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Mesdames et messieurs,
Je me réjouis d'ouvrir ce soir la première édition du festival « Image, numérique et éducation ». En effet, qu'il s'agisse de la cartographie numérique, des animations interactives ou de la diffusion de vidéos via internet, l'image entre aujourd'hui à l'école sous de nouvelles formes et dans toutes les disciplines scolaires. Nous ne pouvons l'ignorer.
Quand on parle de technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement, on présente souvent des matériels, certes de grande qualité comme les tableaux blancs interactifs ou les systèmes de visioconférences très utiles pour l'enseignement des langues par exemple, mais on oublie souvent tout ce qui touche aux « ressources et services numériques ».
En effet, le tableau blanc interactif devient un merveilleux outil pour l'enseignement des mathématiques quand il est accompagné par exemple d'un logiciel qui permet, comme nous l'avons vu très brièvement, de manipuler des figures géométriques en trois dimensions.
C'est précisément pour mieux faire connaitre l'extraordinaire créativité des éditeurs, des établissements publics et des associations de professeurs dans la production de contenus numériques éducatifs que nous avons souhaité organiser cette manifestation.
En effet, les enseignants et les inspecteurs ne connaissent pas toujours l'offre actuelle. Et quand ils la connaissent, ils s'arrêtent souvent aux produits strictement liés à la discipline qu'ils enseignent. Or, dans ce domaine comme ailleurs, il faut valoriser l'interdisciplinarité et la journée de demain permettra à un professeur de Sciences de la vie et de la Terre de découvrir que la base de vidéos historiques de l'INA contient de nombreux exemples intéressant sa discipline. De même, un professeur de physique pourra se familiariser avec un logiciel comme Dartfish développé pour le sport mais qui peut aussi être utilisé dans le cadre d'une expérience (comme on le voit dans la courte vidéo introductive).
Cette connaissance de la richesse de l'offre est aujourd'hui indispensable et c'est pourquoi, nous avons voulu offrir 50 000 clés U.S.B. aux nouveaux enseignants de toutes les disciplines ainsi qu'à tous les nouveaux professeurs des écoles. La distribution a été lancée la semaine passée à Goussainville et les jeunes professeurs vont désormais pouvoir découvrir l'offre dans leur discipline grâce à un accès à de nombreux sites internet qui parfois ne sont accessibles que sur abonnement.
Mais ce travail de valorisation des ressources ne saurait s'adresser qu'aux seules jeunes enseignants. Il doit concerner tous les enseignants, ainsi que les inspecteurs de l'éducation, les éditeurs, les étudiants, les chercheurs, et les familles.
C'est tout le sens de ces journées et je tiens à remercier leurs organisateurs d'avoir également songé à nous montrer des « productions interactives » réalisées par nos musées. En effet, il existe une production particulièrement originale qui permet aux élèves d'avoir une autre approche du savoir.
Je pense à la remarquable réalisation de la Cité des Sciences pour la nouvelle exposition Epidemik ou encore au produit « Ligne de temps » réalisé par l'Institut de recherche du centre Georges Pompidou. Je pense aussi aux « guides d'écoute » de la Cité de la musique qui, grâce à une convention avec le ministère, vont être accessibles via Internet, aux établissements scolaires.
Ce dernier exemple est d'ailleurs significatif du rôle des technologies pour réduire les inégalités entre les territoires. En effet, il était impossible jusqu'ici à des élèves éloignés de Paris d'avoir accès aux fonds patrimoniaux de nos grands établissements culturels.
Comme vous le verrez tout à l'heure avec l'expérience interactive Khéops et durant toute la journée de demain, l'image numérique bouleverse notre rapport au savoir.
Les exemples ne manquent d'ailleurs pas, qu'il s'agisse de l'apprentissage des langues avec l'accès immédiat à des vidéos adaptées aux niveaux des élèves, des images du corps sous toutes les formes grâce à l'imagerie médicale, ou encore des cartes géographiques numériques qui peuvent être superposées pour mieux lire nos villes et nos paysages. Je dois d'ailleurs vous dire que j'ai eu le grand plaisir d'inaugurer il y a peu le site Edugéo coproduit par le ministère et l'Institut géographique national, et je peux vous assurer qu'il va profondément transformer l'enseignement de la géographie à l'école.
L'image est aussi le moyen principal de communication avec nos jeunes élèves malentendants. C'est pourquoi, je voudrais saluer l'initiative de France 5 et du C.N.D.P. qui ont souhaité rendre accessibles de nombreuses vidéos de la plateforme « lesite.tv » en les doublant en langue des signes française (L.S.F.) et en langage parlé complété (L.P.C.). C'est une première mondiale pour un site de vidéos éducatives à la demande.
Mais les formidables perspectives ouvertes par ces nouvelles images ne doivent pas nous faire oublier qu'elles demandent à être analysées, décryptées. Plus encore qu'à l'ère de la télévision, l'éducation à l'image est devenue aujourd'hui une nécessité. En effet, il est indispensable que les jeunes puissent exercer un regard critique devant le flux incessant d'images diffusées par les nouveaux médias et les sites de partage tels que Google, You tube, Daily motion, etc. Cette éducation à l'image est d'autant plus nécessaire que les jeunes sont eux-mêmes des producteurs d'images avec leur téléphone portable et leur appareil photos numériques et qu'ils partagent ces images avec le monde entier.
Vous le voyez, mesdames et messieurs, les ressources numériques sont porteuses de formidables potentialités pour notre école. Il était donc nécessaire de le faire savoir et d'en tirer toutes les conclusions.
La manifestation d'aujourd'hui a donc été conçue comme un moment privilégié d'échange sur les pratiques que ces nouveaux outils et services introduisent dans l'enseignement. Je voudrais insister sur le fait que ce ne sont pas des modèles de cours ou des réponses toute faites que le ministère veut imposer. C'est bien plutôt la mutualisation des pratiques et l'échange de réflexions que nous souhaitons privilégier et l'internet est un merveilleux outil pour favoriser ce partage d'expérience.
La manifestation d'aujourd'hui est aussi l'occasion de démontrer que la France est l'un des pays les plus actifs dans le domaine du numérique éducatif. En effet, les entreprises et les grands établissements publics y sont très créatifs et disposent d'un savoir-faire inégalé dans la réalisation de produits pédagogiques numériques. Je suis d'ailleurs particulièrement sensible à la présence parmi nous de Cap Digital, pôle de compétitivité des contenus numériques, et de l'incubateur de la Belle de mai à Marseille, qui accompagne de nombreuses jeunes entreprises du secteur du multimédia éducatif.
Les produits pédagogiques numériques sont des ambassadeurs de la qualité de notre système éducatif. Ils méritent d'être mieux connus en Europe et je suis heureux que des entreprises françaises soient présentes dans les grands salons européens tel que le prochain salon anglais, le BETT, qui se déroulera en janvier 2009 à Londres.
Je voudrais pour conclure remercier tous les partenaires qui ont permis la tenue de cette première édition du Festival « Image, numérique et éducation ». J'espère que bien d'autres rejoindront la prochaine édition en 2009.
Et maintenant, partons en Égypte ancienne et redécouvrons Khéops.
Source http://www.education.gouv.fr, le 25 novembre 2008