Conférence de presse de Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, sur la campagne de prévention du sida, Paris le 17 juin 2008.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Conférence de presse pour le lancement de la campagne de prévention "Avant d'arrêter le préservatif faites le test" à Paris le 17 juin 2008

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Pour être efficaces, pour être entendus, nos messages de prévention doivent savoir jouer des mêmes principes que la musique : répétition et variation.
Nous avons, presque tous, besoin de plusieurs écoutes pour conserver un air en tête.
Nous avons tous, aussi, pu faire l'expérience inverse : les morceaux qu'on a écoutés cent fois, on finit par ne plus les entendre.
Dans le domaine de la prévention, et en particulier pour le VIH, les mêmes principes s'imposent.
Sans relâche, il nous faut répéter les mêmes messages, pour atteindre la population la plus large.
Mais il faut aussi savoir surprendre pour mieux se faire entendre.
Jusqu'à présent, la journée mondiale de la lutte contre le SIDA, le 1er décembre, était l'occasion privilégiée de lancer de nouvelles campagnes en faveur du dépistage et de l'utilisation du préservatif, et de nourrir le débat autour de cette maladie aux conséquences très graves.
Temps fort de notre politique de prévention, cette date fixe est chaque année très attendue-trop attendue, peut-être.
C'est pourquoi j'ai souhaité lancer une nouvelle action, afin de faire parler, de faire reparler du sida, à un moment crucialpour la prévention en direction des jeunes : l'arrivée de l'été.
La fête de la musique fait descendre dix millions de personnes dans les rues de nos villes. J'ai voulu saisir l'occasion de cette grande manifestation populaire pour donner aux messages de prévention adressés au public le plus large une visibilité et un écho particuliers.
L'opération que nous lançons a pour fonction de rappeler à chacun qu'il est facile d'éviter cette maladie dramatique, en se protégeant, tout simplement, par l'usage du préservatif.
Cette opération se déroulera dans plus d'une trentaine de grandes villes françaises, en métropole et dans les Départements d'outre-mer.
Que ce soit à Paris ou à Cayenne, des préservatifs seront distribués et accompagnés de dépliants incitant au dépistage. L'INPES et Sida-Info Services ont également créé une nouvelle page internet, spécialement dédiée à cette campagne.
"La laideur se vend mal", disait Raymond Loewy.
Cette maxime s'applique à toute campagne de prévention sanitaire.
En matière de lutte contre le SIDA, nous savons, désormais, que les messages culpabilisants ou choquants n'atteignent plus leur cible.
Pour cette campagne, nous avons donc choisi de soigner tout particulièrement l'aspect et le ton de nos messages.
En vingt-cinq ans, en effet, les comportements face au SIDA ont changé. Cependant, les messages incitant à l'utilisation des préservatifs restent d'actualité.
Si les études démontrent qu'ils sont de plus en plus utilisés lors des premiers rapports sexuels, les personnes les plus exposées au risque, paradoxalement, n'utilisent pas encore assez régulièrement le préservatif.
Pour la plupart d'entre nous, le recours au préservatif, dans les premiers temps d'une relation, s'impose avec évidence. Il est même devenu le gage d'une confiance et d'un respect réciproques.
Mais, quand une relation s'installe, la question du préservatif se pose à nouveau. Un trop grand nombre de personnes abandonne cette protection, alors que le risque, lui, n'a pas diminué.
Nous voulons rappeler que seul le dépistage permet de renoncer aux préservatifs.
Préservatif et dépistage ne sauraient être envisagés séparément dans la protection contre le VIH : dans notre volonté de lutter contre la maladie, ce principe reste immuable.
Nos campagnes s'adaptent désormais à l'évolution des comportements.
Les messages publicitaires qui prolongeront l'opération de la fête de la musique, se déclineront ainsi en trois versions, et représentent des couples homosexuels, hétérosexuels, et originaires d'Afrique sub-saharienne.
Ces encarts et ces petits films porteront l'accent sur le dépistage, que nous voulons faire entrer dans les habitudes.
Seule une vraie diversité d'approche nous permettra d'orchestrer la lutte contre le VIH en France, et de faire porter ce message unique.
C'est pourquoi je tiens, en conclusion, à saluer la remarquable coordination de tous ceux qui, au ministère, à l'INPES, au sein des associations ou dans les médias, se mobilisent contre le sida en jouant sur toute la gamme des moyens de communication.
Ce message, qu'ensemble, nous allons faire entendre lors de la fête de la musique, est un message de vie, un message pour la vie.
Je vous remercie.Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 19 juin 2008