Texte intégral
Le Parisien : Vous souhaitez que le tourisme outre-mer devienne "l'axe fort" du développement économique de ces territoires. Sur quoi comptez-vous pour relancer le secteur ?
Yves Jégo : Aujourd'hui, le tourisme est en crise Outre-mer. La concurrence est forte à tous les niveaux et, malgré de solides atouts, nos territoires n'ont pas su ou pas pu pour la plupart prendre le virage de ce début de siècle à temps. Le Gouvernement souhaite relancer cette dynamique d'abord en programmant des mesures fortes de baisses de charges et d'impôts pour ce secteur dans la future loi pour le développement économique de l'Outre-mer (LODEOM). Nous comptons aussi soutenir chaque territoire dans la nécessaire redéfinition de sa stratégie. C'est dans cette perspective que nous organisons pour la première fois le 21 novembre prochain les assises du tourisme Outre-mer. Il s'agit d'aider les acteurs locaux à mettre en place tous les outils de soutien au renouveau touristique. Les professionnels sont d'ailleurs très conscients des enjeux. Compte tenu de nos atouts et de la bonne image de la France dans l'univers du tourisme je suis sur que nous pouvons en quelques années remonter la pente et refaire du tourisme un secteur créateur d'emploi.
Le Parisien : Plus généralement, quelles mesures en faveur du développement économique des territoires d'outre-mer soutenez-vous ? (agriculture, pêche, nouvelles technologies)
Yves Jégo : Nous travaillons à la définition d'une nouvelle stratégie de croissance pour nos Outre-mers. Il s'agit de sortir d'une logique quasi exclusive de transferts sociaux pour axer le développement de chaque territoire sur l'activité économique endogène créatrice de richesse et d'emploi. C'est l'engagement du Président de la République pendant sa campagne. Nous avons donc défini à cette occasion quatre moteurs principaux pour faire décoller les économies ultra marines : le tourisme bien sur, mais aussi le vaste secteur de l'agro-production et de la pêche qui offre un potentiel formidable de croissance sans oublier les nouvelles technologies et les fortes perspectives ouvertes par le développement des nouvelles énergies. Savez vous par exemple qu'aujourd'hui 40% de l'énergie de l'Ile de la Réunion ne dépend déjà plus du pétrole ? Dans le cadre du projet présidentiel baptisé « Réunion 2030 », l'Ile sera sans doute la première terre de cette taille au monde à vivre avec 100% d'énergie renouvelable d'ici 15 ou 20 ans !
Le Parisien : Prévoyez-vous un effort particulier de l'Etat pour soutenir les entreprises ?
Yves Jégo : L'effort financier sera porté avant tout par la future loi pour le développement de l'Outre-mer (LODEOM). Le texte approuvé par le conseil des ministres du 28 juillet dernier sera soumis début 2009 au parlement. Il apportera un soutien massif aux entreprises ultra-marines, avec des allègements d'impôts ciblés sur les secteurs prioritaires, dans le cadre de la mise en place des zones franches d'activités voulues par le Président de la République. Nous allons mobiliser 10 milliards en 5 ans pour soutenir la croissance économique et la construction de logement sociaux. Notre stratégie de vise aussi à réformer la formation professionnelle et à réduire la fracture territoriale aussi bien aérienne que maritime ou numérique. Pour anticiper ce soutien, dés 2009 le budget de la mission Outre-mer est en hausse de près de 10%.
Le Parisien : Depuis votre nomination, votre regard sur l'outre-mer a-t-il changé ?
Yves Jégo : Oui c'est vrai, mon regard a changé. L'Outre-mer est victime d'une image un peu "carte postale" et de beaucoup de clichés. Quand je vois par exemple le débat sur les niches fiscales, celui ci se résume souvent à une forme de caricature grossière au détriment de l'Outre-mer. Alors que, grâce à ces dispositifs, l'Etat a permis aux particuliers d'investir chaque année 2 milliards dans nos territoires pour un coût de seulement 780 millions d'euros pour la nation. Si la croissance de l'Outre-mer est au-dessus de la croissance métropolitaine et si le chômage y diminue plus c'est sans aucun doute grâce à des politiques de ce type. L'Outre-mer est au rendez-vous des grands défis qui se dressent devant nous : ceux de la mondialisation et du développement durable. Qui sait par exemple aujourd'hui que 80% de la biodiversité française est en Outre mer et que, grâce à nos territoires ultra-marins, la France est la deuxième puissance maritime du monde ? J'aimerais aussi que le regard de nos compatriotes change pour qu'ils prennent conscience que dans un monde globalisé une présence française sur les trois océans est une chance pour notre pays et pour l'Europe.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 15 octobre 2008
Yves Jégo : Aujourd'hui, le tourisme est en crise Outre-mer. La concurrence est forte à tous les niveaux et, malgré de solides atouts, nos territoires n'ont pas su ou pas pu pour la plupart prendre le virage de ce début de siècle à temps. Le Gouvernement souhaite relancer cette dynamique d'abord en programmant des mesures fortes de baisses de charges et d'impôts pour ce secteur dans la future loi pour le développement économique de l'Outre-mer (LODEOM). Nous comptons aussi soutenir chaque territoire dans la nécessaire redéfinition de sa stratégie. C'est dans cette perspective que nous organisons pour la première fois le 21 novembre prochain les assises du tourisme Outre-mer. Il s'agit d'aider les acteurs locaux à mettre en place tous les outils de soutien au renouveau touristique. Les professionnels sont d'ailleurs très conscients des enjeux. Compte tenu de nos atouts et de la bonne image de la France dans l'univers du tourisme je suis sur que nous pouvons en quelques années remonter la pente et refaire du tourisme un secteur créateur d'emploi.
Le Parisien : Plus généralement, quelles mesures en faveur du développement économique des territoires d'outre-mer soutenez-vous ? (agriculture, pêche, nouvelles technologies)
Yves Jégo : Nous travaillons à la définition d'une nouvelle stratégie de croissance pour nos Outre-mers. Il s'agit de sortir d'une logique quasi exclusive de transferts sociaux pour axer le développement de chaque territoire sur l'activité économique endogène créatrice de richesse et d'emploi. C'est l'engagement du Président de la République pendant sa campagne. Nous avons donc défini à cette occasion quatre moteurs principaux pour faire décoller les économies ultra marines : le tourisme bien sur, mais aussi le vaste secteur de l'agro-production et de la pêche qui offre un potentiel formidable de croissance sans oublier les nouvelles technologies et les fortes perspectives ouvertes par le développement des nouvelles énergies. Savez vous par exemple qu'aujourd'hui 40% de l'énergie de l'Ile de la Réunion ne dépend déjà plus du pétrole ? Dans le cadre du projet présidentiel baptisé « Réunion 2030 », l'Ile sera sans doute la première terre de cette taille au monde à vivre avec 100% d'énergie renouvelable d'ici 15 ou 20 ans !
Le Parisien : Prévoyez-vous un effort particulier de l'Etat pour soutenir les entreprises ?
Yves Jégo : L'effort financier sera porté avant tout par la future loi pour le développement de l'Outre-mer (LODEOM). Le texte approuvé par le conseil des ministres du 28 juillet dernier sera soumis début 2009 au parlement. Il apportera un soutien massif aux entreprises ultra-marines, avec des allègements d'impôts ciblés sur les secteurs prioritaires, dans le cadre de la mise en place des zones franches d'activités voulues par le Président de la République. Nous allons mobiliser 10 milliards en 5 ans pour soutenir la croissance économique et la construction de logement sociaux. Notre stratégie de vise aussi à réformer la formation professionnelle et à réduire la fracture territoriale aussi bien aérienne que maritime ou numérique. Pour anticiper ce soutien, dés 2009 le budget de la mission Outre-mer est en hausse de près de 10%.
Le Parisien : Depuis votre nomination, votre regard sur l'outre-mer a-t-il changé ?
Yves Jégo : Oui c'est vrai, mon regard a changé. L'Outre-mer est victime d'une image un peu "carte postale" et de beaucoup de clichés. Quand je vois par exemple le débat sur les niches fiscales, celui ci se résume souvent à une forme de caricature grossière au détriment de l'Outre-mer. Alors que, grâce à ces dispositifs, l'Etat a permis aux particuliers d'investir chaque année 2 milliards dans nos territoires pour un coût de seulement 780 millions d'euros pour la nation. Si la croissance de l'Outre-mer est au-dessus de la croissance métropolitaine et si le chômage y diminue plus c'est sans aucun doute grâce à des politiques de ce type. L'Outre-mer est au rendez-vous des grands défis qui se dressent devant nous : ceux de la mondialisation et du développement durable. Qui sait par exemple aujourd'hui que 80% de la biodiversité française est en Outre mer et que, grâce à nos territoires ultra-marins, la France est la deuxième puissance maritime du monde ? J'aimerais aussi que le regard de nos compatriotes change pour qu'ils prennent conscience que dans un monde globalisé une présence française sur les trois océans est une chance pour notre pays et pour l'Europe.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 15 octobre 2008