Texte intégral
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames,
Messieurs,
Chers Amis,
Je suis heureuse de vous accueillir, ici, au Quai d'Orsay, dans ce Salon de l'Horloge, qui portait jadis le nom magnifique de Salon de la Paix, où fut notamment signé le Pacte Briand-Kellog, avant que résonne, le 9 mai 1950, la parole fondatrice de Robert Schuman qui allait engager la réconciliation entre la France et l'Allemagne, des peuples et des nations européennes, autour d'un projet historique de paix et de prospérité.
L'art diplomatique n'est pas seulement celui de régler des rapports de forces ou d'intérêts. C'est aussi l'ambition toujours reprise d'inventer de nouvelles relations entre les hommes, vers plus de justice, de démocratie, de prospérité et de dignité.
En politique, comme en diplomatie, on n'accomplit rien sans ferveur ni conviction.
C'est cet idéal de liberté et de paix que nous célébrons aujourd'hui à l'occasion de la remise du prix des droits de l'Homme de la République française "Liberté, égalité, fraternité", décerné par la Commission nationale consultative des droits de l'Homme dont je salue l'action déterminée en faveur de la promotion des droits de l'Homme.
Nous voici donc réunis, chers amis, ONG, défenseurs des droits de l'Homme, pour cette remise de prix, qui coïncide cette année 2008 avec le 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
60 ans pour un texte qui avait été adopté, en 1948, à Paris, au Palais de Chaillot.
60 ans pour un texte historique et fondateur, né au lendemain d'un des plus effroyables conflits de l'Histoire, après aussi l'extermination de 6 millions de juifs. 60 ans pour un texte qui, comme le souligne René Cassin, présente "les protestations de l'humanité contre les atrocités et les oppressions dont tant de millions d'êtres humains ont été victimes à travers les siècles". Et, soixante ans après, la déclaration universelle conserve toute sa force et toute sa puissance d'évocation universelle. Réjouissons-nous des avancées enregistrées, à commencer par l'enracinement de ces droits dans des textes internationaux plus justes et plus contraignants.
Mais reconnaissons en même temps les immenses défis qui nous attendent. Mesurons avec lucidité, et détermination aussi, tout le chemin qui nous reste à parcourir. Au XXIème siècle, les principes et les valeurs qui nous guident sont bien loin de s'appliquer partout. L'universalisme pourrait même vaciller si nous ne restons pas vigilants face aux coups de sape, notamment du relativisme culturel.
Le monde continue d'être en proie à des violences absurdes, à des répressions aveugles, à des haines sectaires, à des conflits interethniques, au nihilisme terroriste.
Au Zimbabwe, en Birmanie, en Corée du Nord, le malheur des peuples n'est pas une fatalité : il résulte d'une oppression organisée.
Par ailleurs, l'insondable violence des hommes contre les hommes et contre les femmes, je l'ai éprouvée au plus profond en République démocratique du Congo où je me suis rendue à deux reprises en quelques mois avec l'impression à chaque fois, d'avoir fait un aller retour en enfer, dans ces terres meurtries et blessées des Kivus.
Car les droits, aussi universels et sacrés soient-ils, ne valent que s'ils sont traduits dans les faits. Dans les pays que je viens de citer et ailleurs, des femmes et des hommes, souvent anonymes, luttent justement pour donner un sens à ces droits, à ces valeurs. C'est pour honorer ces hommes et ces femmes, porte-parole des laissés pour compte, voix des opprimés, toujours en quête de justice et de vérité, que la France, cette France de 1789, qui il y a plus deux cents ans, a proclamé sa foi en l'universalité des droits de l'Homme, fidèle à son histoire, a créé ce prix des droits de l'Homme de la République française.
La République en France est liée à l'universel. Et l'universel a le visage d'hommes et de femmes, vigies inlassables de la liberté.
En vingt ans, et c'est le second anniversaire que nous célébrons aujourd'hui, ce prix a récompensé les plus illustres défenseurs de la liberté, ces combattants opiniâtres et pacifiques, qui à travers le monde, luttent, avec courage, souvent au péril de leur vie, pour faire vivre l'esprit de la Déclaration universelle des droits de l'Homme : de U Win Tin en Birmanie à Shirin Ebadi, en Iran, en passant par Taslima Nasreen au Bengladesh, à Hu Jia, bloggueur, prix Sakharov, aux avocats aux pieds nus en Chine. 113 défenseurs ou associations, qui agissent sur tous les continents, ont été distingués au Brésil, au Guatemala, à Haïti, au Cambodge, en Afghanistan, au Pakistan, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo, en Ukraine, en Russie, en Egypte...
En ce jour si spécial, nous célébrons aussi le 10ème anniversaire de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l'Homme. Je suis fière que les défenseurs des droits de l'Homme soient l'un des deux thèmes retenus par la Commission nationale consultative des droits de l'Homme.
Je félicite Mme Moutabar Tadjibaeva, présidente de l'association "club des coeurs ardents" pour son prix qui récompense son combat courageux pour la justice et pour faire reculer l'arbitraire, dans des conditions difficiles. La France est intervenue à plusieurs reprises en faveur de Mme Tadjibaeva en soutien à son engagement. Ce prix, Madame, est une reconnaissance de votre courage, que je salue.
Le deuxième thème retenu cette année par la Commission nationale porte sur les droits économiques, sociaux et culturels.
Distinguer des actions et des projets qui visent à promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels permet de rappeler et de réaffirmer les principes d'indivisibilité, d'interdépendance et d'universalité des droits de l'Homme.
D'ailleurs, à cet égard, l'année 2008 marque une étape importante : l'Assemblée générale des Nations unies va adopter très prochainement un protocole facultatif au pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Ce protocole permettra aux individus de saisir directement un Comité compétent pour faire valoir leurs plaintes, comme cela a été le cas dès l'origine pour le pacte relatif aux droits civils et politiques. L'Union européenne a joué un rôle très actif pour l'adoption de ce protocole facultatif.
Il n'y aura pas de paix durable sans prospérité. L'aide au développement, l'éradication de la pauvreté restent une priorité : c'est le message qu'a porté le président de la République à Doha.
Une attention particulière a également été portée aux droits des femmes, dont j'ai souhaité que la France en fasse l'une des priorités de sa Présidence de l'Union européenne en matière de droits de l'Homme, notamment sous l'angle de la lutte contre la violence faite aux femmes.
Je souhaite rendre un hommage particulier aux femmes et aux hommes, à leurs organisations qui se battent pour défendre ces droits et agir concrètement contre cette violence inacceptable. J'ai cité la RDC, je souhaite vous dire que ce que j'y ai vu est insupportable, intolérable, indicible.
Comment admettre que 100.000 femmes et certainement plus y ont été violées et mutilées depuis 2003 ? Comment accepter cette barbarie à l'état pur ? Le viol systématique et massif des femmes, le viol utilisé comme arme de guerre est, quand il est commis à cette échelle, un crime contre l'Humanité.
Reconnaissons-le, mais surtout agissons ! Comme le fait la Cour pénale internationale. La lutte contre l'impunité est au coeur de mes priorités. Il n'y a pas de paix sans justice. Et la réconciliation ne se reconstruit pas dans l'oubli des crimes ni des victimes.
Sous la Présidence française de l'Union européenne, j'ai voulu que soient adoptées des lignes directrices sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes. Ces lignes directrices doivent, dans les années à venir, guider concrètement l'action des ambassades européennes et les délégations de la Commission européenne pour que nous contribuions à lutter plus efficacement contre ce phénomène.
Les violences contre les femmes ne s'arrêtent pas aux portes des crises et des situations de guerre. Elles s'exercent également dans la vie quotidienne des pays en paix et dans le cadre familial. Dans de trop nombreuses régions du monde, la condition des femmes reste infiniment précaire. Aucun pays n'est exempt des violences domestiques à l'encontre des femmes, mon pays pas plus qu'un autre.
Là encore, c'est la société civile qui est à la pointe du combat, qui est à l'origine de la mise en place des réseaux d'aide aux femmes victimes de violences.
C'est pourquoi, je félicite chaleureusement les deux associations récompensées à ce titre qui encore une fois me tient particulièrement à coeur :
- "l'Organisation des femmes pour le développement" de Somalie (IIDA Women's Development Organisation), présidée par Mme Halima Arush, mène un combat remarquable contre les mutilations génitales féminines et les violences faites aux femmes. Mme Arush, recevez ma chaleureuse reconnaissance pour l'aide que vous apportez aux victimes et l'accès aux soins médicaux que vous leur prodiguez.
- "l'Association tunisienne des femmes démocrates", représentée par sa présidente sortante, Mme Khadija Cherif. Ma chère Khadija Chérif, votre souvenir me poursuit depuis notre rendez-vous manqué à Tunis. La porte se ferme et voilà que vous entrez par la fenêtre. Et vous faites bien. Il y a donc une justice sur cette terre ! C'est donc une grande fierté pour moi d'honorer une association qui oeuvre contre les violences et la vulnérabilité économique et sociale des femmes en Tunisie.
Soixante ans après l'adoption de la déclaration universelle des droits de l'Homme qui affirme que ses principes doivent s'appliquer notamment sans discrimination de sexe, les droits des femmes restent, en effet, l'un des défis majeurs à l'universalité des droits de l'Homme.
Mais la violence touche aussi de manière spécifique les enfants, que ceux-ci soient transformés en enfants-soldats, traversent des conflits armés ou soient victimes d'exploitation.
Le projet présenté par la Fondation marocaine Orient Occident pour un projet de sensibilisation et de lutte contre le travail domestique des enfants, les "petites bonnes" au Maroc, et celui de l'Association pour la protection de l'enfant de la guerre au Liban, pour la prise en charge psychologique des enfants traumatisés par la guerre, rappellent que nous devons agir sans relâche pour que ces phénomènes disparaissent. Nous devons tout faire pour que ces enfants puissent bénéficier de toute l'attention requise pour favoriser leur réinsertion dans la société.
Je remercie et félicite chaleureusement les présidentes de ces deux organisations, Mme Yasmina Filali et Mme Mirna Gannage, en souhaitant que ce prix contribue à la réalisation de leur projet.
A toutes ces associations lauréates ce soir, je souhaite leur dire que la France sera toujours à leurs côtés. Elle poursuivra son engagement, de façon indéfectible, afin que le rêve des rédacteurs de la déclaration universelle des droits de l'Homme, leur espérance d'universalisme, soient un jour une réalité pour chaque être humain.
Ce message, je l'adresse évidemment aussi à tous les défenseurs, dont j'ai pu rencontrer un certain nombre au cours de cette année écoulée et des déplacements, plus de 70, que j'ai pu faire à travers le monde. J'ai à chaque fois été sensible à leur leçon de courage et de ténacité.
Ce message, je l'adresse également aux anciens lauréats qui ont fait une longue route pour venir partager avec nous ce moment d'émotion, que je salue très chaleureusement.
Tout d'abord, Mme Taslima Nasreen, lauréate du prix en 1994. J'ai eu l'honneur de vous remettre, Madame, le 21 mai dernier, le ''prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes'' afin de vous témoigner le soutien de la France dans votre combat pour la liberté. Je sais combien votre situation demeure difficile et je souhaiterais une nouvelle fois vous manifester notre appui et notre admiration.
Je suis heureuse également que M. Kamal Abbas, lauréat du prix en 1999, ait pu s'associer à nous aujourd'hui. La justice de votre pays vient de rendre une décision positive qui va permettre à votre association de poursuivre résolument son action pour la défense des droits des ouvriers égyptiens.
Nous avons en ce moment une petite pensée pour des anciens lauréats qui n'ont pu être présent parmi nous aujourd'hui.
Je pense à M. U Win Tin, qui a passé près de vingt ans en prison en Birmanie et qui a été libéré récemment, à Elisardo Sanchez, resté à Cuba, à MM. Baghi et Soltani, privés de passeport depuis plusieurs années et pour lesquels je suis intervenue à plusieurs reprises, encore très récemment. J'appelle les autorités iraniennes à respecter la liberté de mouvement conformément aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
Le combat de tous ces défenseurs pour l'application des droits les plus élémentaires souligne la commune humanité qui nous unit au-delà de nos différences, par-delà les latitudes. A travers eux, c'est le rôle éminent joué par les sociétés civiles dans la promotion et la protection des droits de l'Homme qui est reconnu et affirmé.
A cet égard, si l'on se retourne sur les vingt dernières années, que de chemin parcouru par les ONG et les représentants de la société civile, qui sont devenus aujourd'hui des acteurs essentiels du combat pour les droits de l'Homme. A chacune de mes visites à l'étranger, je mesure l'engagement et les actions menées par de multitudes associations, présentes et actives sur le terrain, dans tous les domaines.
Reconnaissons aussi qu'aujourd'hui, aucune initiative d'envergure sur le plan international ne saurait être menée avec succès qui n'associe la société civile à travers des coalitions d'ONG. Je pense par exemple à la lutte contre la peine de mort, aux actions en faveur des enfants soldats, au respect de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre, aux luttes contre les violences faites aux femmes.
La France a travaillé main dans la main avec les ONG à l'adoption de la convention sur les disparitions forcées, dernier texte normatif en date. Voyons également le résultat encourageant de la récente conférence d'Oslo sur l'interdiction des armes à sous-munitions qui est née d'une mobilisation intense des ONG.
Mon pays, comme l'Union européenne, est attaché à ce partenariat étroit et constructif avec les sociétés civiles. Il en promeut le principe et continuera d'engager des initiatives audacieuses avec elles. J'ai ainsi souhaité que la France, l'Union européenne, en partenariat étroit avec des pays de tous les continents et les ONG concernées, prennent une initiative forte dans le cadre des travaux de l'Assemblée générale des Nations unies, en faveur de la dépénalisation de l'homosexualité.
Là encore, notre succès reviendra en grande partie à l'appui apporté à cette initiative par les ONG. La semaine prochaine, je me rendrai à New York pour co-présider une réunion qui solennisera une déclaration sur l'orientation sexuelle et les droits de l'Homme.
Avant de conclure, je veux enfin remercier nos ambassades pour leur mobilisation active en faveur du Prix et pour avoir suscité et fait converger vers la Commission nationale consultative des droits de l'Homme plus de 130 projets du monde entier, preuve aussi de la renommée qu'a acquise le prix des droits de l'Homme de la République française au fil des ans. Les ambassades, au contact du terrain, jouent en effet un rôle essentiel d'alerte et d'accueil pour les défenseurs des droits de l'Homme. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai souhaité que nos ambassades puissent devenir de véritables "maisons des droits de l'Homme".
Les défenseurs doivent savoir qu'ils trouveront auprès de nos ambassadeurs attention et soutien. Nos ambassades doivent faire rayonner notre devise républicaine.
En 18 mois, Chers Amis, nous avons fait beaucoup avec 70 déplacements, une centaine d'ONG rencontrées et aidées à l'étranger, 2 900 interventions individuelles pour répondre aux appels au secours. Et des actions fortes que je mène au nom de la France et de vous-mêmes :
- lutte contre les violences faites aux femmes : ce mois-ci, la proposition que j'avais faite de lignes directrices sur les violences faites aux femmes se concrétisera ; de telle sorte que l'année prochaine la priorité de l'Union européenne en matière de droits de l'Homme sera celle des violences faites aux femmes ;
- en matière de lutte contre l'homophobie, je serai à New York la semaine prochaine pour un appel à la dépénalisation universelle de l'homosexualité. Une soixantaine d'Etats, auprès desquels j'ai fait campagne cette année, ont accepté de signer cet appel ;
- concernant l'enfance, j'ai rallié une vingtaine d'Etats aux engagements de Paris, une série de mesure pour lutter contre le recrutement des enfants soldats.
Et je ne parle pas du soutien à la CPI et aux commissions justice et vérité, de la Somalie au Guatemala. Grâce à une campagne acharnée, j'ai fait réélire la France au Conseil des droits de l'Homme. Et tant d'autres avancées ont été obtenues par ailleurs !
Je veux vous dire, qu'à travers ces actions, la France restera la France.
Cette France éternelle qui a toujours été aux côtés des opprimés et des militants des droits de l'Homme. Je sais la force de conviction des Français pour le combat des droits de l'Homme. Je sais à quel point ils y sont attachés, car les droits de l'Homme font partie de l'identité profonde de la France. Le président Sarkozy l'a rappelé avec force et conviction hier à l'Elysée devant les "Elders". Je voudrais, Mes Chers Amis, vous dire du fond du coeur et de mes convictions les plus profondes que le combat n'est pas terminé, et que la lutte continue. C'est difficile certes. Mais vous, qui êtes engagés corps et âme dans cette lutte-là, savez ce qu'il faut de sacrifices, de larmes et de sang pour porter ce combat.
Alors, oui, vous en trouverez toujours pour renoncer à ce beau combat. Ceux-là ont le droit d'être dans le renoncement. Mais le président de la République et moi, restons à vos côtés, en souvenir de 1789, en souvenir des luttes qu'ont mené nos aînés, en souvenir des luttes passées et à venir. Nous, la famille des militants des droits de l'Homme, nous qui sommes convaincus de la légitimité de ce combat, nous continuerons, inlassablement, infatigablement. La France, les Français ne vous abandonneront pas.
Certes, personne n'est assez naïf pour croire que la politique étrangère se construit uniquement sur les valeurs. Mais, pour moi, et pour le président de la République qui sait que les droits de l'Homme restent des références fortes, actuelles, la France n'est pas la France sans les valeurs. La France est tombée cent fois. Et cent fois, elle s'est relevée parce qu'il y a eu certains de ses enfants pour croire en elle. Le général de Gaulle disait qu'il y a un pacte vingt fois séculaire qui lie la grandeur de la France à la liberté du monde. C'est une question de rang, ce vieux mot qui pour moi veut encore dire quelque chose. Oui, le rang de la France doit être défendu. Sa singularité doit être promue, en même temps qu'une certaine idée de l'homme pour le pays qui, un jour, a eu l'audace inouïe de dire que les "hommes naissent libres et égaux en droits". Et personne n'a oublié ! Surtout pas vous, Chers Amis, hommes et femmes, qui ne veulent pas vivre à genoux. Nous n'avons pas le droit de vous laisser tomber. Car, si nous abdiquons, nous risquons de nous trouver dans une situation où ce sont vous, êtres isolés, venus de pays supposés étrangers à nos valeurs, qui les défendrez le mieux. Vous oublier, Mes Amis, c'est oublier qui nous sommes.
Sachez donc, Chers Amis, qu'en ce jour si spécial, nous restons à vos côtés. La France des droits de l'Homme n'a pas renoncé à son ambition d'être le pays des droits de l'Homme.
Enfin, vous savez, qu'on ne construit jamais rien sur le renoncement. Ni le sacrifice des valeurs et des principes. Les droits de l'Homme, c'est le combat de toute une vie! C'était le combat admirable de René Cassin; c'est celui qu'à 90 ans, continue de mener avec fougue Stéphane Hessel. C'est celui qu'a mené Simone Veil, qui n'a cessé de m'inspirer dans son combat pour la liberté et la dignité humaine.
Dans cette maison du Quai d'Orsay, nous sommes fiers de porter ce flambeau des valeurs.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 décembre 2008