Texte intégral
« Nos soldats engagés en Afghanistan depuis 2001 ont subi hier une embuscade d'insurgés talibans dans la vallée d'Uzbin, dans le district de Surobi. Dans l'après-midi du 18 août, un élément du bataillon français du commandement de la région centre de Kaboul effectuait une mission de reconnaissance et de renseignement .Ce type de mission, nos forces en effectuent chaque jour depuis la reprise par la France de la région de Surobi liée à notre prise de commandement de la région centre à la suite des Italiens début aout puisque, comme vous le savez, la région centre était sous commandement italien jusqu'à début aout. C'est désormais le tour de la France puisque nous avons un système tournant avec la Turquie.
Hier, la mission s'effectuait conjointement avec une unité de l'armée nationale afghane et des forces spéciales américaines. Elle comprenait deux sections de l'armée française, l'une appartenant à la 4ème compagnie du 8ème RPIMa de Castres, l'autre relevant du régiment de marche du Tchad de Noyon ainsi que quelques éléments d'autres unités dont le deuxième REP de Calvi. Ce détachement a été pris à partie dans le cadre d'une embuscade de grande ampleur menée par une petite centaine d'insurgés. Les combats ont été très durs et très intenses et ont duré plusieurs heures alors que les opérations se sont poursuivies jusque tard dans la nuit.
Nos soldats se sont battus avec un grand courage et une grande ténacité dans un environnement extrêmement hostile. Le bilan est très lourd. En effet, au cours de ces combats, 10 de nos soldats ont été tués et 21 d'entre eux sont blessés ; ces derniers sont tous dans un état stable et leur pronostic vital n'est pas engagé. Les blessés ont été évacués vers l'hôpital militaire français de Kaboul ; certains seront rapatriés très rapidement sur Paris par moyen aérien médicalisé dans le cadre du dispositif Morphée que j'ai déclenché ce matin.
C'est bien évidemment à nos soldats que vont nos premières pensées. Je veux d'abord saluer leur mémoire et leur sacrifice. La mort de nos 10 soldats nous rappelle de façon tragique la spécificité du métier des armes, la condition inhérente du métier militaire qui peut conduire jusqu'au sacrifice ultime.
Je pense à leur famille, à leurs proches et à leurs camarades. Je veux leur faire part de ma tristesse, de ma compassion et de la grande peine de la communauté militaire toute entière durement frappée par ces événements et je veux leur faire part aussi de la solidarité du gouvernement tout entier. Je tiens également à adresser un message de rapide rétablissement aux blessés dont l'état est heureusement stable à l'heure où je vous parle.
Nos soldats engagés en Afghanistan, je les connais, je me suis rendu en Afghanistan déjà à trois reprises : le 7 et 22 septembre 2007 et le 19 juillet dernier. Je sais la difficulté de leur mission. Dès ce soir, j'accompagnerai le président de la République à Kaboul pour rappeler à nos forces que la Nation est derrière eux.
Le Président de la République vient de le réaffirmer, notre détermination à agir dans cette région est intacte, le combat que nous menons est nécessaire et la cause que nous défendons est juste. Le combat est nécessaire, car à travers le retour à la paix en Afghanistan, la capacité du pays à retrouver sa pleine et entière souveraineté, nous luttons contre le terrorisme qui menace nos démocraties ; terrorisme qui est un péril majeur pour notre propre sécurité.
Ce combat est nécessaire aussi pour assurer la stabilité d'un pays qui se situe dans une zone profondément fragile avec pour pays riverains : l'Iran et le Pakistan. C'est pourquoi à travers le retour de la paix en Afghanistan se joue une partie de la sécurité du monde. Notre combat enfin est nécessaire car à travers l'immense effort de développement dont la conférence de Paris a été la dernière expression, il s'agit de permettre au peuple afghan de retrouver la paix, la sécurité, les moyens de son développement mais aussi pour nous, de lutter contre le narco-trafic. Enfin la cause que défendent les forces françaises est celle de la communauté internationale. Notre combat est une cause juste en faveur des droits de l'Homme, en faveur des droits les plus élémentaires pour les femmes afghanes et de la dignité humaine. En Afghanistan, nous portons les valeurs de notre République, nous portons les valeurs de la communauté des Nations. Plus que jamais, dans ces moments difficiles, nous devons afficher notre unité et notre détermination à assurer notre mission de sécurisation de l'Afghanistan. J'ai entière confiance dans le professionnalisme de nos militaires et dans la solidarité affichée par nos alliés notamment dans ces circonstances tragiques pour mener à bien cette incontournable mission. Malgré les épreuves, je reste convaincu que nous réussirons. Je vous remercie et j'ajoute que Jean-Marie Bockel, dès la conférence de presse achevée, se rendra dans les trois régiments au sein desquels servaient les soldats tués ou blessés lors de l'embuscade».
source http://www.defense.gouv.fr, le 20 août 2008
Hier, la mission s'effectuait conjointement avec une unité de l'armée nationale afghane et des forces spéciales américaines. Elle comprenait deux sections de l'armée française, l'une appartenant à la 4ème compagnie du 8ème RPIMa de Castres, l'autre relevant du régiment de marche du Tchad de Noyon ainsi que quelques éléments d'autres unités dont le deuxième REP de Calvi. Ce détachement a été pris à partie dans le cadre d'une embuscade de grande ampleur menée par une petite centaine d'insurgés. Les combats ont été très durs et très intenses et ont duré plusieurs heures alors que les opérations se sont poursuivies jusque tard dans la nuit.
Nos soldats se sont battus avec un grand courage et une grande ténacité dans un environnement extrêmement hostile. Le bilan est très lourd. En effet, au cours de ces combats, 10 de nos soldats ont été tués et 21 d'entre eux sont blessés ; ces derniers sont tous dans un état stable et leur pronostic vital n'est pas engagé. Les blessés ont été évacués vers l'hôpital militaire français de Kaboul ; certains seront rapatriés très rapidement sur Paris par moyen aérien médicalisé dans le cadre du dispositif Morphée que j'ai déclenché ce matin.
C'est bien évidemment à nos soldats que vont nos premières pensées. Je veux d'abord saluer leur mémoire et leur sacrifice. La mort de nos 10 soldats nous rappelle de façon tragique la spécificité du métier des armes, la condition inhérente du métier militaire qui peut conduire jusqu'au sacrifice ultime.
Je pense à leur famille, à leurs proches et à leurs camarades. Je veux leur faire part de ma tristesse, de ma compassion et de la grande peine de la communauté militaire toute entière durement frappée par ces événements et je veux leur faire part aussi de la solidarité du gouvernement tout entier. Je tiens également à adresser un message de rapide rétablissement aux blessés dont l'état est heureusement stable à l'heure où je vous parle.
Nos soldats engagés en Afghanistan, je les connais, je me suis rendu en Afghanistan déjà à trois reprises : le 7 et 22 septembre 2007 et le 19 juillet dernier. Je sais la difficulté de leur mission. Dès ce soir, j'accompagnerai le président de la République à Kaboul pour rappeler à nos forces que la Nation est derrière eux.
Le Président de la République vient de le réaffirmer, notre détermination à agir dans cette région est intacte, le combat que nous menons est nécessaire et la cause que nous défendons est juste. Le combat est nécessaire, car à travers le retour à la paix en Afghanistan, la capacité du pays à retrouver sa pleine et entière souveraineté, nous luttons contre le terrorisme qui menace nos démocraties ; terrorisme qui est un péril majeur pour notre propre sécurité.
Ce combat est nécessaire aussi pour assurer la stabilité d'un pays qui se situe dans une zone profondément fragile avec pour pays riverains : l'Iran et le Pakistan. C'est pourquoi à travers le retour de la paix en Afghanistan se joue une partie de la sécurité du monde. Notre combat enfin est nécessaire car à travers l'immense effort de développement dont la conférence de Paris a été la dernière expression, il s'agit de permettre au peuple afghan de retrouver la paix, la sécurité, les moyens de son développement mais aussi pour nous, de lutter contre le narco-trafic. Enfin la cause que défendent les forces françaises est celle de la communauté internationale. Notre combat est une cause juste en faveur des droits de l'Homme, en faveur des droits les plus élémentaires pour les femmes afghanes et de la dignité humaine. En Afghanistan, nous portons les valeurs de notre République, nous portons les valeurs de la communauté des Nations. Plus que jamais, dans ces moments difficiles, nous devons afficher notre unité et notre détermination à assurer notre mission de sécurisation de l'Afghanistan. J'ai entière confiance dans le professionnalisme de nos militaires et dans la solidarité affichée par nos alliés notamment dans ces circonstances tragiques pour mener à bien cette incontournable mission. Malgré les épreuves, je reste convaincu que nous réussirons. Je vous remercie et j'ajoute que Jean-Marie Bockel, dès la conférence de presse achevée, se rendra dans les trois régiments au sein desquels servaient les soldats tués ou blessés lors de l'embuscade».
source http://www.defense.gouv.fr, le 20 août 2008