Texte intégral
Il y a plusieurs bonnes raisons qui m'ont conduit à venir ici devant vous cet après-midi au Parc floral de Vincennes.
D'abord cher Claude Pernes, c'était l'occasion pour moi de saluer votre action et le travail que vous accomplissez à la tête de l'association des maires d'Ile-de-France. Toute occasion est bonne de dire et de redire l'importance, la valeur de l'engagement de nos élus au service de leurs concitoyens. Cet engagement trouve bien sûr toute sa dimension à l'échelon de la commune parce que le maire est directement au contact de la population et qu'il s'implique au quotidien avec ses adjoints et toute l'équipe municipale d'une façon très concrète pour répondre aux attentes de chacun. C'est un engagement très lourd, parfois même ingrat, notamment dans une région aussi urbanisée et complexe que celle-ci. Mais c'est une mission dont les Français reconnaissent pleinement l'importance et qui motive l'attachement qu'ils manifestent à juste titre à leurs élus municipaux.
Si je suis parmi vous aujourd'hui, c'est aussi, bien sûr, pour remettre les prix de la ville associative aux communes lauréates et marquer à cette occasion la force de mon attachement et celui du Gouvernement à la bonne santé du monde associatif.
Le projet que vous avez initié, cher Vincent Gaveriaux, et que vous avez porté avec le CICOS, fait partie de ces bonnes idées qu'ont voudrait avoir eu soi même. On ne peut que se réjouir de sa concrétisation et lui souhaiter le plein succès qu'elle mérite à partir de ce beau début. Il est bien naturel que l'association des maires d'Ile-de-France et les services de l'Etat, la DVAEF, la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la vie associative se soient portés à vos côtés pour soutenir cette excellente initiative.
Je tiens à souligner ici, en ma qualité de Secrétaire d'Etat en charge de la vie associative, l'importance majeure des communes dans le développement de la vie associative.
En effet c'est bien à l'échelon de la commune que tout se joue d'abord pour une association. Quoi de plus naturel que cela ? C'est localement, dans le quartier, dans la commune, que naissent et se développent les projets associatifs. Une association, qu'elle soit déclarée ou non, se sont d'abord des gens qui décident de se mettre ensemble pour réaliser quelque chose de concret, de proche, défendre une cause, porter une action.
Dans notre pays la majorité des associations, 60 % d'entre elles, ont pour cadre d'intervention et d'action la commune, l'arrondissement ou le quartier. Il s'agit de petites associations qui ne sont pas fédérées dans la plupart des cas et dont le fonctionnement repose essentiellement sur l'engagement bénévole de leurs membres. Ainsi, c'est bien à l'échelon communal que s'illustre de la façon la plus immédiate la liberté associative et sa vitalité. Chaque jour de nouvelles associations sont créées. On en compte 70 000 de plus chaque année. Au-delà de leur augmentation en nombre, il faut observer aussi leur capacité à étendre leur action à de nouveaux secteurs et à de nouveaux besoins. C'est de cet enracinement communal que le monde associatif tire sa force : deux millions de salariés, quinze millions de bénévoles, 60 milliards de chiffre d'affaire cumulé, soit l'équivalent de celui de nos hôpitaux ou du secteur de l'agriculture. Les associations sont, notamment, très créatrices d'emplois.
Les maires le savent, évidemment, et ils s'impliquent pour soutenir ceux qui s'engagent dans les associations, qu'ils soient responsables, bénévoles ou salariés. En France le montant total de ce soutien apporté par les communes aux associations dépasse les 8 milliard d'euros et il concerne tous les domaines associatifs. Au-delà de leur soutien financier, les communes mettent bien souvent à disposition des associations des locaux et du matériel. De même, les communes ont souvent créé des maisons des associations qui sont le pivot du soutien à la vie associative en apportant aux responsables et aux bénévoles informations et conseils.
L'Etat, lui aussi, apporte sa contribution sur le terrain. Les délégués départementaux à la vie associative, qui relèvent de mes services, animent le développement de la vie associative par exemple dans les domaines de la formation des bénévoles, de l'engagement et de la participation des jeunes, notamment.
L'Ile-de-France offre un bon exemple de cette dynamique territoriale avec l'émergence d'un pôle « vie associative » complet. Les huit centres de ressources et d'information des bénévoles labellisés par les services « Jeunesse et Sports » et les associations d'appui à la vie associative composent ainsi un réseau de 25 structures qui offrent aux bénévoles informations, conseils et accompagnements personnalisés. Le CICOS qui a un rayonnement régional spécifique, fait d'ailleurs partie de cet ensemble. Plus de 7000 structures ou porteurs de projets de création d'associations bénéficient, chaque année, des services de ce réseau d'appui aux bénévoles qui intervient en complément du soutien au développement associatif que peuvent offrir les fédérations et les collectivités territoriales.
Je voudrai mettre en valeur un autre axe fort de la politique de l'Etat en faveur du monde associatif. Il s'agit de la formation des bénévoles. Je suis très attaché à cet enjeu de la compétence. C'est pour moi la clef du développement harmonieux et efficace de nos associations vis-à-vis desquelles, nous le constatons tous, les exigences vont en s'accroissant.
C'est pour cela que, malgré un contexte budgétaire très contraint, le Gouvernement à consolidé en 2008 sa contribution au dispositif d'intervention pour la formation du Conseil du développement de la vie associative. Il y consacre 9,5Meuros. Les crédits affectés au CDVA ont permis d'assurer 345 000 journées de formation en 2007.
Par ailleurs, pour répondre au mieux aux réalités locales, l'Etat a décidé de déconcentrer ce dispositif d'intervention auprès du préfet de région. Sept régions sont engagées dans ce processus, parmi lesquelles la région d'Ile-de-France, en 2008.
500.000 euros ont ainsi été délégués pour financer la formation des bénévoles franciliens. Ils sont gérés par la Direction régionale et départementale de la Jeunesse et des Sports de Paris - Ile-de-France. Les fédérations associatives régionales et le Conseil régional sont bien sûr associés à cette déconcentration qui vise à répondre au plus près du terrain aux besoins de formation des bénévoles franciliens.
En 2008 ce sont plus de 9.500 bénévoles qui auront ainsi été formés et 20.500.
Ces dispositifs illustrent une réalité plus générale : un appui efficace et pertinent au développement de la vie associative ne peut se réaliser que par la mise en commun des efforts des collectivités territoriales, des fédérations associatives, des services de l'Etat et de l'expertise des structures d'accompagnement des bénévoles.
Tout ceci favorise bien naturellement le dynamisme associatif notamment en Ile-de-France.
On compte 200 000 associations en activité dans la région. Le nombre des bénévoles franciliens s'élève à près de 2 200 000. Je tiens à saluer et féliciter ceux qui se trouvent ici aujourd'hui.
Ils témoignent par leur présence de la bonne santé de notre corps social et de la volonté de construire ensemble, je le constate tous les jours à l'occasion de mes rencontres et de mes déplacements. Cela est remarquable et doit être salué et soutenu. C'est aussi pour cela que le Président de la République a souhaité que la vie associative fasse de nouveau, très officiellement, partie de la liste des attributions ministérielles et que la fin de cette année soit marquée par l'organisation d'une nouvelle conférence nationale de la vie associative. Ce sont des signes forts.
On mesure de mieux en mieux aujourd'hui ce que l'engagement associatif apporte à nos sociétés un peu déshumanisées. C'est cet élan généreux qui donne un caractère concret à la notion de fraternité de notre devise nationale. Se sont ceux qui s'engagent dans les associations, bénévoles ou salariés qui bien souvent donnent un visage à l'action publique en faveur des plus démunis d'entre nous.
C'est ce qui fait toute la valeur des prix que nous allons remettre ensemble aux villes lauréates, Monsieur le président de l'association des maires d'Ile-de-France, Monsieur le président du CICOS et c'est pour cela que j'ai souhaité venir encourager les maires qui s'engagent fortement aux côtés de leurs associations et saluer à travers eux les responsables associatifs et les bénévoles qui sont, en quelque sorte, le sel de nos sociétés.Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 10 juin 2008