Texte intégral
E. Martichoux.- Le Dalaï-Lama est arrivé lundi en France, et en effet, on ne vous avait pas encore depuis entendue, R. Yade. Vous sortez de votre réserve, ce matin, sur RTL. Allez-vous rencontrer le Dalaï-Lama pendant son séjour en France ?
Je ne sors pas d'une réserve particulière. Le Dalaï-Lama est là pour 12 jours, et le président de la République a fait ce déplacement à Pékin dans le cadre des Jeux Olympiques. Donc, tout ceci s'est passé il y a à peine quelques jours. Donc...
Il fallait qu'il aille à la cérémonie d'ouverture ?
... deux jours, trois jours ; donc, si ça suffit pour parler de silence... Bon, enfin, il faut quand même laisser le temps de m'exprimer.
Alors, vous le faites, ce matin, sur RTL. Allez-vous rencontrer le Dalaï-Lama pendant ce séjour de 12 jours ?
Alors, je rencontrerai le Dalaï-Lama s'il en était d'accord, bien entendu, parce que, je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais au mois de mars dernier, j'avais dit que je le rencontrerais volontiers s'il le souhaitait...
Et sans aucune réserve ?
...et au moment le plus fort de la répression, et je n'ai jamais varié sur ce point, et je reste cohérente avec moi-même et avec mes convictions, et je serais très heureuse de rencontrer le Prix Nobel de paix.
Qu'est-ce que ça veut dire "je serais très heureuse" ? Vous allez le rencontrer ou vous n'allez pas le rencontrer ?
Ça veut dire que ce serait...
Il est là pour 12 jours, on connaît exactement son calendrier, ses étapes, on sait quels élus déjà ont pris rendez-vous avec lui. Allez-vous physiquement avoir un entretien avec lui ? Vous aviez dit effectivement, "je voudrais le rencontrer et même le recevoir" ? C'est ce que vous allez faire ?
Je voudrais le rencontrer. Après...le contexte, on verra bien. Mais les contacts sont en cours avec mon cabinet et le bureau du représentant du Dalaï-Lama, pour trouver le meilleur moment. D'abord, il a un agenda chargé, un programme chargé du fait de cette visite pastorale, il est là pour une dizaine de jours, je ne doute pas qu'on arrivera à trouver une date dès que possible.
Donc, c'est une information, la Secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme nous dit, puisque jusque-là ce n'était pas encore prévu, qu'elle va rencontrer à titre officiel, ès qualité, le chef spirituel des Tibétains, et le représentant du peuple qui dénonçait encore hier la répression en Chine ?
Oui, on verra à quel moment ; pour l'instant je n'en sais rien encore, parce que les contacts ont été pris pour pouvoir le rencontrer, et donc tout cela se fera.
Alors, comment justifier cela, dans la mesure où il a suffi à S. Royal de passer trois coups de fil pour le rencontrer samedi à Nantes, où il s'installe pour une série de conférences. Vous êtes ministre de la République française...
Parce que nous sommes des...Moi, je suis un responsable politique ; donc, je prends mes décisions lorsque j'estime que c'est le moment de les prendre, voilà. Il n'y a absolument aucune contrainte particulière ou une attitude particulière qui justifierait que je me précipite, ou que je me comporte comme S. Royal ou d'autres, ce n'est pas mon critère. Je ne me base pas sur l'attitude de l'opposition ou les propositions de l'opposition pour agir. Vous avez vu que, d'un côté, ils reprochent à N. Sarkozy de ne pas recevoir tout de suite et maintenant le Dalaï-Lama, et de l'autre côté, les mêmes expliquent que : "attendez, finalement, c'est un chef religieux, nous sommes un pays laïc". Je citerai J. Dray, selon les propos rapportés par l'AFP, disant que : "Il y a une euphorie sentimentale et sympathique avec peu d'information sur la réalité tibétaine, et que le Dalaï-Lama et sa religion apparaissent bien gentils comme ça de loin, mais..." Donc, moi, je ne me base pas sur ce que font ou pensent les socialistes pour le dire. J'ai toujours dit que je serais heureuse, ce serait un honneur de rencontrer le Dalaï Lama, voilà. On va voir si c'est possible, et si ça se passe le plus vite possible.
On a bien compris, mais c'est vrai qu'on ne s'explique pas cette apparente hésitation, ce flou, cette illisibilité finalement du gouvernement français à l'égard du Dalaï Lama. On sait néanmoins que, Carla Bruni - ça a été dit dans un communiqué officiel de l'Elysée -, le rencontrera ou ira assister à une célébration, le 22 août, à Lodève. Est-ce que, par exemple, à cette occasion, vous pourriez être aussi dans l'Hérault ?
C'est possible. Rien n'est absolument exclu. Donc, on verra la date précise. Pour l'instant, les contacts sont en cours pour déterminer la date. Donc...
Mais qu'est-ce qui vous embarrasse ?
Je ne suis pas du tout embarrassée. Je viens vous voir pour vous expliquer ma position...
Si...
...Donc, il ne faut pas inventer des situations qui ne sont pas embarrassantes, puisque je suis devant vous.
Est-ce que N. Sarkozy vous a dit "oui" ? Est-ce que, en quelque sorte, pour être un peu familière, il vous a donné un bon de sortie pour rencontrer le Dalaï Lama ?
Ça ne se passe pas comme cela. Je voudrais répondre sur Carla Bruni, où là encore, il y a beaucoup de polémiques. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à ce que la Première dame de France, qui est l'épouse du Président de la République, rencontre le Dalaï-Lama dans l'Hérault. Donc, même de cela, on réussit à en faire une polémique. Donc, même de cela, on réussit à en faire une polémique. Moi, je trouve que cette rencontre est une bonne idée, est une bonne nouvelle et cela fait partie, aussi, de certaines fonctions que...
Mais ce qu'on ne comprend pas, c'est le statut, et vous le savez bien. Bien sûr. Vous savez bien que l'épouse du Président, en France, n'a pas de statut. Alors, comme ça a été annoncé à l'Elysée, c'est officiel ? Est-ce qu'elle représente le chef de l'Etat le 22 août ?
On a déjà vu des Premières dames de France se lancer, s'engager dans des oeuvres, s'engager dans des positionnements plus politiques ; ce n'est absolument pas...
Donc, c'est une oeuvre ?
Non, non !! Je suis en train de vous donner la palette des engagements des Premières dames de France. Maintenant, il n'est pas illégitime que la Première dame de France rencontre le Dalaï Lama, prix Nobel de la Paix.
R. Yade, lorsque le colonel Kadhafi est venu à Paris, on se souvient de votre sortie tonitruante, très remarquée à l'époque, est-ce que là, effectivement, vous n'avez pas cette audace, qui avait d'ailleurs été saluée comme une espèce de fraîcheur, c'est le métier qui rentre ?
Vous ne pouvez pas dire ça. Ce n'est pas vrai de dire ça. Pendant des mois, je n'ai cessé de prendre position sur la question du Tibet. Je sais que le temps médiatique a toujours la mémoire courte, mais enfin, pendant des mois, j'ai pris position sur la question du Tibet. J'ai plusieurs fois, et je l'ai dit, défendu, pris position, écrit aux autorités chinoises pour le cas du bloggeur Hu Gia (phon), qui a été condamné pour ses positions ou encore de l'avocat aveugle Guan Cheng (phon), qui a été aussi condamné pour sa défense des droits de l'homme ; également, le 10 décembre dernier, lors de la journée des droits de l'homme, j'ai remis le prix des droits de l'homme à trois avocats chinois qu'on appelle "les avocats aux pieds nus". J'ai, dans plusieurs contextes, pris position sur la question du Tibet. Quant au Dalaï Lama, moi, je me suis plusieurs fois, et je le redis encore, dit mon respect pour l'homme de paix qu'il est, dit mon respect pour le chef spirituel qu'il est, mon admiration pour l'homme de paix qu'il est et ma solidarité à l'égard....
Le prix Nobel qu'il est, qui est reçu hier dans un petit bureau du Sénat, c'était normal qu'il soit reçu en catimini comme ça ? Est-ce que c'était normal ?
Ecoutez, vous savez que dans notre pays, il y a une séparation des pouvoirs entre le pouvoir exécutif et le législatif. Ce sont les parlementaires qui ont fait leur choix et l'exécutif n'a pas à s'y immiscer ou à le commenter.
R. Yade, vous rencontrerez avant la fin du séjour du Dalaï Lama en France...
Des contacts sont en cours, nous verrons à quel moment...
...Vraisemblablement le Dalaï Lama et vous l'annoncez ce matin sur RTL.
Des contacts sont en cours pour cela. J'ai exprimé le souhait ; maintenant, nous verrons à quel moment cela se fait.
Merci R. Yade
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 18 août 2008
Je ne sors pas d'une réserve particulière. Le Dalaï-Lama est là pour 12 jours, et le président de la République a fait ce déplacement à Pékin dans le cadre des Jeux Olympiques. Donc, tout ceci s'est passé il y a à peine quelques jours. Donc...
Il fallait qu'il aille à la cérémonie d'ouverture ?
... deux jours, trois jours ; donc, si ça suffit pour parler de silence... Bon, enfin, il faut quand même laisser le temps de m'exprimer.
Alors, vous le faites, ce matin, sur RTL. Allez-vous rencontrer le Dalaï-Lama pendant ce séjour de 12 jours ?
Alors, je rencontrerai le Dalaï-Lama s'il en était d'accord, bien entendu, parce que, je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais au mois de mars dernier, j'avais dit que je le rencontrerais volontiers s'il le souhaitait...
Et sans aucune réserve ?
...et au moment le plus fort de la répression, et je n'ai jamais varié sur ce point, et je reste cohérente avec moi-même et avec mes convictions, et je serais très heureuse de rencontrer le Prix Nobel de paix.
Qu'est-ce que ça veut dire "je serais très heureuse" ? Vous allez le rencontrer ou vous n'allez pas le rencontrer ?
Ça veut dire que ce serait...
Il est là pour 12 jours, on connaît exactement son calendrier, ses étapes, on sait quels élus déjà ont pris rendez-vous avec lui. Allez-vous physiquement avoir un entretien avec lui ? Vous aviez dit effectivement, "je voudrais le rencontrer et même le recevoir" ? C'est ce que vous allez faire ?
Je voudrais le rencontrer. Après...le contexte, on verra bien. Mais les contacts sont en cours avec mon cabinet et le bureau du représentant du Dalaï-Lama, pour trouver le meilleur moment. D'abord, il a un agenda chargé, un programme chargé du fait de cette visite pastorale, il est là pour une dizaine de jours, je ne doute pas qu'on arrivera à trouver une date dès que possible.
Donc, c'est une information, la Secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme nous dit, puisque jusque-là ce n'était pas encore prévu, qu'elle va rencontrer à titre officiel, ès qualité, le chef spirituel des Tibétains, et le représentant du peuple qui dénonçait encore hier la répression en Chine ?
Oui, on verra à quel moment ; pour l'instant je n'en sais rien encore, parce que les contacts ont été pris pour pouvoir le rencontrer, et donc tout cela se fera.
Alors, comment justifier cela, dans la mesure où il a suffi à S. Royal de passer trois coups de fil pour le rencontrer samedi à Nantes, où il s'installe pour une série de conférences. Vous êtes ministre de la République française...
Parce que nous sommes des...Moi, je suis un responsable politique ; donc, je prends mes décisions lorsque j'estime que c'est le moment de les prendre, voilà. Il n'y a absolument aucune contrainte particulière ou une attitude particulière qui justifierait que je me précipite, ou que je me comporte comme S. Royal ou d'autres, ce n'est pas mon critère. Je ne me base pas sur l'attitude de l'opposition ou les propositions de l'opposition pour agir. Vous avez vu que, d'un côté, ils reprochent à N. Sarkozy de ne pas recevoir tout de suite et maintenant le Dalaï-Lama, et de l'autre côté, les mêmes expliquent que : "attendez, finalement, c'est un chef religieux, nous sommes un pays laïc". Je citerai J. Dray, selon les propos rapportés par l'AFP, disant que : "Il y a une euphorie sentimentale et sympathique avec peu d'information sur la réalité tibétaine, et que le Dalaï-Lama et sa religion apparaissent bien gentils comme ça de loin, mais..." Donc, moi, je ne me base pas sur ce que font ou pensent les socialistes pour le dire. J'ai toujours dit que je serais heureuse, ce serait un honneur de rencontrer le Dalaï Lama, voilà. On va voir si c'est possible, et si ça se passe le plus vite possible.
On a bien compris, mais c'est vrai qu'on ne s'explique pas cette apparente hésitation, ce flou, cette illisibilité finalement du gouvernement français à l'égard du Dalaï Lama. On sait néanmoins que, Carla Bruni - ça a été dit dans un communiqué officiel de l'Elysée -, le rencontrera ou ira assister à une célébration, le 22 août, à Lodève. Est-ce que, par exemple, à cette occasion, vous pourriez être aussi dans l'Hérault ?
C'est possible. Rien n'est absolument exclu. Donc, on verra la date précise. Pour l'instant, les contacts sont en cours pour déterminer la date. Donc...
Mais qu'est-ce qui vous embarrasse ?
Je ne suis pas du tout embarrassée. Je viens vous voir pour vous expliquer ma position...
Si...
...Donc, il ne faut pas inventer des situations qui ne sont pas embarrassantes, puisque je suis devant vous.
Est-ce que N. Sarkozy vous a dit "oui" ? Est-ce que, en quelque sorte, pour être un peu familière, il vous a donné un bon de sortie pour rencontrer le Dalaï Lama ?
Ça ne se passe pas comme cela. Je voudrais répondre sur Carla Bruni, où là encore, il y a beaucoup de polémiques. Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à ce que la Première dame de France, qui est l'épouse du Président de la République, rencontre le Dalaï-Lama dans l'Hérault. Donc, même de cela, on réussit à en faire une polémique. Donc, même de cela, on réussit à en faire une polémique. Moi, je trouve que cette rencontre est une bonne idée, est une bonne nouvelle et cela fait partie, aussi, de certaines fonctions que...
Mais ce qu'on ne comprend pas, c'est le statut, et vous le savez bien. Bien sûr. Vous savez bien que l'épouse du Président, en France, n'a pas de statut. Alors, comme ça a été annoncé à l'Elysée, c'est officiel ? Est-ce qu'elle représente le chef de l'Etat le 22 août ?
On a déjà vu des Premières dames de France se lancer, s'engager dans des oeuvres, s'engager dans des positionnements plus politiques ; ce n'est absolument pas...
Donc, c'est une oeuvre ?
Non, non !! Je suis en train de vous donner la palette des engagements des Premières dames de France. Maintenant, il n'est pas illégitime que la Première dame de France rencontre le Dalaï Lama, prix Nobel de la Paix.
R. Yade, lorsque le colonel Kadhafi est venu à Paris, on se souvient de votre sortie tonitruante, très remarquée à l'époque, est-ce que là, effectivement, vous n'avez pas cette audace, qui avait d'ailleurs été saluée comme une espèce de fraîcheur, c'est le métier qui rentre ?
Vous ne pouvez pas dire ça. Ce n'est pas vrai de dire ça. Pendant des mois, je n'ai cessé de prendre position sur la question du Tibet. Je sais que le temps médiatique a toujours la mémoire courte, mais enfin, pendant des mois, j'ai pris position sur la question du Tibet. J'ai plusieurs fois, et je l'ai dit, défendu, pris position, écrit aux autorités chinoises pour le cas du bloggeur Hu Gia (phon), qui a été condamné pour ses positions ou encore de l'avocat aveugle Guan Cheng (phon), qui a été aussi condamné pour sa défense des droits de l'homme ; également, le 10 décembre dernier, lors de la journée des droits de l'homme, j'ai remis le prix des droits de l'homme à trois avocats chinois qu'on appelle "les avocats aux pieds nus". J'ai, dans plusieurs contextes, pris position sur la question du Tibet. Quant au Dalaï Lama, moi, je me suis plusieurs fois, et je le redis encore, dit mon respect pour l'homme de paix qu'il est, dit mon respect pour le chef spirituel qu'il est, mon admiration pour l'homme de paix qu'il est et ma solidarité à l'égard....
Le prix Nobel qu'il est, qui est reçu hier dans un petit bureau du Sénat, c'était normal qu'il soit reçu en catimini comme ça ? Est-ce que c'était normal ?
Ecoutez, vous savez que dans notre pays, il y a une séparation des pouvoirs entre le pouvoir exécutif et le législatif. Ce sont les parlementaires qui ont fait leur choix et l'exécutif n'a pas à s'y immiscer ou à le commenter.
R. Yade, vous rencontrerez avant la fin du séjour du Dalaï Lama en France...
Des contacts sont en cours, nous verrons à quel moment...
...Vraisemblablement le Dalaï Lama et vous l'annoncez ce matin sur RTL.
Des contacts sont en cours pour cela. J'ai exprimé le souhait ; maintenant, nous verrons à quel moment cela se fait.
Merci R. Yade
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 18 août 2008