Texte intégral
J.-P. Elkabach.- Vous avez survolé, visité, les départements sinistrés par le tempête. L'état de catastrophe naturelle va-t-il être déclaré, et quand ?
Il sera déclaré, bien entendu, et il sera déclaré le plus rapidement possible, c'est-à-dire dès que nous allons avoir la remontée des informations nécessaires à partir, en particulier, des mairies, donc des préfectures puisqu'il nous faut cela. Mais ce sera très rapide, et probablement dans les quinze jours.
Parce que l'état de catastrophe naturelle est extrêmement utile ?
L'état de catastrophe naturelle est extrêmement utile. Certes, la tempête fait partie désormais des assurances, donc les particuliers qui ont leurs assurances, notamment pour leur maison, et les entreprises également, seront indemnisés. Mais d'abord, il y a des dégâts qui ne sont pas couverts par cela, je pense par exemple à l'action des vagues puisqu'il y a eu en même temps une tempête importante, ou des coulées de boue par exemple, l'état de catastrophe naturelle permet de l'étendre. D'autre part, cela permet aussi d'accélérer les procédures de remboursement. Et je me réjouis que les compagnies d'assurance aient pris l'habitude sur des grandes catastrophes naturelles telle que celle de Hautmont cet été, de réagir extrêmement vite pour soutenir les populations. De toute façon, ce que nous avons également prévu c'est que pour les gens qui n'auraient plus rien, à titre transitoire, ce n'est pas une indemnisation mais simplement une aide, nous avons 3 millions d'euros pour aider les gens qui auraient besoin...
Dans l'urgence...
Dans l'urgence, absolument.
Et combien d'acteurs de la Sécurité civile, qui dépendent de votre ministère, avez-vous dépêché sur place en ce moment ?
D'abord, ce qu'il faut voir, c'est qu'il y avait d'ores et déjà des gens sur place ; il y a les gens qui sont là naturellement, par exemple, les sapeurs-pompiers ou les gendarmes. D'autre part, nous avions anticipé, grâce à l'alerte de Météo France, nous avons prépositionné des forces, de façon à ce que les gens ne soient pas gênés notamment par les routes qui sont barrées par les arbres ou autres. Donc, au total pour répondre à votre question, aujourd'hui nous avons 9.500 personnes qui ont effectué depuis le début de la tempête 16.000 interventions ; il y a 7.000 sapeurs-pompiers, il y a 750 sapeurs-pompiers de nos unités spécialisées qui sont venues donc de Paris ou du Sud-Est pour appuyer les forces, et il y a 1.750 policiers et gendarmes qui sont dédiés à l'aide. À cela s'ajoutent évidemment les militaires, notamment dans la région des Pyrénées-Atlantiques...
Et les personnels EDF aussi...
Les gens du [inaud.] que vous connaissez bien. Et puis, il y a bien entendu tous les personnels, notamment d'EDF, de la SNCF, de RTE qui font un remarquable travail pour que les gens puissent, par exemple, récupérer très vite de l'électricité.
Des vents soufflant à 170 km/heure...
Au-delà même. On est arrivé à 180 et quelque...
Y compris dans votre ville Saint-Jean-de-Luz et dans votre département. Ces vents ont ravagé plus de la moitié du massif forestier des Landes, un effort va être fait, je l'ai entendu, pour les forêts, et valoriser les bois dans les plus brefs délais. Mais est-ce que les forêts sont les seules à avoir souffert ?
Non, les forêts ne sont pas les seules à avoir souffert. D'abord, il y a un certain nombre d'entreprises dont les bâtiments, par exemple, ont été en partie détruits, nous allons faire le bilan aujourd'hui au moment où les entreprises vont recommencer à travailler. Et puis, il y a les secteurs, tels que l'ostréiculture par exemple, ou bien également les maraîchers, dont beaucoup de serres ont été emportées par le vent, tout ça, cela fait partie effectivement des domaines que nous devons prendre en compte. Ce sont des secteurs qu'il faudra soutenir.
Il y a près de 700.000 habitants de ces départements qui n'ont plus d'électricité, c'est-à-dire de chauffage, de téléphone, d'eau aussi !
Oui, absolument. Sur l'électricité, je dois dire que, grâce aux efforts des agents d'EDF il y a déjà une progression considérable puisqu'on était au maximum à 1,2 million foyers qui étaient sans électricité. Aujourd'hui, cela se réduit, en commençant, bien entendu, notre priorité ce sont les secteurs d'où dépendent tous les autres : le secteur de la santé, parce qu'il y a un certain nombre d'hôpitaux qui en ont absolument besoin, les maisons de retraite. Mais également, par exemple, les lignes ferroviaires puisque vous avez encore certaines lignes, notamment entre Bordeaux et la frontière espagnole, Bordeaux et Toulouse, qui sont arrêtées, simplement parce que nous ne pouvons pas mettre en sécurité les passages à niveau qui sont sous basse tension et qui ne fonctionnent plus. C'est également la production d'eau qui, dans un certain nombre de cas, est interrompue parce qu'il n'y a plus d'électricité. Donc ma préoccupation, c'est effectivement qu'en priorité, on fasse cela. Même si normalement tout devrait être rétabli, y compris pour les particuliers, dans les cinq jours.
Qu'est-ce qui vous inquiète ? Vous êtes revenue peut-être plus inquiète après avoir vu sur le terrain ce qui s'est passé avec la tempête.
D'abord, j'ai été très impressionnée et je suis également très impressionnée de la grande solidarité qui se manifeste à cette occasion...
Déjà localement et à l'échelle nationale...
... et le courage des personnes sur le plan local. Au-delà de ça, aujourd'hui j'ai trois préoccupations : la première, ce sont les décès et les blessés que nous avons à cause du monoxyde de carbone qui se dégage d'un certain nombre de groupes électrogènes.
Vous voulez dire, ce sont des imprudences ou de l'ignorance ?
Ce ne sont pas des imprudences, c'est-à-dire que les gens ne savent pas exactement comment ça se passe. Ils ont ces appareils dans des zones confinées, et là nous avons vraiment beaucoup de blessés et j'appelle à la plus grande vigilance dans ce domaine. Ma deuxième préoccupation, c'est bien entendu l'eau potable puisque nous avons certaines zones où il n'y a pas d'eau potable ; j'ai donc demandé à ce que tous les moyens de la Sécurité civile et des armées puissent être mis à disposition. Ma troisième préoccupation, ce sont les inondations : il y a eu beaucoup de pluie, nous sommes sur des sols qui sont gavés d'eau, et effectivement, il y a une alerte orange" dans cinq départements aujourd'hui.
Lesquels ?
La Charente, la Charente-Maritime, la Dordogne, la Gironde, et le Gers.
La météo avait signalé l'alerte rouge pour la tempête, ça a été très utile. Pourquoi est-on moins renseignés sur les risques qui sont liés aux fleuves et aux menaces d'inondation ?
Non, nous sommes renseignés aussi, parce qu'on voit les progressions de ces inondations, mais ce qui est certain, c'est qu'une fois que la nature est là, que les sols sont gorgés d'eau, ils ne peuvent plus en absorber davantage. Et donc, ce que nous faisons en mettant en alerte, c'est de prévenir les gens de façon à ce qu'ils puissent par exemple mettre à l'abri un certain nombre de leurs biens, qu'ils puissent eux-mêmes se mettre à l'abri, de façon à éviter qu'ils ne prennent des voitures sur des routes qui peuvent être complètement inondées. On a régulièrement, malheureusement, un certain nombre de personnes qui décèdent dans ces conditions. Donc tout ceci nous permet de prévenir. Je crois que la grande avancée par rapport à ce qui s'est passé en 1999, et ma préoccupation première aujourd'hui, c'est de prévenir les choses, d'avertir les gens, de prépositionner les moyens de leur porter secours.
Est-ce que ce matin vous pouvez dire combien il y a eu de victimes liées à cette tempête ? On dit huit, neuf morts...
Aujourd'hui, j'en ai huit effectivement, dont quatre qui sont liés directement à la tempête : une personne qui est décédée parce qu'un arbre est tombé sur sa voiture, une autre qui est décédée parce qu'elle a reçu un objet porté par le vent. Et nous avons quatre personnes qui sont mortes indirectement, si je puis dire, des suites de la tempête, à cause des monoxydes de carbone dont je parlais tout à l'heure.
Je n'oublie pas que vous êtes ministre de l'Intérieur et ce que vous êtes en train de dire le démontre. Mais le jeudi 29, la France va connaître une grève massive. Le ministre de l'Intérieur renforce-t-elle les moyens de surveillance et de sécurité sur tout le territoire ?
Il est évident que dans une grève, d'abord, il y a les moyens essentiels au fonctionnement de la vie et des institutions qui doivent être préservés. Et puis, il y aura bien entendu des manifestations, puisque c'est un appel aux manifestations. Il y aura les moyens nécessaires. Je dois dire que je connais aussi le sens de la responsabilité et l'organisation des services d'ordre de ces grandes syndicats et donc, normalement, les choses devraient se passer normalement. Normalement, ça veut dire qu'il y a une liberté d'expression et de manifestation que je dois garantir, et en même temps, bien entendu, la sécurité des personnes.
Mais on sent qu'il y a des perturbateurs...
C'est vrai que ma préoccupation c'est que, dorénavant, dans pratiquement toutes les manifestations, on trouve des groupes de quelques centaines de personnes qui cherchent soit à faire de la provocation à la violence, soit qui viennent tout simplement pour profiter de ces foules pour commettre des actions de pillage en particulier.
Le président de la République, le Premier ministre, et X. Bertrand vous ont désignée vice-présidente de l'UMP, vous, qui avez été présidente du RPR. M. Aubry et le PS reprochent en ce moment au président de la République une concentration personnelle excessive des pouvoirs.
Je pense que c'est peut-être par comparaison avec eux, où on ne sait plus du tout où est le pouvoir ! Je crois que dans les moments difficiles, il est important qu'il y ait une unité. S'il n'y avait pas, comme vous dites une unité de vue et une unité d'action, on dirait que nous sommes en désordre complet et qu'il n'y a pas de direction. Je crois que dans la crise, notamment la crise économique, il est bon qu'il y ait une unité de vue du Président jusqu'au dernier des militants, si je puis dire - encore qu'il n'y a pas de dernier militant. Cela montre simplement que nous avons ensemble la même vision de l'Etat, la même vision de nos responsabilités, la même envie que domine une certaine idée de la France.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 26 janvier 2009
Il sera déclaré, bien entendu, et il sera déclaré le plus rapidement possible, c'est-à-dire dès que nous allons avoir la remontée des informations nécessaires à partir, en particulier, des mairies, donc des préfectures puisqu'il nous faut cela. Mais ce sera très rapide, et probablement dans les quinze jours.
Parce que l'état de catastrophe naturelle est extrêmement utile ?
L'état de catastrophe naturelle est extrêmement utile. Certes, la tempête fait partie désormais des assurances, donc les particuliers qui ont leurs assurances, notamment pour leur maison, et les entreprises également, seront indemnisés. Mais d'abord, il y a des dégâts qui ne sont pas couverts par cela, je pense par exemple à l'action des vagues puisqu'il y a eu en même temps une tempête importante, ou des coulées de boue par exemple, l'état de catastrophe naturelle permet de l'étendre. D'autre part, cela permet aussi d'accélérer les procédures de remboursement. Et je me réjouis que les compagnies d'assurance aient pris l'habitude sur des grandes catastrophes naturelles telle que celle de Hautmont cet été, de réagir extrêmement vite pour soutenir les populations. De toute façon, ce que nous avons également prévu c'est que pour les gens qui n'auraient plus rien, à titre transitoire, ce n'est pas une indemnisation mais simplement une aide, nous avons 3 millions d'euros pour aider les gens qui auraient besoin...
Dans l'urgence...
Dans l'urgence, absolument.
Et combien d'acteurs de la Sécurité civile, qui dépendent de votre ministère, avez-vous dépêché sur place en ce moment ?
D'abord, ce qu'il faut voir, c'est qu'il y avait d'ores et déjà des gens sur place ; il y a les gens qui sont là naturellement, par exemple, les sapeurs-pompiers ou les gendarmes. D'autre part, nous avions anticipé, grâce à l'alerte de Météo France, nous avons prépositionné des forces, de façon à ce que les gens ne soient pas gênés notamment par les routes qui sont barrées par les arbres ou autres. Donc, au total pour répondre à votre question, aujourd'hui nous avons 9.500 personnes qui ont effectué depuis le début de la tempête 16.000 interventions ; il y a 7.000 sapeurs-pompiers, il y a 750 sapeurs-pompiers de nos unités spécialisées qui sont venues donc de Paris ou du Sud-Est pour appuyer les forces, et il y a 1.750 policiers et gendarmes qui sont dédiés à l'aide. À cela s'ajoutent évidemment les militaires, notamment dans la région des Pyrénées-Atlantiques...
Et les personnels EDF aussi...
Les gens du [inaud.] que vous connaissez bien. Et puis, il y a bien entendu tous les personnels, notamment d'EDF, de la SNCF, de RTE qui font un remarquable travail pour que les gens puissent, par exemple, récupérer très vite de l'électricité.
Des vents soufflant à 170 km/heure...
Au-delà même. On est arrivé à 180 et quelque...
Y compris dans votre ville Saint-Jean-de-Luz et dans votre département. Ces vents ont ravagé plus de la moitié du massif forestier des Landes, un effort va être fait, je l'ai entendu, pour les forêts, et valoriser les bois dans les plus brefs délais. Mais est-ce que les forêts sont les seules à avoir souffert ?
Non, les forêts ne sont pas les seules à avoir souffert. D'abord, il y a un certain nombre d'entreprises dont les bâtiments, par exemple, ont été en partie détruits, nous allons faire le bilan aujourd'hui au moment où les entreprises vont recommencer à travailler. Et puis, il y a les secteurs, tels que l'ostréiculture par exemple, ou bien également les maraîchers, dont beaucoup de serres ont été emportées par le vent, tout ça, cela fait partie effectivement des domaines que nous devons prendre en compte. Ce sont des secteurs qu'il faudra soutenir.
Il y a près de 700.000 habitants de ces départements qui n'ont plus d'électricité, c'est-à-dire de chauffage, de téléphone, d'eau aussi !
Oui, absolument. Sur l'électricité, je dois dire que, grâce aux efforts des agents d'EDF il y a déjà une progression considérable puisqu'on était au maximum à 1,2 million foyers qui étaient sans électricité. Aujourd'hui, cela se réduit, en commençant, bien entendu, notre priorité ce sont les secteurs d'où dépendent tous les autres : le secteur de la santé, parce qu'il y a un certain nombre d'hôpitaux qui en ont absolument besoin, les maisons de retraite. Mais également, par exemple, les lignes ferroviaires puisque vous avez encore certaines lignes, notamment entre Bordeaux et la frontière espagnole, Bordeaux et Toulouse, qui sont arrêtées, simplement parce que nous ne pouvons pas mettre en sécurité les passages à niveau qui sont sous basse tension et qui ne fonctionnent plus. C'est également la production d'eau qui, dans un certain nombre de cas, est interrompue parce qu'il n'y a plus d'électricité. Donc ma préoccupation, c'est effectivement qu'en priorité, on fasse cela. Même si normalement tout devrait être rétabli, y compris pour les particuliers, dans les cinq jours.
Qu'est-ce qui vous inquiète ? Vous êtes revenue peut-être plus inquiète après avoir vu sur le terrain ce qui s'est passé avec la tempête.
D'abord, j'ai été très impressionnée et je suis également très impressionnée de la grande solidarité qui se manifeste à cette occasion...
Déjà localement et à l'échelle nationale...
... et le courage des personnes sur le plan local. Au-delà de ça, aujourd'hui j'ai trois préoccupations : la première, ce sont les décès et les blessés que nous avons à cause du monoxyde de carbone qui se dégage d'un certain nombre de groupes électrogènes.
Vous voulez dire, ce sont des imprudences ou de l'ignorance ?
Ce ne sont pas des imprudences, c'est-à-dire que les gens ne savent pas exactement comment ça se passe. Ils ont ces appareils dans des zones confinées, et là nous avons vraiment beaucoup de blessés et j'appelle à la plus grande vigilance dans ce domaine. Ma deuxième préoccupation, c'est bien entendu l'eau potable puisque nous avons certaines zones où il n'y a pas d'eau potable ; j'ai donc demandé à ce que tous les moyens de la Sécurité civile et des armées puissent être mis à disposition. Ma troisième préoccupation, ce sont les inondations : il y a eu beaucoup de pluie, nous sommes sur des sols qui sont gavés d'eau, et effectivement, il y a une alerte orange" dans cinq départements aujourd'hui.
Lesquels ?
La Charente, la Charente-Maritime, la Dordogne, la Gironde, et le Gers.
La météo avait signalé l'alerte rouge pour la tempête, ça a été très utile. Pourquoi est-on moins renseignés sur les risques qui sont liés aux fleuves et aux menaces d'inondation ?
Non, nous sommes renseignés aussi, parce qu'on voit les progressions de ces inondations, mais ce qui est certain, c'est qu'une fois que la nature est là, que les sols sont gorgés d'eau, ils ne peuvent plus en absorber davantage. Et donc, ce que nous faisons en mettant en alerte, c'est de prévenir les gens de façon à ce qu'ils puissent par exemple mettre à l'abri un certain nombre de leurs biens, qu'ils puissent eux-mêmes se mettre à l'abri, de façon à éviter qu'ils ne prennent des voitures sur des routes qui peuvent être complètement inondées. On a régulièrement, malheureusement, un certain nombre de personnes qui décèdent dans ces conditions. Donc tout ceci nous permet de prévenir. Je crois que la grande avancée par rapport à ce qui s'est passé en 1999, et ma préoccupation première aujourd'hui, c'est de prévenir les choses, d'avertir les gens, de prépositionner les moyens de leur porter secours.
Est-ce que ce matin vous pouvez dire combien il y a eu de victimes liées à cette tempête ? On dit huit, neuf morts...
Aujourd'hui, j'en ai huit effectivement, dont quatre qui sont liés directement à la tempête : une personne qui est décédée parce qu'un arbre est tombé sur sa voiture, une autre qui est décédée parce qu'elle a reçu un objet porté par le vent. Et nous avons quatre personnes qui sont mortes indirectement, si je puis dire, des suites de la tempête, à cause des monoxydes de carbone dont je parlais tout à l'heure.
Je n'oublie pas que vous êtes ministre de l'Intérieur et ce que vous êtes en train de dire le démontre. Mais le jeudi 29, la France va connaître une grève massive. Le ministre de l'Intérieur renforce-t-elle les moyens de surveillance et de sécurité sur tout le territoire ?
Il est évident que dans une grève, d'abord, il y a les moyens essentiels au fonctionnement de la vie et des institutions qui doivent être préservés. Et puis, il y aura bien entendu des manifestations, puisque c'est un appel aux manifestations. Il y aura les moyens nécessaires. Je dois dire que je connais aussi le sens de la responsabilité et l'organisation des services d'ordre de ces grandes syndicats et donc, normalement, les choses devraient se passer normalement. Normalement, ça veut dire qu'il y a une liberté d'expression et de manifestation que je dois garantir, et en même temps, bien entendu, la sécurité des personnes.
Mais on sent qu'il y a des perturbateurs...
C'est vrai que ma préoccupation c'est que, dorénavant, dans pratiquement toutes les manifestations, on trouve des groupes de quelques centaines de personnes qui cherchent soit à faire de la provocation à la violence, soit qui viennent tout simplement pour profiter de ces foules pour commettre des actions de pillage en particulier.
Le président de la République, le Premier ministre, et X. Bertrand vous ont désignée vice-présidente de l'UMP, vous, qui avez été présidente du RPR. M. Aubry et le PS reprochent en ce moment au président de la République une concentration personnelle excessive des pouvoirs.
Je pense que c'est peut-être par comparaison avec eux, où on ne sait plus du tout où est le pouvoir ! Je crois que dans les moments difficiles, il est important qu'il y ait une unité. S'il n'y avait pas, comme vous dites une unité de vue et une unité d'action, on dirait que nous sommes en désordre complet et qu'il n'y a pas de direction. Je crois que dans la crise, notamment la crise économique, il est bon qu'il y ait une unité de vue du Président jusqu'au dernier des militants, si je puis dire - encore qu'il n'y a pas de dernier militant. Cela montre simplement que nous avons ensemble la même vision de l'Etat, la même vision de nos responsabilités, la même envie que domine une certaine idée de la France.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 26 janvier 2009