Texte intégral
Q - Les consommateurs français ont-ils des raisons de s'inquiéter de cette alerte à la dioxine ?
R - Pour la France, ce n'est pas une alerte sanitaire majeure. 95 % de la viande fraîche de porc consommée dans l'Hexagone est produite en France. Néanmoins, le ministère de l'Agriculture a demandé dès hier matin aux professionnels de vérifier la traçabilité de leurs produits et de procéder au retrait des viandes de porc abattus en Irlande depuis le 1er septembre ainsi que des produits qui en sont issus comme le bacon ou le jambon.
Q - Après l'affaire de la farine de soja (contaminée à la mélamine mélangée à de la nourriture pour volailles bio) et le scandale de l'huile frelatée en provenance d'Ukraine, ne faut-il pas revoir les labels et renforcer les contrôles ?
R - Concernant la mélamine, ce ne sont pas les labels bio qui sont en cause, mais l'importation de produits frauduleux en provenance de Chine. Il faut donc renforcer les contrôles à toutes les frontières de l'Union européenne dans les ports et les aéroports. Actuellement, les vingt-sept membres de l'Union européenne effectuent des contrôles sanitaires coordonnés. Mais il faut la même rigueur partout et que les pays tiers qui exportent dans l'Union respectent les mêmes normes que nos propres producteurs. Ce qui est essentiel, c'est de garantir la traçabilité des produits et de pouvoir les retirer immédiatement du marché en cas de nécessité. On le voit avec la dioxine, l'Irlande a réagi très rapidement. Quant aux labels de qualité (bio, label rouge...), c'est un autre sujet. Ils ont un cahier des charges très rigoureux et sont pour le consommateur l'assurance d'une nourriture saine, diversifiée et non aseptisée.
Q - Crise oblige, les Français semblent moins sensibles aux labels de qualité qu'aux prix. Comment rétablir un vrai rapport qualité/prix ?
R - D'abord, prix bas ne signifie pas forcément malbouffe. Les agriculteurs sont capables de produire des aliments de qualité à prix raisonnable. Et si les tarifs de l'alimentation augmentent, ce n'est pas aux paysans qu'il faut attribuer cette hausse, mais à tous les intermédiaires. Il faut regarder comment se forment les prix tout au long de la chaîne de commercialisation. Plus on mettra sous le projecteur les marges pratiquées par les distributeurs, moins il y aura d'abus.
Q - Les consommateurs ont visiblement pris leurs distances à l'égard des grandes marques...
R - On constate effectivement que la fréquentation des hard discounts augmente. Et ce n'est pas un hasard si les gens font par ailleurs davantage confiance à leurs commerçants et aux petits producteurs sur les marchés. La meilleure solution pour manger sainement à prix raisonnable, c'est de privilégier les circuits d'approvisionnement courts.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 décembre 2008
R - Pour la France, ce n'est pas une alerte sanitaire majeure. 95 % de la viande fraîche de porc consommée dans l'Hexagone est produite en France. Néanmoins, le ministère de l'Agriculture a demandé dès hier matin aux professionnels de vérifier la traçabilité de leurs produits et de procéder au retrait des viandes de porc abattus en Irlande depuis le 1er septembre ainsi que des produits qui en sont issus comme le bacon ou le jambon.
Q - Après l'affaire de la farine de soja (contaminée à la mélamine mélangée à de la nourriture pour volailles bio) et le scandale de l'huile frelatée en provenance d'Ukraine, ne faut-il pas revoir les labels et renforcer les contrôles ?
R - Concernant la mélamine, ce ne sont pas les labels bio qui sont en cause, mais l'importation de produits frauduleux en provenance de Chine. Il faut donc renforcer les contrôles à toutes les frontières de l'Union européenne dans les ports et les aéroports. Actuellement, les vingt-sept membres de l'Union européenne effectuent des contrôles sanitaires coordonnés. Mais il faut la même rigueur partout et que les pays tiers qui exportent dans l'Union respectent les mêmes normes que nos propres producteurs. Ce qui est essentiel, c'est de garantir la traçabilité des produits et de pouvoir les retirer immédiatement du marché en cas de nécessité. On le voit avec la dioxine, l'Irlande a réagi très rapidement. Quant aux labels de qualité (bio, label rouge...), c'est un autre sujet. Ils ont un cahier des charges très rigoureux et sont pour le consommateur l'assurance d'une nourriture saine, diversifiée et non aseptisée.
Q - Crise oblige, les Français semblent moins sensibles aux labels de qualité qu'aux prix. Comment rétablir un vrai rapport qualité/prix ?
R - D'abord, prix bas ne signifie pas forcément malbouffe. Les agriculteurs sont capables de produire des aliments de qualité à prix raisonnable. Et si les tarifs de l'alimentation augmentent, ce n'est pas aux paysans qu'il faut attribuer cette hausse, mais à tous les intermédiaires. Il faut regarder comment se forment les prix tout au long de la chaîne de commercialisation. Plus on mettra sous le projecteur les marges pratiquées par les distributeurs, moins il y aura d'abus.
Q - Les consommateurs ont visiblement pris leurs distances à l'égard des grandes marques...
R - On constate effectivement que la fréquentation des hard discounts augmente. Et ce n'est pas un hasard si les gens font par ailleurs davantage confiance à leurs commerçants et aux petits producteurs sur les marchés. La meilleure solution pour manger sainement à prix raisonnable, c'est de privilégier les circuits d'approvisionnement courts.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 décembre 2008