Texte intégral
M. Darmon.- Les seules plages qu'il se réserve sont des plages de travail car, parait-il, il ne prend jamais de vacances. Que s'est-il passé ? Vous avez été consigné, vous avez perdu à un tirage au sort ?
Non, je n'ai pas perdu, ni au tirage ni au grattage. Normalement, je partirai quand même quatre ou cinq jours à Rome, si tout va bien. Mais ce sont effectivement mes seules vacances de l'année, mais c'est un plaisir. Et puis, vous savez, quand on fait ce que l'on aime avec passion, le problème des vacances se pose moins.
En tout cas, vous allez donc préparer la rentrée. Elle a même été avancée d'ailleurs, puisque les députés vont commencer plus tôt : session extraordinaire le 22 septembre. On dit toujours qu'il y a trop de lois, qu'on légifère trop ; pourquoi cette urgence ?
Parce qu'il y a des urgences, comme vous le dites, et en la matière, le président de la République a estimé qu'en matière de pouvoir d'achat, il fallait encore faire plus. On a déjà pris des dispositions sur les heures supplémentaires, sur l'exonération du travail étudiant, sur la modernisation de l'économie, sur les contrats de travail, mais il faut encore faire plus. Nous allons donc aborder en session extraordinaire deux textes, un sur l'intéressement et la participation pour distribuer davantage d'intéressement aux salariés dans les entreprises, et un autre qui est le RSA, pour justement faciliter le retour à l'emploi.
Mais tout de même, le principe d'une session extraordinaire sur le pouvoir d'achat, cela veut dire que N. Sarkozy, quelque part, reconnaît qu'il n'arrive pas à en redonner aux Français... Il faut encore des dispositifs ?
Non, cela veut dire que le pouvoir politique ne peut pas être autiste, et que lorsque les Français disent qu'ils ont des difficultés, parce qu'il y a la crise financière internationale, parce qu'il y a le prix du pétrole, parce qu'il y a le prix des matières premières, lorsque les Français ont des difficultés, le pouvoir politique doit réagir. Il n'est pas là, statique, à dire : "ah, non, nous, on revient le 1er octobre, c'est comme ça". Eh bien, le président de la République a dit : on va prendre des mesures, on va prendre des textes nouveaux. Il nous faut un peu plus de temps au Parlement ? Eh bien, c'est vrai, il faut une session extraordinaire, voilà. Mais je crois que l'essentiel des parlementaires a parfaitement compris.
Autre texte donc, le RSA, le Revenu de solidarité active, qui donc remplace le RMI quand on retrouve un travail. Est-ce que, justement - parce que c'est un projet de M. Hirsch qui coûte cher, Bercy n'arrête pas de dire ça coûte beaucoup d'argent, il a l'impression que parfois, il n'est pas finalement écouté M. Hirsch -, est-ce que ce projet va être généralisé, parce que c'est la question, c'est l'enjeu ?
L'intérêt du texte de loi, c'est effectivement de le généraliser. Jusqu'ici, il était expérimenté dans trente-quatre départements, il a donné de bons résultats. A partir de là, la loi va le généraliser. Donc nous votons en urgence...
Quand ?
Alors, voté à l'Assemblée en septembre, voté, je l'espère, au Sénat octobre-novembre. Ensuite, il faut quelques mois, non pas pour des raisons financières, mais pour des raisons techniques, avec l'ensemble des acteurs, pour mettre en place le dispositif. Logiquement, courant de l'année 2009, dès que les normes techniques seront mises en place, il sera généralisé et applicable.
Et pas 2010, comme on l'avait entendu ? Comme Bercy, parfois, le laisse entendre...
Il sera appliqué dès que les normes techniques...
...Parce que Bercy n'aime pas ce projet.
Non, ne dites pas ça...
C'est ce qu'ils disent...
Mais Bercy, c'est normal, vous avez les ministres qui agissent, et puis Bercy qui fait les comptes. Mais en la matière, c'est un bon projet et qui, au final, est un projet d'équilibre financier, puisque ça permet le retour à l'emploi, et par conséquent, le fait qu'il y aura, à terme, moins d'allocations chômage par exemple à verser, si tout le monde revient vers l'emploi. Donc c'est une bonne mesure. Elle sera appliquée dès que les normes techniques seront mises en place, c'est-à-dire, je pense, dès le milieu de l'année 2009.
Donc une session extraordinaire décidée dans l'ordre du jour, décidée par le chef de l'Etat ?
La session extraordinaire est convoquée par le président de la République.
Donc ça commence bien, la coproduction où l'ordre du jour partagé de la nouvelle réforme qui doit moderniser les relations avec le Parlement...
La Constitution de 1958 est ce qu'elle est, et là-dessus, elle a donné des pouvoirs particuliers à l'exécutif, et c'est bien. Mais pour autant, nous nous sommes battus, et le Congrès du 21 juillet nous a suivi, pour rééquilibrer dans l'avenir les pouvoirs entre l'exécutif et le Parlement.
Donc on sera moderne, mais dans l'avenir...
On est déjà très moderne, mais il faut faire plus.
Alors N. Sarkozy remonte un peu, lui, dans les sondages, mais le moral des Français, lui, est toujours à la baisse. Est-ce que vous avez, au fond, les moyens de dire aux Français "ça va aller mieux", ou les perspectives économiques des plus dures sont à venir ? Est-ce que vous pouvez dire franchement à quoi faut-il s'attendre à la rentrée ?
Je ne suis ni devin ni madame Soleil. Mais ce que l'on peut dire, c'est que les mesures lourdes de restructurations, les textes difficiles qui ont été pris, c'est un petit peu comme si N. Sarkozy avait été maçon, plombier, peintre, il a repris le chantier de la Maison France, et il le remet en état. Pas parce que la Maison France avait telles ou telles aspirations, mais parce qu'elle était vraiment dégradée, et parce qu'on était tiré vers le bas au niveau de l'emploi, au niveau de la croissance, etc. Il faut donc refaire la maison. Alors, c'est vrai qu'au début, quand vous refaites un chantier général, il faut un peu de temps pour voir les finitions ; les finitions arriveront. Pour le moment, il y a déjà un certain nombre de retours, mais c'est vrai que ce chantier a été longuement lancé, il y a encore des réformes à faire, il y en a encore beaucoup, mais les retours et les résultats seront bientôt là. Il y en a déjà...
Il y a un avis de tempête sur les systèmes bancaires, sur le système financier...
Ce n'est pas la première fois.
Là, il a l'air un peu plus sérieux quand même. Est-ce que vous vous y préparez ? Est-ce que le Gouvernement se prépare justement à pouvoir atténuer ces chocs ?
Le Gouvernement a beaucoup travaillé là-dessus, avec C. Lagarde, avec E. Woerth, avec le Premier ministre et le président de la République. Ils sont constamment en lien là-dessus, il y a eu beaucoup de réunions. Et je pense qu'effectivement, on va tout faire pour limiter en France les effets de la crise financière mondiale.
Alors, rapidement : ça ne se voit pas, mais vous êtes en campagne depuis quatre ans pour tenter de devenir ...
Comment ça ne se voit pas ?!
Parce que ce n'est pas tous les jours qu'on vous suit...
Ah, c'est un autre problème ça !
...Pour tenter de devenir le président de la région Ile-de-France en 2010. Alors, est-ce qu'il faut autant de temps pour préparer une campagne pareille ?
Oui, parce que c'est une région de 11,5 millions d'habitants, très complexe, très difficile, où l'on vit mal, où il y a de vrais problèmes de transport public, de logement, d'environnement, de cadre de vie, d'emploi. Et donc il faut préparer, là aussi, une vraie rupture, une vraie révolution. Et si on veut un projet révolutionnaire, si on veut une équipe élargie, si on veut rassembler son camp et au-delà de son camp, pour dire "nous sommes dans le mouvement, contre l'immobilisme de l'exécutif socialiste, venez avec moi, dans le mouvement. Changeons les choses, changeons la donne, changeons la vie en Ile-de-France", eh bien il faut du temps, parce qu'il faut connaître bien sa région, 700 déplacements, les parlementaires avec tous les maires, etc.
Mais on parle également de V. Pécresse, qui a envie d'être candidate, d'Y. Jégo. Alors, vous êtes le révolutionnaire de la bande ?
Ils sont tous de très grande qualité par définition, puisqu'ils sont dans mon camp politique.
Mais vous êtes le meilleur ?...
Ils sont tous d'excellente qualité, mais on va dire - les choses sont comme ça - que je suis le chef de l'opposition régionale depuis un moment, que je connais bien cette région, que c'est ma passion, que je me bats pour elle depuis longtemps et que j'ai des projets très révolutionnaires pour elle. Et j'appelle au rassemblement, à gauche, à droite et au centre. Au-delà des clivages politiques, on va gagner.
Très rapidement : vous allez quand même regarder les Jeux Olympiques ?
Ah oui !
Vous avez du temps pour ça ?
Oui, je regarderai d'abord la cérémonie d'ouverture, parce que je crois que...
Et quelle est votre discipline préférée ?
Alors, je n'ose dire que quand j'étais... J'allais dire "quand j'étais jeune", ce n'est pas très flatteur, mais j'ai beaucoup fait de marathon. Comme quoi, ça aide !
Pour un homme politique, c'est exactement la qualité qu'il faut !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 août 2008
Non, je n'ai pas perdu, ni au tirage ni au grattage. Normalement, je partirai quand même quatre ou cinq jours à Rome, si tout va bien. Mais ce sont effectivement mes seules vacances de l'année, mais c'est un plaisir. Et puis, vous savez, quand on fait ce que l'on aime avec passion, le problème des vacances se pose moins.
En tout cas, vous allez donc préparer la rentrée. Elle a même été avancée d'ailleurs, puisque les députés vont commencer plus tôt : session extraordinaire le 22 septembre. On dit toujours qu'il y a trop de lois, qu'on légifère trop ; pourquoi cette urgence ?
Parce qu'il y a des urgences, comme vous le dites, et en la matière, le président de la République a estimé qu'en matière de pouvoir d'achat, il fallait encore faire plus. On a déjà pris des dispositions sur les heures supplémentaires, sur l'exonération du travail étudiant, sur la modernisation de l'économie, sur les contrats de travail, mais il faut encore faire plus. Nous allons donc aborder en session extraordinaire deux textes, un sur l'intéressement et la participation pour distribuer davantage d'intéressement aux salariés dans les entreprises, et un autre qui est le RSA, pour justement faciliter le retour à l'emploi.
Mais tout de même, le principe d'une session extraordinaire sur le pouvoir d'achat, cela veut dire que N. Sarkozy, quelque part, reconnaît qu'il n'arrive pas à en redonner aux Français... Il faut encore des dispositifs ?
Non, cela veut dire que le pouvoir politique ne peut pas être autiste, et que lorsque les Français disent qu'ils ont des difficultés, parce qu'il y a la crise financière internationale, parce qu'il y a le prix du pétrole, parce qu'il y a le prix des matières premières, lorsque les Français ont des difficultés, le pouvoir politique doit réagir. Il n'est pas là, statique, à dire : "ah, non, nous, on revient le 1er octobre, c'est comme ça". Eh bien, le président de la République a dit : on va prendre des mesures, on va prendre des textes nouveaux. Il nous faut un peu plus de temps au Parlement ? Eh bien, c'est vrai, il faut une session extraordinaire, voilà. Mais je crois que l'essentiel des parlementaires a parfaitement compris.
Autre texte donc, le RSA, le Revenu de solidarité active, qui donc remplace le RMI quand on retrouve un travail. Est-ce que, justement - parce que c'est un projet de M. Hirsch qui coûte cher, Bercy n'arrête pas de dire ça coûte beaucoup d'argent, il a l'impression que parfois, il n'est pas finalement écouté M. Hirsch -, est-ce que ce projet va être généralisé, parce que c'est la question, c'est l'enjeu ?
L'intérêt du texte de loi, c'est effectivement de le généraliser. Jusqu'ici, il était expérimenté dans trente-quatre départements, il a donné de bons résultats. A partir de là, la loi va le généraliser. Donc nous votons en urgence...
Quand ?
Alors, voté à l'Assemblée en septembre, voté, je l'espère, au Sénat octobre-novembre. Ensuite, il faut quelques mois, non pas pour des raisons financières, mais pour des raisons techniques, avec l'ensemble des acteurs, pour mettre en place le dispositif. Logiquement, courant de l'année 2009, dès que les normes techniques seront mises en place, il sera généralisé et applicable.
Et pas 2010, comme on l'avait entendu ? Comme Bercy, parfois, le laisse entendre...
Il sera appliqué dès que les normes techniques...
...Parce que Bercy n'aime pas ce projet.
Non, ne dites pas ça...
C'est ce qu'ils disent...
Mais Bercy, c'est normal, vous avez les ministres qui agissent, et puis Bercy qui fait les comptes. Mais en la matière, c'est un bon projet et qui, au final, est un projet d'équilibre financier, puisque ça permet le retour à l'emploi, et par conséquent, le fait qu'il y aura, à terme, moins d'allocations chômage par exemple à verser, si tout le monde revient vers l'emploi. Donc c'est une bonne mesure. Elle sera appliquée dès que les normes techniques seront mises en place, c'est-à-dire, je pense, dès le milieu de l'année 2009.
Donc une session extraordinaire décidée dans l'ordre du jour, décidée par le chef de l'Etat ?
La session extraordinaire est convoquée par le président de la République.
Donc ça commence bien, la coproduction où l'ordre du jour partagé de la nouvelle réforme qui doit moderniser les relations avec le Parlement...
La Constitution de 1958 est ce qu'elle est, et là-dessus, elle a donné des pouvoirs particuliers à l'exécutif, et c'est bien. Mais pour autant, nous nous sommes battus, et le Congrès du 21 juillet nous a suivi, pour rééquilibrer dans l'avenir les pouvoirs entre l'exécutif et le Parlement.
Donc on sera moderne, mais dans l'avenir...
On est déjà très moderne, mais il faut faire plus.
Alors N. Sarkozy remonte un peu, lui, dans les sondages, mais le moral des Français, lui, est toujours à la baisse. Est-ce que vous avez, au fond, les moyens de dire aux Français "ça va aller mieux", ou les perspectives économiques des plus dures sont à venir ? Est-ce que vous pouvez dire franchement à quoi faut-il s'attendre à la rentrée ?
Je ne suis ni devin ni madame Soleil. Mais ce que l'on peut dire, c'est que les mesures lourdes de restructurations, les textes difficiles qui ont été pris, c'est un petit peu comme si N. Sarkozy avait été maçon, plombier, peintre, il a repris le chantier de la Maison France, et il le remet en état. Pas parce que la Maison France avait telles ou telles aspirations, mais parce qu'elle était vraiment dégradée, et parce qu'on était tiré vers le bas au niveau de l'emploi, au niveau de la croissance, etc. Il faut donc refaire la maison. Alors, c'est vrai qu'au début, quand vous refaites un chantier général, il faut un peu de temps pour voir les finitions ; les finitions arriveront. Pour le moment, il y a déjà un certain nombre de retours, mais c'est vrai que ce chantier a été longuement lancé, il y a encore des réformes à faire, il y en a encore beaucoup, mais les retours et les résultats seront bientôt là. Il y en a déjà...
Il y a un avis de tempête sur les systèmes bancaires, sur le système financier...
Ce n'est pas la première fois.
Là, il a l'air un peu plus sérieux quand même. Est-ce que vous vous y préparez ? Est-ce que le Gouvernement se prépare justement à pouvoir atténuer ces chocs ?
Le Gouvernement a beaucoup travaillé là-dessus, avec C. Lagarde, avec E. Woerth, avec le Premier ministre et le président de la République. Ils sont constamment en lien là-dessus, il y a eu beaucoup de réunions. Et je pense qu'effectivement, on va tout faire pour limiter en France les effets de la crise financière mondiale.
Alors, rapidement : ça ne se voit pas, mais vous êtes en campagne depuis quatre ans pour tenter de devenir ...
Comment ça ne se voit pas ?!
Parce que ce n'est pas tous les jours qu'on vous suit...
Ah, c'est un autre problème ça !
...Pour tenter de devenir le président de la région Ile-de-France en 2010. Alors, est-ce qu'il faut autant de temps pour préparer une campagne pareille ?
Oui, parce que c'est une région de 11,5 millions d'habitants, très complexe, très difficile, où l'on vit mal, où il y a de vrais problèmes de transport public, de logement, d'environnement, de cadre de vie, d'emploi. Et donc il faut préparer, là aussi, une vraie rupture, une vraie révolution. Et si on veut un projet révolutionnaire, si on veut une équipe élargie, si on veut rassembler son camp et au-delà de son camp, pour dire "nous sommes dans le mouvement, contre l'immobilisme de l'exécutif socialiste, venez avec moi, dans le mouvement. Changeons les choses, changeons la donne, changeons la vie en Ile-de-France", eh bien il faut du temps, parce qu'il faut connaître bien sa région, 700 déplacements, les parlementaires avec tous les maires, etc.
Mais on parle également de V. Pécresse, qui a envie d'être candidate, d'Y. Jégo. Alors, vous êtes le révolutionnaire de la bande ?
Ils sont tous de très grande qualité par définition, puisqu'ils sont dans mon camp politique.
Mais vous êtes le meilleur ?...
Ils sont tous d'excellente qualité, mais on va dire - les choses sont comme ça - que je suis le chef de l'opposition régionale depuis un moment, que je connais bien cette région, que c'est ma passion, que je me bats pour elle depuis longtemps et que j'ai des projets très révolutionnaires pour elle. Et j'appelle au rassemblement, à gauche, à droite et au centre. Au-delà des clivages politiques, on va gagner.
Très rapidement : vous allez quand même regarder les Jeux Olympiques ?
Ah oui !
Vous avez du temps pour ça ?
Oui, je regarderai d'abord la cérémonie d'ouverture, parce que je crois que...
Et quelle est votre discipline préférée ?
Alors, je n'ose dire que quand j'étais... J'allais dire "quand j'étais jeune", ce n'est pas très flatteur, mais j'ai beaucoup fait de marathon. Comme quoi, ça aide !
Pour un homme politique, c'est exactement la qualité qu'il faut !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 août 2008