Texte intégral
Chers amis, [1]
C'est avec un grand plaisir que je me trouve aujourd'hui parmi vous sur l'île aux fleurs pour l'inauguration tant attendue de cet ensemble médico-social regroupé sur un seul site, ici à Pelletier.
Monsieur le Président, merci de cette invitation que la Secrétaire d'Etat à la solidarité n'a pas eu de mal à accepter et dont l'élue du département du Nord que je suis s'est réjoui car en en tant que présidente de la Communauté d'agglomération de Valenciennes Métropole, je comprends tout à fait ce que peut représenter l'aboutissement d'une telle restructuration, en investissement humain, financier et matériel.
Je salue également les efforts particuliers de M. le Préfet, et de MM. les Présidents du Conseil régional et du Conseil général pour leur soutien à toutes les étapes du projet qui nous réunit aujourd'hui.
Je voudrais également saluer l'implication toute particulière de M. URSULET, Directeur santé et du développement social de la Martinique et de son équipe dans ce projet.
Monsieur le Directeur de la santé et du développement social, tout le travail que vous avez mené depuis plusieurs années en étroite collaboration avec l'ADAPEI porte désormais ses fruits.
M. le Président [Jocelyn KECLARD], je sais que l'ADAPEI est un des acteurs les plus important de la prise en charge des personnes handicapées en Martinique. Ce sont 627 personnes handicapées qui sont accueillies au sein des 12 établissements et services pour enfants et adultes de l'association, avec le concours de 360 professionnels. Nous avons devant nous la réalisation concrète d'un projet ambitieux qui a eu pour objectif de reconstruire sur le même site trois établissements anciens : l'Institut médico-pédagogique de la Frégate construit en 1975, l'Institut médico-professionnel (IMPRO) du François, construit en 1979, et l'ESAT du Petit Morne, construit en 1986.
Ce projet est d'abord ambitieux car il a nécessité un investissement considérable de 12,5 millions d'euros. Pour le soutenir, l'Etat y a consacré plus de 2 millions d'euros.
Mais cette opération exceptionnelle à plus d'un titre a également été rendue possible par la mobilisation non seulement de l'Etat, mais aussi des acteurs locaux - conseil général et régional - et de l'Union européenne.
En effet, le Fonds européen de développement régional (FEDER) participe à hauteur de 4,1 millions d'euros (33 %) à l'opération. C'est considérable !
On voit avec cet exemple qu'il est possible de mobiliser toutes les synergies au service de la solidarité.
Au-delà de l'opération qui nous rassemble aujourd'hui, je souhaite que les martiniquais puissent bénéficier d'une offre de prise en charge rénovée : aujourd'hui, sur les 40 établissements existants en Martinique, 17 ont besoin de travaux urgents et immédiats. C'est pour cette raison que l'Etat est prêt à mettre sur la table 2 millions d'euros de crédits d'investissement pour accompagner cette modernisation et pour créer de nouvelles structures.
Mais là encore, l'engagement de l'Etat ne sera utile que s'il s'accompagne d'une mobilisation de tous les acteurs.
Ici, à Pelletier, si cette optimisation de la prise en charge a été rendue possible, c'est également grâce à la démarche innovante des acteurs qui ont conclu un Contrat d'objectifs et de moyens (CPOM). Il s'agit d'un contrat de confiance pour une gestion moderne, solidaire et efficace signé entre les pouvoirs publics et les gestionnaires des structures en 2006. Il a permis une remise à niveau des moyens de fonctionnement pour 1,5 millions d'euros.
Ce chantier, c'est donc le symbole que l'Etat peut contribuer à soutenir une initiative locale pour impulser en Martinique une politique publique volontariste en direction des personnes handicapées.
Je voudrais profiter de ma présence ici pour saluer également une autre initiative de l'ADAPEI de Martinique : vous avez comblé un vide, M. Keclard, en développant des ateliers occupationnels pour les personnes qui ne peuvent pas intégrer un ESAT mais ne relèvent pas pour autant de structures médicalisées. La Martinique manque encore cruellement de telles structures.
Je crois sincèrement qu'il nous faut développer une offre équilibrée. Dans le cadre du plan de développement de l'offre médico-sociale que je suis venue lancer, l'Etat s'engage à financer jusqu'à 150 places nouvelles chaque année, pendant les cinq années à venir, dans les établissements et services relevant de sa compétence : établissements pour enfants, établissements et services d'aide par le travail et établissements médicalisés pour adultes.
Très concrètement, M. Keclard, et s'agissant de l'ADAPEI, cela signifie que le projet d'extension de 25 places que vous souhaitiez voir se concrétiser pour l'ESAT que nous venons de reconstruire à Pelletier sera financé dès 2009.
Mais si l'Etat s'engage, il attend une mobilisation et une programmation concertée avec le conseil général pour développer les structures non médicalisées qui relèvent de sa responsabilité.
C'est donc bien une démarche gagnant - gagnant que je suis venue vous proposer, une mobilisation qui dépasse très largement le seul sujet du financement des places. Car les financements que je suis venue vous annoncer, je ne veux pas qu'ils dorment dans les caisses, faute de projets concrets, d'opérateurs capables de les porter ou de coordination avec les uns ou les autres.
Nous voulons bâtir avec l'ensemble des acteurs de la politique du handicap une démarche qui nous permette de lever ensemble des obstacles qui empêchent aujourd'hui de trop nombreux projets d'aboutir :
- je sais que trouver du foncier disponible est aujourd'hui très difficile en Martinique : nous devons nous mobiliser pour identifier les réserves foncières susceptibles d'accueillir de nouveaux établissements. L'Etat montrera l'exemple en mobilisant ses propres terrains et je suis venue demander à tous les élus locaux de faire de même. Car j'ai une conviction forte : accueillir un établissement est une opportunité pour une collectivité, c'est de l'emploi et de l'activité ;
- je sais aussi que monter un projet d'établissement est un travail de longue haleine pour une association. Et pour les pouvoirs publics, identifier les porteurs de projets fiables est également une opération complexe. C'est pourquoi je propose au Conseil général une mission d'appui, financée par la CNSA, qui pourra apporter son assistance aux porteurs de projet et leur fournir l'ingénierie nécessaire pour consolider leur démarche ;
- je suis enfin convaincue que nous ne pourrons pas développer l'offre d'accueil si nous n'anticipons pas les besoins en professionnels qualifiés pour travailler au sein de ces structures. Sur le plan national, d'ici à 2015, ce sont plus de 400 000 emplois que nous allons devoir créer pour faire face à la prise en charge de nos concitoyens les plus fragiles, qu'ils soient âgés ou handicapés. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu lancer un plan des métiers qui est actuellement expérimenté dans trois régions. Je veux proposer à la région Martinique la même démarche de développement de l'offre de formation médico-sociale.
Mesdames, Messieurs, Vous l'avez compris, je suis venue ici en Martinique avant tout pour vous dire que l'Etat est prêt à s'engager avec vous pour faire progresser l'accompagnement des enfants et des adultes qui doivent vivre tous les jours avec le handicap. Je sais que vous attendez beaucoup de l'Etat : je veux vous dire que l'Etat compte également sur vous.
Avant de vous laisser fêter ensemble cette inauguration, je voudrais enfin vous assurer de mon engagement total à vos côtés pour faire comprendre à tous nos concitoyens combien, en se mobilisant pour la cause du handicap, notre société fait progresser la cause de la dignité des personnes. Et c'est pour cette raison que votre combat est aussi le notre. Je vous remercie.
[1] Les participants : Monsieur le Président de l'ADAPEI [Jocelyn KECLARD], Monsieur le Député, Président du Conseil régional [M. Alfred MARIE-JEANNE], Monsieur le Sénateur, Président du Conseil général [M. Claude LISE], Monsieur le Maire du Lamentin [M. Pierre SAMOT ], Monsieur le Préfet [M. Ange MANCINI ], Monsieur le Directeur de la santé et du développement social [M. Christian URSULET], Mesdames et Messieurs les élus,
source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 15 décembre 2008