Déclaration de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, sur la position de la France et de la communauté internationale face à la situation politique et humanitaire au Zimbabwe, à Paris le 23 juin 2008.

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Texte intégral

Nous, ministres du Développement et directeurs d'agences bilatérales d'Australie, de France, d'Allemagne, d'Italie, du Japon, des Pays-Bas, de Norvège, de Suisse, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, sommes très préoccupés de la situation mouvante et de plus en plus inextricable du Zimbabwe. En particulier, après le retrait de Morgan Tsvangirai des élections du 27 juin, nous sommes convaincus qu'aucune élection libre et équitable n'est possible, et qu'aucun résultat ne pourra donc être reconnu au plan international. Nous sommes extrêmement inquiets de la spirale négative de violence et d'intimidation.
Il est crucial de protéger ceux qui sont persécutés, qu'ils soient membres de l'opposition ou de la population générale. En outre, l'accès à l'aide alimentaire et à l'assistance humanitaire ne doit pas être manipulé à des fins politiques.
Le plus important est de permettre que les ONG puissent continuer à fournir aide alimentaire et secours aux communautés les plus vulnérables.
A cet égard, nous demandons instamment au gouvernement du Zimbabwe de tout faire pour résoudre le déficit en céréales estimé actuellement à un million de tonnes.
Tout en reconnaissant et en encourageant les manifestations croissantes d'inquiétude exprimées par de plus en plus de dirigeants africains, nous sommes convaincus que les acteurs principaux de la région doivent faire davantage pression sur le gouvernement du Zimbabwe pour assurer les droits de toutes les parties concernées, et protéger tous les citoyens contre la violence conformément aux droits et normes internationaux. Nous sommes en particulier convaincus que la SADC, l'Union africaine, et spécialement le gouvernement d'Afrique du Sud doivent utiliser tous les moyens diplomatiques dont ils disposent pour résoudre le conflit et faire progresser les processus démocratiques.
Enfin, nous demandons instamment au Conseil de sécurité des Nations unies de faire entendre sa voix et de prendre toutes les mesures nécessaires pour apporter assistance dans le domaine humanitaire, utiliser toutes les mesures politiques et faciliter l'envoi de médiateurs et d'observateurs.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juin 2008