Texte intégral
C. Barbier.- "Les droits de l'homme expliqués aux enfants de 7 à 77 ans", comme Tintin ! Vous publiez ce petit livre passionnant au Seuil. Le jour où Hu Jia, dissident chinois, obtient le Prix Sakharov au Parlement européen. Alors, pensez-vous que Hu Jia puisse être libéré ?
Je l'espère, je l'ai demandé, je l'attends, bien sûr de tout coeur. Hu Jia est un militant des droits de l'homme non violent, qui n'a que 35 ans, qui a été condamné à trois ans et demi de prison pour "subversion", entre guillemets ; c'est quelqu'un qui avait dénoncé les stérilisations forcées, qui avait dénoncé les expropriations des paysans, et nous pensons que c'est un militant des droits de l'homme qui doit être aujourd'hui libéré. Et ce prix qui lui a été attribué est une récompense méritée pour ses années d'engagement, de militantisme, de combat et de souffrance. Je pense que c'est un moment intense pour tous les militants des droits de l'homme. En ce sens, Hu Jia est venu rejoindre la grande cohorte des grandes consciences de l'humanité. Et je pense que le Parlement européen a fait là un geste fort pour les droits de l'homme.
Est-ce que ce geste doit être prolongé par les dirigeants européens qui sont réunis aujourd'hui et demain à Pékin pour le sommet Europe-Asie ? Avez-vous demandé à N. Sarkozy de relayer ce prix ?
Hu Jia, était l'un de ceux qui avait intégré dans la liste remise par N. Sarkozy aux autorités chinoises au moment des Jeux Olympiques à Pékin. Il est aussi l'un de ceux pour lequel j'avais écrit aux autorités chinoises à plusieurs reprises. Donc la demande est toujours d'actualité, toujours la même.
Avec la crise économique, peut-être que la Chine va s'assouplir, elle est moins forte qu'avant...
Je pense que ce n'est pas une question de puissance, on a des pays qui ne sont pas forts économiquement, qui, pourtant, sont accusés régulièrement, soupçonnés régulièrement dans le domaine des droits de l'homme. Donc je crois que c'est une question d'engagement, et c'est une question en fait qui est historique. Parce que, au moment où la Chine, malgré cette conjoncture difficile est une puissance émergente qui va devenir, avoir un rôle très important dans le monde, il est important que la Chine assume aussi les devoirs et les responsabilités inhérents à la puissance économique, à la puissance politique. Parce qu'on est une puissance politique que si on assume les devoirs qui vont avec. De la même manière que nous, Français, nous sommes une puissance reconnue en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, et en même temps, nous payons le prix pour ça. Ce que je veux dire par là, c'est que, nous nous projetons à l'extérieur, nous sommes parmi les pays les plus présents dans les opérations de maintien de paix à l'extérieur, nous avons des exigences particulières vis-à-vis du reste du monde. Et c'est dans cet esprit que je dis que la Chine, comme les autres puissances, a des devoirs, a des responsabilités. Il ne s'agit pas d'accuser, il ne s'agit pas là de critiquer gratuitement, il s'agit juste de se dire les choses, puisque nous avons un dialogue bilatéral - comment dire ? - normal.
Aurez-vous un jour l'autorisation d'aller en Birmanie voir ce qui s'y passe ?
J'ai eu l'autorisation d'aller en Birmanie, puisque le président de la République était intervenu. Les autorités birmanes, il y a quelques mois, juste avant l'été, m'avaient donné un visa pour aller en Birmanie, mais les conditions posées pour ce déplacement étaient telles que, j'avais le sentiment que je ne pouvais pas avoir beaucoup de marge de manoeuvre. Par exemple...
Vous continuez à négocier ?
...Il était prévu que je ne voie pas Aung San Suu Kyi, que je ne puisse pas rencontrer les autorités les plus emblématiques, disons, de la Junte birmane, et dans ces conditions un tel voyage n'avait vraiment plus de sens. Je risquais d'y laisser des plumes... Pas moi, personnellement, mais ce que je représente, à savoir notre pays et l'Union européenne plus qu'autre chose.
Vous racontez dans votre livre le voyage mouvementé de M. Kadhafi en France, à la fin de l'année 2007 et vos protestations, vous aviez soulevé la polémique. Alors, on vous avait dit : "oui, mais il va nous acheter des avions Rafale". Dix mois plus tard, toujours pas d'avions commandés. On s'est fait rouler dans la farine ?
Je ne sais pas, ce volet ne m'a pas directement concernée...
Vous ne regrettez rien ?
Ce n'est pas une question de regret, parce qu'au moment où on agit, on agit avec réflexion, avec pondération, on mesure tous les paramètres, et quand on se lance, on se lance. Je n'ignore pas que ce gros mot de "realpolitik", "la realpolitik", ou "la défense des intérêts", je préfère, a un rôle important dans notre politique étrangère, c'est normal, c'est nécessaire, c'est souhaitable. Après tout, personne ne peut penser qu'on fonde une politique étrangère uniquement sur des valeurs. H. Védrine dirait même que c'est dangereux. Donc ce n'est pas le problème. Je pense que ce qui est important c'est que nous continuions à constituer une voix singulière dans le monde. Le général de Gaulle disait qu' "il y a un pacte vingt fois séculaire qui lie la grandeur de la France à la liberté du monde". C'est ce qui fait que nous sommes un pays différent des autres, c'est ce qui fait que nous sommes au Conseil de sécurité des Nations unies, c'est ce qui fait que nous sommes un pays qui est attendu sur le terrain des valeurs. C'est ce qu'on appelle "le rang", c'est ce qu'on appelle "la grandeur", ce sont de vieux mots mais ce sont des mots qui pèsent lourd dans l'identité française.
Un pays qui doit donc être exemplaire sur le plan des droits de l'homme, on est perfectibles de ce côté-là, vous le rappelez dans le livre. L'épidémie de suicides en prison, c'est un problème de droits de l'homme également ?
Exactement. La situation dans les prisons françaises est dramatique...
Que doit faire R. Dati, qu'attendez-vous d'elle ?
...ce n'est pas nouveau, c'est un problème qui existait déjà dans les gouvernements précédents. Nous sommes régulièrement pointés du doigt par les institutions internationales à cause des prisons.
Alors, que faire ?
"Que faire ?", il y a un projet de loi pénitentiaire, il y a des rénovations immobilières qui sont faites régulièrement, mais évidemment ce n'est pas suffisant à cause de cette surpopulation carcérale qui pèse. Je crois qu'il est absolument important qu'il y ait cette grande politique de lutte contre la surpopulation carcérale. R. Dati s'y emploie, pas à pas, parce qu'évidemment c'est une révolution qui est nécessaire, cela prendra du temps parce qu'on part de si loin, et elle n'en est pas forcément responsable, comme vous le savez bien. Et quand j'entends qu'il y a des suicides successifs en prison, quand j'entends qu'il y a des viols, des tortures en prison, non, ce n'est pas digne du pays des droits de l'homme. Et nous avons le devoir, si ce n'est de la perfection, au moins de l'exemplarité. Et le génie démocratie, c'est de reconnaître leur perfectibilité, il est important que nous y travaillions.
"Perfectibilité", le Taser a été employé contre un mineur pour la première fois à Marseille, ça vous inquiète ?
Contre un mineur, oui, ça m'inquiète, parce que je ne sais pas dans quel contexte cela a été fait, donc je ne veux pas me prononcer sur ce cas-là en particulier. Mais je crois que l'emploi de ce genre de... - je ne sais pas comment les appeler ? - d'armes ?
"Des armes non létales", comme on dit...
Voilà. Doit être strictement encadré et surveillé. Moi, je ne voudrais pas qu'il y ait des bavures, je ne voudrais pas qu'il y ait excès, je ne voudrais pas que des hommes, des femmes, et en particulier des mineurs y laissent la vie. L'essentiel, c'est de toujours trouver, toujours placer le curseur au bon moment, au bon lieu, entre sécurité et liberté, ou santé tout court.
Votre avenir : avez-vous dit au Président que les élections européennes ne vous intéressaient pas, que vous vouliez vous implanter localement et pas partir à Bruxelles ?
Je veux m'implanter localement, maintenant, on verra par quelle élection cela passe. Moi, vous savez, rien ne me fait peur en politique, parce que j'ai envie d'engagement, j'ai envie de batailles électorales et je me suis engagée déjà dans une élection municipale qui était difficile et je le savais qu'elle était difficile cette élection, mais j'y suis allée quand même parce que je voulais servir mon parti, je voulais servir les Colombiens. Donc ce qui veut dire que je n'ai pas peur. J'aurais pu rester tranquillement planquée, après tout, tout le monde n'est pas parti aux élections municipales, parce qu'il y en avait qui avait peur de perdre, moi, j'y suis allée. Je suis prête à repartir. Maintenant, je ne ressens aucune urgence à prendre une décision hic et nunc...
Donc vous pouvez attendre les législatives de 2012 ?
Peut-être pas aussi loin. Je pense que d'ici là, il y a quand même d'autres élections, mais en tout cas, ce dont je suis convaincue, et N. Sarkozy le dit, et on le dit tous les deux, c'est qu'il faut une implantation locale. C'est absolument nécessaire. Alors quelle élection ? Les élections c'est dans six mois, moi je ne ressens aucune précipitation. Je veux prendre le temps de ma propre réflexion. Ces décisions engagent un avenir.
Et au Gouvernement ? On entend beaucoup votre nom pour la culture dans un prochain remaniement. Cela vous intéresserait ?
Moi, je n'entends rien du tout, parce que, un, ce n'est pas gentil pour C. Albanel qui fait très bien son travail.
Elle peut faire autre chose elle aussi ...
Je ne suis pas du tout d'accord. Et ensuite, ce n'est pas moi qui suis à l'origine de ces rumeurs.
Non, c'est l'Elysée !
Je ne suis même pas sûre, je ne sais pas du tout. Et franchement, je fais mon travail, là, aujourd'hui, je ne demande rien. Ce n'est pas à 31 ans que je vais dire "telle chose me revient de droit". Ce sont les décisions du président de la République, et par pitié, pour ne pas diviser les ministres et pour ne pas que les ministres doutent les uns des autres, je crois qu'il ne faut absolument pas lancer des rumeurs comme ça. Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 6 novembre 2008
Je l'espère, je l'ai demandé, je l'attends, bien sûr de tout coeur. Hu Jia est un militant des droits de l'homme non violent, qui n'a que 35 ans, qui a été condamné à trois ans et demi de prison pour "subversion", entre guillemets ; c'est quelqu'un qui avait dénoncé les stérilisations forcées, qui avait dénoncé les expropriations des paysans, et nous pensons que c'est un militant des droits de l'homme qui doit être aujourd'hui libéré. Et ce prix qui lui a été attribué est une récompense méritée pour ses années d'engagement, de militantisme, de combat et de souffrance. Je pense que c'est un moment intense pour tous les militants des droits de l'homme. En ce sens, Hu Jia est venu rejoindre la grande cohorte des grandes consciences de l'humanité. Et je pense que le Parlement européen a fait là un geste fort pour les droits de l'homme.
Est-ce que ce geste doit être prolongé par les dirigeants européens qui sont réunis aujourd'hui et demain à Pékin pour le sommet Europe-Asie ? Avez-vous demandé à N. Sarkozy de relayer ce prix ?
Hu Jia, était l'un de ceux qui avait intégré dans la liste remise par N. Sarkozy aux autorités chinoises au moment des Jeux Olympiques à Pékin. Il est aussi l'un de ceux pour lequel j'avais écrit aux autorités chinoises à plusieurs reprises. Donc la demande est toujours d'actualité, toujours la même.
Avec la crise économique, peut-être que la Chine va s'assouplir, elle est moins forte qu'avant...
Je pense que ce n'est pas une question de puissance, on a des pays qui ne sont pas forts économiquement, qui, pourtant, sont accusés régulièrement, soupçonnés régulièrement dans le domaine des droits de l'homme. Donc je crois que c'est une question d'engagement, et c'est une question en fait qui est historique. Parce que, au moment où la Chine, malgré cette conjoncture difficile est une puissance émergente qui va devenir, avoir un rôle très important dans le monde, il est important que la Chine assume aussi les devoirs et les responsabilités inhérents à la puissance économique, à la puissance politique. Parce qu'on est une puissance politique que si on assume les devoirs qui vont avec. De la même manière que nous, Français, nous sommes une puissance reconnue en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, et en même temps, nous payons le prix pour ça. Ce que je veux dire par là, c'est que, nous nous projetons à l'extérieur, nous sommes parmi les pays les plus présents dans les opérations de maintien de paix à l'extérieur, nous avons des exigences particulières vis-à-vis du reste du monde. Et c'est dans cet esprit que je dis que la Chine, comme les autres puissances, a des devoirs, a des responsabilités. Il ne s'agit pas d'accuser, il ne s'agit pas là de critiquer gratuitement, il s'agit juste de se dire les choses, puisque nous avons un dialogue bilatéral - comment dire ? - normal.
Aurez-vous un jour l'autorisation d'aller en Birmanie voir ce qui s'y passe ?
J'ai eu l'autorisation d'aller en Birmanie, puisque le président de la République était intervenu. Les autorités birmanes, il y a quelques mois, juste avant l'été, m'avaient donné un visa pour aller en Birmanie, mais les conditions posées pour ce déplacement étaient telles que, j'avais le sentiment que je ne pouvais pas avoir beaucoup de marge de manoeuvre. Par exemple...
Vous continuez à négocier ?
...Il était prévu que je ne voie pas Aung San Suu Kyi, que je ne puisse pas rencontrer les autorités les plus emblématiques, disons, de la Junte birmane, et dans ces conditions un tel voyage n'avait vraiment plus de sens. Je risquais d'y laisser des plumes... Pas moi, personnellement, mais ce que je représente, à savoir notre pays et l'Union européenne plus qu'autre chose.
Vous racontez dans votre livre le voyage mouvementé de M. Kadhafi en France, à la fin de l'année 2007 et vos protestations, vous aviez soulevé la polémique. Alors, on vous avait dit : "oui, mais il va nous acheter des avions Rafale". Dix mois plus tard, toujours pas d'avions commandés. On s'est fait rouler dans la farine ?
Je ne sais pas, ce volet ne m'a pas directement concernée...
Vous ne regrettez rien ?
Ce n'est pas une question de regret, parce qu'au moment où on agit, on agit avec réflexion, avec pondération, on mesure tous les paramètres, et quand on se lance, on se lance. Je n'ignore pas que ce gros mot de "realpolitik", "la realpolitik", ou "la défense des intérêts", je préfère, a un rôle important dans notre politique étrangère, c'est normal, c'est nécessaire, c'est souhaitable. Après tout, personne ne peut penser qu'on fonde une politique étrangère uniquement sur des valeurs. H. Védrine dirait même que c'est dangereux. Donc ce n'est pas le problème. Je pense que ce qui est important c'est que nous continuions à constituer une voix singulière dans le monde. Le général de Gaulle disait qu' "il y a un pacte vingt fois séculaire qui lie la grandeur de la France à la liberté du monde". C'est ce qui fait que nous sommes un pays différent des autres, c'est ce qui fait que nous sommes au Conseil de sécurité des Nations unies, c'est ce qui fait que nous sommes un pays qui est attendu sur le terrain des valeurs. C'est ce qu'on appelle "le rang", c'est ce qu'on appelle "la grandeur", ce sont de vieux mots mais ce sont des mots qui pèsent lourd dans l'identité française.
Un pays qui doit donc être exemplaire sur le plan des droits de l'homme, on est perfectibles de ce côté-là, vous le rappelez dans le livre. L'épidémie de suicides en prison, c'est un problème de droits de l'homme également ?
Exactement. La situation dans les prisons françaises est dramatique...
Que doit faire R. Dati, qu'attendez-vous d'elle ?
...ce n'est pas nouveau, c'est un problème qui existait déjà dans les gouvernements précédents. Nous sommes régulièrement pointés du doigt par les institutions internationales à cause des prisons.
Alors, que faire ?
"Que faire ?", il y a un projet de loi pénitentiaire, il y a des rénovations immobilières qui sont faites régulièrement, mais évidemment ce n'est pas suffisant à cause de cette surpopulation carcérale qui pèse. Je crois qu'il est absolument important qu'il y ait cette grande politique de lutte contre la surpopulation carcérale. R. Dati s'y emploie, pas à pas, parce qu'évidemment c'est une révolution qui est nécessaire, cela prendra du temps parce qu'on part de si loin, et elle n'en est pas forcément responsable, comme vous le savez bien. Et quand j'entends qu'il y a des suicides successifs en prison, quand j'entends qu'il y a des viols, des tortures en prison, non, ce n'est pas digne du pays des droits de l'homme. Et nous avons le devoir, si ce n'est de la perfection, au moins de l'exemplarité. Et le génie démocratie, c'est de reconnaître leur perfectibilité, il est important que nous y travaillions.
"Perfectibilité", le Taser a été employé contre un mineur pour la première fois à Marseille, ça vous inquiète ?
Contre un mineur, oui, ça m'inquiète, parce que je ne sais pas dans quel contexte cela a été fait, donc je ne veux pas me prononcer sur ce cas-là en particulier. Mais je crois que l'emploi de ce genre de... - je ne sais pas comment les appeler ? - d'armes ?
"Des armes non létales", comme on dit...
Voilà. Doit être strictement encadré et surveillé. Moi, je ne voudrais pas qu'il y ait des bavures, je ne voudrais pas qu'il y ait excès, je ne voudrais pas que des hommes, des femmes, et en particulier des mineurs y laissent la vie. L'essentiel, c'est de toujours trouver, toujours placer le curseur au bon moment, au bon lieu, entre sécurité et liberté, ou santé tout court.
Votre avenir : avez-vous dit au Président que les élections européennes ne vous intéressaient pas, que vous vouliez vous implanter localement et pas partir à Bruxelles ?
Je veux m'implanter localement, maintenant, on verra par quelle élection cela passe. Moi, vous savez, rien ne me fait peur en politique, parce que j'ai envie d'engagement, j'ai envie de batailles électorales et je me suis engagée déjà dans une élection municipale qui était difficile et je le savais qu'elle était difficile cette élection, mais j'y suis allée quand même parce que je voulais servir mon parti, je voulais servir les Colombiens. Donc ce qui veut dire que je n'ai pas peur. J'aurais pu rester tranquillement planquée, après tout, tout le monde n'est pas parti aux élections municipales, parce qu'il y en avait qui avait peur de perdre, moi, j'y suis allée. Je suis prête à repartir. Maintenant, je ne ressens aucune urgence à prendre une décision hic et nunc...
Donc vous pouvez attendre les législatives de 2012 ?
Peut-être pas aussi loin. Je pense que d'ici là, il y a quand même d'autres élections, mais en tout cas, ce dont je suis convaincue, et N. Sarkozy le dit, et on le dit tous les deux, c'est qu'il faut une implantation locale. C'est absolument nécessaire. Alors quelle élection ? Les élections c'est dans six mois, moi je ne ressens aucune précipitation. Je veux prendre le temps de ma propre réflexion. Ces décisions engagent un avenir.
Et au Gouvernement ? On entend beaucoup votre nom pour la culture dans un prochain remaniement. Cela vous intéresserait ?
Moi, je n'entends rien du tout, parce que, un, ce n'est pas gentil pour C. Albanel qui fait très bien son travail.
Elle peut faire autre chose elle aussi ...
Je ne suis pas du tout d'accord. Et ensuite, ce n'est pas moi qui suis à l'origine de ces rumeurs.
Non, c'est l'Elysée !
Je ne suis même pas sûre, je ne sais pas du tout. Et franchement, je fais mon travail, là, aujourd'hui, je ne demande rien. Ce n'est pas à 31 ans que je vais dire "telle chose me revient de droit". Ce sont les décisions du président de la République, et par pitié, pour ne pas diviser les ministres et pour ne pas que les ministres doutent les uns des autres, je crois qu'il ne faut absolument pas lancer des rumeurs comme ça. Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 6 novembre 2008