Texte intégral
Coincé entre l'UMP et le MoDem, le Nouveau Centre n'est-il pas inaudible ?
Que notre parti ne soit pas suffisamment audible par le grand public, sans doute. Mais c'est une question de temps : nous avons moins de deux ans d'existence. En revanche, nous sommes écoutés par le gouvernement, où nous avons quatre ministres, et pour nous, c'est le plus important. Nous avons fait un choix politique fondateur au lendemain de la présidentielle : celui de porter, sans nous renier, les valeurs européennes, libérales et sociales que nous défendions auprès de François Bayrou - qui, lui, a fait le choix de l'opposition - au sein de la nouvelle majorité. C'est une aventure exaltante et une mission essentielle : la réussite de la France passe par la réussite des réformes.
Qu'est-ce qui vous différencie des centristes qui ont fait le choix d'intégrer l'UMP ?
Lorsqu'un certain nombre de centristes, mais aussi de libéraux, ont rejoint l'UMP, ils ont fait le choix du parti unique. Moi, je n'y crois pas. Je pense même que le concept de parti unique aboutit à affaiblir la majorité tout entière.
Concernant le RSA, ne pouvait-on le financer par des économies, plutôt que par de nouveaux impôts ?
C'était évidemment la meilleure des solutions : toute dépense nouvelle doit être, selon nous, financée à proportion par des économies à réaliser et non par les déficits, comme cela a été le cas depuis trente ans. Mais le RSA étant une réforme à la fois juste et utile, le gouvernement a considéré que les revenus du capital pourraient contribuer, pour une part, à la solidarité nationale. Reste, selon nous, que si un effort doit être accompli, il doit être partagé par les plus riches. Le contraire serait inacceptable. Aussi avons-nous proposé le plafonnement des niches fiscales, pris en compte par le gouvernement - ce dont nous nous réjouissons. Mais ce nouvel impôt doit rester une exception.
Quelles mesures préconisez-vous ? Faut-il, par exemple, supprimer l'ISF ?
L'ISF, qui a conduit tant de nos compatriotes à quitter le territoire, a eu des effets désastreux. Il faut le revoir en étudiant toutes les voies qui conduisent à une harmonisation sur la zone euro - où l'on paie moins d'impôts en moyenne qu'en France. Inversement, je pense que pourrait être envisagée la suppression des allègements de charges sur les salaires dans les grandes entreprises du secteur protégé - je pense notamment à EDF. Ces allègements devraient être concentrés sur les secteurs créateurs d'emploi, notamment les PME.
La commission Attali proposait la suppression des départements. Y êtes-vous favorable ?
Il faut engager un vrai débat sur le fonctionnement institutionnel de la France : nous avons beaucoup trop de strates - communes, communautés de communes, d'agglomérations ou urbaines, pays, départements, régions... Mais plutôt que sur la suppression des départements, qui remplissent des missions essentielles de proximité, je pense qu'il y a une réflexion à avoir sur la fusion des départements et des régions : les conseils régionaux pourraient être composés de l'ensemble des élus des départements.
Cela reviendrait à supprimer les conseillers régionaux...
Pourquoi pas ? C'est une réflexion à avoir... Nous ne sommes pas des centristes mous : pour exister à côté de l'UMP, souvent empreinte de conservatisme, le Nouveau Centre doit être l'aiguillon de la majorité. Il ne doit pas se montrer frileux mais oser lancer des propositions et des débats audacieux.
Le Nouveau Centre doit-il présenter ses propres listes lors des européennes de 2009 ?
Je souhaite que s'ouvre, très vite, un débat sur l'Europe avec l'UMP, avec laquelle il n'est pas exclu, en fonction de nos convergences, que nous fassions liste commune. Mais un grand parti - ce qu'a vocation à être le Nouveau Centre - doit être présent sous ses propres couleurs aux élections, car c'est le moment de la rencontre avec les électeurs. Des discussions ont été engagées avec d'autres formations, dont le parti radical. Mais en toute hypothèse, les militants devront être associés à notre décision.
Propos recueillis par Arnaud Floch
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 26 septembre 2008
Que notre parti ne soit pas suffisamment audible par le grand public, sans doute. Mais c'est une question de temps : nous avons moins de deux ans d'existence. En revanche, nous sommes écoutés par le gouvernement, où nous avons quatre ministres, et pour nous, c'est le plus important. Nous avons fait un choix politique fondateur au lendemain de la présidentielle : celui de porter, sans nous renier, les valeurs européennes, libérales et sociales que nous défendions auprès de François Bayrou - qui, lui, a fait le choix de l'opposition - au sein de la nouvelle majorité. C'est une aventure exaltante et une mission essentielle : la réussite de la France passe par la réussite des réformes.
Qu'est-ce qui vous différencie des centristes qui ont fait le choix d'intégrer l'UMP ?
Lorsqu'un certain nombre de centristes, mais aussi de libéraux, ont rejoint l'UMP, ils ont fait le choix du parti unique. Moi, je n'y crois pas. Je pense même que le concept de parti unique aboutit à affaiblir la majorité tout entière.
Concernant le RSA, ne pouvait-on le financer par des économies, plutôt que par de nouveaux impôts ?
C'était évidemment la meilleure des solutions : toute dépense nouvelle doit être, selon nous, financée à proportion par des économies à réaliser et non par les déficits, comme cela a été le cas depuis trente ans. Mais le RSA étant une réforme à la fois juste et utile, le gouvernement a considéré que les revenus du capital pourraient contribuer, pour une part, à la solidarité nationale. Reste, selon nous, que si un effort doit être accompli, il doit être partagé par les plus riches. Le contraire serait inacceptable. Aussi avons-nous proposé le plafonnement des niches fiscales, pris en compte par le gouvernement - ce dont nous nous réjouissons. Mais ce nouvel impôt doit rester une exception.
Quelles mesures préconisez-vous ? Faut-il, par exemple, supprimer l'ISF ?
L'ISF, qui a conduit tant de nos compatriotes à quitter le territoire, a eu des effets désastreux. Il faut le revoir en étudiant toutes les voies qui conduisent à une harmonisation sur la zone euro - où l'on paie moins d'impôts en moyenne qu'en France. Inversement, je pense que pourrait être envisagée la suppression des allègements de charges sur les salaires dans les grandes entreprises du secteur protégé - je pense notamment à EDF. Ces allègements devraient être concentrés sur les secteurs créateurs d'emploi, notamment les PME.
La commission Attali proposait la suppression des départements. Y êtes-vous favorable ?
Il faut engager un vrai débat sur le fonctionnement institutionnel de la France : nous avons beaucoup trop de strates - communes, communautés de communes, d'agglomérations ou urbaines, pays, départements, régions... Mais plutôt que sur la suppression des départements, qui remplissent des missions essentielles de proximité, je pense qu'il y a une réflexion à avoir sur la fusion des départements et des régions : les conseils régionaux pourraient être composés de l'ensemble des élus des départements.
Cela reviendrait à supprimer les conseillers régionaux...
Pourquoi pas ? C'est une réflexion à avoir... Nous ne sommes pas des centristes mous : pour exister à côté de l'UMP, souvent empreinte de conservatisme, le Nouveau Centre doit être l'aiguillon de la majorité. Il ne doit pas se montrer frileux mais oser lancer des propositions et des débats audacieux.
Le Nouveau Centre doit-il présenter ses propres listes lors des européennes de 2009 ?
Je souhaite que s'ouvre, très vite, un débat sur l'Europe avec l'UMP, avec laquelle il n'est pas exclu, en fonction de nos convergences, que nous fassions liste commune. Mais un grand parti - ce qu'a vocation à être le Nouveau Centre - doit être présent sous ses propres couleurs aux élections, car c'est le moment de la rencontre avec les électeurs. Des discussions ont été engagées avec d'autres formations, dont le parti radical. Mais en toute hypothèse, les militants devront être associés à notre décision.
Propos recueillis par Arnaud Floch
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 26 septembre 2008