Déclaration de Mme Roselyne Bachelot, ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, sur les réformes du système de santé et la recherche médicale, Paris le 10 décembre 2008.

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Circonstance : 7ème édition des Victoires de la médecine à Paris le 10 décembre 2008

Texte intégral


Il y a cinquante ans presque jour pour jour l'ordonnance Debré créait le CHU.
Cette institution phare de notre société, regroupant explicitement les fonctions de centre de soins, de centre d'enseignement et de centre de recherche, a profondément modifié le paysage médical français.
Je suis heureuse qu'à l'occasion de ce jubilé, les Victoires de la médecine 2008 nous offrent la possibilité d'effectuer un bref retour en arrière sur les innovations françaises les plus marquantes, de 1958 à nos jours.
Le rayonnement et les progrès d'une civilisation, se mesurent, en effet, à l'aune de ses avancées techniques, scientifiques et culturelles.
L'histoire de la médecine est pour moi avant tout celle des hommes et des femmes qui s'engagent, sans relâche, pour mieux guérir, alléger la souffrance et améliorer la qualité de vie des malades.
C'est pourquoi je me réjouis qu'à la célébration de ces grandes premières mondiales, le jury ait souhaité ajouter l'attribution de deux « coups de chapeau » à des personnalités pour leur contribution dans le domaine de la prise en charge globale des patients et de leurs familles.
Je veux vous témoigner, à vous cher Christian Saout, président du Collectif inter-associatif sur la Santé (CISS), et à vous cher Alain Serrie, président de Douleur sans frontières, toute ma reconnaissance pour les actions de qualité que vous menez.
C'est aussi dans cet esprit que je souhaite célébrer les 15 lauréats des Victoires 2008.
Difficile, en effet, de faire un choix parmi les 78 grandes « premières mondiales » de la période, tant elles ont été, pour la médecine française, mais aussi pour chaque malade, pour chaque famille, des découvertes majeures.
Aussi, dans ce contexte d'excellence, celles que vous avez sélectionnées comme étant les plus emblématiques méritent d'autant plus notre admiration et notre respect.
A l'heure des grandes orientations nationales et des grandes réformes pour notre système de santé, à l'heure des réflexions sur les inévitables évolutions du CHU et sur l'avenir de la recherche française, il est important de rappeler à quel point la médecine française est riche de réussites splendides et de découvertes essentielles à l'amélioration des soins et au progrès de la santé publique.
Il est réconfortant, aussi, de constater que cette production est constante d'années en années, que le flux des innovations ne se tarit pas, et que les découvertes d'aujourd'hui ne sont en rien inférieures à celles d'autrefois.
De même, je suis heureuse de souligner que ces grandes premières ont été réalisées sur tout le territoire, à Grenoble, à Nantes, à Clermont-Ferrand, à Marseille ou encore à Lyon, et non uniquement en Ile-de-France.
Cette liste de découvertes révèle d'ailleurs la permanence de certaines forces de notre médecine : les transplantations ; le traitement des hémopathies malignes ; le développement spectaculaire de la chirurgie innovante, de la coelioscopie à la robotique ; la thérapie cellulaire et génique ; la cardiologie interventionnelle ; et, bien sûr, l'identification et le traitement du VIH.
A rappeler ces innovations déterminantes, comment ne pas avoir confiance en la recherche française ?
Comment douter de son importance, tant pour les malades que pour notre pays, y compris sur le plan économique ?
Aussi, j'aimerais profiter de ma présence parmi vous pour lever toutes les craintes, répondre à toutes les inquiétudes.
Je tiens à redire avec force que le Président de la République, ma collègue Valérie Pécresse et moi-même avons à coeur de moderniser et de développer la recherche.
L'implantation dans les hôpitaux de plateformes de recherche ne se ralentit pas : j'inaugurais encore la semaine dernière à l'hôpital Tenon un magnifique bâtiment consacré à la recherche, entièrement financé par l'AP-HP, le Conseil régional et l'INSERM.
Les budgets consacrés par le ministère de la santé aux appels à projets et au soutien des structures de promotion sont stables ou en augmentation.
La réorganisation de l'INSERM, entreprise par son nouveau directeur général, André Syrota, sous la double tutelle du ministère de la santé et du ministère de la recherche, va dans le bon sens et ne vise qu'à rassembler et à dynamiser la recherche biomédicale et en santé.
Je tiens énormément à l'autorité de la santé sur l'INSERM et je continuerai à orienter cette institution en fonction de mes priorités.
Je me réjouis, également, que l'industrie pharmaceutique ait décidé de contribuer à inclure davantage les patients dans les essais thérapeutiques au moyen d'une dotation supplémentaire, permettant le recrutement dans les hôpitaux de personnels dédiés spécifiquement à cette tâche.
La recherche privée et la recherche publique doivent s'irriguer, au servie de la santé des Français.
Le Gouvernement a efficacement promu la recherche dans notre pays, notamment en revalorisant significativement le crédit impôt recherche.
Nous pouvons être fiers de tous les progrès réalisés en médecine depuis 50 ans.
Il ne s'agit pas, pour autant, de contempler le passé avec nostalgie.
En médecine comme dans bien d'autres domaines, les découvertes d'hier ne constituent pas uniquement un héritage à respecter.
C'est sur elles que de nouveaux chercheurs s'appuient pour innover à leur tour.
Ce sont elles qui les inspirent et qui leur montrent la voie à suivre.
En ce sens, j'accorde beaucoup d'intérêt au prix spécial « jeune chercheur », décerné au professeur Olivier Hermine, directeur de recherche et professeur d'hématologie, car il témoigne de la vigueur de la recherche française.
Ce que je veux célébrer aujourd'hui avec vous, c'est donc cette marche continue et résolue vers l'avenir.
Je sais que la recherche de demain tiendra toutes ses promesses.
Sur ce chemin nous l'accompagnerons.
Je vous remercie.
Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 15 décembre 2008