Texte intégral
Monsieur le Premier Ministre,
Madame et messieurs les Ministres,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Mesdames et messieurs, Chers amis,
Vous accueillir à Dijon, Monsieur le Premier Ministre, après avoir eu le plaisir de vous recevoir cet automne à Paris à l'occasion de PLANETE-PME, est un signe. Le signe de l'attention que vous portez à celles et ceux qui créent en France la richesse et les emplois.
La France est riche de sa capitale mais n'est rien sans ses régions.
Il en va de même pour l'entreprise. Oui, nous avons besoin de multinationales qui font la force de notre économie dans le monde. Mais sans PME, l'économie française serait un colosse aux pieds d'argile.
Et votre présence ici cet après midi, à l'invitation de la CGPME, en témoigne. Je tenais à vous en remercier très chaleureusement.
Vous êtes, Monsieur le Premier Ministre, le premier à avoir sifflé la fin de la récréation en rappelant que notre situation financière est préoccupante. C'est un langage que nous, les chefs d'entreprise, nous savons comprendre. Réduire la voilure en période de vaches maigres, nous connaissons tous.
Alors nous ne pouvons qu'applaudir l'objectif de réduction des dépenses publiques qui est le vôtre. Tenez bon, nous sommes avec vous ! Mais supprimer les dépenses inutiles ne veut pas dire renoncer à tout investissement pour l'avenir, ce dont les PME ont bien besoin.
Pour moderniser l'économie, vous nous trouverez donc également à vos côtés. La réduction des délais de paiement, le rescrit social ou la suspension des seuils financiers sont autant de signes que nous interprétons comme : « Allez-y foncez, la France a besoin de vous ! » Et croyez moi, Monsieur le Premier Ministre, les chefs d'entreprises n'attendent qu'une chose : qu'on leur fasse confiance, qu'on les laisse travailler en leur simplifiant la vie et qu'on arrête de les considérer comme des vaches à lait !
De notre côté, nous sommes prêts, les PME sont prêtes, à relever le défi de l'emploi, de l'innovation, de la formation, de l'environnement !
Mais de grâce, Monsieur le Premier Ministre, faites en sorte que le projet de loi sur la modernisation de l'économie ne laisse pas le champ libre aux plus forts au détriment des plus petits. En clair veillons à préserver le commerce de proximité face à la grande distribution, dans un contexte équilibré, de saine concurrence, avec des règles claires !
Quant aux fournisseurs PME de cette grande distribution, les pressurer pour faire baisser les prix dans les rayons serait un calcul à bien court terme ! Nous ne demandons qu'une chose : de la transparence. Pas d'avantage sans contrepartie vérifiable.
Autre sujet d'inquiétude, vous le savez : la fin du CNE. Nous l'avons accepté pour l'avenir mais pourquoi nous avoir imposé une mesure rétroactive ? Les chefs d'entreprise respectent la loi. Mais pardonnez ma franchise, celle-ci ne doit pas être à géométrie variable !
Sur l'ensemble de ces sujets, et sur d'autres, la CGPME est un partenaire parfois critique, toujours constructif. Mais nous tenons avant tout à être une force de propositions. A la veille de la présidence française de l'Union européenne, je tenais à vous remettre, M. le Premier Ministre, le document de la CGPME présentant nos réflexions et nos propositions « Pour des PME championnes d'Europe ».
Vous l'avez compris, nous nous inscrivons - la CGPME s'inscrit - dans le mouvement. Nous combattons chaque jour l'immobilisme dans nos entreprises ! Faire bouger la France, nous n'attendons que cela ! Mais nous nous inscrivons également dans la durée, nos entreprises ne sont pas des investissements, ce sont nos vies et celles de nos collaborateurs. De cela nous en tirons une véritable fierté mais nous sommes conscients du poids de nos responsabilités vis-à-vis de la Nation tout entière.
Alors Monsieur le Premier Ministre, vous qui êtes à la tête du gouvernement, j'ai envie de conclure ce propos avec un mot de Paul VALERY : « Si l'Etat est fort il nous écrase, s'il est faible nous périssons ».
Nous avons besoin de vous pour trouver le juste milieu.
Je vous remercie.
Source http://www.cgpme.fr, le 25 juin 2008 1