Déclaration de M. Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux sports, à la jeunesse et à la vie associative, sur la vie associative, l'engagement des bénévoles dans les associations et la l'éventuelle création d'un livret d'épargne civique, Paris le 5 décembre 2008.

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Circonstance : Journéee internationale des bénévoles à Paris le 5 décembre 2008

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
A l'occasion de la journée internationale des bénévoles, je suis heureux de vous accueillir au secrétariat d'Etat aux sports, à la jeunesse et à la vie associative pour honorer les lauréats des trophées nationaux du bénévolat. Ce moment particulier est l'occasion de vous réaffirmer mon attachement à la vie associative et de vous dire l'admiration que j'éprouve à l'égard de l'engagement bénévole de 14 millions de nos concitoyens.
Nous savons combien il est important de sensibiliser chacun à l'engagement associatif. C'est un engagement qui n'a pas de limite d'âge... Jeunes et moins jeunes y ont le même statut, la même reconnaissance, celle d'être utile à la société. L'engagement bénévole est un gage de réussite sociale mais aussi professionnelle pour chacune des personnes qui donnent de leur temps.
Pour autant, à chaque rencontre avec le mouvement associatif, mes interlocuteurs attirent mon attention sur les difficultés auxquelles se heurte l'activité bénévole. L'élévation de la moyenne d'âge des bénévoles n'est pas la moindre. Je suis d'ailleurs conscient de cette distorsion entre les associations qui ont du mal à trouver des jeunes et des jeunes qui ne trouvent pas d'associations attractives.
Le Président de la République a demandé cet été que le bénévolat, notamment le bénévolat régulier, soit reconnu et valorisé pour ce qu'il est : un apport extraordinaire et gratuit.
En parfait accord avec Roselyne BACHELOT-NARQUIN, je veux vous dire que la valorisation du bénévolat, la formation et l'information des bénévoles sont des priorités de mon département ministériel. Nous considérons tous les deux que le bénévolat est une démarche spontanée, libre et gratuite qui ne doit pas être dénaturée.
Pour donner corps à l'engagement du Président de la République, un travail interministériel important a d'ores et déjà été engagé. Plusieurs mesures envisagées doivent maintenant être examinées par le secteur associatif lors de la 2ème conférence de la vie associative qui se tiendra au 2ème trimestre de 2009.
Pour coiffer l'ensemble du dispositif, un livret d'épargne civique devrait permettre à tout bénévole qui le souhaite, de consigner l'ensemble de ses activités bénévoles tout au long de sa vie. En plus de permettre la visualisation des engagements, ce document permettra au bénévole de valoriser son parcours.
Au-delà, ce livret pourrait permettre à son détenteur d'accéder à certains avantages. A propos des avantages que je viens d'évoquer, la réflexion conduite propose pour les bénévoles parmi les plus jeunes, des points supplémentaires aux examens, des stages de formation gratuits ou encore une véritable reconnaissance de l'expérience associative pour tous, en permettant - pourquoi pas ? ! - la validation des acquis de l'expérience bénévole... C'est-à-dire en adaptant la VAE existante dans le sens d'une simplicité accrue, d'un meilleur accompagnement des candidats et d'abord en augmentant l'information relative à ce dispositif pour lui donner une plus grande notoriété.
Dans cette perspective, une difficulté nécessitera un effort d'imagination. L'idée de traduire les acquis de l'expérience bénévole en qualifications professionnelles est séduisante. Cette idée réclamera que nous parvenions à faire se rencontrer les certificateurs et les bénévoles, c'est-à-dire deux populations qui n'ont généralement pas de culture commune, mais surtout qui n'auront pas nécessairement les mêmes repères.
Cette politique volontariste s'inscrit dans la droite ligne des mesures adoptées pour soutenir le bénévolat à l'issue de la 1ère conférence de la vie associative de 2006.
Celle-ci a notamment eu pour résultat la généralisation à tous les départements métropolitains des centres de ressources et d'information des bénévoles (CRIB). Le chèque-repas du bénévole utilisable dans 164 000 points de restauration résulte également des travaux de la conférence de 2006. Avec le chèque-repas, les bénévoles disposent pour le paiement de leur alimentation d'un moyen sécurisé et exonéré d'impôt ainsi que de charges sociales.
Le service civique est une autre démarche d'engagement volontaire. Ses modalités de mise en oeuvre font actuellement l'objet d'une étude par toutes les administrations concernées.
Je ne doute pas qu'il aura un effet bénéfique pour le bénévolat. J'en veux pour preuve le volontariat associatif, créé il y a seulement deux ans dans notre pays, dont la montée en puissance rapide témoigne du réel engouement des jeunes Français pour le don d'un moment de leur vie au profit d'actions d'intérêt général dans les associations.
Si je me réfère aux résultats d'un sondage réalisé à la demande de mon ministère auprès des jeunes, une très large majorité d'entre eux approuve l'idée de l'instauration d'un service civique volontaire. Ils le trouvent utile et une partie d'entre eux sont prêts à s'y impliquer.
J'observe par ailleurs que la France n'est pas seule sur cette voie. La recommandation relative à la mobilité des jeunes volontaires en Europe va permettre d'étendre aux autres Etats membres de l'Union européenne tout ce que nous avons initié en France en faveur de l'engagement bénévole et volontaire. Proposée par la Commission européenne, cette recommandation a été adoptée le 20 novembre dernier, lors de la réunion des ministres européens chargés de la jeunesse que j'ai eu l'honneur et le plaisir de présider.
Vous le voyez, nous cherchons à multiplier les opportunités de mobilité pour les jeunes volontaires. La reconnaissance du bénévolat des jeunes progresse. Les esprits évoluent : l'engagement des étudiants dans la vie associative commence à être perçu comme un élément fondamental de la formation. Le ministère de l'Education nationale et celui de l'enseignement supérieur ont mis en place plusieurs dispositifs pour favoriser l'engagement des étudiants. Dans certaines universités, l'engagement des étudiants est reconnu et validé dans le cadre d'unités d'enseignement (UE) optionnelles, de stages mais aussi d'horaires aménagés et de bonification.
Dans le même ordre d'idée, un décret publié le 1er octobre dernier institue le certificat de formation à la gestion associative (CFGA).
Imaginé à partir d'une proposition du Conseil National de la Jeunesse, ce texte réglementaire répond à plusieurs préoccupations : permettre à des jeunes gens motivés d'accéder à des postes de responsabilité dans les associations et contribuer à rendre possible le renouvellement des dirigeants. Il convient de faire connaître ce certificat de formation à la gestion associative et je compte bien sur votre aide.
Nous avons beaucoup parlé de la jeunesse, mais c'est bien-sûr chaque citoyen qui doit être encouragé au bénévolat : les salariés, les retraité, les demandeurs d'emploi.
Tous les projets que je viens d'évoquer sont ambitieux mais vous pouvez compter sur mon soutien résolu en faveur du bénévolat et du volontariat.
Je vous remercie.Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 8 décembre 2008