Déclaration de M. Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP, sur le nécessaire ressourcement de l'UMP pour mettre en place une démocratie de proximité et sur l'annonce d'une convention sur l'organisation des collectivités territoriales, Antibes le 3 octobre 2008.

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Circonstance : Journées parlementaires de l'UMP à Antibes (Alpes-Maritimes), les 2 et 3 octobre 2008

Texte intégral

On n'a jamais eu autant besoin de l'UMP. Cela peut paraître un peu prétentieux ou décalé en ces temps troublés. Et pourtant. Rarement la confusion des esprits aura atteint un tel niveau. La perte des repères est générale. Aujourd'hui, c'est Bush qui nationalise les banques tandis que Delanoë se déclare libéral...
En 1989, le mur de Berlin s'est effondré et le socialisme, même quand il était démocratique, en a été mortellement atteint. Certains se sont moqués de Fukuyama lorsqu'il a annoncé la fin de l'histoire ; mais aujourd'hui on voit bien que le capitalisme débridé que nous avons connu en matière financière est lui-même en fin de cycle.
Le système économique mondial est à réinventer.
Vous voyez déjà réapparaître les vieilles lunes d'un marxisme épuisé et disqualifié, tandis que Monsieur Besancenot s'emploie à recycler des assassins en semi-liberté, comme Jean Marc Rouillan. Le PS qui lui fait les yeux doux a bien du mal à trouver sa voie. Laurent Fabius nous assène toujours ses doctes conseils. Vous allez voir qu'il va bientôt nous refaire le coup du plan B ! Quant à l'impressionnant DSK, expert mondial en économie, il déclarait pas plus tard que le 15 mai 2008, je cite : « la crise financière est derrière nous » ! Et que dire de Ségolène Royal ? Vous l'avez vue en grande prêtresse illuminée au Zénith. Imaginez, ne serait-ce qu'une seconde, qu'elle soit aujourd'hui notre Présidente de la République !
Vous voyez bien : le PS, obsédé par le congrès de Reims, est à des années-lumière des préoccupations des Français et des problèmes du monde.
Pourtant, il revient à la France de prendre la tête d'une réflexion sur l'adaptation de notre système financier international. C'est la vocation universelle de la France. Le discours de Toulon de Nicolas Sarkozy est fondateur. Aucun chef d'Etat avant lui n'avait prononcé un discours qui fait à la fois l'éloge du capitalisme et trace les voies de son perfectionnement.
La France et l'Europe ont la chance d'avoir en responsabilité un homme qui a à la fois le sens de la décision et la vision de l'avenir.
Dans l'incendie qui saisit le monde, les pompiers sont rares.
Dans ces conditions, le devoir de l'UMP est évident : analyser, expliquer, confronter, proposer, mobiliser, soutenir. L'UMP peut se le permettre : car elle va bien. Aujourd'hui elle suscite 500 adhésions par jour.
C'est pourquoi, nous devons apporter nos réponses à la crise mondiale.
Pour cela, il faut nous ressourcer.
Par les élections internes, que nous sommes en train de réaliser, nous mobilisons les forces du changement.
Nous renouvelons nos cadres, nous nous implantons progressivement et systématiquement dans les quartiers populaires.
Nous sommes aux côtés de la population qui souffre de la crise.
Je veux rappeler qu'il y a beaucoup plus à gagner dans ces quartiers, où nous avons souvent beaucoup de retard, que dans les quartiers traditionnels.
Notre marge de progression y est considérable et quand elle s'additionne à celle des quartiers où nous sommes déjà, alors la victoire est assurée.
Nos jeunes Pop sont un atout décisif dans ce domaine. Ils sont désormais dans les universités, ils seront bientôt dans les lycées.
Cela nous ne l'avions jamais fait réellement. Et c'est ainsi que nous serons à l'image du pays dans toutes ses composantes, dans toute sa diversité.
Il nous faut ressembler au pays pour pouvoir le rassembler.
Notre objectif est celui d'un maillage territorial complet. Nous voulons être porteur d'une démocratie de proximité.
Dans le même moment, nous lançons des primaires pour désigner nos chefs de file aux élections régionales et nous créons ainsi un profond mouvement démocratique qui met en valeur de nouveaux talents.
Je le dis en passant : je ne crois pas qu'il faille reporter la date des élections régionales, au prétexte que nous travaillons à une meilleure articulation des collectivités territoriales.
Ne donnons pas le sentiment que nous fuyons cette élection et ne la faisons pas entrer en collision avec une autre.
Nous allons aussi désigner, dès le mois de janvier, nos têtes de listes pour les élections européennes.
Dans 15 jours, nous lancerons les premiers Ateliers du changement sur la refondation du capitalisme financier et l'UMP apportera ses réponses à la crise au bout d'un cycle de travail qui associe par Internet un vaste public à des acteurs expérimentés de la vie économique.
Il s'agit de retrouver les valeurs fondamentales du capitalisme : le travail, l'effort, le mérite, l'honnêteté que le profit récompense et non pas la spéculation abstraite qui ignore l'économie réelle et fait, sans risque, la fortune de certains au détriment de la collectivité.
Au mois de novembre, nous aurons une convention sur l'organisation des collectivités locales. Il y a là un sujet de réforme que l'institution de l'inter-communalité a laissé au milieu du gué et dont on voit bien qu'il est à la fois coûteux et de plus en plus paralysant pour l'action publique.
Les groupes parlementaires et le parti travaillent beaucoup ensemble. Ils doivent le faire davantage car la réforme constitutionnelle qui mobilisera de plus en plus les parlementaires, intéresse aussi le citoyen.
Nos adhérents veulent désormais être impliqués dans le travail législatif et c'est le rôle de l'UMP de le lui permettre. Je sais que Jean François Copé et Henri de Raincourt le souhaitent. Nous allons le faire.
On est toujours plus intelligent à plusieurs.
C'est à la fois le temps de la réflexion et celui de la décision.
Pour la décision, nous avons un Président de la République qui a le sens de l'anticipation et qui voit venir les évènements.
Nous avons un Premier ministre et un gouvernement qui mettent en oeuvre avec courage et détermination la transformation de notre pays.
L'UMP au contact permanent du pays se veut le centre où convergent la réflexion et les propositions.
Oui, la France est affrontée à une crise importée, difficile et injuste. Mais cette crise nous oblige à poursuivre les réformes entreprises. C'est donc le moment de resserrer les rangs. Et je constate ici à Antibes que nous sommes tous unis et mobilisés derrière le Président de la République.
Source http://www.u-m-p.org, le 6 octobre 2008