Texte intégral
C'est avec un plaisir sincère que je m'exprime, ce matin, devant vous, à l'occasion de la 59ème session internationale du Parlement européen des jeunes. Je dois vous dire que j'ai été très sensible à votre invitation et je le suis d'autant plus que j'ai conscience d'être le premier ministre de l'Éducation nationale à participer au rassemblement du Parlement européen des jeunes.
Au moment où la France exerce la Présidence de l'Union européenne, il était naturel qu'elle organisât cette 59ème session internationale et accueillît, aux côtés des délégués français, des jeunes venus de plus de 30 pays européens.
En notre nom à tous, je veux donc, avant toute chose, souhaiter la bienvenue aux quelques 300 lycéens et étudiants européens que nous accueillons à Rennes et qui vont participer, pendant dix jours, aux travaux du Parlement européen des jeunes.
Ensemble, tout au long de cette session intitulée : « Vivre sa citoyenneté européenne », vous allez vivre au rythme des séances de « team building » et du travail préparatoire en commission. Vous rencontrerez des acteurs de premier plan de la vie communautaire, comme Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes et Jacques Barrot, Vice-président de la Commission européenne. Vous connaitrez également l'intensité des débats en séance plénière. Je souhaite que ces moments d'échange et de partage soient intenses, vifs, mais aussi courtois et fructueux. A vrai dire, je n'en doute guère car je suis convaincu que vous allez vivre une expérience magnifique et que ces quelques jours passés à Rennes marqueront durablement les jeunes esprits, épris d'Europe que vous êtes.
En plaçant cette session internationale sous le haut patronage du Président de la République et en l'inscrivant au programme officiel de la Présidence française de l'Union européenne, le gouvernement a souhaité affirmer avec force que l'Europe est aussi, et peut-être même d'abord, l'affaire des jeunes.
C'est d'ailleurs pour cela que l'Éducation nationale a souhaité, tout au long de l'automne, mener des actions pour mieux faire connaître l'Europe aux écoliers, collégiens et lycéens de France. Ainsi, nous organisons un concours web intitulé « 3 mots pour l'Europe », qui permet aux lycéens d'exprimer leur créativité et leur vision de l'Europe. Je profite d'ailleurs de notre rencontre pour vous inviter à y participer.
Au-delà, je suis fermement décidé à encourager l'ouverture européenne de nos écoles et de nos établissements scolaires. C'est pour cela que les nouveaux programmes de l'école primaire prévoient la connaissance des symboles de l'Union européenne et la découverte du projet européen.
Parallèlement, je suis déterminé à faire progresser l'apprentissage des langues étrangères, car la France accuse un retard important dans ce domaine.
Je souhaite d'abord que cet apprentissage soit plus précoce, je souhaite également rendre obligatoire l'étude d'une deuxième langue vivante en classe de seconde.
Vous le voyez, l'Éducation nationale partage votre engagement européen et je suis heureux d'avoir pu vous le montrer brièvement. Mais, si j'ai tenu à vous rencontrer ce matin, c'est aussi pour rappeler l'attention que je porte aux activités du Parlement européen des jeunes-France et préciser le soutien que l'Éducation nationale est prête à apporter à votre action. En effet, faire connaître l'Europe aux jeunes Français et les associer au débat public européen, c'est contribuer à leur formation civique, surtout lorsqu'il s'agit de donner une dimension concrète à la construction européenne. Faciliter la rencontre entre les élèves des lycées français et les jeunes d'autres pays européens, c'est contribuer très concrètement à la mobilité des jeunes que j'entends promouvoir dans une perspective d'ouverture culturelle.
Mais, ce qui fait l'originalité et la qualité de votre projet, c'est la démarche adoptée pour faire connaître et peut-être aimer l'Europe à vos camarades. En effet, je suis particulièrement sensible à la volonté du « Parlement européen des jeunes-France » de former les jeunes au débat et aux mécanismes de la discussion démocratique, dans un cadre rigoureusement non-partisan.
La solidité du projet et la volonté de faire prévaloir un esprit d'ouverture et de neutralité expliquent à mes yeux que le Parlement européen des jeunes-France soit aujourd'hui une association en plein essor capable de mobiliser 350 bénévoles dans 40 départements et de sensibiliser plus de 40 000 jeunes en une année, dont près de 70 % de lycéens.
A ce propos, je veux ajouter que la qualité de votre action repose aussi sur la diversité des publics que vous rencontrez. En effet, vous travaillez aussi bien avec des lycées publics qu'avec des lycées privés sous contrat, mais je précise que vous n'intervenez pas seulement dans les lycées généraux de centre-ville des grandes métropoles, mais aussi dans des lycées professionnels ou des établissements de quartiers défavorisés, pour montrer à des jeunes, qui ne se sentent pas spontanément concernés par le débat public, que l'Europe est l'affaire de tous ! Par la même, votre action s'inscrit dans une démarche concrète d'égalité des chances qui doit être fortifiée. C'est d'ailleurs, ce même principe qui nous guide dans notre approche de la mobilité en Europe : nous voulons que plus de jeunes, lycéens, jeunes en formation professionnelle, apprentis et étudiants bénéficient des programmes européens de mobilité.
Vous le voyez, mesdemoiselles et messieurs, chers délégués du Parlement européen des jeunes, je suis convaincu du bien-fondé et de la pertinence de votre action et je souhaite que l'Éducation nationale puisse l'encourager.
Trois pistes peuvent être retenues dans cette perspective :
Il me semble d'abord évident que le Parlement européen des jeunes a vocation à recevoir l'agrément de l'Éducation nationale et à devenir une association complémentaire de l'enseignement public. Bien sûr, cet agrément facilitera la mise en oeuvre de vos actions dans les lycées.
Ensuite, je vous annonce que l'Éducation nationale apportera son parrainage et soutiendra financièrement le portail web, « Vis ton Europe », que vous avez conçu pour informer les jeunes et les équipes éducatives sur l'Europe et leur proposer des outils pratiques, pour faire vivre l'engagement européen dans les établissements.
Enfin, vous le savez, nous allons signer dans quelques instants une convention cadre qui permettra de faire connaître, dans tous les lycées, les activités du Parlement européen des jeunes-France et de susciter des vocations nouvelles en vue des prochaines sessions parlementaires, qu'elles soient régionales, nationales ou internationales. Au-delà, cette convention facilitera le déploiement des « clubs Europe » dans les lycées.
Au moment où notre pays assure la Présidence de l'Union européenne, je suis, comme vous tous, convaincu de la nécessité de mieux faire connaître l'Europe aux jeunes générations. En effet, c'est vous qui serez demain en charge des destinées du continent, il faut donc vous y préparer dès à présent !
Je vous remercie et je suis heureux de pouvoir engager un échange avec vous !
Source http://www.education.gouv.fr, le 28 octobre 2008