Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Chers jeunes agriculteurs,
Chers amis,
C'est non sans une certaine émotion que je m'adresse à vous aujourd'hui, en tant que nouveau président de Jeunes Agriculteurs.
C'est un moment particulier à titre personnel, et je ne peux m'empêcher à cet instant d'avoir une pensée pour ma famille, sans qui rien n'aurait été possible, et mes amis qui ont accompagné mes premiers pas dans le syndicalisme agricole.
C'est également un moment fort pour toute l'équipe que vous avez élue hier soir, au conseil d'administration et au bureau. Un bureau fortement renouvelé, où se mêlent l'expérience et la cohésion d'une équipe résolument motivée, et consciente de l'ampleur de la tache qui l'attend pour les deux ans à venir.
Les enjeux de notre feuille de route iront bien au-delà du terme de notre mandat, car notre devoir et notre responsabilité sont également de préparer l'avenir.
Plus largement, je ne doute pas un instant que l'ensemble des administrateurs nationaux que vous avez élu aient bien la volonté de travailler ensemble, quelle que soit leur région d'origine ou leurs affinités agricoles, en lien avec la Commission syndicale nationale.
C'est une condition sine qua non à la réussite de notre action, et je souhaite résolument placer ce début de mandat, sous le signe d'une cohésion et d'une efficacité retrouvées dans notre fonctionnement quotidien.
Nos sensibilités régionales et professionnelles doivent enrichir nos débats internes, mais elles doivent être laissées de côté le moment venu, lorsqu'il s'agit de parler d'une seule voix avec les pouvoirs publics.
Car les chantiers et les ambitions auxquels doivent répondre Jeunes Agriculteurs sont nombreux et fondamentaux. Il n'y a pas de place pour l'individualisme ou le seul intérêt régional.
Au total, les priorités majeures de ce mandat s'inscrivent dans la continuité, et sont symbolisées par l'importance des missions accordées aux vice-présidents.
=> Le renouvellement des générations d'agriculteurs reste LA priorité de notre organisation.
Sur le chantier du nouvel accompagnement des jeunes et de l'installation aidée, tout est en bonne voie, rien n'est totalement finalisé, à cause de lourdeurs administratives « à la française ».
Vous rajoutez à cela des partenaires de l'installation qui veulent en cours de route se raccrocher à la nouvelle réforme de l'accompagnement de l'installation. Nous n'y sommes pas opposés mais pas à n'importe quel prix.
Sur ce sujet là, nos partenariats avancent mais une chose est certaine. Nous avons porté ce nouvel accompagnement, et nous le porterons jusqu'au bout. Nous sommes plus que déterminés sur ce dossier. Nous voulons tout simplement que notre travail soit apprécié à sa juste valeur.
=> Seconde priorité que nous souhaitons mettre en avant : notre action au service de l'organisation économique des filières via les Organisations Communes de Filières tout comme celle de notre lobbying européen. Nous y avons travaillé au cours du dernier mandat. Nous devons intensifier notre action en la matière.
=> Concernant plus spécifiquement le dossier européen, nous devons veiller à ce que l'installation des jeunes en agriculture, comme l'harmonisation des réglementations nationales en Europe soit une priorité. Le CEJA doit s'en faire le porte parole.
Ces sujets doivent être directement débattus au niveau européen, de façon à en obtenir une application homogène et uniforme au sein de l'ensemble des pays, D'autant que se profile la réforme de la PAC pour l'après 2013.
Nous en reparlerons plus précisément à l'occasion du séminaire des Jeunes Agriculteurs européens que nous organisons à Annecy en septembre 2008, en parallèle du conseil informel des ministres de l'Agriculture européens.
* Autre priorité réaffirmée dans ce mandat : la formation, celle des responsables, celle des jeunes.
C'est un sujet difficile qui mérite de trouver le bon angle d'attaque pour être attractif. Nous avançons peu à peu sur cette problématique.
Il nous faut maintenant redoubler d'effort et en faire une réalité de terrain. Car notre réseau, c'est-à-dire chacun de nous, a besoin d'être formé, pour mieux se structurer et être force de proposition.
Ce sujet est d'autant plus sensible, que la réforme de l'Etat sur un renforcement du rôle des Régions est en marche, y compris au sein des organisations professionnelles agricoles.
Et si j'évoque ici notre organisation, il me paraît indispensable de nous occuper dans les deux ans qui viennent, de l'efficience de notre organisation régionale dans notre syndicat.
Il nous appartient d'ouvrir absolument ce chantier. Nous devons nous y intéresser de près, d'autant que les prochaines élections aux chambres d'agriculture pourraient faire la part belle à l'échelon régional.
C'est déjà le cas sur nombre de problématiques : gestion des crédits, installation des jeunes. Ce sujet doit constituer une priorité forte du mandat qui s'ouvre pour l'équipe syndicale.
Enfin, l'appui au réseau doit être intensifié, notamment auprès des cinq à dix départements en situation difficile aujourd'hui.
Notre devoir est d'exercer une certaine solidarité avec eux, en lien avec les régions syndicales.
C'est une cure de remise en forme intensive qu'il nous faut programmer. Nous devons appliquer les thérapies évoquées dans nos rapports moraux. Notamment celui sur lequel nous ouvrirons la discussion et qui propose de se donner les moyens de notre politique.
=> Je voudrais en terminer avec ce qui fait l'une des spécificités de notre action, à savoir l'animation du milieu rural, la promotion du métier.
Nous, les Jeunes Agriculteurs, nous nous donnons comme mission de faire vivre nos territoires ruraux, de parler de notre métier avec passion et modernité.
Nous avons signé récemment une charte avec le ministère de l'Agriculture et de l'Education nationale, pour promouvoir conjointement notre profession auprès des élèves, des enseignants, des conseillers d'orientation.
Nous ne devons pas nous arrêter en chemin. Nous avons aussi l'ambition de montrer que les jeunes restent force de proposition en matière de communication événementielle.
A nous de réfléchir ensemble à un projet de réseau, qui mêle promotion de l'agriculture et de ses acteurs, convivialité tout en renouvelant les générations de responsables. Nous sommes capables de relever cette ambition avec talent.
=> Le réseau des Jeunes Agriculteurs est un réseau vivant, structurant, dynamique, qui a toute sa raison d'être en parallèle du réseau FNSEA.
Les excellents résultats aux élections des chambres d'agriculture ne doivent pas masquer la réalité de notre représentation, qui est parfois noyée dans la masse du réseau FNSEA.
Nous devons exister par nous-mêmes, différemment, en bonne intelligence. Nous ne pouvons être cantonnés au seul sujet du renouvellement des générations en agriculture car l'avenir du métier, c'est bien nous.
Il nous appartient d'imaginer les filières de demain. Nous nous devons d'être innovants, prospectifs, visionnaires. Cela n'est pas aisé mais nous ne pouvons nous conformer à ce qui se fait déjà.
C'est dans cet état d'esprit qu'il nous faudra poursuivre les réflexions engagées dans le rapport d'orientation, notamment sur la thématique du foncier. Il est rare, il est cher, il est convoité : il ne doit pas être le frein à l'installation de jeunes en agriculture. Nous devons être proactifs sur ce sujet et imposer à nos gouvernants d'être courageux sur la protection du foncier agricole.
Sachez que vous avez devant vous une équipe d'administrateurs déterminée et volontaire pour les deux ans à venir. Soyez convaincus de notre engagement au service de la structure et de ses adhérents. L'avenir des jeunes agriculteurs est notre seule ambition, avec l'appui des différents échelons de notre formidable réseau que sont les régions, les départements et les cantons.
C'est unis et complémentaires que nous aurons un avenir et que nous serons plus forts. Les dernières manifestations sur les charges en sont une preuve intangible. Nous sommes un syndicat de réseau, de terrain et nous entendons le rester.
C'est la mission que je porte avec vous pour les deux ans à venir.
Je vous souhaite de bons travaux et je vous remercie.Source http://www.cnja.com, le 24 juin 2008