Texte intégral
C. Roux, M. Biraben, et G. Delafon.- M. Biraben : L'invité politique de « La matinale » s'appelle H. Morin, Caroline.
C. Roux : H. Morin, ministre de la Défense mais aussi patron du Nouveau centre. Ce week-end, il réunit son parti pour des universités d'été mais sa priorité reste l'Afghanistan, « ni une guerre, ni un bourbier » -le ministre est très à cheval sur le vocabulaire - mais un dossier qui s'enlise, des versions qui s'entrechoquent et des familles, ce matin, qui réclament la vérité.
M. Biraben : Bonjour.
Bonjour.
M. Biraben : Les familles connaissent-elles oui ou non les circonstances exactes de l'embuscade en Afghanistan ?
J'ai dit aux familles lorsque que je les ai rencontrées avant la cérémonie militaire, après la cérémonie militaire, que chacune d'entre elles avait droit à la vérité exacte ou autant qu'on puisse le savoir, puisque nous avons fait - l'Etat-major des Armées a effectué une reconstitution par tous les témoignages, recensé des militaires qui ont participé à l'opération - et j'ai dit aux familles que celles qui voulaient, précisément ou autant qu'on le sache, les conditions de la mort de leurs soldats, elles le sauraient. Et donc, chaque fois qu'une famille m'a appelé pour me demander précisément, je leur ai donné ces informations.
C. Roux : Alors, ce matin, dans Le Parisien, on a la maman de Damien Gaillet, un soldat qui a été tué en Afghanistan, qui nous explique, qui explique qu'elle n'a pas reçu le rapport d'autopsie qu'on lui avait promis. Est-ce que c'est normal ?
Il n'y a pas de rapport d'autopsie si vous n'avez pas une procédure judiciaire. Il y a des rapports médicaux, ces rapports d'expertise médicale je les ai lus et, bien entendu, cette maman si elle le souhaite je suis tout à fait prêt à aller la voir, comme je l'ai fait dans d'autres cas, pour lui dire les circonstances et les conditions dans lesquelles son fils est mort, si elle le souhaite. Mais ce que je voudrais plus que cela c'est que, j'en appelle à l'unité du pays, à l'unité du pays dans la lutte contre le terrorisme que nous menons avec trente-huit autres pays, avec vingt-cinq pays de l'Union européenne. J'en appelle à l'unité du pays dans la lutte pour les droits de l'Homme. Les talibans, c'est un régime moyenâgeux, c'est le régime qui niait tous droits aux femmes, qui coupait les phalanges des petites filles qui avaient le malheur de se mettre du vernis à ongles, qui niait toute existence de la culture. J'en appelle aussi, j'en appelle aussi à l'unité du pays pour nos soldats et notre armée. Nous avons...
G. Delafon : ... mais vous avez le sentiment que la pays ne comprend pas ça, Monsieur le ministre ?
Nous avons des militaires qui mènent une opération difficile, qui la mènent avec conviction, avec volonté, avec détermination, et ces rumeurs permanentes qui sont ressassées avec, il y a huit jours, des soi-disant tirs fratricides, il y a trois jours...
C. Roux : ...pardonnez-moi de vous arrêter. A qui ça s'adresse ce message que vous portez ce matin ? A la France, aux journalistes, à Paris Match ?
Je le dis à celles et ceux qui colportent des rumeurs qui à chaque fois sont infondées. Je veux dire, qu'avons-nous à cacher dans cette affaire ?
C. Roux : Peut-être que certains soldats ont été égorgés, comme on l'a lu ici ou là, qu'il y a eu des circonstances assez rudes.
Oui, et vous voulez le détail morbide de chaque circonstance de la mort de chaque soldat ? C'est ça que vous voulez ?
M. Biraben : Les familles en tout cas.
C. Roux : Les familles.
Les familles, eh bien les familles qui seraient concernées le sauraient parce que j'ai dit aux familles qu'à chaque fois qu'elles voulaient des éléments précis, je leur donnerais, et je l'ai fait.
G. Delafon : Non, ce qu'on veut savoir, Monsieur le ministre, c'est savoir exactement les circonstances de l'attaque pour savoir si, parce que la question...
... mais je les ai données.
G. Delafon : Non mais, la question a été posée aussi de savoir si les soldats ont bénéficié du soutien, de l'équipement nécessaire, parce qu'on dit qu'on va leur renvoyer des renforts, à ce moment-là pourquoi n'avaient-ils pas ces armes lorsqu'ils sont partis.
Nous avons donné précisément devant la Commission parlementaire, puis ensuite le Général Puga, chargé des opérations, a donné précisément le fil de l'opération que nous avons reconstituée avec l'ensemble des documents, des commandements, des pièces écrites, des pièces orales. Bref, nous l'avons fait. Nous allons, en effet... j'ai proposé au Président de la République un certain nombre de mesures complémentaires, mais il faut que vous sachiez que dans ce genre d'opération militaire, ça n'est pas... le risque zéro n'existe pas d'une part, et d'autre part il ne faut pas croire qu'avec la technologie et des moyens militaires considérables, vous éviterez ce genre de chose. L'embuscade, le guet-apens, c'est la chose la plus difficile à anticiper. Et s'il fallait que je rentre dans des décomptes macabres, les Américains qui ont toute la technologie, puisque à eux seuls c'est 50 %...
G. Delafon : ... non mais ça...
... non mais, laissez-moi finir, ont 50 % de la dépense militaire mondiale. Ils ont eu, malheureusement, en Afghanistan plus de 500 morts. Donc, ça ne se règle pas uniquement par des questions de technologie.
C. Roux : Alors, qu'est-ce que vous répondez au président de la Commission de la défense de l'Assemblée nationale qui propose, justement, lui, d'envoyer des moyens supplémentaires, notamment des moyens de renseignement, des drones, des hélicoptères, en disant : « la France doit posséder ses propres moyens » ?
Bien sûr !
C. Roux : Ça serait fait quand ?
Ecoutez, il y a un débat parlementaire, le Premier ministre s'exprimera, vous aurez le temps de le savoir.
G. Delafon : Le Général Georgelin, le chef d'état-major des Armées, s'est rendu en Afghanistan, je crois qu'il rentre ce matin. Quelles sont les conclusions qu'il vous rapporte ?
Ecoutez, nous avons déjà travaillé sur ce sujet, nous avons évoqué les pistes avec le président de la République, le Premier ministre sera devant le Parlement le 22 septembre prochain, vous saurez tout ça.
G. Delafon : Donc, l'équipe de renfort, des hélicoptères, des dromes...
... si vous voulez poser une troisième fois la question, une quatrième fois, voilà. Chacun dans son rôle.
M. Biraben : Mais vous ne répondrez pas, bon.
C. Roux : Alors, les familles, revenons aux familles. Vous allez vous rendre sur place avec les familles la semaine prochaine, les familles des victimes, des soldats tués en Afghanistan. Déjà, quel est le but de l'opération ? Pourquoi retourner sur place avec les familles ?
Parce que le président de la République l'a proposé et que les familles l'ont accepté immédiatement et que je l'ai moi-même fait il y a quelques mois, vous ne vous en êtes pas rendus compte parce qu'on l'a fait sans presse, lorsque nous sommes allés avec les familles pour qu'elles puissent, j'allais dire continuer le processus de deuil dans le cadre d'un accident d'avion que nous avions eu dans le Sinaï l'année dernière.
C. Roux : Comment ça va se passer concrètement ? Est-ce que vous le savez déjà, d'ores et déjà, où est-ce que vont se rendre les familles ?
On est en train d'examiner précisément les choses. Bien entendu, nous devons le faire avec la sécurité nécessaire et c'est cela qui va nous déterminer.
C. Roux : Et est-ce que vous ne craignez pas que cela affecte le moral des troupes sur place ?
Mais, puisque vous écoutez et lisez la presse, vous avez dû entendre à quel point nos militaires et nos soldats sont déterminés, et ils le sont plus encore parce qu'ils ont en mémoire leurs camarades qui sont tombés. Et, nos soldats sont formés, sont entraînés, ont eu six mois de formation pour aller en Afghanistan, ils savent que cela fait partie de leur mission, et ils savent que dans la mission des soldats, dans la mission de chaque militaire, cette mission peut les amener à donner de leur personne jusqu'à la mort. Ils le savent. Et je veux dire, ça fait partie intégrante du métier des armes, et nos soldats n'ont aucun état d'âme parce qu'ils savent qu'en Afghanistan, nous avons une mission à remplir qui est de lutter contre le terrorisme pour la sécurité de la France et des Français. Les attentats de New York, de Londres, de Madrid, de Bali, de Casablanca, d'Alger, peuvent frapper à tout moment n'importe quel pays du monde.
C. Roux : Un mot sur la Somalie. Est-ce que vous allez envoyer des moyens militaires qui sont déjà présents dans le Golfe d'Aden pour une mission contre les pirates qui détiennent donc deux Français qui sont à bord d'une embarcation ?
Ecoutez, vous comprendrez que pour des raisons de sécurité, notamment la sécurité des otages, je ne vous donne aucun autre élément sinon que nous suivons la situation précisément et que nous faisons ce que nous devons faire.
C. Roux : Y a-t-il une demande de rançon, peut-être que vous pouvez nous éclairer là-dessus ?
Je ne vous dirai rien d'autre.
C. Roux : Bon, voilà !
M. Biraben : Pas non plus sur le contact avec les ravisseurs ?
Je ne vous dirai rien d'autre.
C. Roux : Alors, un mot sur les casernes...
... non mais, vous comprenez qu'il y a deux otages et qu'en la matière nous veillons à ce que l'information qui puisse être donnée ne puisse pas mettre en danger ces otages.
C. Roux : Alors, les suites de la réforme des armées. On apprend ce matin que des casernes vont être transformées en foyers étudiants dans quinze villes de France. Comment avez-vous choisi ces quinze villes-là, précisément ?
Ecoutez, nous avons fait ce travail avec V. Pécresse. Ce travail va faire l'objet donc d'une convention de principe que nous signons ce matin, et l'idée est extrêmement simple, c'est que partout où en France nous avons besoin de logements étudiants supplémentaires, eh bien nous allons les mettre à disposition du Ministère de l'Enseignement supérieur. Nous allons faire le même travail avec C. Boutin, et nous faisons le même travail avec les entreprises auxquelles j'ai écrit, et hier, une grande entreprise française m'a appelé...
C. Roux : ... laquelle ?
... pour m'indiquer qu'ils avaient un projet d'investissement considérable, que nous allons là aussi implanter dans une des casernes libérées avec la création de 400 emplois.
M. Biraben : Le député socialiste P. Moscovici était à votre place hier, nous lui avons demandé de poser une question au suivant. Le suivant c'est vous. Voilà la question qu'il vous pose. C. Roux : N. Sarkozy comprendrait-il qu'il faut en Afghanistan proposer une autre stratégie que le tout militaire ?
Eh bien, comme le sait très bien P. Moscovici, la stratégie n'est pas une stratégie du tout militaire, c'est une stratégie globale, et cette stratégie globale a eu une expression manifeste en France puisque nous avons fait la Conférence de Paris avec l'accord de 20 milliards de dollars de donateurs pour le développement de l'Afghanistan. En effet, la victoire ne peut pas être que militaire. Mais pour assurer le développement et la reconstruction d'un pays, il faut d'abord que ce pays soit en sécurité.
M. Biraben : Vous aurez la gentillesse de poser votre question à notre invité lundi, il s'appelle P. Devedjian, c'est le secrétaire général de l'UMP. J'aime/j'aime pas, H. Morin. Caroline.
C. Roux : J'aime/j'aime pas le 20 heures de L. Ferrari. ?
Le quoi ?
M. Biraben : Le 20 heures de L. Ferrari.
Puis-je vous faire un aveu ? Je ne regarde quasiment jamais le 20 heures.
C. Roux : On ne vous croit pas !
Je le jure, malheureusement c'est vrai.
M. Biraben : J'aime/j'aime pas un héros du Vietnam candidat...
... mais c'était une très bonne journaliste quant elle était sur Canal, donc j'image que le journal est parfait.
G. Delafon : Vous vous en sortez bien. C. Roux : Ah ça, c'est bien formé.
Voilà.
M. Biraben : Bien joué, bien joué ! J'aime/j'aime pas un héros du Vietnam candidat à la Maison Blanche ?
En plus de ça, je crois que je déjeune bientôt avec elle, donc il vaut mieux que je me rattrape.
C. Roux : Ca y est.
G. Delafon : C'est bon là.
M. Biraben : Ah oui !
C. Roux : Allez, on enchaîne.
M. Biraben : Vous voulez bien répondre à mon « j'aime/j'aime pas ».
Excusez-moi.
M. Biraben : Je vous en prie. Un héros du Vietnam candidat à la Maison Blanche ?
Ecoutez, c'est un candidat, il y en a deux, voilà.
M. Biraben : Ben, dites donc ! Merci beaucoup H. Morin pour vos réponses franches et directes, sur ce que vous pouvez nous dire ou pas.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 septembre 2008
C. Roux : H. Morin, ministre de la Défense mais aussi patron du Nouveau centre. Ce week-end, il réunit son parti pour des universités d'été mais sa priorité reste l'Afghanistan, « ni une guerre, ni un bourbier » -le ministre est très à cheval sur le vocabulaire - mais un dossier qui s'enlise, des versions qui s'entrechoquent et des familles, ce matin, qui réclament la vérité.
M. Biraben : Bonjour.
Bonjour.
M. Biraben : Les familles connaissent-elles oui ou non les circonstances exactes de l'embuscade en Afghanistan ?
J'ai dit aux familles lorsque que je les ai rencontrées avant la cérémonie militaire, après la cérémonie militaire, que chacune d'entre elles avait droit à la vérité exacte ou autant qu'on puisse le savoir, puisque nous avons fait - l'Etat-major des Armées a effectué une reconstitution par tous les témoignages, recensé des militaires qui ont participé à l'opération - et j'ai dit aux familles que celles qui voulaient, précisément ou autant qu'on le sache, les conditions de la mort de leurs soldats, elles le sauraient. Et donc, chaque fois qu'une famille m'a appelé pour me demander précisément, je leur ai donné ces informations.
C. Roux : Alors, ce matin, dans Le Parisien, on a la maman de Damien Gaillet, un soldat qui a été tué en Afghanistan, qui nous explique, qui explique qu'elle n'a pas reçu le rapport d'autopsie qu'on lui avait promis. Est-ce que c'est normal ?
Il n'y a pas de rapport d'autopsie si vous n'avez pas une procédure judiciaire. Il y a des rapports médicaux, ces rapports d'expertise médicale je les ai lus et, bien entendu, cette maman si elle le souhaite je suis tout à fait prêt à aller la voir, comme je l'ai fait dans d'autres cas, pour lui dire les circonstances et les conditions dans lesquelles son fils est mort, si elle le souhaite. Mais ce que je voudrais plus que cela c'est que, j'en appelle à l'unité du pays, à l'unité du pays dans la lutte contre le terrorisme que nous menons avec trente-huit autres pays, avec vingt-cinq pays de l'Union européenne. J'en appelle à l'unité du pays dans la lutte pour les droits de l'Homme. Les talibans, c'est un régime moyenâgeux, c'est le régime qui niait tous droits aux femmes, qui coupait les phalanges des petites filles qui avaient le malheur de se mettre du vernis à ongles, qui niait toute existence de la culture. J'en appelle aussi, j'en appelle aussi à l'unité du pays pour nos soldats et notre armée. Nous avons...
G. Delafon : ... mais vous avez le sentiment que la pays ne comprend pas ça, Monsieur le ministre ?
Nous avons des militaires qui mènent une opération difficile, qui la mènent avec conviction, avec volonté, avec détermination, et ces rumeurs permanentes qui sont ressassées avec, il y a huit jours, des soi-disant tirs fratricides, il y a trois jours...
C. Roux : ...pardonnez-moi de vous arrêter. A qui ça s'adresse ce message que vous portez ce matin ? A la France, aux journalistes, à Paris Match ?
Je le dis à celles et ceux qui colportent des rumeurs qui à chaque fois sont infondées. Je veux dire, qu'avons-nous à cacher dans cette affaire ?
C. Roux : Peut-être que certains soldats ont été égorgés, comme on l'a lu ici ou là, qu'il y a eu des circonstances assez rudes.
Oui, et vous voulez le détail morbide de chaque circonstance de la mort de chaque soldat ? C'est ça que vous voulez ?
M. Biraben : Les familles en tout cas.
C. Roux : Les familles.
Les familles, eh bien les familles qui seraient concernées le sauraient parce que j'ai dit aux familles qu'à chaque fois qu'elles voulaient des éléments précis, je leur donnerais, et je l'ai fait.
G. Delafon : Non, ce qu'on veut savoir, Monsieur le ministre, c'est savoir exactement les circonstances de l'attaque pour savoir si, parce que la question...
... mais je les ai données.
G. Delafon : Non mais, la question a été posée aussi de savoir si les soldats ont bénéficié du soutien, de l'équipement nécessaire, parce qu'on dit qu'on va leur renvoyer des renforts, à ce moment-là pourquoi n'avaient-ils pas ces armes lorsqu'ils sont partis.
Nous avons donné précisément devant la Commission parlementaire, puis ensuite le Général Puga, chargé des opérations, a donné précisément le fil de l'opération que nous avons reconstituée avec l'ensemble des documents, des commandements, des pièces écrites, des pièces orales. Bref, nous l'avons fait. Nous allons, en effet... j'ai proposé au Président de la République un certain nombre de mesures complémentaires, mais il faut que vous sachiez que dans ce genre d'opération militaire, ça n'est pas... le risque zéro n'existe pas d'une part, et d'autre part il ne faut pas croire qu'avec la technologie et des moyens militaires considérables, vous éviterez ce genre de chose. L'embuscade, le guet-apens, c'est la chose la plus difficile à anticiper. Et s'il fallait que je rentre dans des décomptes macabres, les Américains qui ont toute la technologie, puisque à eux seuls c'est 50 %...
G. Delafon : ... non mais ça...
... non mais, laissez-moi finir, ont 50 % de la dépense militaire mondiale. Ils ont eu, malheureusement, en Afghanistan plus de 500 morts. Donc, ça ne se règle pas uniquement par des questions de technologie.
C. Roux : Alors, qu'est-ce que vous répondez au président de la Commission de la défense de l'Assemblée nationale qui propose, justement, lui, d'envoyer des moyens supplémentaires, notamment des moyens de renseignement, des drones, des hélicoptères, en disant : « la France doit posséder ses propres moyens » ?
Bien sûr !
C. Roux : Ça serait fait quand ?
Ecoutez, il y a un débat parlementaire, le Premier ministre s'exprimera, vous aurez le temps de le savoir.
G. Delafon : Le Général Georgelin, le chef d'état-major des Armées, s'est rendu en Afghanistan, je crois qu'il rentre ce matin. Quelles sont les conclusions qu'il vous rapporte ?
Ecoutez, nous avons déjà travaillé sur ce sujet, nous avons évoqué les pistes avec le président de la République, le Premier ministre sera devant le Parlement le 22 septembre prochain, vous saurez tout ça.
G. Delafon : Donc, l'équipe de renfort, des hélicoptères, des dromes...
... si vous voulez poser une troisième fois la question, une quatrième fois, voilà. Chacun dans son rôle.
M. Biraben : Mais vous ne répondrez pas, bon.
C. Roux : Alors, les familles, revenons aux familles. Vous allez vous rendre sur place avec les familles la semaine prochaine, les familles des victimes, des soldats tués en Afghanistan. Déjà, quel est le but de l'opération ? Pourquoi retourner sur place avec les familles ?
Parce que le président de la République l'a proposé et que les familles l'ont accepté immédiatement et que je l'ai moi-même fait il y a quelques mois, vous ne vous en êtes pas rendus compte parce qu'on l'a fait sans presse, lorsque nous sommes allés avec les familles pour qu'elles puissent, j'allais dire continuer le processus de deuil dans le cadre d'un accident d'avion que nous avions eu dans le Sinaï l'année dernière.
C. Roux : Comment ça va se passer concrètement ? Est-ce que vous le savez déjà, d'ores et déjà, où est-ce que vont se rendre les familles ?
On est en train d'examiner précisément les choses. Bien entendu, nous devons le faire avec la sécurité nécessaire et c'est cela qui va nous déterminer.
C. Roux : Et est-ce que vous ne craignez pas que cela affecte le moral des troupes sur place ?
Mais, puisque vous écoutez et lisez la presse, vous avez dû entendre à quel point nos militaires et nos soldats sont déterminés, et ils le sont plus encore parce qu'ils ont en mémoire leurs camarades qui sont tombés. Et, nos soldats sont formés, sont entraînés, ont eu six mois de formation pour aller en Afghanistan, ils savent que cela fait partie de leur mission, et ils savent que dans la mission des soldats, dans la mission de chaque militaire, cette mission peut les amener à donner de leur personne jusqu'à la mort. Ils le savent. Et je veux dire, ça fait partie intégrante du métier des armes, et nos soldats n'ont aucun état d'âme parce qu'ils savent qu'en Afghanistan, nous avons une mission à remplir qui est de lutter contre le terrorisme pour la sécurité de la France et des Français. Les attentats de New York, de Londres, de Madrid, de Bali, de Casablanca, d'Alger, peuvent frapper à tout moment n'importe quel pays du monde.
C. Roux : Un mot sur la Somalie. Est-ce que vous allez envoyer des moyens militaires qui sont déjà présents dans le Golfe d'Aden pour une mission contre les pirates qui détiennent donc deux Français qui sont à bord d'une embarcation ?
Ecoutez, vous comprendrez que pour des raisons de sécurité, notamment la sécurité des otages, je ne vous donne aucun autre élément sinon que nous suivons la situation précisément et que nous faisons ce que nous devons faire.
C. Roux : Y a-t-il une demande de rançon, peut-être que vous pouvez nous éclairer là-dessus ?
Je ne vous dirai rien d'autre.
C. Roux : Bon, voilà !
M. Biraben : Pas non plus sur le contact avec les ravisseurs ?
Je ne vous dirai rien d'autre.
C. Roux : Alors, un mot sur les casernes...
... non mais, vous comprenez qu'il y a deux otages et qu'en la matière nous veillons à ce que l'information qui puisse être donnée ne puisse pas mettre en danger ces otages.
C. Roux : Alors, les suites de la réforme des armées. On apprend ce matin que des casernes vont être transformées en foyers étudiants dans quinze villes de France. Comment avez-vous choisi ces quinze villes-là, précisément ?
Ecoutez, nous avons fait ce travail avec V. Pécresse. Ce travail va faire l'objet donc d'une convention de principe que nous signons ce matin, et l'idée est extrêmement simple, c'est que partout où en France nous avons besoin de logements étudiants supplémentaires, eh bien nous allons les mettre à disposition du Ministère de l'Enseignement supérieur. Nous allons faire le même travail avec C. Boutin, et nous faisons le même travail avec les entreprises auxquelles j'ai écrit, et hier, une grande entreprise française m'a appelé...
C. Roux : ... laquelle ?
... pour m'indiquer qu'ils avaient un projet d'investissement considérable, que nous allons là aussi implanter dans une des casernes libérées avec la création de 400 emplois.
M. Biraben : Le député socialiste P. Moscovici était à votre place hier, nous lui avons demandé de poser une question au suivant. Le suivant c'est vous. Voilà la question qu'il vous pose. C. Roux : N. Sarkozy comprendrait-il qu'il faut en Afghanistan proposer une autre stratégie que le tout militaire ?
Eh bien, comme le sait très bien P. Moscovici, la stratégie n'est pas une stratégie du tout militaire, c'est une stratégie globale, et cette stratégie globale a eu une expression manifeste en France puisque nous avons fait la Conférence de Paris avec l'accord de 20 milliards de dollars de donateurs pour le développement de l'Afghanistan. En effet, la victoire ne peut pas être que militaire. Mais pour assurer le développement et la reconstruction d'un pays, il faut d'abord que ce pays soit en sécurité.
M. Biraben : Vous aurez la gentillesse de poser votre question à notre invité lundi, il s'appelle P. Devedjian, c'est le secrétaire général de l'UMP. J'aime/j'aime pas, H. Morin. Caroline.
C. Roux : J'aime/j'aime pas le 20 heures de L. Ferrari. ?
Le quoi ?
M. Biraben : Le 20 heures de L. Ferrari.
Puis-je vous faire un aveu ? Je ne regarde quasiment jamais le 20 heures.
C. Roux : On ne vous croit pas !
Je le jure, malheureusement c'est vrai.
M. Biraben : J'aime/j'aime pas un héros du Vietnam candidat...
... mais c'était une très bonne journaliste quant elle était sur Canal, donc j'image que le journal est parfait.
G. Delafon : Vous vous en sortez bien. C. Roux : Ah ça, c'est bien formé.
Voilà.
M. Biraben : Bien joué, bien joué ! J'aime/j'aime pas un héros du Vietnam candidat à la Maison Blanche ?
En plus de ça, je crois que je déjeune bientôt avec elle, donc il vaut mieux que je me rattrape.
C. Roux : Ca y est.
G. Delafon : C'est bon là.
M. Biraben : Ah oui !
C. Roux : Allez, on enchaîne.
M. Biraben : Vous voulez bien répondre à mon « j'aime/j'aime pas ».
Excusez-moi.
M. Biraben : Je vous en prie. Un héros du Vietnam candidat à la Maison Blanche ?
Ecoutez, c'est un candidat, il y en a deux, voilà.
M. Biraben : Ben, dites donc ! Merci beaucoup H. Morin pour vos réponses franches et directes, sur ce que vous pouvez nous dire ou pas.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 septembre 2008