Texte intégral
B. Hadet.- Trois ans après le non du référendum en France, est-ce que l'histoire se répète aujourd'hui ?
C'est un peu délicat, pour vous, pour moi, de parler de ça, maintenant, c'est un peu trop tôt, un peu trop tard. Mais on peut dire l'importance de ce traité. On peut dire que chaque peuple européen ou chaque pays a le même droit ou le même devoir de ratification et donc nous attendons avec de l'espoir et avec de la confiance le vote des Irlandais. C'est le seul pays qui ratifie ce traité par référendum.
Est-ce que ce n'est pas une erreur ? Parce que tous les autres pays ont choisi la voie parlementaire...
Oui, mais ça, c'est la liberté de chaque pays. Nous sommes dans une Europe unie, pas uniforme et chaque pays garde ses méthodes de ratification, sa culture, sa langue, ses traditions. Et donc c'est une règle en Irlande que de voter de tels textes par référendum. Et c'est nettement plus exigent, parce qu'il faut aller parler à tous les citoyens. Néanmoins j'ai confiance donc, je le dis en prenant quelques risques, sur l'esprit de responsabilité dans lequel les Irlandais ont voté hier. Ce texte du Traité de Lisbonne, vous en connaissez l'origine, il est né de l'échec de la Constitution, ce n'est pas le même texte. On a pris simplement une partie, qui est la boîte à outils, la partie institutionnelle. C'est un texte un petit peu compliqué, parce que c'est la boîte à outils, ce n'est pas un projet ce traité de Lisbonne, c'est l'outil qui permet de poursuivre le projet européen.
Est-ce que ce n'est pas trop compliqué pour les citoyens ? Est-ce qu'il n'y a pas une coupure entre l'Europe politique et l'Europe du citoyen ? On l'a vu en France, on l'a vu aux Pays--Bas, on risque de le voir aujourd'hui avec l'Irlande.
C'est difficile de passionner les citoyens sur une boîte à outils ou sur un moteur. C'est beaucoup plus important de leur dire sur quelle route on est, dans quelle direction on va et pourquoi faire ? Voilà pourquoi le Président Sarkozy, par exemple, a raison, absolument raison, que l'on fasse tous les jours la preuve de l'Europe, sur l'Europe concrète, l'Europe qui permet de maîtriser les flux de l'immigration, qui permet de développer une politique d'indépendance énergétique. Moi-même, je suis ministre de l'Agriculture, j'ai une des politiques les plus concrètes, les plus proches des gens, c'est la première politique économique européenne, je vais prendre ma part à ce travail d'explication, même si on n'a pas de référendum en France. Pendant toute la présidence française, je vais aller, comme je commence à le faire depuis plusieurs mois, parler de l'Europe concrète, l'Europe utile, l'Europe qui protège pour les citoyens. Ce traité est compliqué, encore une fois, c'est une boîte à outils qui rend possible des politiques. Ce dont je suis sûr, c'est qu'il n'y a pas en Europe de politiques fortes si les institutions sont faibles. Et donc, le risque avec le vote d'aujourd'hui, et si nous n'avions pas ce traité, c'est que les institutions fonctionnent plus difficilement, soient plus faibles. Et donc que quelque part, on ait moins de facilités pour avoir de grandes politiques européennes. Et pourtant, on en a besoin pour compter dans le monde.
Est-ce qu'il n'y a pas un double discours finalement sur l'Europe ? Parce qu'on dit qu'il faut parler de l'Europe concrète, l'Europe positive, mais à chaque fois que cela ne va pas c'est la faute à Bruxelles, c'est un peu le discours qu'on entend régulièrement.
Ça, c'est l'irresponsabilité de trop d'hommes politiques de gauche et de droite en France depuis quarante ans, qui vont d'ailleurs décider à Bruxelles, parce que dans beaucoup de sujets nous ne décidons pas tout seul. C'est vrai, par exemple, pour l'agriculture, mais c'est vrai pour d'autres sujets qu'on a choisi de mutualiser. Ce n'est pas les autres qui décident pour nous, nous décidons avec les autres, et alors, il faut assumer. Et une fois qu'on a décidé, il faut venir expliquer, ça c'est la responsabilité des hommes politiques français et ce n'est pas ce qu'on a fait depuis trente ans, en disant, après qu'on a décidé, "c'est la faute de Bruxelles", "c'est la faute des autres". Je pense toujours à Bruxelles comme à Paris, que si les fonctionnaires ou les technocrates prennent le pouvoir, c'est que les politiques leur ont laissé le pouvoir. Donc il faut que la politique reprenne le pouvoir, il faut assumer ce travail d'explication, reconnecter le débat national avec le débat européen. En tout cas, je suis bien décidé à le faire dans le domaine très important de l'agriculture et de la pêche.
En cas de victoire du "non", est-ce que c'est aussi un échec personnel pour N. Sarkozy, c'est lui qui avait défendu et vendu ce mini traité, ce traité de Lisbonne ?
Franchement, je ne comprends pas pourquoi on ferait ce reproche au président de la République, qui a été, en effet, le premier à dire qu'il faut sortir de la panne dans laquelle, nous-mêmes, les Français et les Pays-Bas, on avait mis toute l'Europe. Il a proposé une méthode qui était simple, qui était juste : reprendre une partie du traité, la moins contestée, la mettre dans un nouveau traité pour faire fonctionner l'Europe. Il a tenu ses engagements, celui-là comme les autres, de faire ratifier ce traité par le Parlement. La France a fait son travail dans cette affaire.
Si les Irlandais votent "non", c'est quand même un désaveu pour cette idée ?
Mais ce n'est pas son idée seulement, c'est une proposition qu'il a faite pour sortir de la panne. Elle a été approuvée par les 26 autres chefs d'Etat et de gouvernement. Dix-huit pays ont déjà ratifié ce traité, ce traité n'est pas un traité franco-français, c'est un traité pour faire fonctionner l'Union européenne. Et cela a été le mérite de N. Sarkozy de proposer la voie pour en sortir. Mais on connaissait bien la condition, c'est que les 26 autres pays ratifient eux aussi ce traité, voilà. Nous sommes dans cette situation un peu suspendue ce matin, je croise les doigts pour que le peuple irlandais, qui a toujours été très européen, continue d'assumer cette responsabilité.
Alors en cas de victoire du "non" pourtant, qu'est-ce qui peut se passer, est-ce qu'il y a un "plan B" ? C'est l'expression qu'on entendait au moment du référendum en France...
Encore une fois, c'est un peu trop tôt ou trop tard, mais probablement les chefs d'Etat ou de gouvernement qui se réunissent la semaine prochaine auront à examiner cette situation, à prendre des initiatives.
Est-ce que l'on peut faire revoter l'Irlande, par exemple, comme c'était le cas en 2001 pour le Traité de Nice ?
Méfions-nous de toute forme d'arrogance. Moi, je suis allé en Irlande il y a quelques semaines à l'invitation du Premier ministre ; j'ai rencontré tous les dirigeants agricoles, tous les dirigeants politiques... Il faut éviter de donner des leçons aux autres, on ne va pas dire aux Irlandais comment il faut voter, on ne l'a pas fait d'ailleurs, on ne leur dira pas, nous, qu'il faut revoter, c'est à eux de prendre la bonne décision à ce moment-là. Ce qui est clair, c'est qu'on revient plusieurs cases en arrière, notamment au Traité de Nice, dont tout le monde sait qu'il est insuffisant. Le problème, encore une fois, pour ceux qui nous écoutent, c'est qu'on est 27 autour de la table et que c'est difficile de se parler, de décider à 27. On a besoin d'un règlement de copropriété et d'une boîte à outils. L'Europe est de ce point de vue là et restera complexe, parce que nous ne voulons pas faire un peuple européen, nous ne voulons pas faire une nation européenne. Ce n'est pas un super Etat fédéral que l'on construit, c'est une communauté de nations, où on respecte les différences de chacun et c'est pour ça que ce traité est important.
L'Europe institutionnelle, ce sera l'un des gros dossiers de la présidence française de l'Union européenne à partir du 1er juillet ?
Non. Normalement, si les Irlandais ratifient ce traité, on passe à autre chose, on sait qu'on va pouvoir fonctionner et on passe aux vrais problèmes, la défense européenne, l'agriculture, l'immigration, le paquet énergie-climat qui est très important. Vous voyez bien qu'avec le prix du pétrole, on est obligé de rentrer dans un nouveau modèle de développement, modérer notre consommation, produire d'autres énergies, on le fait avec le nucléaire, comme le Premier ministre l'a dit hier soir. Les énergies renouvelables, moi-même, dans mon domaine agricole, je vais pousser avec les agriculteurs. Je l'ai dit hier aux jeunes, à Saint-Quentin, à leur congrès : on va changer le modèle agricole de l'énergie de l'agriculture en faisant 100.000 diagnostics énergétiques sur toutes les exploitations. Consommer moins et produire autre chose, ça c'est l'Europe concrète, voilà les priorités de la présidence française.
Ma dernière question, rapidement : vous avez regardé F. Fillon hier soir, comment vous l'avez trouvé ?
J'ai non seulement regardé F. Fillon hier soir, mais j'étais là, à côté de lui, comme beaucoup de ses ministres, parce qu'il est le chef de notre équipe, sous l'autorité du chef de l'Etat. Moi, je l'ai trouvé comme il est, c'est-à-dire un homme authentique, vrai, totalement loyal à l'égard du chef de l'Etat, qui est celui qui a porté ce projet présidentiel, qui porte le mouvement de réformes. C'est une tâche difficile d'être Premier ministre et moi je suis très fier de faire partie de cette équipe, parce que nous sommes en train de remettre ce pays en mouvement après tant d'années où l'on n'avait pas bougé. Et pendant ce temps là, les Allemands avec Schröder et Merkel, les Anglais avec T. Blair, les Espagnols ont bougé, ont réformé leur pays. Quand on ne bouge pas avec le monde qui bouge tout autour de nous, on recule. Eh bien nous sommes en train, sous l'impulsion de N. Sarkozy et avec F. Fillon, de faire repartir ce pays dans le mouvement. Je crois que c'est l'intérêt général.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 13 juin 2008
C'est un peu délicat, pour vous, pour moi, de parler de ça, maintenant, c'est un peu trop tôt, un peu trop tard. Mais on peut dire l'importance de ce traité. On peut dire que chaque peuple européen ou chaque pays a le même droit ou le même devoir de ratification et donc nous attendons avec de l'espoir et avec de la confiance le vote des Irlandais. C'est le seul pays qui ratifie ce traité par référendum.
Est-ce que ce n'est pas une erreur ? Parce que tous les autres pays ont choisi la voie parlementaire...
Oui, mais ça, c'est la liberté de chaque pays. Nous sommes dans une Europe unie, pas uniforme et chaque pays garde ses méthodes de ratification, sa culture, sa langue, ses traditions. Et donc c'est une règle en Irlande que de voter de tels textes par référendum. Et c'est nettement plus exigent, parce qu'il faut aller parler à tous les citoyens. Néanmoins j'ai confiance donc, je le dis en prenant quelques risques, sur l'esprit de responsabilité dans lequel les Irlandais ont voté hier. Ce texte du Traité de Lisbonne, vous en connaissez l'origine, il est né de l'échec de la Constitution, ce n'est pas le même texte. On a pris simplement une partie, qui est la boîte à outils, la partie institutionnelle. C'est un texte un petit peu compliqué, parce que c'est la boîte à outils, ce n'est pas un projet ce traité de Lisbonne, c'est l'outil qui permet de poursuivre le projet européen.
Est-ce que ce n'est pas trop compliqué pour les citoyens ? Est-ce qu'il n'y a pas une coupure entre l'Europe politique et l'Europe du citoyen ? On l'a vu en France, on l'a vu aux Pays--Bas, on risque de le voir aujourd'hui avec l'Irlande.
C'est difficile de passionner les citoyens sur une boîte à outils ou sur un moteur. C'est beaucoup plus important de leur dire sur quelle route on est, dans quelle direction on va et pourquoi faire ? Voilà pourquoi le Président Sarkozy, par exemple, a raison, absolument raison, que l'on fasse tous les jours la preuve de l'Europe, sur l'Europe concrète, l'Europe qui permet de maîtriser les flux de l'immigration, qui permet de développer une politique d'indépendance énergétique. Moi-même, je suis ministre de l'Agriculture, j'ai une des politiques les plus concrètes, les plus proches des gens, c'est la première politique économique européenne, je vais prendre ma part à ce travail d'explication, même si on n'a pas de référendum en France. Pendant toute la présidence française, je vais aller, comme je commence à le faire depuis plusieurs mois, parler de l'Europe concrète, l'Europe utile, l'Europe qui protège pour les citoyens. Ce traité est compliqué, encore une fois, c'est une boîte à outils qui rend possible des politiques. Ce dont je suis sûr, c'est qu'il n'y a pas en Europe de politiques fortes si les institutions sont faibles. Et donc, le risque avec le vote d'aujourd'hui, et si nous n'avions pas ce traité, c'est que les institutions fonctionnent plus difficilement, soient plus faibles. Et donc que quelque part, on ait moins de facilités pour avoir de grandes politiques européennes. Et pourtant, on en a besoin pour compter dans le monde.
Est-ce qu'il n'y a pas un double discours finalement sur l'Europe ? Parce qu'on dit qu'il faut parler de l'Europe concrète, l'Europe positive, mais à chaque fois que cela ne va pas c'est la faute à Bruxelles, c'est un peu le discours qu'on entend régulièrement.
Ça, c'est l'irresponsabilité de trop d'hommes politiques de gauche et de droite en France depuis quarante ans, qui vont d'ailleurs décider à Bruxelles, parce que dans beaucoup de sujets nous ne décidons pas tout seul. C'est vrai, par exemple, pour l'agriculture, mais c'est vrai pour d'autres sujets qu'on a choisi de mutualiser. Ce n'est pas les autres qui décident pour nous, nous décidons avec les autres, et alors, il faut assumer. Et une fois qu'on a décidé, il faut venir expliquer, ça c'est la responsabilité des hommes politiques français et ce n'est pas ce qu'on a fait depuis trente ans, en disant, après qu'on a décidé, "c'est la faute de Bruxelles", "c'est la faute des autres". Je pense toujours à Bruxelles comme à Paris, que si les fonctionnaires ou les technocrates prennent le pouvoir, c'est que les politiques leur ont laissé le pouvoir. Donc il faut que la politique reprenne le pouvoir, il faut assumer ce travail d'explication, reconnecter le débat national avec le débat européen. En tout cas, je suis bien décidé à le faire dans le domaine très important de l'agriculture et de la pêche.
En cas de victoire du "non", est-ce que c'est aussi un échec personnel pour N. Sarkozy, c'est lui qui avait défendu et vendu ce mini traité, ce traité de Lisbonne ?
Franchement, je ne comprends pas pourquoi on ferait ce reproche au président de la République, qui a été, en effet, le premier à dire qu'il faut sortir de la panne dans laquelle, nous-mêmes, les Français et les Pays-Bas, on avait mis toute l'Europe. Il a proposé une méthode qui était simple, qui était juste : reprendre une partie du traité, la moins contestée, la mettre dans un nouveau traité pour faire fonctionner l'Europe. Il a tenu ses engagements, celui-là comme les autres, de faire ratifier ce traité par le Parlement. La France a fait son travail dans cette affaire.
Si les Irlandais votent "non", c'est quand même un désaveu pour cette idée ?
Mais ce n'est pas son idée seulement, c'est une proposition qu'il a faite pour sortir de la panne. Elle a été approuvée par les 26 autres chefs d'Etat et de gouvernement. Dix-huit pays ont déjà ratifié ce traité, ce traité n'est pas un traité franco-français, c'est un traité pour faire fonctionner l'Union européenne. Et cela a été le mérite de N. Sarkozy de proposer la voie pour en sortir. Mais on connaissait bien la condition, c'est que les 26 autres pays ratifient eux aussi ce traité, voilà. Nous sommes dans cette situation un peu suspendue ce matin, je croise les doigts pour que le peuple irlandais, qui a toujours été très européen, continue d'assumer cette responsabilité.
Alors en cas de victoire du "non" pourtant, qu'est-ce qui peut se passer, est-ce qu'il y a un "plan B" ? C'est l'expression qu'on entendait au moment du référendum en France...
Encore une fois, c'est un peu trop tôt ou trop tard, mais probablement les chefs d'Etat ou de gouvernement qui se réunissent la semaine prochaine auront à examiner cette situation, à prendre des initiatives.
Est-ce que l'on peut faire revoter l'Irlande, par exemple, comme c'était le cas en 2001 pour le Traité de Nice ?
Méfions-nous de toute forme d'arrogance. Moi, je suis allé en Irlande il y a quelques semaines à l'invitation du Premier ministre ; j'ai rencontré tous les dirigeants agricoles, tous les dirigeants politiques... Il faut éviter de donner des leçons aux autres, on ne va pas dire aux Irlandais comment il faut voter, on ne l'a pas fait d'ailleurs, on ne leur dira pas, nous, qu'il faut revoter, c'est à eux de prendre la bonne décision à ce moment-là. Ce qui est clair, c'est qu'on revient plusieurs cases en arrière, notamment au Traité de Nice, dont tout le monde sait qu'il est insuffisant. Le problème, encore une fois, pour ceux qui nous écoutent, c'est qu'on est 27 autour de la table et que c'est difficile de se parler, de décider à 27. On a besoin d'un règlement de copropriété et d'une boîte à outils. L'Europe est de ce point de vue là et restera complexe, parce que nous ne voulons pas faire un peuple européen, nous ne voulons pas faire une nation européenne. Ce n'est pas un super Etat fédéral que l'on construit, c'est une communauté de nations, où on respecte les différences de chacun et c'est pour ça que ce traité est important.
L'Europe institutionnelle, ce sera l'un des gros dossiers de la présidence française de l'Union européenne à partir du 1er juillet ?
Non. Normalement, si les Irlandais ratifient ce traité, on passe à autre chose, on sait qu'on va pouvoir fonctionner et on passe aux vrais problèmes, la défense européenne, l'agriculture, l'immigration, le paquet énergie-climat qui est très important. Vous voyez bien qu'avec le prix du pétrole, on est obligé de rentrer dans un nouveau modèle de développement, modérer notre consommation, produire d'autres énergies, on le fait avec le nucléaire, comme le Premier ministre l'a dit hier soir. Les énergies renouvelables, moi-même, dans mon domaine agricole, je vais pousser avec les agriculteurs. Je l'ai dit hier aux jeunes, à Saint-Quentin, à leur congrès : on va changer le modèle agricole de l'énergie de l'agriculture en faisant 100.000 diagnostics énergétiques sur toutes les exploitations. Consommer moins et produire autre chose, ça c'est l'Europe concrète, voilà les priorités de la présidence française.
Ma dernière question, rapidement : vous avez regardé F. Fillon hier soir, comment vous l'avez trouvé ?
J'ai non seulement regardé F. Fillon hier soir, mais j'étais là, à côté de lui, comme beaucoup de ses ministres, parce qu'il est le chef de notre équipe, sous l'autorité du chef de l'Etat. Moi, je l'ai trouvé comme il est, c'est-à-dire un homme authentique, vrai, totalement loyal à l'égard du chef de l'Etat, qui est celui qui a porté ce projet présidentiel, qui porte le mouvement de réformes. C'est une tâche difficile d'être Premier ministre et moi je suis très fier de faire partie de cette équipe, parce que nous sommes en train de remettre ce pays en mouvement après tant d'années où l'on n'avait pas bougé. Et pendant ce temps là, les Allemands avec Schröder et Merkel, les Anglais avec T. Blair, les Espagnols ont bougé, ont réformé leur pays. Quand on ne bouge pas avec le monde qui bouge tout autour de nous, on recule. Eh bien nous sommes en train, sous l'impulsion de N. Sarkozy et avec F. Fillon, de faire repartir ce pays dans le mouvement. Je crois que c'est l'intérêt général.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 13 juin 2008