Interview de François Fillon, Premier ministre, à RTL le 15 octobre 2008, sur le plan visant à garantir les créances bancaires et à recapitaliser les banques, les perspectives de la croissance et du budget pour 2009 et l'application des critères de Maastricht.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Texte intégral

J.-M. Aphatie et A. Duhamel J.-M. Aphatie : Bonjour F. Fillon.
 
Bonjour J.-M. Aphatie.
 
J.-M. Aphatie : La Marseillaise a été sifflée hier soir au Stade de France où se jouait France/Tunisie de football. Comment expliquez-vous ces sifflets, F. Fillon ?
 
Je ne les explique pas, ce que je trouve c'est que c'est insultant pour la France, c'est insultant pour les joueurs de l'équipe de France et ce n'est pas tolérable. Et je pense que désormais les organisateurs doivent trouver des solutions à...
 
J.-M. Aphatie : C'est leur responsabilité ?
 
Je pense qu'on devrait interrompre les matches quand les hymnes nationaux quels qu'ils soient sont sifflés. C'est un manque de considération, de respect pour toute une nation et on ne peut pas laisser passer un incident comme celui-là sans chercher des solutions. Je pense que la meilleure solution, ceux qui veulent siffler un hymne national, ils doivent être privés du match auquel ils sont venus assister.
 
J.-M. Aphatie : Vous auriez souhaité hier soir que La Fédération Française de Football prenne cette décision ?
 
Oui, je l'aurais souhaité.
 
J.-M. Aphatie : Et ils ne l'ont pas fait, vous le regrettez ?
 
Oui.
 
J.-M. Aphatie : La crise financière, A. Duhamel ? A. Duhamel : Alors sur la crise financière, d'abord il y a une question que, je crois, beaucoup de gens se posent : comment est-ce qu'on peut dire à la fois que les caisses sont vides et en même temps pouvoir mobiliser 360 milliards d'euros ?
 
Parce que ce sont deux sujets complètement différents, monsieur Duhamel, et vous le savez bien. Lorsqu'on a besoin d'argent public pour des dépenses publiques, on n'a pas d'espoir de voir cet argent revenir sous forme de retour de prêts. Là au fond, qu'est-ce qui se passe ? L'économie, le système financier est en panne, le système bancaire ne fonctionne plus, donc les Etats doivent pour une durée limitée, d'une certaine façon se substituer à ce système bancaire. Et à ma connaissance, quand mes banques prêtent de l'argent, ce n'est pas gratuit. Elles le récupèrent. De la même façon, nous les Etats, nous allons emprunter de l'argent sur les marchés, ou emprunter de l'argent auprès des Français, auprès des marchés financiers, on va le prêter aux banques, les banques vont nous le rendre. Elles vont nous le rendre en plus avec les intérêts, avec même une marge puisque les Etats empruntent à des taux qui sont plus bas que les taux du marché. Et donc sauf si on avait un accident majeur du système financier mais qui alors lui aurait des conséquences de toutes façons incalculables sur l'économie, c'est une opération qui n'aura pas de coût pour le contribuable.
 
A. Duhamel : Mais pourquoi est-ce qu'on mobilise aussi 40 milliards pour éventuellement recapitaliser les banques françaises alors qu'on nous explique, que vous nous expliquez d'ailleurs en particulier depuis le début de cette crise, que le système bancaire français est solide, qu'il est même plus solide que les autres parce qu'il y a plus de règlementation.
 
Et je continue à vous le dire et d'ailleurs les faits, pour le moment, parlent d'eux-mêmes, la France a été plutôt moins concernée par des faillites bancaires que les autres pays européens, sans doute en raison de la supervision française qui a été plus rigoureuse. Les banques françaises ont des ratios de fonds propres qui sont plus élevés ou qui étaient jusqu'à maintenant, c'est bien le problème, plus élevés que dans les autres pays européens. Alors pourquoi prévoir un fonds de recapitalisation ? D'abord parce qu'on est pas à l'abri d'un accident systémique, c'est-à-dire d'un accident qui est entraîné par le fait que certaines banques peuvent avoir des produits toxiques en parts importantes dans leur bilan.
 
A. Duhamel : Là, vous parlez de banques étrangères ou de banques françaises ?
 
De banques françaises aussi parce qu'il y a une telle imbrication dans le système, on l'a d'ailleurs bien vu avec la faillite de Lehmann Brothers qui a provoqué la crise financière, en tous cas dans sa phase la plus aigue. Donc la première raison de la mise en place de ce fonds, c'est d'être en mesure de venir en aide à une banque qui aurait une difficulté. Ça ne veut pas dire qu'on pense que ces difficultés peuvent se produire, ça veut dire qu'on se met dans une situation - et c'est très important pour rétablir la confiance - où il ne doit pas y avoir de doute sur notre capacité d'intervention. Et puis il y a un deuxième sujet, c'est que la recapitalisation des banques en difficultés par les Etats crée des distorsions de concurrence. Lorsque les banques britanniques, avant que G. Brown n'intervienne dans leur financement, avaient des ratios de fonds propres qui étaient de l'ordre de 6% quand nous, nous étions à 8, maintenant elles sont à 11. Et donc il faut que les banques françaises ne se trouvent pas en situation défavorable au motif qu'elles auraient été plutôt mieux gérées que les autres.
 
J.-M. Aphatie : Donc vous êtes à peu près certain, F. Fillon, que vous utiliserez une partie de ce plan de l'Etat, 40 milliards, pour recapitaliser certaines banques françaises ?
 
Alors je ne suis pas du tout certain que les banques viendront faire appel à ce fonds parce qu'elles sont en difficulté...
 
J.-M. Aphatie : C'est très probable.
 
...Je ne l'espère pas d'ailleurs. Non, non, je n'en suis pas certain, je ne l'espère pas et je ne crois pas que ce soit probable. En revanche, ce dont je suis certain, c'est que les banques françaises bien portantes auront besoin de fonds propres supplémentaires pour faire face à cette concurrence et elles, elles feront appel à la deuxième partie du plan qu'on a mis en place, c'est-à-dire l'apport en fonds propres. Vous savez qu'il y a deux systèmes : un système de recapitalisation qui est au fond un système de redressement où l'Etat prend le contrôle de la banque, change ses dirigeants, la redresse en espérant ensuite pouvoir revendre ses participations lorsque la situation se sera améliorée ; et puis un système qui consiste simplement à prêter aux banques sur du long terme pour améliorer leurs fonds propres et pour améliorer leurs capacités.
 
J.-M. Aphatie : Ce plan européen présenté dimanche a calmé les Bourses. Lundi, mardi, elles ont monté. Ce matin, Tokyo baisse. Etes-vous inquiet ?
 
Je n'ai jamais pensé qu'on pouvait dire que la crise financière était derrière nous, c'est une crise qui est tellement profonde, qui couve depuis plus d'un an, qui a pris une tournure exceptionnelle depuis que les marchés ont compris qu'une grande banque pouvait faire faillite. Je pense que ce qui a été fait par les Européens est absolument déterminant, qu'il y aura un avant et un après 12-octobre. Il faut maintenant que les Américains embrayent sur un plan de la même ambition, c'est semble-t-il ce que le président Bush a décidé. Et puis il faut très vite que puisse avoir lieu cette coordination mondiale que le président de la République française a été le premier à appeler de ses voeux et qui doit marquer, de mon point de vue, la sortie de la crise. Ce n'est que lorsque l'ensemble des grandes économies se seront mises autour de la table pour discuter de la refondation du système financier que la stabilisation de ce système pourra avoir lieu.
 
A. Duhamel : D'un mot, on fait beaucoup partout pour les banques. Est-ce que vous avez l'impression qu'elles-mêmes jouent leur rôle vis-à-vis des particuliers et des entreprises ?
 
La vérité c'est que c'est pas tellement pour les banques qu'on agit, c'est pour leurs clients. C'est-à-dire pour l'économie française.
 
A. Duhamel : Bien entendu mais enfin le fait est qu'il y a une énorme mobilisation.
 
Ce qui est sûr c'est qu'on a demandé hier avec le président de la République aux banques françaises, maintenant, de jouer le jeu à fond.
 
A. Duhamel : Elles vous ont donné des assurances ?
 
Elles nous ont donné des assurances. D'ailleurs, dans les dispositifs qu'on met en place, il va y avoir des conventions avec des contreparties. Des contreparties à la fois de comportements ; on ne veut plus voir des omportements choquants, des comportements immoraux et des comportements contraires à l'éthique dans une situation de crise comme celle que nous connaissons, même s'ils ne sont pas majoritaires, ils sont suffisamment nombreux pour choquer tous les Français. Et puis surtout on veut que les banques s'engagent à prêter, qu'elles s'engagent à financer l'économie...
 
J.-M. Aphatie : Elles le font insuffisamment aujourd'hui, F. Fillon ?
 
Aujourd'hui on ne peut pas dire qu'elles le font suffisamment puisque...
 
J.-M. Aphatie : Insuffisamment.
 
Oui, elles le font insuffisamment puisque elles-mêmes sont en situation de ne pas trouver, sur les marchés, l'argent nécessaire.
 
A. Duhamel : Elles sont asphyxiées et elles asphyxient.
 
Elles sont asphyxiées donc elles asphyxient l'économie. C'est pour mettre un terme à cette asphyxie que nous sommes intervenus massivement. Je pense que compte tenu de l'importance de l'engagement de l'Etat, les banques ont maintenant un devoir de financer l'économie. Rendez-vous compte que les 360 milliards grosso modo de garanties qui sont mis sur la table, il faut les ramener à une année de financement de l'économie française par les banques, c'est 500 milliards d'euros. Donc c'est considérable, c'est les deux tiers du financement total de l'économie sur une année.
 
J.-M. Aphatie : Une responsable de l'administration américaine reconnaissait hier que l'économie américaine était entrée en récession. Est-ce le cas aussi en France, F. Fillon ?
 
Ce n'est pas le cas au sens, comment dirais-je, le plus profond du terme pour moi mais si l'Amérique rentre en récession, c'est évidemment une très, très mauvaise nouvelle pour nous parce que ça veut dire que l'ensemble des pays développés vont connaître une année 2009 très, très difficile. Pour le moment on nous fait des prévisions pour l'année 2009 qui sont de l'ordre d'une croissance de 0,2%. Ce qui est extrêmement faible mais c'est une croissance.
 
J.-M. Aphatie : Pratiquement une panne de croissance.
 
C'est une panne de croissance avec des conséquences sur l'emploi, avec des conséquences sur l'activité économique, sur le pouvoir d'achat. Si l'économie américaine redémarre vite avec la vigueur du plan qu'on est en train de mettre en place en Europe, on a des chances de sortir rapidement de cette situation en 2009, dans le courant de l'année 2009. Si l'économie américaine s'installe dans une récession plus longue, la situation serait très difficile.
 
A. Duhamel : Pour les Français, on le voit bien tous les jours, ce qui est redevenu la crainte numéro 1, ce n'était plus le cas depuis quelques années mais c'est redevenu la crainte numéro 1, c'est le chômage. L'année prochaine, comment est-ce que vous voyez les choses ? A quoi est-ce qu'on doit s'attendre ?
 
D'abord, il faut partir d'une idée, c'est qu'on a démontré que la France n'était pas structurellement abonnée au chômage. On est descendu à 7,2 % de chômage, c'est le meilleur chiffre depuis 25 ans, il n'avait jamais été atteint.
 
A. Duhamel : Ça risque de remonter à combien maintenant ?
 
Les prévisions qu'on nous fait pour le moment sont des prévisions de légère remontée, autour de 7,4, mais enfin, la vérité, c'est qu'aucun prévisionniste n'est capable de mesurer ce qui va se passer en 2009, tant qu'on ne sait pas comment on sort de cette crise financière, à quel moment l'ensemble du monde sort de cette crise financière. Nous, nous attendons à une remontée du chômage, on est en train de mettre en place tous les instruments pour faire en sorte, un, que cette remontée du chômage soit la plus faible possible, et deux, que ceux qui seront - puisqu'on est dans une situation conjoncturelle - ceux qui seront frappés pendant une période courte, par le chômage puissent être accompagnés, c'est-à-dire mieux indemnisés, et surtout mieux formés. C'est tout le sens de la réforme de la formation professionnelle qu'on est en train de préparer avec le président de la République.
 
A. Duhamel : Il y a une technique classique, qui a toujours été utilisée, que vous aviez diminuée, que vous remontez un peu, mais je voudrais savoir jusqu'où vous allez la pousser, qui est celle des emplois aidés.
 
Ce n'est pas une solution au chômage les emplois aidés...
 
A. Duhamel : Bien entendu...
 
Mais ça peut être une formule qui permet...
 
A. Duhamel : C'est un amortisseur...
 
...Qui permet d'éviter de mettre en dehors, au fond, du travail, en dehors de la vie active des hommes et des femmes qui ensuite, s'ils sont éloignés longtemps du travail, ont du mal à y revenir...
 
A. Duhamel : Donc pour 2009, vous imaginez combien ?
 
Donc en 2008, il y avait environ 380.000 contrats aidés ; en 2009, on adaptera en fonction de la situation.
 
A. Duhamel : Vous augmenterez, en clair ?
 
On augmentera sans doute un peu les contrats aidés, de manière à faire en sorte que ce soit un amortisseur. Mais ça ne peut pas être une solution au problème du chômage. Et puis, les contrats aidés, comme chacun le sait, ont un coût, et comme nous nous sommes engagés à tenir les dépenses publiques strictement, il faudra le faire en faisant des économies par ailleurs.
 
J.-M. Aphatie : Pas de plan de relance, pas de plan de soutien de l'économie française ?
 
D'abord, ce qu'on est en train de faire pour relancer l'économie financière, pour relancer le marché financier, est assez massif, comme vous avez pu le constater. Deuxièmement, on a commencé à prendre un certain nombre de mesures qui sont des mesures spécifiques, orienter 20 milliards d'euros d'épargne venant des livrets réglementés sur les PME, c'est massif ; un plan sur le logement avec une initiative qui n'a jamais été prise, à ma connaissance, dans notre pays, en tout cas depuis très longtemps, qui consiste à acheter des programmes immobiliers privés qui sont en cours de réalisation pour les transformer en logements sociaux ; on est en train de préparer un plan sur l'emploi. Mais je pense que le meilleur plan de relance qu'on puisse aujourd'hui proposer aux Français, c'est de continuer, et même d'accélérer les réformes structurelles. Parce que tout le reste, ce sont des chèques tirés sur l'avenir, ça peut, pendant quelques mois, donner quelques résultats, comme on l'a vu aux Etats-Unis avec le plan de relance qui avait été mis en place, qui a permis aux Etats-Unis, pendant quelques mois, d'éviter la récession, mais qui aujourd'hui ne règle pas la situation économique des Etats-Unis. Donc, nous, on veut continuer les réformes structurelles.
 
J.-M. Aphatie : Les députés examineront à partir de lundi prochain le budget 2009. Ce budget a été construit un peu avant le gros coup de la crise financière, il prévoit 1 % de croissance que nous n'aurons pas l'année prochaine. Réviserez-vous le budget 2009, F. Fillon ?
 
D'abord, il a été construit, comme vous le dites, sur une prévision de 1 % de croissance, ce qui est quand même très faible.
 
J.-M. Aphatie : Mais que nous n'atteindrons probablement pas...
 
On n'est pas sûr, effectivement, de l'atteindre en 2009, mais enfin, on est sur déjà un budget bâti sur des hypothèses qui sont des hypothèses très, très prudentes. Il y aura forcément des ajustements en cours d'année, comme il y a eu des ajustements sur le budget 2008, mais nous n'estimons pas qu'il soit nécessaire de le rebâtir. Pour une raison très simple, c'est que, ce qui compte pour nous, c'est de tenir les dépenses. Je l'ai d'ailleurs dit à plusieurs reprises, on n'augmentera pas les impôts pour faire face à des recettes moins importantes du fait de la situation économique, parce que ça, ça viendrait aggraver les difficultés que les Français rencontrent aujourd'hui. En revanche, on sera intraitable sur les dépenses.
 
A. Duhamel : Donc vous ferez des économies quelque part ?
 
Donc ça veut dire qu'il y aura forcément, si la situation économique est difficile en 2009, une légère augmentation du déficit par rapport aux prévisions que nous avons faites, mais il n'y aura pas d'augmentation de la dépense publique, parce que si l'on veut, de manière durable, réduire les déficits, il faut réduire la dépense publique. Et dans le passé, on a trop souvent focalisé l'attention sur la réduction des déficits, souvent d'ailleurs avec des artifices, c'est-à-dire en mettant en oeuvre des ressources exceptionnelles pour réduire ces déficits, mais les dépenses publiques, elles continuaient de croître. En 2008, les dépenses publiques ont été au niveau de l'inflation ; en 2009, elles seront au niveau de l'inflation. C'est très difficile, ça oblige à fermer des établissements militaires, ça oblige à revoir la carte judiciaire, ça oblige à réduire le nombre de fonctionnaires. Mais c'est la seule façon sur quelques années d'arriver à l'équilibre budgétaire.
 
J.-M. Aphatie : Les critères de Maastricht, ça compte pour vous F. Fillon ?
 
Ce qui compte pour moi d'abord, c'est la dette, c'est-à-dire de ne pas accroître de façon déraisonnable la dette qui pèse sur notre pays, parce qu'on sait que cette dette, elle a des conséquences sur la croissance, elle a des conséquences sur la compétitivité de l'économie française. Les critères de Maastricht, c'est un engagement européen, nous respecterons nos engagements européens. Simplement, nous avons décidé déjà, dans le cadre de la zone euro - c'était une des décisions qui a été évoquée dimanche soir à l'Elysée - que ces critères de Maastricht seraient appliqués naturellement avec un peu de souplesse. Quand on voit que tous les Etats de la zone euro sont en train, d'une certaine façon, de s'endetter, et même si c'est temporaire, à des niveaux extrêmement élevés - 480 milliards pour l'Allemagne, 360 pour la Grande-Bretagne -, c'est tout le modèle de Maastricht qui naturellement va être déformé.
 
A. Duhamel : Le prix de l'essence et du gasoil baisse beaucoup plus au baril qu'à la pompe. Est-ce que vous pouvez faire quelque chose, réduire la différence ?
 
On regarde ça de façon très, très sérieuse, et je peux vous dire que, contrairement à ce qui est dit, les pétroliers répercutent immédiatement les baisses...
 
A. Duhamel : Immédiatement ?!
 
Qu'est-ce qui s'est passé ? Le pétrole a baissé de 40% depuis le pic. Mais en même temps, malheureusement ou heureusement, l'euro, lui, a perdu 13 % de sa valeur. Et comme vous le savez, nos achats de pétrole se faisant en dollar, quand l'euro baisse, la facture pétrolière est plus importante. Nous avons, depuis juillet, une baisse de 15 centimes au litre pour l'essence, et de 19 centimes au litre pour le gasoil. Nous sommes extrêmement vigilants sur la répercussion de ces baisses.
 
J.-M. Aphatie : On vous voit parfois un peu souffrir physiquement. On dit que vous avez...
 
Non, c'est absolument faux que je vais me faire opérer, en revanche, que j'ai mal au dos...
 
A. Duhamel : Mais c'est vrai que vous avez mal au dos !
 
...Que j'ai mal au dos, c'est vrai, comme des millions de Français. Cela ne m'empêche pas de travailler sept jours sur sept, cela ne va pas m'empêcher, dans quelques instants, de rejoindre le Conseil européen à Bruxelles ou d'aller au sommet de la Francophonie à Québec, samedi après-midi. Cela m'empêche de faire mon jogging ; je me soigne. Et je pense qu'il y a beaucoup de Français qui sont dans la même situation que moi.
 
J.-M. Aphatie : F. Fillon qui se soigne, parce qu'il a mal au dos, était l'invité de RTL ce matin. V. Parizot : Merci Monsieur Fillon, merci J.-M. Aphatie et A. Duhamel. On retiendra notamment que le Premier ministre trouve insultants ces sifflets, hier soir, lors de la Marseillaise, et qu'il aurait souhaité que le match soit interrompu. Vous, vous en pensez quoi ? Que faut-il faire ? Faut-il banaliser ce genre d'événement ou, au contraire, agir pour qu'ils ne se reproduisent plus ? Vous nous le dites, on en parlera tout à l'heure à 8h30.
 
 Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 16 novembre 2008