Entretien de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, avec France-Info le 28 août 2008, sur la demande de sanctions contre la Russie concernant le conflit en Géorgie.

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Média : France Info

Texte intégral

Q - (Concernant des sanctions à l'égard de la Russie)
R - Il est possible que certains pays proposent des sanctions contre la Russie. Ce n'est pas du tout l'avis de la France mais la France, présidente de l'Union européenne se doit d'abord d'écouter tout le monde et d'obtenir ce qui est l'essentiel, à savoir l'unanimité, une position commune de toute l'Europe, c'est-à-dire des vingt-sept pays. Tel est notre but et nous y persisterons. Des contacts ont été pris et j'espère qu'il y aura une déclaration commune qui ira évidemment dans le sens du refus du fait accompli et du refus du fait de voir les frontières européennes modelées par la force, par l'invasion ou la pression d'un seul pays ; ce qui n'est pas possible. Voilà ce que nous souhaitons : trouver l'unanimité au moins sur cette position lors du Conseil extraordinaire convoqué par le président Sarkozy lundi 1er septembre.
Q - Vous dites que des sanctions sont demandées par certains partenaires européens mais il y a aussi d'autres moyens. De quels moyens peut-on parler ?
R - De tous les moyens qui conduiront, je l'espère, à des solutions, à des discussions, tout d'abord, et à des résolutions politiques. On ne réglera pas par la force ni le problème de l'Ossétie, ni celui de l'Abkhazie. Il faut qu'il y ait une solution politique, aucune solution, militaire ne sera suffisante. Maintenant quand je vous parle de ceux qui proposent des sanctions, vous savez, ce n'est pas extraordinaire. Il y a quelques pays qui proposent, je le sais déjà, que les réunions entre l'Union européenne et la Russie soient modifiées. Ce n'est pas grand chose. Mais nous, la France, sommes vraiment fermes sur cette affaire. Il faut régler politiquement le problème. Il faut le régler par l'intermédiaire du protocole d'accord qui a été obtenu par le président Sarkozy et la France, entre le président russe Medvedev, et le président géorgien Saakachvili.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er septembre 2008