Texte intégral
Mesdames et messieurs, je viens donc de recevoir la conférence des présidents du Parlement européen, sous la direction du président Pötterling. Nous avons débattu à la fois des priorités de la présidence française et de la situation créée par la décision des Irlandais de ne pas ratifier le Traité de Lisbonne. Nous avons, comme le Conseil lui-même l'a souhaité, indiqué de façon quasi unanime que le processus de ratification devait se poursuivre, qu'il n'était pas question de replonger l'Europe dans un nouveau débat institutionnel au moment où elle avait besoin de consacrer toute son énergie à apporter des réponses concrètes aux problèmes que rencontrent les citoyens européens. Nous avons également indiqué qu'il fallait laisser tout le temps nécessaire à l'Irlande pour évaluer la situation créée par le refus de la ratification et pour chercher les solutions d'une sortie de cette crise. L'essentiel, pour nous, c'est de tenir compte du message qui a été celui des électeurs irlandais, qui s'ajoute, d'une certaine façon, au message qui avait été celui des électeurs français ou des électeurs néerlandais, qui au fond disent la même chose : moins de débat institutionnel, plus de réponses concrètes aux problèmes que rencontre l'Europe. C'est la raison pour laquelle j'ai de nouveau insisté sur le choix des priorités de la présidence française, qui correspondent à des questions essentielles, à des questions stratégiques, et à des questions que l'Europe est à même de résoudre bien mieux que les Etats ne pourraient le faire. La question du réchauffement climatique : personne ne peut nier qu'une décision au plan européen est fondamentale, pour l'Europe elle-même et surtout pour entraîner un accord international sur le climat à Copenhague en 2009. La question de la sécurité énergétique : comment l'Europe pourrait-elle assurer la sécurité énergétique, qui est une des préoccupations majeures de nos concitoyens, sans une politique commune dans ce domaine ? La question des flux migratoires, avec le Pacte que nous proposons ; celle de la sécurité alimentaire, avec l'avenir de la politique agricole commune ; celle de la sécurité tout court, avec la politique de défense ; celle de la sécurité financière, avec les propositions que nous avons faites pour lutter contre les dérives du système financier international, ou encore les réponses que nous voulons apporter, avec l'agenda social rénové de la Commission, aux problèmes sociaux en Europe, et au problème de compétition dans ce domaine. Voilà. Nous avons eu un échange extrêmement franc, extrêmement utile, qui montre qu'il n'y a d'ailleurs pas de désaccord sur les priorités de la présidence française. Il y a naturellement des solutions différentes aux questions que nous posons. Mais j'ai surtout insisté - et je voudrais en terminer par là - sur le fait que la présidence française veut travailler en étroite collaboration avec le Parlement européen. Et nous voulons même aller plus loin que ce que nous imposeraient les institutions aujourd'hui, c'est-à-dire le Traité de Nice, en anticipant la codécision, telle qu'elle est prévue par le Traité de Lisbonne. Ce sera pour nous une façon d'abord de montrer que les évolutions institutionnelles qui ont été proposées dans le Traité de Lisbonne sont des institutions qui fonctionnent et qui apportent plus de démocratie à une Europe qui en a besoin.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 27 juin 2008
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 27 juin 2008