y compris pour le rapport de force dans sa propre entreprise. Le rapport de force global et le rapport de force singulier dans une certaine situation, dans une localité, dans une profession s'en ressentent. Pour gagner cet engagement le plus large possible des forces, peut-être faut-il encore prendre le temps de convaincre du sens et de la portée de notre objectif collectif.
S'il y a encore des camarades qui doutent sur l'importance de cette organisation, il nous faut continuer notre débat. Nous n'avons pas de résultats durables si la mobilisation dans certains endroits ne se compte qu'à l'intérieur d'une entreprise ou d'une profession sans travailler en permanence à la convergence, à la dimension interprofessionnelle de nos objectifs revendicatifs de notre vision de la transformation de la société et sur l'incidence sur l'évolution des droits sociaux pour l'ensemble dans son entreprise, dans sa profession, dans sa localité et sur une dimension interprofessionnelle.
Dans les UL, vous êtes bien placés pour témoigner :
- des limites actuelles que nous pouvons rencontrer compte tenu de notre implantation professionnelle et géographique
- des possibilités qui s'offrent à nous et des évolutions envisageables et possibles.
A ce titre, je retiens que la conférence a été l'occasion d'évoquer un grand nombre d'expérimentations.
Peut-être pourrions nous prendre du temps - au niveau de la direction confédérale - pour regarder comment parvenir à ce que l'ensemble des militants de la CGT et des organisations ait connaissance des expérimentations et des enseignements qui en sont tirés ?
Quels sont les traits positifs détectés par certains camarades ? Qu'est ce que cela donne ? Qu'est-ce qui a mal été perçu ? Quels sont les problèmes soulevés par telle ou telle évolution ?
Il faut que nous sachions au sein de la confédération faire circuler cette information qui peut aider chacune des organisations et ce pas uniquement au niveau des UL. Nous sommes donc engagés sur une vraie réflexion stratégique, sur nos modes de fonctionnement et d'organisation qui doit intégrer toutes les questions qu'elle peut soulever :
Les moyens: nous avons déjà traité cette question même si certains considèrent que ce n'est que partiellement y compris au dernier congrès. Nous avons pris des décisions s'agissant du système de cotisation. Nous pouvons continuer à réfléchir sur une bonne répartition de nos moyens (moyens militants, moyens financiers, moyens matériels...). Toute réflexion stratégique a aussi besoin d'intégrer la dimension des moyens.
Sur le fond il faut aussi travailler et intégrer la nécessité à un accroissement des moyens. Nous voyons les limites que peuvent atteindre les limites sur la répartition des moyens. Il faut aussi essayer d'agir pour élargir ce cercle de moyen :
- en travaillant sur le nombre de syndiqués,
- en agissant sur la question des droits et des moyens syndicaux.
Dans les négociations avec le patronat, nous nous sentons actuellement un petit peu seul dans le camps des syndicats des salariés à poser la question des droits et moyens syndicaux pour combler le vide existant aujourd'hui pour les salariés des PME où il n'y a ni institution de représentation, ni liberté syndicale dans bien des cas. Nous ne renonçons pas pour autant à porter cet enjeu.
La formation des militants : la formation d'UL, au sens large du terme sans omettre les besoins spécifiques que peuvent avoir les unions locales, comme participants aux évolutions nécessaires.
L'organisation de la CGT : j'ai entendu une réflexion : sans vision hiérarchique de la CGT.
Oui bien sûr, il n'y a pas de vision hiérarchique dans la CGT. Il n'y a pas de doute là dessus. J'ai même tendance à penser que certains camarades profitent un peu de cela (rires).
Je ne prétends pas instaurer un mode d'organisation et de fonctionnement qui se baserait sur la hiérarchie, mais il y a quelques situations sur lesquelles nous pouvons nous dire que nos modes de fonctionnement actuels ne sont pas les plus pertinents.
Je suis toujours surpris d'entendre que des camarades dans un syndicat puissent continuer de prétendre être un syndicat CGT si cela fait plusieurs années qu'aucune cotisation n'a été réglée à la CGT. Cela n'est pas un problème de hiérarchie mais des éléments de règle de vie commune qui ont été définies par les camarades qui ont donné naissance à la CGT dès son origine. Cela n'est pas faire preuve d'un autoritarisme et c'est par la conviction que tout cela doit tenter de se résoudre. Mais si à un moment la conviction ne suffit pas, il faut bien aussi se dire que nous ne pouvons pas tout nous permettre dans la CGT ou notre identité d'organisation interprofessionnelle solidaire qui partage et qui veut porter des valeurs et des objectifs communs va s'en trouver très affectée.
N'hésitons pas de nous réinterroger sur des modes de fonctionnement et de relation entre organisation de la CGT sans avoir peur de sombrer dans un mode de vie tout à fait contraire à notre identité et notamment un mode de vie hiérarchique.
Cette conférence est une invitation à prolonger l'orientation déjà arrêtée au 48ème congrès pour travailler plus précisément encore dans notre organisation dans sa double dimension. L'organisation territoriale de la CGT (et une conférence portant sur les unions locales ne met pas un terme au débat et à la réflexion sur l'organisation territoriale de la CGT qui est aussi faite d'autres éléments qui participent aussi à cette structuration territoriale).
Et concernant l'organisation professionnelle de la CGT où il est évident qu'il faut que nous sachions prendre le temps pour progresser sur cet aspect des choses.
C'est notre capacité à actualiser notre approche sur cette double dimension territoriale et professionnelle, que dépend l'impact de notre syndicalisme dans le pays. Tout ne dépend pas que de cela mais cela y tient une part importante. Les réponses que nous allons ensemble, dans la CGT, apporter, actualiser, s'agissant de notre organisation territoriale et de notre organisation professionnelle participeront à conforter notamment la dimension confédérée du syndicalisme dans le pays. Mais cela ne répond pas totalement à la question du type de syndicalisme.
A la Cgt nous sommes dans une approche confédérée avec une dimension interprofessionnelle de nos ambitions revendicatives, de l'organisation des mobilisations du rapport de force. Certains promeuvent un développement du syndicalisme mais qui ne porte pas forcément cette dimension.
Notre capacité à actualiser nos réponses d'organisation va contribuer à faire en sorte ou non que ça soit cette offre là qui soit en développement et pas forcément un syndicalisme plus réducteur.
J'ose une image. La CGT est en quelque sorte une chaîne composée de nombreux maillons et de la solidité de l'ensemble dépend la solidité de chacun des maillons. Chaque maillon dans la chaîne a sa place particulière et chacun d'eux est aussi indispensable. L'avantage avec une chaîne est qu'il est très difficile de détecter le maillon de tête du maillon de queue car par définition il y a deux bouts dans un bout (comme disait Raymond Devos) alors qu'il nous arrive de penser et de résonner pour chercher à détecter les maillons plus importants les uns que les autres.
Non, la CGT a besoin de chacun de ses maillons !
Ensuite nous pouvons toujours discuter de la place de chaque maillon dans la chaîne mais comme ils se ressemblent très souvent, il ne devrait pas y avoir de querelle de place à l'intérieur de la chaîne, et pourtant cela arrive ! (rires)
Tout cela pour vous dire que je pense que cette conférence aura été d'un bon apport et qu'elle va nous encourager à poursuivre et peut-être même se situe-t-elle à un niveau d'exigence sur la réflexion et le travail plus important encore.
Nous avons aussi à travailler dans cette période pour être à la hauteur sur les enjeux revendicatifs du moment qui sont multiples. Il s'agit d'une base pour le vote CGT en fin d'année.
Je souriais un peu lorsque notre camarade disait qu'il n'était pas certain qu'une seule campagne électorale fasse des suffrages, qu'il s'agit plus d'un bilan d'activité du syndicat qui fait le vote. Ne négligeons tout de même pas l'aspect campagne électorale dans le sens, conquête de chacune des voix. Essayons de tenir l'équilibre.
Je souriais en entendant cela pensant à des élections d'un autre type. Je ne peux pas croire que le bilan de certains élus explique leur élection finale. Il y a bien d'autres éléments qui rentrent en ligne de compte au-delà de l'activité même s'il ne s'agit pas de la négliger.
Je reviens à notre but, à l'actualité revendicative sur le pouvoir d'achat, les salaires qui continuent d'occuper une bonne place, ce qui est normal et la CGT y est tout de même pour beaucoup. Je pense que nous avons, par l'activité menée depuis avec les salariés, réussi à les aider à passer à un stade de mécontentement, d'insatisfaction, à un stade d'action collective dans leur entreprise, voire dans leur profession. Il y a encore un immense travail à faire.
Demain sur ce fond de critiques, de mécontentement sur les questions de pouvoir d'achat et de salaire, la situation va prendre encore un tour différent. Le Président de la République intervient demain à midi pour un discours portant sur la réforme générale des politiques publiques (RGPP). Ce que ça recouvre n'est pas très motivant ; Il expliquera comment l'Etat, avec une nouvelle feuille de route, devient un Etat bon gestionnaire, sérieux sur ses dépenses. Il exposera naturellement toute une série de mesures structurantes très fortes, à la fois économiques et sociales, qui risquent d'être lourdes de conséquences pour les salariés. Cela ne peut qu'en rajouter sur ce sentiment que décidément les salariés ne sont pas entendus sur les impatiences, notamment sur le pouvoir d'achat.
Je rappelle simplement pour mémoire que samedi nous participons à la manifestation européenne à Ljubljana en Slovénie avec tous les syndicats européens sur salaires, pouvoir d'achat. C'est une première européenne et peut être que là aussi on pourrait mieux faire connaître ce genre d'initiative et de mobilisation aussi coordonnée à l'échelle européenne sur les questions de pouvoir d'achat. Cela participerait aussi à déculpabiliser là où on a tendance à nous expliquer qu'on est les seuls à être mécontents sur ces questions-là, et que les français seraient les seuls à revendiquer : ce n'est pas vrai.
Un mot sur retraite. Sur l'action du 29 mars, je crois qu'on a eu une bonne mobilisation, malgré les difficultés, pour y arriver, notamment sur la dimension unitaire. Je pense qu'on a toutes les raisons de nous féliciter d'avoir pris nos responsabilités et d'avoir poussé à ce rendez-vous comme première initiative. Le résultat tel qu'on l'appréciait est plutôt positif dans le sens où la participation telle qu'elle a été appréciée par les organisations semble être légèrement supérieure à la première initiative sur les retraites que nous avions prise un peu seul en 2003.
Le contexte est effectivement différent : 2008 c'est pas l'année 2003, mais quand même, avec les difficultés qui étaient devant nous, être parvenu à faire ce que nous avons fais, je pense qu'il faut aussi le noter dans les points positifs ; lorsqu'il y a en a, il n'y a pas de raison de les ignorer. C'est un point d'appui. Naturellement nous travaillons aux suites du 29. Des suites dans un contexte unitaire qui reste difficile, très difficile.
Le « jeu » de FO n'est pas clair. Mais en même temps nous avons bien conscience sur le dossier retraite comme sur d'autres qu'à chaque fois qu'il y a une absence d'unités, c'est une position qui nous rend les uns et les autres plus fragiles même si ce n'est pas facile avec la CFDT non plus !
Alors c'est vrai que c'est difficile pour envisager des initiatives unitaires et une démarche, une réflexion commune sur ces bases là. Mais on va continuer à discuter, on va continuer à voir sur quoi on peut avancer en étant tout à fait lucide sur un certain nombre de différences qui existent entre nous.
Tout ça pour dire que c'est la raison qui a amené le bureau dès mardi à inviter les organisations territoriales notamment à ne pas attendre pour prendre des initiatives, prendre des contacts et essayer autant que faire se peut de travailler à un 1er mai le plus unitaire possible. Sans exclure naturellement soit avant, soit après, d'autres types d'initiatives ou d'autres types de rendez vous interprofessionnels. Mais on sait, que de toute façon dans le calendrier, il y a le 1er mai qui approche et donc c'est une incitation à ce que la CGT soit à l'initiative du 1er mai le plus unitaire possible, en suggérant que les questions de pouvoir d'achat et de retraite soient naturellement très présentes dans les mobilisations et les mots d'ordre du 1er mai.
Il y a d'autres enjeux lourds sur lequel je ne développe pas, sinon pour dire que l'actualité revendicative va brasser toute une série de sujets : : il y a la négociation d'une nouvelle convention d'indemnisation du chômage, c'est un sujet encore cette année, et on sait combien pour nous c'est quelque chose d'important ; la discussion sur la formation professionnelle avec un Etat qui lorgne sur 24 milliards d'euros en se disant peut être que ce budget à la formation professionnelle on pourrait en faire autre chose que ce qu'on en fait aujourd'hui. Il y a une loi sur l'hôpital, il y a des dispositions sur la sécu, voire même une Loi sur la sécu. Le nombre de sujets est très important. La loi sur le marché du travail est à l'examen, au parlement dans le prolongement de la négociation au parlement 14 et 15. Simplement pour attirer votre attention sur un dispositif que nous avons pris de nouveau, c'est concernant les CNE. Vous savez qu'on a mis en place un dispositif nouveau, un peu expérimental, avec le numéro indigo, le numéro national, pour permettre aux salariés qui sont toujours aujourd'hui en CNE d'être accompagné par la CGT notamment dans les cas ou les employeurs se précipiteraient pour les licencier avant que la loi soit adoptée parce qu'effectivement le projet prévoit leur transformation. La CGPME n'a pas renoncé à convaincre la majorité parlementaire de faire disparaître cette clause là. Donc ça fait partie des points qu'on va surveiller. Mais en tous cas, c'est un appel pour que à votre niveau, dans vos organisations auprès des syndicats on utilise tous les canaux dans la prochaine période pour faire connaître le numéro de téléphone indigo CGT pour ceux qui sont en CNE.
Voilà mes chers camarades, quelques réflexions, quelques enseignements ; il y a beaucoup de travail à faire, on a un travail sur l'organisation, un travail sur le terrain revendicatif mais encore une fois, je pense et je suis convaincu qu'avec les contributions que vous avez apportées à cette conférence, la CGT est encore mieux armée aujourd'hui qu'elle ne l'était hier.
Bon retour à toutes et à tous.Source http://www.cgt94.fr, le 12 juin 2008