Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
C'est tout le ministère, Santé, Jeunesse, Sport, Vie associative qui se trouve, ce matin, réuni pour soutenir cette journée mondiale Alzheimer 2008.
Un seul ministère pour un même combat.
Cette manifestation solidaire met en lumière le sens de cette unité voulue par le Président de la République : Sport et Santé marchent ensemble dans la même direction.
Prévenir la maladie, donner à chacun les moyens de mieux gérer son capital-santé au long cours, améliorer la qualité de vie des Français dont l'espérance de vie croit d'un trimestre chaque année : tels sont les objectifs communs de la politique que nous menons.
Cette politique, bien entendu, doit tenir compte d'une évolution démographique sans précédent.
A l'horizon de 25 ans, un tiers de la population française aura plus de 60 ans.
Les progrès de la longévité sont spectaculaires : si l'on compte aujourd'hui 6 000 centenaires en France, on prévoit que 150 000 cinquantenaires d'aujourd'hui atteindront cet âge.
Nous devons, dès aujourd'hui, nous préparer à cette perspective.
Il s'agit, bien entendu, de s'occuper des problèmes pathologiques liés à la vieillesse, et notamment de la recrudescence des maladies neurodégénératives. Mais pas seulement !
La nouvelle configuration démographique nous oblige à prendre désormais en considération d'autres questions, des questions qui engagent notre avenir commun : comment préparer le passage à la vie âgée ? Comment prévenir ? Mais aussi : comment accompagner ?
Intégrer ces questions à notre politique de santé publique, c'est radicalement changer notre angle d'approche. Il est désormais possible, en effet, de limiter la dépendance des personnes âgées ou de la retarder par des actions de prévention et d'éducation à la santé afin d'améliorer l'espérance de vie sans incapacités.
La vieillesse n'implique plus la mauvaise santé.
Il faut le rappeler , et travailler , en ce sens, à renforcer ces progrès : à 80 ans, les deux tiers des personnes abordent le quatrième âge en vivant de façon autonome. Nul ne peut affirmer aujourd'hui, de manière générale, que « la vieillesse est un naufrage ».
Chacun espère au contraire bien vieillir.
Avec les progrès de la longévité, on reste et l'on veut rester jeune plus longtemps.
Pour faire face au défi du vieillissement, il convient donc d'engager une politique globale et prospective.
Parce que l'entrée dans la vieillesse se prépare, il faut développer la prévention des facteurs de risque et promouvoir une meilleure hygiène de vie.
La lutte contre le tabagisme, les campagnes de prévention et de lutte contre le bruit, la promotion d'une alimentation équilibrée dans le cadre du PNNS, constituent autant d'initiatives dont les effets conjugués permettent une amélioration substantielle de la qualité de vie au long cours.
Le plan national « Bien-Vieillir » dont j'installe le 23 septembre prochain le comité de suivi, procède d'une même stratégie globale.
En effet, il ne s'agit pas seulement d'induire de nouvelles habitudes, en permettant de mieux préserver son capital-santé, préconisant notamment une alimentation et une activité physique adaptées.
Il s'agit aussi de modifier les représentations sociales de la vieillesse.
Il faudra, pour y parvenir, contredire le préjugé paradoxal d'une société vieillissante qui n'accorde pas aux séniors la place qu'ils méritent et qui succombent trop souvent aux sirènes d'un jeunisme aux accents frelatés.
Pour bien vieillir, en effet, nos sociétés doivent être en mesure d'assumer pleinement leur destin.
La nouvelle donne démographique implique, en ce sens, de mener une politique ambitieuse visant à favoriser l'activité des séniors, comme s'y emploie d'ailleurs le Gouvernement.
De manière générale, la revalorisation de l'image des séniors ne sera pas sans effet, en termes de santé publique.
Pouvoir assumer son âge, sans complexe, c'est aussi, de toute évidence, le meilleur moyen de bien vieillir.
Les pathologies liées au vieillissement supposent, bien entendu, une politique de santé régie par quelques principes spécifiques.
En élevant « la lutte contre la maladie d'Alzheimer » au rang de priorité présidentielle, Nicolas Sarkozy a bien pris la mesure du défi qui nous reste à relever.
Le plan Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012 doit ainsi permettre la mise en oeuvre de mesures susceptibles d'améliorer la prise ne charge des patients, leur qualité de vie, ainsi que celle de leur entourage.
Ce plan devrait, d'ailleurs, avoir un effet d'entraînement, susceptible de stimuler la recherche, et impliquant une amélioration globale de la prise en charge sanitaire et médico-sociale.
Florence LUSTMAN, que je suis heureuse de retrouver ce matin, est le chef d'orchestre de ce programme ambitieux et innovant.
L'activité physique quotidienne prévient, comme vous le savez, un grand nombre de pathologies : maladies cardiovasculaires, cancer, obésité, bien sûr, mais aussi ostéo articulaires et dégénératives, y compris l'arthrose !
Une activité physique adaptée est bénéfique à tous les âges de la vie, y compris durant la vieillesse. Il ne s'agit pas, mon cher Bernard, de décrocher des médailles et de viser la performance, mais d'éviter la sédentarité, souvent corrélée, d'ailleurs, à l'isolement.
La marche nordique qui nous réunit ce matin est d'abord, en effet, pour nous tous une manifestation fraternelle.
Je remercie la FFA et la fédération française de randonnée pédestre d'avoir organisé cet événement.
C'est pour nous tous une joie de nous retrouver, en ce beau parc de Sceau où s'annoncent déjà les couleurs de l'automne, aux côtés des personnes atteintes par la maladie d'Alzheimer et de leurs proches.
Je voudrais donc, pour ouvrir cette marche, faire un voeu : le voeu que notre « vieille Nation », coordonnant ses efforts, puisse démontrer sa vitalité et continuer, fidèle à ses valeurs, de manifester sa solidarité envers les plus faibles.
Je vous remercie
source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 23 septembre 2008