Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Chers Diplomates et assimilés,
Chères Familles,
Chers Amis,
Chers Invités,
Je suis très heureux de vous rencontrer ce soir. Entourés de Rama Yade, de Jean-Pierre Jouyet et du Secrétaire général, je vous dis mon bonheur d'être parmi, devant et avec vous, un peu plus d'une année après avoir pris en compte l'ampleur de la tâche mais sans avoir pris possession de ces lieux.
Parlons, tout d'abord, si vous le voulez bien, des lieux. Ces lieux sont magnifiques, historiques, difficiles à fréquenter sans crainte et sans anxiété tous les matins.
Chers Amis, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, tous les agents,
Chaque matin, nous - je crois parler aussi au nom de Rama Yade, de Jean-Pierre Jouyet ainsi que d'Alain Joyandet qui est actuellement en mission - prenons en compte l'ampleur de la tâche. Nous avons cru devoir modifier un peu ces lieux dans leur perspective. En effet, comme vous le savez, un certain nombre de déménagements se feront dans les mois qui viennent. J'espère que vous avez ou que vous irez tous visiter le site, rue de la Convention, qui deviendra pour certains d'entre vous, votre lieu de travail. Si vous avez le temps, vous pourrez également visiter à La Courneuve, les bâtiments où seront regroupées les archives qui, pour l'heure, sont derrière ces fenêtres murées, et où vous pourrez consulter ce qui constitue les plus belles et les plus riches archives de toutes les diplomaties du monde.
Voilà, j'ai lâché le mot diplomatie. C'est un mot qui fut et qui est encore extrêmement noble, qui prend une dimension toute particulière en face de vous mais qui a aussi été trop souvent l'objet de critiques. Comme si le monde tel qu'il tourne, comme si la mondialisation qui fait souvent peur à nos concitoyens, comme si cette globalisation pouvait se faire sans vous.
J'ai dû réagir un certain nombre de fois devant les critiques adressées à notre diplomatie et croyez-moi, Jean-Pierre, Rama, Alain, le secrétaire général Gérard Errera et tout le monde le feront également quand il sera nécessaire de le faire, et malheureusement je le crains, encore un peu trop souvent.
Il est trop facile de constater que le monde change. Il est trop facile de se livrer à des analyses un peu simples en restant les pieds rivés sur le sol de la France.
Il est trop facile de voir les autres se profiler, silhouettes un peu imprécises sur le destin de ce monde, sans reconnaître que nous, que vous les diplomates y prendraient une part prépondérante.
Les agents, je pense à ceux qui sont à l'étranger mais aussi à vous ici à Paris, sont des personnes talentueuses, valeureuses. Je les vois toute la journée et bien souvent la nuit. Je les vois le week-end, je les vois au moment des crises et il y en a beaucoup. Je les vois qui restent 24 heures sur 24 pour tenter de régler les problèmes que nous affrontons, que ce soit les crises nées de prises d'otages ou celles nées des problèmes que rencontrent les journalistes dans le monde et qu'il faut absolument soutenir car les journalistes, dans notre pays, sont libres d'aller où bon leur semble, même à leurs propres risques - et ils sont d'autant plus valeureux qu'ils prennent ces risques -. Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls. Il y a évidemment le président de la République et ses équipes, il y a des ministères qui s'en occupent avec nous.
Les crises qui sont nées de la mauvaise répartition des richesses, les crises qui naissent maintenant de la mauvaise répartition de la nourriture, tout cela fait que ce n'est pas seulement dans ce centre de trois étages que vous pourrez visiter et qui abrite le nouveau Centre de crise - plus moderne, plus facile pour le travail des 50 agents qui y sont en permanence -, mais tous les jours, dans le suivi de la marche de ce monde, que vous êtes les représentants de la France.
Vous êtes ceux que l'on attend, ici et partout, dans nos ambassades, nos centres culturels et au sein des établissements scolaires français à l'étranger, que je tente de visiter beaucoup plus souvent encore que les résidences. Vous représentez l'appareil diplomatique, cette diplomatie d'influence de la France. Lorsque nous voyons ces agents, lorsque nous les visitons, que nous les apercevons, quelques heures seulement très souvent, parfois quelques jours, alors nous nous rendons compte, les uns et les autres, des efforts nécessaires et de votre talent.
Je vous le dis sans démagogie, ce n'est pas mon genre : j'ai fréquenté un certain nombre de ces diplomaties, opposées, concurrentes, complémentaires, amies et je vous assure que nous n'avons pas à rougir de la nôtre, au contraire.
Mesdames et Messieurs, vous êtes indispensables à notre pays et je vous en remercie. Nous devons affirmer que l'appareil diplomatique de la France, que l'on veut toujours universel, que l'on pourra modifier avec vous, parce que c'est nécessaire, sera ajusté aux problèmes, aux lieux, aux continents, parce que c'est indispensable.
Parlons de quelques-uns de ces problèmes que l'on affronte et dont bien souvent, on ne s'aperçoit pas qu'ils sont affrontés par vous depuis de nombreuses années. Alors, bien sûr, il y a quelques critiques, mais vous savez, lorsque l'on est mobile, l'on devient très facilement une cible, évidemment difficile à atteindre, parce qu'elle est mobile. Mais une cible visée en permanence. Alors, j'entends les critiques, je les lis, celles qui me concernent et celles qui vous concernent, je n'en suis pas spécialement heureux et même, parfois, j'en suis spécialement malheureux.
Ces critiques sont profondément injustes et peut-être que celles qui me concernent le sont moins, mais celles qui vous concernent, celles qui concernent notre appareil diplomatique, les diplomates, les agents de ce ministère sont particulièrement injustes. Qui pourrait mieux que vous, car vous êtes les veilleurs, les veilleurs quotidiens et nocturnes, c'est souvent complémentaire, vous qui alertez, vous qui prenez en charge notre politique, notre diplomatie, notre économie, tous les rapports que nous entretenons avec l'Europe et je parlerai de l'Europe, mais aussi avec le reste du monde, qui peut mieux que vous apprécier la manière dont nous prenons contact avec les gens, la manière dont nous les comprenons, dont nous les écoutons, la manière dont nous leur parlons ?
La diplomatie d'influence est avant tout une diplomatie d'écoute. Une diplomatie d'explications, d'images projetées de notre pays.
Alors, en dépit des critiques et peut-être même, un peu aiguillonné par elles, je voudrais parler de quelques détails de ces démarches de la France au travers des continents.
Je commencerais par ce qui s'est passé en Amérique latine. C'est un continent que nous ne fréquentons pas assez, c'est un continent que connaissent nos diplomates, que connaissent certains industriels, que connaissent les amoureux de ces pays mais que, encore une fois, nous ne prenons pas assez en compte.
C'est assez symbolique que la libération tant attendue d'Ingrid Betancourt ait été saluée, dans un premier temps, par un mouvement de joie, oui, quand même !
Ce pays a bien réagi et les Français ont bien réagi. Mais, aussitôt après, les critiques les plus épouvantables : "Vous avez acheté cela", "Vous n'avez pas participé à la dernière phase" sont apparues.
J'ai été désolé de cela. C'est très malheureux et c'est très injuste. En Amérique latine, malgré les efforts de nos prédécesseurs qui furent très prononcés, toujours valeureux et quelquefois couronnés de succès, malgré ces efforts, l'affaire des otages n'était pas une affaire internationale, ce n'était pas le sujet de l'attention du monde. C'était une affaire intérieure de la Colombie.
Nos acharnements, d'abord celui de Nicolas Sarkozy, le président de la République, qui avait fait de la libération d'Ingrid Betancourt l'un de ses thèmes de campagne, comme d'autres candidats l'ont fait également, cet acharnement là a permis, grâce aux relais de nos postes, grâce à l'action des diplomates et des agents de ce ministère, cette action a permis de faire de cette "affaire des otages" un combat beaucoup plus personnalisé. Bien sûr, il fut mené autour de notre compatriote, Ingrid Betancourt, mais aussi de tous les otages. Jamais nous n'avons parlé d'Ingrid sans parler des autres otages. Et, petit à petit, après la libération, par des voies qui nous ont été reprochées, de deux, puis de quatre otages, Ingrid devait être comprise dans cette libération et ce le fut, et c'est très bien ainsi. Le président colombien Uribe a réussi cet exploit sans une goutte de sang.
Personne ne songe à écrire en Colombie, mais on l'écrit en France, que cette affaire a été un fiasco diplomatique. Personne ne songe à écrire, dans le pays qui connaît le mieux l'histoire, que nous n'avons pas joué un rôle très particulier et dont je crois que nous pouvons tous être fiers.
Ingrid est là, avec nous, et vous l'avez entendue. Elle est pleine de vaillance, elle est rayonnante, elle comptera dans le monde, autrement que comme otage et nous n'y avons pas été pour rien.
L'Amérique latine, ce n'est pas seulement les otages, c'est à travers tout cela, une redécouverte et je crois un travail qui va se poursuivre.
Le Moyen-Orient : l'acharnement de la France, l'acharnement de tous les diplomates en poste, cet acharnement a fait que dans ce théâtre de guerre, avec ces difficultés additionnées, une par une, quasi insurmontables, aussi bien en Syrie qu'au Liban, qu'entre Israël et la Palestine, en Iran, avec le danger que ce pays représente s'il se dotait de l'arme atomique, nous avons été présents sans cesse.
Nous n'avons pas fait la paix tout de suite au Liban, nous n'avons pas pu faire élire tout de suite un président de la République libanaise, mais c'est tout de même grâce à l'acharnement de la France que, sur les trois points que nous avions définis ensemble, avec l'opposition et la majorité libanaises, que la Ligue arabe, puis nos amis du Qatar ont réussi, avec hélas l'appoint d'un Hezbollah qui avait pris la partie Ouest de la ville de Beyrouth ce qui a beaucoup compté, nous avons réussi à faire que M. Michel Sleimane, le candidat de consensus, le candidat de la France aussi, a été élu.
Vous verrez que Michel Sleimane sera dimanche en France, puisqu'il appartient à un pays méditerranéen, avec les 44 chefs d'Etat, à un près que je ne citerai pas pour le moment. 44 pays seront représentés en France autour de ce projet de l'Union pour la Méditerranée. Cela aussi, il y a un an, c'eût été impossible. Il y a un an, c'était absolument inenvisageable et voilà, c'est dans deux jours.
Aujourd'hui, un certain nombre d'ambassadeurs arabes, qui ont travaillé avec nous le texte final qui sera prêt, je pense, demain ou après-demain, nous ont assurés que c'était déjà une grande étape.
Concernant le Moyen-Orient, on pourrait avancer, on pourrait voir combien nous avons participé aux textes qui ont été proposés, l'un après l'autre, trois résolutions des Nations unies que je ne détaillerai pas concernant l'Iran.
Nous avons rencontré les Iraniens. Nous parlons de dialogue. Le dialogue doit s'accompagner de sanctions et les sanctions de dialogue, c'est ce que nous avons toujours dit. Tout le monde le sait, nous avons tenté et nous tenterons encore l'impossible pour que le dialogue l'emporte sur la politique de force.
Si nous parlons de l'Afrique, on verra que nous avons poursuivi notre action, avec des débats qui furent à la fois dommageables mais peut-être impossibles à éviter, sur ce que l'on appelle la France-Afrique qu'il faudrait définir et qui n'est pas du tout, comme on le croit, une politique du passé face à une politique qu'il serait tellement évident de définir comme la politique du présent. Là-bas, un par un, nous n'avons ni abandonné, ni évité nos amis, nos amis anciens et nos amis récents. Nous avons considéré qu'il fallait revoir les dispositifs de nos bases et nos accords de défense ; c'était cela la vraie remise en cause et nous le faisons. Où est l'immobilisme dans tout cela ?
Alors j'en viens - et Rama Yade, sans doute, aurait plus à dire que moi - à notre politique, je dirais universelle, en tout cas celle que nous menons aux Nations unies, des Droits de l'Homme, celle sur les droits des enfants, sur les droits des femmes. Nous n'avons pas à en rougir et nous nous en apercevons en venant vers l'Europe.
Je sais qu'il y a eu des débats difficiles et je sais que rien n'est terminé, à propos peut-être de nos amis chinois, mais dans tout cela, il n'y a eu aucun abandon. Au contraire, je pense qu'il y a eu une politique affirmée. Il n'y a eu aucun retrait, aucune dérobade, et certainement pas un reniement de nos valeurs.
J'en viens aux valeurs et à l'Europe.
Rien n'est plus sensible pour affirmer nos valeurs que notre politique européenne dont Jean-Pierre Jouyet est chargé. Ce matin, le président de la République s'est adressé au Parlement de Strasbourg. C'était la 29ème cérémonie de ce genre pour le plus ancien des députés qui s'est levé ensuite pour saluer la performance du chef de l'Etat. Ne croyez pas que je sois obligé de flagorneries, ne pensez pas que je sois condamné à l'éloge, car tout le monde sait que je n'ai pas voté pour le président de la République. D'ailleurs, il ne me l'a pas demandé et il continue de penser que c'est un élément qui, pour Jean-Pierre et moi qui sommes là - pas pour Rama -, fait qu'une équipe est nécessaire et qu'en tout cas, si elle n'est pas indispensable, elle me paraît utile.
Ce matin, au Parlement, il y a eu une performance exceptionnelle de vérité, de franchise et, comment dirai-je, une perspective tracée qui était exaltante. Pourtant, l'Europe va mal et nous qui avons voté "non" - pas moi, j'ai voté "oui " - n'avons aucune leçon à donner aux Irlandais.
Nous attendrons très sagement, en leur rendant visite avec le président de la République, le 21 de ce mois, tout d'abord les conclusions du débat entre les Irlandais et puis, sans doute, les idées qui viendront d'Irlande.
Mais nous n'arrêterons pas l'Europe pour autant et personne, ce matin, n'a remis en cause les priorités que Jean-Pierre Jouyet a si bien défendues : l'énergie et le climat, l'immigration, la défense, le bilan de santé de la Politique agricole commune, l'Europe sociale, l'Europe des Droits de l'Homme...
Ce matin, il n'y a pas eu, bien sûr, l'unanimité sur ces quatre thèmes, mais tout de même une énorme approbation. J'ajoute qu'avant-hier, le pacte sur l'immigration et l'asile était déjà accepté par les 27 pays de l'Union et c'est pour cela que j'évoquais les Droits de l'Homme. Personne n'est tout à fait satisfait, nous en voudrions toujours plus, mais nous nous sommes aperçus, à l'occasion de cet échange, qu'il était impossible qu'il y ait 27 politiques différentes pour l'accueil humain, l'accueil conforme aux Droits de l'Homme des émigrés. Nous avons parlé du droit d'asile, mais rien que pour cela, obtenir un accord des 27 Etats membres était impossible alors qu'il n'y a que 23 pays dans l'espace Schengen.
Finalement, nous nous sommes rendu compte que notre politique d'accueil tant décriée en France, notre manière aussi de respecter au mieux - et ce n'est pas toujours satisfaisant, je le sais -, les personnes qui viennent vers nous, non pas pour nous embêter, nous envahir, mais parce qu'elles se trouvent dans la misère, était je ne dirais pas la meilleure, la plus confortable, la plus douce, mais qu'elle était tout de même très éloignée de ce que les autres pays et les plus proches représentaient. Il faut bien partager différemment dans ce monde qui se globalise. C'est pour cela que déjà nous avons cet accord sur un pacte sur l'immigration et l'asile qui sera sans doute scellé au mois d'octobre prochain.
Cela veut dire que l'Europe continue, que rien ne nous oblige à arrêter la marche de l'Europe parce qu'il y a eu un "non" irlandais et que nous ne l'arrêtons pas. Nous poursuivons et les choses iront crescendo. Il faudra poursuivre la ratification. Les 26 pays - qui n'ont pas tous ratifié - en tout cas, ceux qui veulent avancer, prouveront que la force de l'Europe est formidable, qu'elle est imparable et que personne ne pourra s'y opposer.
Je remercie Rama Yade et Jean-Pierre Jouyet, ainsi qu'Alain Joyandet de participer à cette marche en avant de la France.
Je termine en évoquant le fait que je ne suis pas insensible aux critiques. Loin de là, mais j'aimerais que les journalistes français lisent un peu la presse internationale. Cette presse internationale en Asie, en Amérique latine, en Afrique, en Europe, salue le ton de la France. Je ne dirai pas le nouveau ton de la France, ne soyons pas prétentieux, mais le ton de la France. Sa détermination, sa présence permanente, son énergie et son obstination.
Alors, peut-être se rendra-t-on compte également que, dans ce grand monument de pierres, il y a des hommes et des femmes qui agissent tous les jours et qui, encore une fois, sont l'honneur et la force de notre pays.
Demain, le Livre Blanc sur la politique étrangère et européenne de la France nous sera remis. Evidemment, je sais ce qu'il contient, ce n'est pas loin de ce que je vous ai dit. Je voudrais que vous me fassiez suffisamment confiance, chacun d'entre vous, pour ces réformes qui s'annoncent - le Livre blanc en fera partie et je remercie cette Commission formidable, son président Alain Juppé ainsi que Louis Schweitzer, d'avoir si bien travaillé et de nous avoir tracé de si beaux chemins.
Il faut également évoquer la Révision générale des politiques publiques. Nous avons réussi à faire coïncider ces deux démarches. Elles exigent des réformes. C'est d'ailleurs l'ensemble de l'appareil d'Etat qui exige des réformes et il y en aura. Je sais que vous avez déjà été sollicités, vous les agents de ce ministère, vous qui avez été les plus fidèles à votre promesse. Nous avons déjà réformé ce ministère. En 12 ans, 11 % du personnel a été déplacé ou a trouvé d'autres tâches. Nous devons poursuivre. Notre budget a été conservé, nous nous sommes battus pour cela, malgré la création d'un nouveau ministère, celui de l'Immigration. Nous n'avons perdu ni notre dimension internationale ni notre dimension administrative. Cela demeurera ainsi, je vous demande de me faire confiance.
Chacun de vous sera défendu, chacun de vous trouvera sa place. En effet, un certain nombre de départs à la retraite ne seront pas compensés mais ce nouveau dispositif sera discuté avec vous. J'ai déjà eu l'occasion de le faire avec les membres de la DGCID il y a peu de temps et nous poursuivrons cela, les trois secrétaires d'Etat et moi-même. Notre porte sera toujours ouverte, non seulement aux syndicats mais aux agents pour décider avec eux.
Mesdames et Messieurs, vous avez été graves et attentifs, je voudrais maintenant vous féliciter une fois de plus et vous dire que vous êtes les phares, les éclaireurs de ce que tout le monde appelle la globalisation et qui fait peur à nos familles, à nos concitoyens. C'est une période difficile et je crois qu'il faut dire ici que certains sacrifices seront nécessaires mais que, dans quelques années, nous serons récompensés car nous aurons repris le dessus.
Dans cette globalisation, nous avons une carte à jouer et nous avons une place formidable à conquérir. Il en va de l'avenir de nos enfants. Nous serons fidèles à cela. Oui, il faut quelques réformes, vous les représentez, mais en même temps, vous, les agents de ce ministère, vous représentez mieux que les autres, cette globalisation.
Vous savez ce qui nous attend, nous, les Français, vous, les diplomates et les agents de ce ministère, tous ensemble pour éclairer le chemin. Vous êtes indispensables. Un par un, ici, vous êtes indispensables à l'équipe. Je le vois tous les jours et je vous en remercie. Je suis très fier d'avoir l'occasion d'occuper cette fonction et tous les jours, je me dis et nous nous disons que c'est un bonheur de travailler avec vous.
Voilà ce que je souhaite : que ce ministère soit celui de la mondialisation. Je ne sais pas si nous en changerons l'intitulé en "ministère de la globalisation". Pour cela, trois exigences sont nécessaires, vous les comprenez très bien et nous aurons l'occasion, lors de la Conférence des ambassadeurs à la fin du mois d'août, de le répéter.
Alors, le premier point, c'est que nos postes soient le Cabinet conseil de la France, la vitrine de ce que fait notre pays en matière industrielle, en matière culturelle ou scientifique, etc.
Et je n'oublie surtout pas ni les lycées, ni les centres culturels, ni les alliances françaises, ni la culture de la France que nous avons ici très bien représentée et qu'il faut absolument projeter au-delà de ses limites actuelles. Il faut donner de l'importance à cette culture qui est attendue partout, comme est attendue, en règle générale, l'image de la France.
Le deuxième point, c'est que nos postes soient en permanence la représentation de l'interministérialité. Nous devons représenter la complémentarité de tous les services de la France. Il ne peut pas y avoir une résidence ou des postes réservés aux seuls diplomates. Il faut que tous, journalistes, voyageurs, touristes, industriels qu'il faut saluer bien sûr, soient chez eux dans les ambassades de France et dans les résidences.
Le troisième point, il est essentiel, c'est que toutes nos ambassades doivent être des Maisons des Droits de l'Homme.
Voilà ce que je souhaite : la technique, la culture, les Droits de l'Homme, une petite amélioration de la convivialité entre nous. C'est ainsi que nous serons dignes de ce dont je tente de convaincre tous mes collègues et d'abord le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui m'a permis de m'adresser à vous aujourd'hui. Nous serons dignes de ce besoin de France, de cette image de France, de cet appétit de France que vous représentez.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 juillet 2008