Texte intégral
Xavier Darcos a remis les prix des Droits de l'Homme - René Cassin le vendredi 7 novembre. Des collégiens et lycéens se sont engagés pour faire connaître et progresser la cause des droits de l'homme avec l'aide de leurs enseignants. Le thème annuel de ce concours était "1948 - 2008 : la Déclaration universelle des droits de l'homme aujourd'hui". Le ministre de l'Éducation nationale a rappelé que ce texte fondateur affirme "avec force la dignité et les droits de la personne humaine" et "consacre l'éducation comme un droit humain fondamental".
Monsieur le Préfet, monsieur le Président de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, cher Joël Thoraval,
Monsieur le Directeur général de l'enseignement scolaire, cher Jean-Louis Nembrini,
Mesdames et Messieurs,
Chers lauréats,
C'est avec un très grand plaisir que je vous accueille aujourd'hui dans les salons du ministère de l'Éducation nationale pour la remise des prix des Droits de l'Homme - René Cassin qui distingue chaque année depuis 1988 les collégiens et lycéens qui, par leurs travaux, ont souhaité s'engager pour faire connaître et progresser la cause des droits de l'homme, avec le soutien et l'aide de leurs enseignants.
Comme chaque année, deux modes de participation étaient proposés à nos établissements. L'une, libre, nous permet de récompenser tous les projets que nous adressent les collégiens et les lycéens, quelle que soit la forme qu'ils choisissent pour évoquer les droits de l'homme.
Parallèlement, les élèves étaient également invités à rendre des travaux liés au thème de l'année : « 1948-2008 : la Déclaration universelle des droits de l'homme aujourd'hui ». En effet, comment, en cette année anniversaire, ne pas évoquer la Déclaration universelle des droits de l'homme elle-même dans le cadre d'un concours qui porte le nom de l'un de ses pères les plus fameux : René Cassin.
Travailler aujourd'hui sur la déclaration de 1948, c'est d'abord rendre hommage à l'oeuvre de René Cassin, éminent juriste français, résistant de la première heure en 1940 et militant historique de la cause des droits de l'homme dont l'oeuvre fut couronnée en 1968 par le Prix Nobel de la paix.
Travailler soixante ans après sa proclamation sur la déclaration universelle de 1948, c'est aussi réfléchir à la signification et à la postérité de l'oeuvre de René Cassin et de tous ceux qui participèrent à la rédaction de ce texte fondateur. En effet, au lendemain de la seconde guerre mondiale, leur geste était à la fois audacieux et nécessaire, car ils eurent le souci de redonner, dans le cadre des Nations Unies naissantes, un fondement moral à un monde dévasté par la violence et la barbarie en affirmant avec force la dignité et les droits de la personne humaine.
Soixante ans après, le message de René Cassin, d'Eleanor Roosevelt et des autres rédacteurs de la déclaration demeure toujours aussi essentiel. En effet, si les droits de l'homme sont un principe, ils ne sont en aucun cas un acquis mais toujours un combat. Et force est de constater qu'il reste encore beaucoup à faire pour les faire triompher dans le monde.
Ainsi, je voudrais solennellement rappeler que l'article 26 de la Déclaration universelle des droits de l'homme consacre l'éducation comme un droit humain fondamental. Aujourd'hui, si la cause de l'éducation progresse partout dans le monde, elle reste encore fragile dans de nombreux pays et il ne faut pas ménager nos efforts pour la soutenir. J'aurais d'ailleurs l'occasion de le rappeler le 25 novembre prochain à Genève lors de la 48e session de la Conférence internationale de l'éducation où j'interviendrai au nom de l'Union européenne en présence de nombreux ministres de l'Éducation venus du monde entier.
En participant au prix des droits de l'Homme - René Cassin, vous avez, vous aussi, choisi de vous engager en faveur de cette cause universelle. Les travaux que nous primons aujourd'hui sont à la hauteur de l'enjeu qu'ils évoquent et témoignent de la qualité de votre réflexion. Quelle que soit la catégorie considérée, ils sont tous absolument remarquables et démontrent à quel point vous avez été passionnés par l'aventure dans laquelle vous avez choisi de vous engager. Jean-Louis Nembrini va avoir dans un instant l'occasion de nous les présenter mais je veux dès à présent féliciter chaleureusement tous ceux qui les ont réalisés.
Je suis aussi frappé par la créativité et la diversité des supports utilisés : des recueils et des mémoires ont bien entendu été composés mais d'autres classes ont également rédigé des poèmes, des romans ou mis en scène des courts métrages musicaux. Plusieurs classes ont également su se saisir des opportunités offertes par les nouvelles technologies pour concevoir et réaliser des diaporamas ou de courts films propres à donner un écho plus large à leur travail.
La qualité des travaux que nous primons aujourd'hui est le signe de la vitalité de la réflexion sur les droits de l'homme dans nos établissements scolaires. Je m'en réjouis car je suis convaincu, comme vous tous, qu'il s'agit là d'une cause essentielle dans le monde contemporain.
Bravo à tous.
Source http://www.education.gouv.fr, le 25 novembre 2008