Texte intégral
A la suite d'une demande exprimée par la profession de lancer un Grenelle de la culture, j'ai pris l'initiative d'organiser les Entretiens de Valois, réflexion sur l'avenir du spectacle vivant.
C'est ainsi la première fois depuis la création du MCC, qu'une telle concertation a lieu dans une configuration associant étroitement l'ensemble des partenaires : les collectivités à travers les associations d'élus (AMF, AMGVF, ADF, ARF et FNCC), les organisations professionnelles et syndicales du spectacle vivant , les artistes représentés par les sociétés civiles, les autres ministères concernés (Affaires Etrangères, Education Nationale, Enseignement Supérieur et Recherche, Budget...), l'Assemblée Nationale et le Sénat, des établissements publics et opérateurs de l'Etat.
Nous sommes aujourd'hui réunis en séance plénière pour la troisième fois depuis le 11 février dernier, après 5 mois d'un travail intensif.
Il faut bien reconnaître que notre calendrier était très contraint : pour les collectivités territoriales, la tenue d'élections municipales et cantonales ne leur a pas rendu la tâche facile ; pour les représentants des employeurs comme des salariés, le rythme soutenu les a contraints à une mobilisation permanente et intense, ce dont je les remercie sincèrement.
J'avais 2 raisons de vous faire tant travailler en si peu de temps : il fallait avant la fin du mois de juin que je puisse disposer d'arguments solides dans le cadre de la négociation budgétaire qui cette année, comme vous le savez, portera sur 2009 et 2010.
A ce titre, j'ai toujours affirmé et notamment lors de la précédente séance plénière, qu'un budget du spectacle vivant en reconduction serait un minima.
C'est pourquoi je souhaite couper court à des rumeurs infondées sur une supposée baisse du budget du spectacle vivant. Je tiens à rappeler très solennellement qu'aucune décision de quelque nature que ce soit n'a été prise sur mon budget à ce jour, Matignon et l'Elysée n'ayant pas encore rendu leurs arbitrages.
Je vous demande en conséquence de ne pas confondre rumeur et information.
La seconde raison pour laquelle le délai de juin était impératif, a trait à la RGPP. Comme vous le savez, le MCC a été l'un de premiers ministères à faire l'objet d'un audit, suivi de préconisations sur son organisation. La suite du processus devait concerner le spectacle vivant entre mars et juin. Afin de ne pas anticiper ni interférer avec nos travaux, j'ai obtenu que le CMPP présidé par le PR, repousse l'examen des mesures relatives à ce secteur à la fin de l'année. Je vous rappelle les termes des conclusions du CMPP du 11 juin :
« La redéfinition des modalités d'intervention de l'Etat en faveur du spectacle vivant, sera recherchée en concertation avec les collectivités territoriales qui assurent aujourd'hui une part prépondérante du financement des structures en région. Lancés le 11 février 2008 les résultats des « Entretiens de Valois », instance commune de réflexion sur le spectacle vivant rassemblant l'Etat, les collectivités territoriales et les professionnels du secteur, serviront de base aux décisions qui seront arrêtées avant la fin de l'année ».
Ce sont donc les résultats de nos travaux qui nourriront la réflexion de la RGPP et non l'inverse, comme je m'y étais engagée.
Ce rapport d'étape rend compte des travaux des six groupes thématiques qui se sont réunis au cours des cinq derniers mois.
Cette première phase a permis aux partenaires d'amorcer un dialogue constructif, élément déterminant pour faire évoluer l'organisation du spectacle vivant dans le sens d'une plus grande solidarité interne aux professions et d'une optimisation de l'intervention publique.
Il convient de saluer tout particulièrement l'engagement, les qualités d'écoute et les efforts de clarté des membres des groupes de travail qui ont permis la réalisation de ce rapport d'étape.
Sa lecture permettra à chacun de mesurer la haute tenue des débats qui se sont déroulés tout au long de ces mois, aucun sujet n'ayant été écarté, tous les participants ayant pu s'exprimer dans le respect de la diversité des points de vues et des sensibilités.
Ce document s'enrichit des synthèses réalisées à l'issue de chacune des réunions ainsi que des nombreuses contributions écrites qui ont été adressées, tant par des organisations professionnelles que des personnalités à titre individuel.
Les synthèses qui suivent ont fait l'objet d'un travail collectif. Elles résument l'état des positions, des réflexions et des propositions, dans certains cas convergentes, qui se sont exprimées au sein des groupes, au terme des nombreuses réunions d'échanges, rythmées par l'audition de professionnels et d'artistes issus de différents secteurs du spectacle vivant.
Ces pages ne peuvent traduire toute la complexité des sujets abordés ni les nuances apportées par chaque secteur de la profession représenté au sein des groupes.
Chacun a apporté sa pierre à l'édifice, dont la somme ne représente pas une pensée collective.
Il s'agit donc d'un document de travail interne à la profession et aux structures publiques n'ayant pas vocation à être diffusé à ce jour.
La poursuite des travaux devrait permettre de clarifier les responsabilités et positions de l'Etat et des Collectivités Territoriales et de préciser le contexte dans lequel devraient évoluer leurs politiques publiques respectives dans un cadre national, régional et territorial.
A ce titre, nous avons conjointement décidé de réactiver le Conseil des Collectivités territoriales pour la culture qui se réunira le 10 juillet prochain, et nous permettra, je l'espère et je le souhaite, de refonder les conditions d'un dialogue d'égal à égal en matière de politique culturelle.
Le Entretiens de Valois se poursuivront jusqu'à la fin de l'année : ils n'ont pas été et n'ont pas vocation à devenir un espace de négociation, notamment budgétaire : il y a d'autres instances pour cela.
Nous allons à présent écouter les rapports des présidents des 6 groupes, sur lesquels l'assemblée pourra régir. Je reprendrai ensuite la parole afin de vous proposer des perspectives d'évolution.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 25 juin 2008