Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Je remercie chaleureusement les autorités allemandes de leur invitation.
Le 17 décembre 2007, la France accueillait sur son sol une conférence internationale des donateurs pour l'Etat palestinien. C'était la première fois que le nom de l'Etat palestinien était aussi clairement associé à une conférence internationale. Au-delà du symbole, la présence de 87 délégations y compris Israël, la mobilisation financière (7,7 milliards de dollars de promesses de dons) et les discours qui ont été prononcés à cette occasion ont montré l'universalité du soutien au projet de création d'un Etat palestinien viable et indépendant.
La France a d'emblée appuyé la conférence de soutien à l'Etat de droit en Palestine. Cette conférence s'inscrit, comme l'ont dit nos amis allemands, dans la dynamique de la conférence de Paris puisqu'il s'agissait déjà à Paris de renforcer les institutions palestiniennes. Le plan de réforme et de développement présenté par Salam Fayyad, endossé par les institutions de Bretton Woods, comprenait clairement des objectifs en matière de gouvernance, de sécurité et d'établissement de l'Etat de droit.
Le président de la République avait développé à cette occasion cette conception d'un Etat palestinien viable avec des institutions fortes, des services de sécurité qui gagnent en professionnalisme et des autorités qui exercent leur souveraineté sur l'ensemble du territoire. Nous sommes aujourd'hui réunis car nous avons la conviction qu'un Etat palestinien souverain reste le meilleur gage de la paix et de la sécurité à long terme pour Israël.
Nicolas Sarkozy l'a redit hier avec force devant la Knesset : "la sécurité d'Israël ne sera véritablement assurée que lorsque, à ses côtés, on verra enfin un Etat palestinien indépendant, moderne, démocratique et viable". Si la condition première au processus de paix pour la partie israélienne est claire, à savoir un arrêt total et immédiat de la colonisation, la partie palestinienne doit, de son côté, combattre le terrorisme.
L'amélioration de la sécurité est indispensable pour Israël mais également pour les Palestiniens dans leur vie quotidienne. Les Palestiniens dans leur ensemble car Gaza devra, le moment venu être réinséré dans le processus de paix. La France qui a condamné le coup de force de juin 2007 à Gaza, salue la trêve entre Israël et le Hamas et la reprise du dialogue inter-palestinien. Le rétablissement de l'Autorité palestinienne à Gaza favorisera l'instauration d'une paix globale dans la région.
Soutenir financièrement l'Autorité palestinienne est indispensable et nous l'avons fait dès le 16 janvier en apportant un soutien budgétaire direct de l'ordre de 35 millions de dollars qui a permis de payer les salaires des fonctionnaires, notamment des policiers. Fin juin, plus de 800 millions de dollars ont été versés à l'Autorité palestinienne grâce au suivi de la conférence de Paris, même si nous devons encore mieux faire.
Mais nous pouvons faire plus que verser de l'argent, car l'objectif à terme, ne l'oublions pas, est l'indépendance du nouvel Etat palestinien. Les projets de renforcement des infrastructures sécuritaires présentés par les Palestiniens sont très positifs. Nous devons appuyer les efforts de l'Autorité palestinienne et renforcer cette dynamique.
Dans cet objectif, la France qui participe depuis le début aux missions européennes EUBAM et EUPOL COPSS a décidé de renforcer sa contribution en personnels. Comme nous l'avions déjà fait en 2006, nous allons également lancer un programme de formation de la Garde présidentielle de l'Autorité palestinienne, dont nous souhaitons faire une priorité pour 2009, et augmenter nos livraisons de matériels.
Les efforts de chacun portent leurs fruits et la France salue les résultats obtenus en matière sécuritaire notamment à Naplouse et à Jénine. Les progrès sont notables, et nombreux sont ceux - au premier chef la population palestinienne - qui les constatent sur le terrain.
La coopération entre les services de sécurité israéliens et palestiniens semble progresser. C'est très encourageant et nécessaire. Israël doit poursuivre dans cette dynamique car la confiance doit se construire sur la durée. Les incursions militaires en zone A doivent cesser. L'autorisation de livraison des équipements financés par la communauté internationale est également une priorité.
Le président de la République l'avait annoncé à Paris en décembre, la France est disposée le moment venu à participer, dans le cadre d'un accord de paix, à une force internationale qui accompagnera le retrait de l'armée israélienne des territoires occupés. Cette intervention d'une force internationale n'a de sens, comme l'a souligné le Président de la République, que si parallèlement les services de sécurité palestiniens font des progrès irréversibles.
Le respect des Droits de l'Homme et l'établissement d'un Etat de droit passe in fine par la fin de l'occupation et la signature d'un accord global sur l'ensemble des questions du statut final.
Nous travaillons ici au coeur de l'articulation entre la voie politique et les changements sur le terrain. Les changements sur le terrain doivent faciliter les progrès de la négociation et les avancées de la négociation offrir un changement de la vie quotidienne.
Mon pays est disposé à contribuer, dans le cadre de sa Présidence de l'Union européenne, à ces deux dynamiques. Laissez-moi citer encore une fois le président de la République : "la France, qui aime et qui respecte tous les peuples du Moyen-Orient, veut apporter sa contribution à la paix".
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juin 2008
Je remercie chaleureusement les autorités allemandes de leur invitation.
Le 17 décembre 2007, la France accueillait sur son sol une conférence internationale des donateurs pour l'Etat palestinien. C'était la première fois que le nom de l'Etat palestinien était aussi clairement associé à une conférence internationale. Au-delà du symbole, la présence de 87 délégations y compris Israël, la mobilisation financière (7,7 milliards de dollars de promesses de dons) et les discours qui ont été prononcés à cette occasion ont montré l'universalité du soutien au projet de création d'un Etat palestinien viable et indépendant.
La France a d'emblée appuyé la conférence de soutien à l'Etat de droit en Palestine. Cette conférence s'inscrit, comme l'ont dit nos amis allemands, dans la dynamique de la conférence de Paris puisqu'il s'agissait déjà à Paris de renforcer les institutions palestiniennes. Le plan de réforme et de développement présenté par Salam Fayyad, endossé par les institutions de Bretton Woods, comprenait clairement des objectifs en matière de gouvernance, de sécurité et d'établissement de l'Etat de droit.
Le président de la République avait développé à cette occasion cette conception d'un Etat palestinien viable avec des institutions fortes, des services de sécurité qui gagnent en professionnalisme et des autorités qui exercent leur souveraineté sur l'ensemble du territoire. Nous sommes aujourd'hui réunis car nous avons la conviction qu'un Etat palestinien souverain reste le meilleur gage de la paix et de la sécurité à long terme pour Israël.
Nicolas Sarkozy l'a redit hier avec force devant la Knesset : "la sécurité d'Israël ne sera véritablement assurée que lorsque, à ses côtés, on verra enfin un Etat palestinien indépendant, moderne, démocratique et viable". Si la condition première au processus de paix pour la partie israélienne est claire, à savoir un arrêt total et immédiat de la colonisation, la partie palestinienne doit, de son côté, combattre le terrorisme.
L'amélioration de la sécurité est indispensable pour Israël mais également pour les Palestiniens dans leur vie quotidienne. Les Palestiniens dans leur ensemble car Gaza devra, le moment venu être réinséré dans le processus de paix. La France qui a condamné le coup de force de juin 2007 à Gaza, salue la trêve entre Israël et le Hamas et la reprise du dialogue inter-palestinien. Le rétablissement de l'Autorité palestinienne à Gaza favorisera l'instauration d'une paix globale dans la région.
Soutenir financièrement l'Autorité palestinienne est indispensable et nous l'avons fait dès le 16 janvier en apportant un soutien budgétaire direct de l'ordre de 35 millions de dollars qui a permis de payer les salaires des fonctionnaires, notamment des policiers. Fin juin, plus de 800 millions de dollars ont été versés à l'Autorité palestinienne grâce au suivi de la conférence de Paris, même si nous devons encore mieux faire.
Mais nous pouvons faire plus que verser de l'argent, car l'objectif à terme, ne l'oublions pas, est l'indépendance du nouvel Etat palestinien. Les projets de renforcement des infrastructures sécuritaires présentés par les Palestiniens sont très positifs. Nous devons appuyer les efforts de l'Autorité palestinienne et renforcer cette dynamique.
Dans cet objectif, la France qui participe depuis le début aux missions européennes EUBAM et EUPOL COPSS a décidé de renforcer sa contribution en personnels. Comme nous l'avions déjà fait en 2006, nous allons également lancer un programme de formation de la Garde présidentielle de l'Autorité palestinienne, dont nous souhaitons faire une priorité pour 2009, et augmenter nos livraisons de matériels.
Les efforts de chacun portent leurs fruits et la France salue les résultats obtenus en matière sécuritaire notamment à Naplouse et à Jénine. Les progrès sont notables, et nombreux sont ceux - au premier chef la population palestinienne - qui les constatent sur le terrain.
La coopération entre les services de sécurité israéliens et palestiniens semble progresser. C'est très encourageant et nécessaire. Israël doit poursuivre dans cette dynamique car la confiance doit se construire sur la durée. Les incursions militaires en zone A doivent cesser. L'autorisation de livraison des équipements financés par la communauté internationale est également une priorité.
Le président de la République l'avait annoncé à Paris en décembre, la France est disposée le moment venu à participer, dans le cadre d'un accord de paix, à une force internationale qui accompagnera le retrait de l'armée israélienne des territoires occupés. Cette intervention d'une force internationale n'a de sens, comme l'a souligné le Président de la République, que si parallèlement les services de sécurité palestiniens font des progrès irréversibles.
Le respect des Droits de l'Homme et l'établissement d'un Etat de droit passe in fine par la fin de l'occupation et la signature d'un accord global sur l'ensemble des questions du statut final.
Nous travaillons ici au coeur de l'articulation entre la voie politique et les changements sur le terrain. Les changements sur le terrain doivent faciliter les progrès de la négociation et les avancées de la négociation offrir un changement de la vie quotidienne.
Mon pays est disposé à contribuer, dans le cadre de sa Présidence de l'Union européenne, à ces deux dynamiques. Laissez-moi citer encore une fois le président de la République : "la France, qui aime et qui respecte tous les peuples du Moyen-Orient, veut apporter sa contribution à la paix".
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juin 2008