Interview de M. Jean-François Copé, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, à Europe 1 le 18 juillet 2008, sur la préparation de la réunion du Parlement en congrès à Versailles pour le vote de la réforme des institutions et sur les réformes de la carte militaire et de l'audiovisuel public.

Prononcé le

Média : Europe 1

Texte intégral

J.-P. Elkabbach.- Droite, gauche, ils ne pensent qu'à ça ! Lundi, congrès à Versailles pour réviser la Constitution. Grand moment politique pour tout le pays, tout le week-end va passer en palabres et en tractations. J.-F. Copé, bonjour ! Votre portable fonctionne, il marche ?
 
Il fonctionne, il marche et il chauffe pour tout vous dire
 
Pour adopter la réforme, il faut une majorité des 3/5ème des suffrages exprimés. Les socialistes sont persuadés que vous n'y arriverez pas, et ils ne sont pas les seuls.
 
Mais c'est vrai que ça va se jouer à 2, 3 voix maximum parce que recueillir 3/5ème de la majorité, c'est-à-dire près de 60 % des suffrages des députés et des sénateurs au Congrès à Versailles, c'est une majorité très importante et c'est vrai que ça va se jouer à 2, 3 voix près.
 
Mais d'après vos calculs, cette révision de près de la moitié des articles de la Constitution de 58, est-ce qu'elle sera votée confortablement, de justesse ou rejetée ?
 
Je ne peux pas vous dire aujourd'hui. Ce que je sais en revanche, c'est que tous les comptages que nous faisons montrent que cela va se jouer à très, très, très peu. D'abord parce que dans chaque groupe politique, il y a eu des débats énormes et qu'ensuite, une réforme comme celle-là qui, qu'on le veuille ou non, dans les débats, était hyper consensuelle, parce qu'on retrouve là-dedans des propositions issues de tous les groupes. Par exemple, le groupe socialiste, il y a près de plus de 20 propositions socialistes qui sont dans le texte aujourd'hui. Pourtant, malgré ça, vous avez le groupe socialiste et communiste qui a dit : "nous ne voterons pas ce texte, nous voterons contre ce texte". Donc du coup, c'est serré.
 
Au PS, il y a discipline de vote, mais l'UMP, qu'est-ce qui se passe à l'égard de celui qui ne vote pas et qui est UMP ?
 
Je ne suis pas là pour jouer les découpeurs de tête. On est en 2008, moi j'ai une conception de mon rôle de président de groupe qui n'est pas celle de garde chiourmes mais celle d'en appeler à la responsabilité. Que voulez-vous ? Le président de la République demande à l'ensemble de sa majorité d'être à ses côtés pour voter cette réforme, pour laquelle nous avons fait campagne devant les Français, il appartient à chaque député, chaque sénateur de la majorité de prendre ses responsabilités et de se dire que s'il votait contre ce texte ou qu'il s'abstenait, après il se retrouverait d'une certaine manière face à ses électeurs, face à ses militants pour leur dire : "moi, j'ai voté contre le texte du Président Sarkozy, j'ai voté contre les engagements qu'on a pris durant la campagne..."
 
C'est une menace que vous faites, elle est à peine voilée...
 
Non ! Ne pensez pas que c'est dans mon esprit une menace, c'est un appel à la responsabilité parce que je pense que ce vote est une question de responsabilité. Juste si vous me permettez, c'est très important : on nous dit "regardez, les Français ça ne les intéresse pas cette réforme", ce n'est pas vrai ! Les Français, ce qui aujourd'hui ne les intéresse pas, c'est le Parlement parce qu'ils sont habitués à voir le Parlement depuis 1958, la majorité votait toujours oui et l'opposition votait toujours non. Eh bien avec cette Constitution nouvelle, on tire les conséquences du quinquennat, et on dit "on va transformer le mandat de député, il va lui-même faire les réformes"...
 
Les Français se disent que la dette publique s'est creusée en un trimestre de 41 milliards, plus que le budget de la Défense, 4 fois le budget en 2008 pour l'Ecologie, 6 fois le budget de la Justice. Et vous êtes en train de perdre un temps fou avec cette révision de la Constitution, j'ai envie de vous dire : est-ce qu'elle vaut tant de peine, tant de risques ?
 
Moi, je le crois, oui, je le crois profondément. Et pour une raison simple : derrière ça, l'enjeu, c'est de transformer profondément le contenu du rôle du député et du sénateur en France ; c'est énorme ! Ça veut dire que jusqu'à présent, on lui mandait, quand il était dans la majorité, de voter oui les yeux fermés un texte, sans jamais vraiment avoir le droit de regarder un peu plus, et quand il était dans l'opposition, on l'obligeait à voter non. Aujourd'hui, on lui dit "vous allez participer très concrètement à la fabrication des réformes parce que vous êtes en contact avec les Français..."
 
Il n'y croit pas, dans certains cas il n'y croit pas. F. Bayrou dénonce "débauchage et marchandage de l'Elysée", je suis obligé de vous le rappeler ; les socialistes ironisent sur "des man?uvres individuelles de dernière minute". Pour gagner ou acheter une voix, puis une voix, puis une voix, les prestidigitateurs de votre com multiplient les tours de passe-passe et les promesses. Lesquels marchent ? Avec lesquels, vous les prenez, comme ça, à l'hameçon ?
 
Je récuse les idées de marchandage ou autre. Mais par contre, il y a des choses que j'assume. Par exemple, moi, j'ai écrit hier - et c'est une démarche totalement inédite - à chaque député socialiste, je l'ai fait et je l'assume. Je leur ai écrit à chacun d'entre eux pour leur dire ...
 
Vous croyez qu'ils vont lire le courrier envoyé par J.-F. Copé, le chef de leurs adversaires ? Ils sont maso à ce point ?
 
e reconnais volontiers que c'est inédit, mais ils ne sont pas forcément tous sectaires au point de ne pas écouter ce qui peut se dire dans le camp d'en face. Moi-même, j'ai toujours considéré le sectarisme comme la forme la plus aboutie de la bêtise humaine. On peut peut-être considérer que sur des sujets comme ceux-là, si on invite l'opposition, chaque député à se dire "attends, la question centrale c'est quoi ? C'est est-ce qu'il vaut mieux rester dans le statu quo, c'est-à-dire une Constitution bancale depuis le quinquennat ou profiter de cette réforme parce que l'histoire ne repassera pas les plats, qui renforcent les pouvoirs du Parlement au service des Français ?", c'est ça la question !
 
Ils peuvent se dire que ce n'est pas votre Congrès qui les intéressent, il y a un autre congrès qui les intéresse et que de toute façon, une défaite c'est votre défaite, ce n'est pas la leur !
 
Je vais vous dire, moi j'ai une proposition à faire, puisque vous me dites ça, c'est que le congrès de Reims commence à Versailles, et que d'une certaine manière...
 
Elle est bonne !
 
Et que, d'une certaine manière, les députés socialistes pour un certain nombre d'entre eux, en s'exprimant, en appelant à la rénovation comme l'a fait il y a encore pas très longtemps monsieur Cambadélis et d'autres, qu'en appelant à la modernisation de la politique à gauche, ils se disent "peut-être qu'à Versailles, en prenant une position favorable à cette réforme que finalement nous avons appelée de nos v?ux dans nos propres programmes, nous, les socialistes, comme nous avons présenté aux Français des projets pour la France, eh bien en le faisant, on marque que le rendez-vous de modernisation de la gauche passera aussi par la modernisation des institutions. Puisque par exemple, il y a un statut de l'opposition dans la Constitution nouvelle, il y a le moyen de contrôler le Gouvernement...
 
Mais ils ont réagi quand N. Sarkozy affirmait au Monde qu'en donnant, je le cite, "plus de pouvoir au Parlement, de recours aux citoyens en encadrant davantage les pouvoirs du président de la République, il voulait en finir avec l'esprit de clan et de secte" - ça en dit d'ailleurs beaucoup sur vos méthodes "de clan et de secte", c'est lui qui le dit "de secte" ! F. Hollande et R. Badinter n'en croient pas un mot et ils se plaignent déjà de la monarchie sarkozienne.
 
Mais justement, c'est là qu'il y a une contradiction majeure, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ! Moi, j'ai besoin de comprendre, on ne peut pas d'un côté dénoncer ce que vous dites, cette histoire de "monarchie", pour reprendre les termes, que je conteste évidemment, de monsieur Hollande ou de monsieur Badinter...
 
Vous préférez "monocratie" ?
 
Non, pas du tout. Mais on ne peut pas, d'un côté, dénoncer ça comme ils le font, même si c'est un procès d'intention et de l'autre, refuser une réforme de la Constitution dans laquelle, par exemple, désormais, toutes les nominations, il faudra une majorité qualifiée à 3/5ème, que désormais on va pouvoir, quand on est député de droite et de gauche, contrôler le Gouvernement ! Cela se fait dans les autres démocraties, ça ne se fait pas en France...
 
Est-ce qu'il est normal, même si cette révision de la Constitution est importante, que le président de la République monte lui-même en première ligne pour convaincre, séduire les récalcitrants ?
 
Oui, mais bien sûr !
 
Pourquoi ?
 
Je vais vous dire, moi je l'approuve totalement et je suis comme lui, convaincu que sur ces sujets il ne faut pas avoir peur d'y aller, il faut parler aux uns et aux autres. Je sais qu'il y consacre du temps, qu'il reçoit beaucoup de nos amis députés ; moi je le fais aussi, c'est très important. Il y a des réserves légitimes sur ce texte, c'est normal, quand vous faites un texte à plusieurs, des centaines de gens ont participé à la réflexion sur ce texte, c'est normal qu'on ne soit pas d'accord à 100 %. Mais je pense qu'il y a des éléments essentiels sur lesquels il faut se retrouver. Je vous donne une illustration, c'est pour ça que ça m'énerve que la gauche soit ainsi...
 
Du calme, du calme !
 
...Aussi dure. Non mais ça me désole, je vais vous dire pourquoi. Il y a six ou sept ans, la gauche a proposé une réforme de la constitution budgétaire, la fameuse LOLF, eh bien, nous à droite, on était dans l'opposition, on l'a votée ! On l'a votée parce que c'était à l'époque les socialistes qui en étaient à l'origine et il y a un certain nombre de nos amis, [comme] A. Lambert, qui sont allés nous dire qu'il faut voter ce texte qui modernise la gestion du budget...
 
Lundi soir, s'il y avait échec, qui en porterait la responsabilité, en dépit des coups de téléphone ?
 
Je suis bien incapable de vous répondre à cette question parce que je ne me place pas du tout dans cette hypothèse. Par contre, il y a une chose qui est vraie, c'est que le week-end et jusqu'à lundi, nous allons le passer à nous téléphoner les uns et les autres, à nous appeler parce que moi je le dis, pas une voix ne doit manquer, c'est trop important pour l'avenir des institutions de notre pays.
 
Vous avez lu l'interview du président de la République dans Le Monde ?
 
Oui, oui...
 
J'ai été frappé par une phrase, il vous promet un bel avenir, il dit : "la majorité d'aujourd'hui sera forcément l'opposition de demain". C'est-à-dire qu'il annonce, il prépare des lendemains qui déchantent pour votre camp ?
 
C'est la loi du genre, heureusement que dans une démocratie...
 
Oui, mais pour vous mobiliser, il y a peut-être mieux que de dire "la majorité d'aujourd'hui sera forcément l'opposition de demain". Votre avenir, c'est l'opposition !
 
Pas du tout, il n'y a qu'à se retourner sur l'histoire de France pour savoir que sur ces sujets, il y a la logique de l'alternance, mais ce n'est pas le problème. Allons jusqu'au bout du raisonnement de N. Sarkozy, qui a fait des avancées considérables d'ailleurs vis-à-vis de la gauche sur ce sujet, c'est simplement pour leur dire : "si demain vous êtes dans cette situation de majorité, nous on souhaite que ce soit le plus tard possible, mais vous aurez à prendre vos responsabilités par rapport à ça".
 
Vous avez écrit à la gauche et au PS...
 
J'ai écrit aussi à mes amis et je leur ai dit aussi combien c'était un rendez-vous politique majeur pour nous.
 
Oui, c'est ça, et vous leur avez dit "votez, c'est important..."
 
Parce qu'il y a le quinquennat et que s'il y a le quinquennat et qu'on ne modifie pas les institutions, on a des institutions bancales, on le voit bien. Et c'est ça qui ne colle pas.
 
Mais la révision, c'est d'abord de la politique, de la politique...
 
Au sens le plus noble du terme. C'est-à-dire qu'à un moment, il faut voir si ceux qui, à droite, s'opposent à cette Constitution ont bien en tête que ça voudra dire qu'ils vont voter avec la gauche, ce qui pour nos électeurs est incompréhensible.
 
Dans son entretien au Monde, N. Sarkozy estime qu'à la mi-quinquennat, il faudra se poser la question du changement d'équipe gouvernementale. Est-ce qu'il faut traduire que F. Fillon, Premier ministre, est donc tranquille jusqu'à la fin de 2009 ?
 
Là, vous me posez vraiment une question à laquelle je suis incapable de répondre...
 
Mais vous savez déchiffrer ça.
 
Pour une raison simple, c'est que moi je suis dans le législatif, vous savez je suis en charge de mes amis députés et je ne m'occupe absolument pas du tout de ce qui se passe...
 
Vous faites l'innocent, parce que vous dites "l'innocent avait toujours les mains pleines".
 
Ecoutez, je vais vous dire une chose, je vous le dis très simplement : j'ai pris pour partie, depuis un an que je ne suis plus au Gouvernement, de ne pas m'occuper des affaires qui ne sont pas les miennes. Ce qui compte pour moi, c'est que ça fonctionne bien avec le Gouvernement.
 
Est-ce que vous allez faire un discours à Versailles ?
 
Oui, je serai même le dernier à parler puisque ainsi en a voulu le tirage au sort, et donc juste avant le vote. Inutile de vous dire que je m'efforcerai de regarder chacun des 900 parlementaires les yeux dans les yeux, parce que cette fois, c'est un vote de responsabilité personnelle.
 
Donc en principe, quand on lit cet article, d'ici là, F. Fillon, pas forcément les ministres, tous les ministres, mais lui reste à Matignon ? C'est-à-dire que les successeurs de Fillon, pressés d'aller à Matignon, devront prendre leur mal en patience ?
 
Oui, mais là encore, j'ai envie de vous dire que c'est la loi du genre, mais c'est effectivement ce que j'ai compris et ce qui d'ailleurs devrait sans doute mettre un terme à tous ces commentaires qu'on entend en permanence sur ce sujet. Moi, ce dont je peux témoigner...
 
Mais c'est le président de la République qui parle.
 
C'est pour ça que ce dont je peux témoigner, c'est que ça tourne bien et qu'on a bien vu sur toutes ces réformes, tout est passé. Vous avez quand même fait la liste là, j'imagine ! Le service minimum à l'école, l'offre valable d'emploi, l'assouplissement des 35 heures, la loi de modernisation de l'économie. En trois mois, on a mis le turbo, toutes ces réformes sont passées. Il ne nous en reste plus qu'une, c'est la réforme constitutionnelle, d'ailleurs N. Sarkozy a eu une formule très drôle quand il nous a réunis, il nous a dit : "voilà, on a passé toutes les épreuves, ce serait dommage de louper la dernière et à cause d'être de louper le bac", eh bien c'est la même chose, celle-là elle est majeure parce qu'elle marque vraiment cette année fantastique de réformes.
 
C'est-à-dire qu'elle colore toute la période, toute l'année...
 
Voilà, c'est pour ça que c'est très important.
 
Mais succès ou échec à Versailles. Trois jours après, la carte militaire va être publiée, trois jours après. D'abord, est-ce qu'elle sera acceptée ? Quand vous parlez avec vos élus, est-ce qu'ils l'acceptent maintenant ? Ou par exemple, dans vos conversations au téléphone, avec votre portable, ils vous disent "tu me gardes ma caserne et je te donne ma voix" ?
 
Non mais dites, heureusement que je ne rentre pas là-dedans !
 
 Ils le disent autrement mais ils disent la même chose.
 
Si je rentrais là-dedans, je n'en sortirai pas et puis je crois que eux non plus.
 
Il n'y aurait plus de réforme ?
 
En revanche, ce qui est vrai, là vous avez raison, c'est que cette carte militaire, nous l'acceptons sur le principe, mais il se trouve qu'ici ou là, dans certaines circonscriptions c'est plus compliqué. Quand vous avez une petite ville qui a pour seule activité tel ou tel régiment, c'est vrai que ça à des conséquences...
 
Mais la réforme est prête, la carte est prête ?
 
Ecoutez, je crois qu'elle a bien avancé. En tout cas, ce qui est vrai c'est qu'elle a donné lieu à beaucoup de concertations avec H. Morin. Il y a des endroits où il y a eu moins de concertations que d'autres, c'est pour ça que j'ai appelé l'attention de H. Morin, qui fait par ailleurs un excellent boulot, sur le fait qu'il faut peut-être encore continuer de travailler avec certains de mes amis qui ont des inquiétudes. D'ailleurs, de mes amis députés, mais aussi de travailler avec les députés de l'opposition qui sont concernés dans leur circonscription, parce que chacun comprend que ce n'est pas une question de sectarisme, là.
 
L'UMP, c'est une drôle de maison. P. Devedjian, qui est paraît-il en Grèce mais qui va venir pour Versailles, préside le Conseil général des Hauts-de-Seine. Il a trouvé de vieilles anomalies en ouvrant les placards, il veut nettoyer les écuries d'Augias. On en apprend de bien bonnes sur certains aspects...
 
Oui j'ai lu ça bien sûr. Je suis bien incapable de vous faire un commentaire mais c'est vrai que je l'ai lu, que ça m'a un peu troublé. Mais pour le reste, je crois...
 
Mais ça ne vous a pas surpris ou ça vous a surpris ?
 
Vous savez, je n'en sais strictement rien, moi je ne connais pas du tout le département. La seule chose que je peux vous dire, c'est que c'est vraiment quelque chose sur laquelle il faudra que les élus l'évoquent entre eux, ça c'est sûr, les élus des Hauts-de-Seine, mais vous comprenez que je suis bien incapable moi aussi de faire des commentaires sur ce sujet.
 
Vous avez tous une mentalité de justicier, P. Devedjian le dit, et vous, il paraît que vous avez sur votre bureau la statuette de votre personnage préféré, c'est qui ?
 
Zorro ! Je ne sais pas où vous avez lu ça mais c'est exact, c'est effectivement Zorro.
 
Dans un bon portrait du Figaro.
 
Effectivement, j'ai une statue de Zorro sur mon bureau, elle ne me quitte jamais d'ailleurs. Elle ne me quitte jamais et je pense qu'elle est très illustrante du combat que j'essaie de mener avec un certain nombre de mes amis. C'est-à-dire que nous franchissons les haies les unes après les autres. Tantôt, on tombe de cheval et puis on se relève immédiatement, voilà.
 
Mais Zorro ce n'est pas un killer, ce n'est pas un tueur Zorro...
 
Pas du tout, c'est quelqu'un qui essaie sans arrêt de combattre pour la justice, et puis qui le fait parfois face à des adversaires innombrables, pas toujours très visibles...
 
Même dans son camp...
 
Mais sur lesquels nous essayons d'être suffisamment convaincus en faisant en sorte de remonter à cheval à chaque fois.
 
Dernière chose : vous serez le rapporteur de la loi sur la réforme de la télévision publique sans publicité. Est-ce la loi qui va prévoir que les présidents de France Télévisions et de Radio France seront nommés par le président de la République ou ça peut encore se discuter ? Est-ce qu'on peut encore en débattre et que ça peut ne pas se produire ?
 
De toute façon, on aura le débat puisque ça passe devant le Parlement et que c'est un débat qu'il faudra que l'on ait. Moi, personnellement, je l'ai dit, je pense que cette proposition est certes importante, mais il ne faudrait pas oublier tout le reste. Nous modernisons complètement le service public de la télé, sur cette question, il y aura discussion...
 
Vous serez le rapporteur ?
 
Je serai le rapporteur du texte. Pour ma part, je vous le dis, ça ne m'a pas choqué puisque, comme vous le savez, ce n'est pas une nomination du seul Gouvernement, c'est avec avis conforme du Conseil supérieur de l'audiovisuel et ensuite majorité des 3/5ème au Parlement. Donc, là encore...
 
Si la réforme passe...
 
...Vous le voyez, on est sur un système qui est quand même très ouvert.
 
France Télévisions, c'est aujourd'hui 11.000 salariés. Quel serait le chiffre idéal ?
 
Je suis bien incapable de vous le dire.
 
Vous avez bossé avec la commission Copé !
 
Dans le rapport, nous avons montré que nous pouvions, sans suppressions d'emplois, réformer et transformer et moderniser cette entreprise.
 
Vous y croyez, là, les yeux dans les yeux ?
 
Bien sûr, les yeux dans les yeux, ce qui, à la radio, est un bel exercice, je vous le confirme. D'autant plus que nous avons fait la démonstration, que y compris avec l'évolution démographique de l'entreprise, cela peut se faire sans suppressions d'emplois.  
 
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 août 2008