Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis venu à Washington dire aux autorités américaines de la nouvelle Administration, au vice-président tout à l'heure et au Secrétaire d'Etat Powell pendant notre entretien et le déjeuner, que la France aborde ses relations avec cette nouvelle Administration dans un esprit pragmatique et constructif. Nous souhaitons coopérer le plus possible et le mieux possible dans toute une série de domaines que je ne vais pas citer puisque le secrétaire d'Etat Powell les a déjà énumérés. Nous avons parlé en effet de tous ces sujets - Proche-Orient, Iraq, Palestine, Union européenne, Macédoine, Bosnie-Herzégovine, défense anti-missiles, PESC, Russie, relations bilatérales - ; nous voulons travailler ensemble à la solution de ces questions, point par point, crise par crise mais aussi d'une façon plus globale en ce qui concerne les problèmes du monde actuel. Nous souhaitons le faire dans un esprit d'amitié, de franchise, de coopération très ouverte, très intense et très dynamique. L'amitié franco-américaine n'est pas simplement une référence historique, c'est en même temps une donnée opérationnelle concrète du monde d'aujourd'hui et une idée d'avenir. C'est dans cet esprit que nous comptons travailler.
Q - Sur les Balkans (inaudible)
R - La position française est exactement la même et la position européenne globalement est exactement la même et c'est d'ailleurs ce que nous avons dit au Conseil européen de Stockholm qui vient d'avoir lieu. En ce qui concerne l'aide bilatérale de la France à la Macédoine, nous avons fourni à cette armée macédonienne qui a du mal à contrôler cette frontière stratégique un certain nombre de matériels et aussi envoyé des avions sans pilote au Kosovo.
Q - En ce qui concerne l'Iran, il semblerait que la France et les Etats-Unis ne suivent pas la même voie au sujet des sanctions et autres. Premièrement, est-ce que vous avez parlé de l'Iran au cours de vos entretiens et deuxièmement, comment voulez-vous concilier vos positions en ce qui concerne l'Iran ?
R - Nous ne nous sommes pas entretenus de ce sujet.
Q - Avez-vous parlé de la zone d'interdiction de vol en Iraq imposée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne et avez-vous parlé du fait que la Politique européenne de sécurité et de défense devait faire sa planification dans le cadre de l'OTAN ?
R - Je vous confirme ce qui vient d'être dit sur l'Iraq. Nous en avons beaucoup parlé dans le cadre de la réflexion en cours à propos de la politique des sanctions sur l'Iraq et du bilan qu'on peut en tirer et des réflexions qu'on peut avoir sur ce sujet. Nous n'avons pas été au-delà sur ce point.
En ce qui concerne l'autre sujet, les choses changent beaucoup. Cela fait maintenant deux à trois ans que les contradictions qui existaient dans le passé entre le bon fonctionnement de l'Alliance atlantique et le développement d'une éventuelle défense européenne ont été surmontées. Elles ont été surmontées parce que la Grande-Bretagne a évolué, parce que la France a évolué. Nous avons aujourd'hui une position européenne qui est originale par rapport au passé et qui recherche une conciliation intelligente du bon fonctionnement de l'Alliance et du projet de défense européenne. Tout cela se fait de façon très transparente, très amicale. L'Administration américaine précédente a été très associée à toutes les étapes de cette évolution, l'actuelle est déjà très associée à la poursuite de ces réflexions. Les Quinze poursuivent leurs travaux. Ils ont mis en place un système de décision, ils ont fait l'inventaire des forces qu'ils pourraient rassembler pour des actions de ce type. Nous avons maintenant à perfectionner en pratique le bon fonctionnement du système. Mais je crois que toutes les contradictions théoriques sont surmontées et les Quinze ont bien l'intention d'aller de l'avant. Ils ont la conviction que c'est une bonne façon de contribuer, en plus, au dynamisme et à la vitalité de l'Alliance atlantique dans son ensemble.
Q - Avez-vous parlé de la date-butoir pour les Etats-Unis de décider s'ils allaient continuer leur financement en direction de Belgrade ?
R - Cela concerne les Américains puisque c'est une date fixée par le Congrès. Il y a donc une discussion entre le Congrès et l'Administration. Il ne m'appartient pas d'interférer dans cette discussion interne. Ce dont nous avons parlé à notre niveau, c'est de l'analyse que nous faisons de la situation en Yougoslavie, de la politique menée par le président Kostunica et par le Premier ministre Djindjic et puis du lien entre l'évolution que nous souhaitons encourager, la démocratie, le renforcement de la démocratie en Yougoslavie et l'ensemble des autres questions de la région. J'ai donc redit au secrétaire d'Etat Powell que, nous Français, nous pensons qu'il faut à la fois rappeler clairement quelles sont les obligations internationales de la Yougoslavie sur tous les plans, y compris en ce qui concerne la coopération pleine et entière avec le Tribunal pénal international, et par ailleurs avoir une politique qui consolide effectivement le travail démocratique entamé par le président Kostunica et M. Djindjic. C'est quelque chose qui doit passer encore par un certain nombre d'étapes dont il ne faut pas sous-estimer la difficulté. Nous pensons qu'il faut les soutenir car ce sont eux qui ont fait tomber le président Milosevic.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mars 2001)
Je suis venu à Washington dire aux autorités américaines de la nouvelle Administration, au vice-président tout à l'heure et au Secrétaire d'Etat Powell pendant notre entretien et le déjeuner, que la France aborde ses relations avec cette nouvelle Administration dans un esprit pragmatique et constructif. Nous souhaitons coopérer le plus possible et le mieux possible dans toute une série de domaines que je ne vais pas citer puisque le secrétaire d'Etat Powell les a déjà énumérés. Nous avons parlé en effet de tous ces sujets - Proche-Orient, Iraq, Palestine, Union européenne, Macédoine, Bosnie-Herzégovine, défense anti-missiles, PESC, Russie, relations bilatérales - ; nous voulons travailler ensemble à la solution de ces questions, point par point, crise par crise mais aussi d'une façon plus globale en ce qui concerne les problèmes du monde actuel. Nous souhaitons le faire dans un esprit d'amitié, de franchise, de coopération très ouverte, très intense et très dynamique. L'amitié franco-américaine n'est pas simplement une référence historique, c'est en même temps une donnée opérationnelle concrète du monde d'aujourd'hui et une idée d'avenir. C'est dans cet esprit que nous comptons travailler.
Q - Sur les Balkans (inaudible)
R - La position française est exactement la même et la position européenne globalement est exactement la même et c'est d'ailleurs ce que nous avons dit au Conseil européen de Stockholm qui vient d'avoir lieu. En ce qui concerne l'aide bilatérale de la France à la Macédoine, nous avons fourni à cette armée macédonienne qui a du mal à contrôler cette frontière stratégique un certain nombre de matériels et aussi envoyé des avions sans pilote au Kosovo.
Q - En ce qui concerne l'Iran, il semblerait que la France et les Etats-Unis ne suivent pas la même voie au sujet des sanctions et autres. Premièrement, est-ce que vous avez parlé de l'Iran au cours de vos entretiens et deuxièmement, comment voulez-vous concilier vos positions en ce qui concerne l'Iran ?
R - Nous ne nous sommes pas entretenus de ce sujet.
Q - Avez-vous parlé de la zone d'interdiction de vol en Iraq imposée par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne et avez-vous parlé du fait que la Politique européenne de sécurité et de défense devait faire sa planification dans le cadre de l'OTAN ?
R - Je vous confirme ce qui vient d'être dit sur l'Iraq. Nous en avons beaucoup parlé dans le cadre de la réflexion en cours à propos de la politique des sanctions sur l'Iraq et du bilan qu'on peut en tirer et des réflexions qu'on peut avoir sur ce sujet. Nous n'avons pas été au-delà sur ce point.
En ce qui concerne l'autre sujet, les choses changent beaucoup. Cela fait maintenant deux à trois ans que les contradictions qui existaient dans le passé entre le bon fonctionnement de l'Alliance atlantique et le développement d'une éventuelle défense européenne ont été surmontées. Elles ont été surmontées parce que la Grande-Bretagne a évolué, parce que la France a évolué. Nous avons aujourd'hui une position européenne qui est originale par rapport au passé et qui recherche une conciliation intelligente du bon fonctionnement de l'Alliance et du projet de défense européenne. Tout cela se fait de façon très transparente, très amicale. L'Administration américaine précédente a été très associée à toutes les étapes de cette évolution, l'actuelle est déjà très associée à la poursuite de ces réflexions. Les Quinze poursuivent leurs travaux. Ils ont mis en place un système de décision, ils ont fait l'inventaire des forces qu'ils pourraient rassembler pour des actions de ce type. Nous avons maintenant à perfectionner en pratique le bon fonctionnement du système. Mais je crois que toutes les contradictions théoriques sont surmontées et les Quinze ont bien l'intention d'aller de l'avant. Ils ont la conviction que c'est une bonne façon de contribuer, en plus, au dynamisme et à la vitalité de l'Alliance atlantique dans son ensemble.
Q - Avez-vous parlé de la date-butoir pour les Etats-Unis de décider s'ils allaient continuer leur financement en direction de Belgrade ?
R - Cela concerne les Américains puisque c'est une date fixée par le Congrès. Il y a donc une discussion entre le Congrès et l'Administration. Il ne m'appartient pas d'interférer dans cette discussion interne. Ce dont nous avons parlé à notre niveau, c'est de l'analyse que nous faisons de la situation en Yougoslavie, de la politique menée par le président Kostunica et par le Premier ministre Djindjic et puis du lien entre l'évolution que nous souhaitons encourager, la démocratie, le renforcement de la démocratie en Yougoslavie et l'ensemble des autres questions de la région. J'ai donc redit au secrétaire d'Etat Powell que, nous Français, nous pensons qu'il faut à la fois rappeler clairement quelles sont les obligations internationales de la Yougoslavie sur tous les plans, y compris en ce qui concerne la coopération pleine et entière avec le Tribunal pénal international, et par ailleurs avoir une politique qui consolide effectivement le travail démocratique entamé par le président Kostunica et M. Djindjic. C'est quelque chose qui doit passer encore par un certain nombre d'étapes dont il ne faut pas sous-estimer la difficulté. Nous pensons qu'il faut les soutenir car ce sont eux qui ont fait tomber le président Milosevic.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mars 2001)