Texte intégral
Madame la ministre de l'Intérieur,
Mesdames et messieurs les directeurs,
Mesdames, messieurs,
Je suis heureuse de participer aux travaux du comité quadripartite et de pouvoir aujourd'hui signer le référentiel commun d'organisation du secours à la personne et de l'aide médicale urgente.
Il vous a fallu bien des heures de travail et de nombreuses réunions pour que soient désormais précisées, dans ce document, les missions respectives des SAMU et des SIS, leur coordination et leur articulation.
Je voudrais ainsi remercier les professionnels pour leur disponibilité et leur implication remarquables.
Au fond, une même volonté nous rapproche : la volonté partagée de sauver des vies avec les meilleures chances de réussite.
Le document que nous nous apprêtons à signer répond à trois préoccupations majeures :
- garantir le principe de la médicalisation de l'aide médicale urgente ;
- assurer la cohérence entre les schémas régionaux d'organisation sanitaire (SROS) et schémas départementaux d'aménagement et de couverture des risques (SDACR) ;
- améliorer, dans un esprit de concorde et de concertation, la coordination du secours à personne et l'aide médicale urgente.
Ainsi, le document du comité quadripartite précise les conditions d'intervention des infirmiers sapeurs-pompiers.
L'enjeu est d'assurer la juste réponse, une réponse adaptée à chaque situation de détresse, mais aussi d'assurer un suivi sous le contrôle d'un médecin pendant l'intervention. Dans cette optique, le rôle de la régulation est fondamental.
Le délai d'intervention est capital pour la victime - ou le patient : tout gain de temps accroît les chances de survie.
Pour augmenter, comme je le souhaite, le taux de la population bénéficiant d'une réponse à l'appel d'urgence dans un délai optimal, il nous faut, notamment, conjuguer les atouts des deux services publics que sont les SAMU et les SDIS.
Il s'agit d'optimiser la réponse, à la fois en termes de délais et de qualité de la prise en charge. C'est la raison pour laquelle les conditions des départs réflexes sont précisées. Cela permettra aux pompiers d'intervenir plus rapidement en cas de détresse vitale. La régulation médicale devra ensuite intervenir dans les meilleurs délais après le départ des moyens des pompiers.
La cohérence entre les schémas départementaux d'aménagement et de couverture des risques (SDACR) et les schémas régionaux d'organisation sanitaire (SROS), en particulier l'organisation de tous les moyens de prise en charge pour une couverture du territoire optimale, constituait également une de vos préoccupations majeures.
Personne ici n'a intérêt à voir perdurer les difficultés et les malentendus entre les acteurs de terrain : situation dont la victime - le patient - pourrait subir les conséquences.
La circulaire commune intérieur - santé que nous avons signé, Michèle Alliot-Marie et moi-même le 31 décembre 2007, traduisait, en ce sens, notre volonté commune de mettre un terme à cette situation. Une véritable coopération de terrain doit désormais se mettre en place, permettant aux professionnels de travailler en totale confiance, avec une efficacité accrue.
En situation de crise, l'improvisation n'est pas possible.
Votre comité se rassemblera afin de réfléchir aux voies de progrès ultérieurs.
Je pense notamment à la diffusion des nouvelles technologies - tel le système de transmissions sécurisées ANTARES - qui devra permettre l'interopérabilité des unités de secours et d'urgence, le cas échéant en cas d'accident majeur - pandémie, accident industriel, catastrophe naturelle.
Il n'est plus possible, au 21ème siècle, que les services de secours et d'urgence ne soient pas en mesure d'échanger de l'information capitale pour la survie des victimes. Le déploiement d'ANTARES a débuté dans l'Ain, en Gironde, dans les Vosges, en Seine- et-Marne, dans l'Eure-et-Loir, et les expérimentations ont déjà commencé.
Il s'agit également d'assurer l'interopérabilité des logiciels de régulation entre les centres 15 et les CTA (centre de traitement de l'alerte, le 18).
Une mission d'évaluation de l'Inspection générale de l'administration, du Conseil général des établissements de santé (CGES) et de l'inspection de la défense et de la sécurité civiles (DDSC) a rendu une note d'étape très pertinente et très documentée sur ces plateformes communes 15/18.
Cette mission commune proposera dans les semaines qui viennent la généralisation d'indicateurs de qualité et de performance, afin de favoriser le partage des données.
Plus généralement, je souhaite privilégier toutes les techniques susceptibles de mettre un terme au caractère hétérogène des réponses, d'optimiser les échanges, et de garantir la fiabilité des informations échangées.
Enfin, de toute évidence, il pourrait être envisagé d'instituer des formations communes qui permettent à chacun de mieux connaître les différents modes opératoires, de mettre en oeuvre des méthodes convergentes, voire identiques, en un mot d'agir dans un contexte de confiance mutuelle. En situation de crise, cela est essentiel.
Si nous pouvons nous réjouir de cette signature, celle-ci ne constitue pas, cependant, une fin en soi.
Avec le vieillissement de la population, les maladies chroniques sont passées de 5 millions à 15 millions de personnes. La montée en charge ne fait que commencer. Le seul moyen de relever le défi est de réunir nos forces.
C'est en ce sens que les travaux du comité quadripartite sont particulièrement importants. L'objectif est d'assurer des réponses de qualité, très coordonnées, et adaptées à chaque situation, alors qu'apparaissent de nouveaux besoins de santé, dans un contexte de démographie médicale de plus en plus difficile à gérer.
Il s'agit donc bien de créer un véritable "système" de traitement de l'urgence et de l'alerte en France : un système qui fonctionnera dans le souci permanent de l'intérêt général et de la qualité de la réponse apportée à l'appel d'urgence.
Les travaux de ce comité quadripartite vont se poursuivre au sein d'un comité de suivi, qui sera un lieu d'échange et de réflexion, mais également une source de propositions visant, encore et toujours, à conforter notre système national de traitement de l'appel d'urgence qui est parmi les systèmes les plus performants au monde.
Notre démarche est pragmatique et évolutive.
Ainsi, comme le Gouvernement a l'habitude de le faire, nous procéderons très régulièrement à une évaluation de ce dispositif.
Un défi majeur vous attend - ou plutôt nous attend. Pour le relever, madame la ministre, vous nous trouverez toujours à vos côtés.
Je vous remercie.Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 30 juin 2008