Texte intégral
J'ai reçu M. Cristian Diaconescu, ministre roumain des Affaires étrangères, avec beaucoup de plaisir. M. Diaconescu maîtrise à la perfection le français et a d'ailleurs rendez-vous tout à l'heure avec M. Abdou Diouf, le Secrétaire général de la Francophonie.
Nous avons tout d'abord parlé des rapports entre la Roumanie et la France dans ce contexte de crise économique. Nous ne sommes pas dans une situation très facile. On ne nous reproche pas d'être fermés sur nous-mêmes, au contraire, mais nous avons des difficultés qui ne sont pas identiques. Cette crise n'atteint pas la Roumanie de la même manière que la France, mais nous devons cependant coordonner nos efforts pour en sortir. Nous espérons que le sommet européen du 1er mars va pouvoir aborder les problèmes que nous retrouverons devant le G20 à Londres. Tout cela, il faut qu'on le fasse ensemble.
Nous avons également parlé des rapports commerciaux entre nos deux pays et des grands progrès que nous faisons. Nous ne sommes que le 4ème fournisseur de la Roumanie mais il faut vite devenir le troisième, puis le deuxième.
Nous nous sommes aussi entretenus des questions concernant l'Europe : le partenariat oriental, la Moldavie, l'Ukraine, les rapports entre l'Union européenne et la Russie.
Il n'y a aucun problème entre la Roumanie et la France, nous n'avons que des relations positives. Mais il y a, face à cette situation économique et cette situation sociale difficile, une position européenne que nous avons tenté ensemble d'éclaircir.
Q - Concrètement, qu'envisagez-vous de faire dans le cadre de ce partenariat stratégique ?
R - Economiquement, Cela marche très bien entre nous, la communication est très facile. Il faut un peu de temps, bien entendu ; nous surveillons la situation dans le domaine social, dans le domaine économique, dans le domaine politique. J'aimerais que l'on vende plus à la Roumanie et la Roumanie voudrait vendre plus à la France. Nous ne sommes pas dans une situation très facile. Nous avons un partenariat dans le domaine automobile parce que Dacia c'est Renault et Renault c'est Dacia. Les voitures roumaines se vendent bien ; les nôtres se vendent assez mal pour le moment. Ce n'est pas simple, mais cela se fait dans une excellente atmosphère.
Il y a une aussi cette proposition de la Commission concernant la sécurité énergétique. Il s'agit de relier les pays de l'Union européenne entre eux dans le domaine de l'énergie, de faire avec le gaz ce que nous avons fait avec l'électricité. Ces grands travaux seraient financés en partie par la Commission européenne. C'est une énorme perspective commune et nous avons pensé en particulier aux connections entre la Roumanie et le reste de l'Union européenne.
Q - Avez-vous une position commune concernant la vocation européenne de la Moldavie ?
R - Si nous comprenions parfaitement bien ce qui se passe, peut-être pourrait-on avoir une position commune. Pour le moment, la situation très particulière, avec des élections et une majorité confortable pour les communistes, est assez ambiguë et je ne me prononcerai pas là-dessus.
Q - Monsieur Kouchner, vous avez accompagné le président Sarkozy lors de la visite en Irak. Dans quel délai pensez-vous que la promesse du président Obama de retirer les troupes d'Irak est possible ? Est-ce que le modèle appliqué en Irak est applicable à l'Afghanistan ?
R - Ce n'est pas du tout la même chose. Ce sont deux problèmes lourds mais différents. Le retrait des soldats américains prévu fin 2011 a été discuté longuement entre l'Irak et les Etats-Unis. Les soldats se retireront de plus en plus des villes et, en 2011, ils devraient être partis.
La visite du président de la République était très importante. C'est le premier chef d'Etat européen à être allé à Bagdad. Nous nous sommes entretenus avec toutes les autorités du pays. C'est assez réjouissant de voir le président kurde d'un pays arabe, avec des vice-présidents chiite et sunnite, le Premier ministre entouré au gouvernement de membres représentatifs de l'ensemble du pays, et un Parlement.
Il y a encore eu des attentats, il y a quelques jours, la sécurité n'est pas assurée mais les choses vont mieux. Beaucoup d'Européens travaillent maintenant en Irak. Je crois que c'est un gage d'avenir pour ce pays. Les problèmes avec l'Iran ne sont pas réglés, les problèmes du Moyen-Orient ne sont pas réglés mais, pour la France, avoir ces rapports avec le monde arabe tout en étant l'ami d'Israël est très important.
Nous avons été accueilli en Irak avant de nous rendre, ensuite, à Oman, Bahreïn et Koweït. Ce sont des déplacements très importants et très intéressants. Nos relations commerciales dans la région se développent et j'espère qu'elles se développeront également avec l'Irak.
Q - Est-ce que la France envisage de libéraliser complètement le marché du travail pour les ressortissants roumains ?
R - 152 métiers sont ouverts aux travailleurs roumains. C'est beaucoup, mais ce n'est jamais assez, nous en ouvrirons d'autres. Pour le moment; il n'y a pas une grande émigration. Tout le monde est recroquevillé sur soi. Il y a la même crainte pour les familles de savoir de quoi demain sera fait. C'est une période très difficile pour les uns et pour les autres, même si elle l'est moins pour nos amis roumains et j'en suis très heureux.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 février 2009
Nous avons tout d'abord parlé des rapports entre la Roumanie et la France dans ce contexte de crise économique. Nous ne sommes pas dans une situation très facile. On ne nous reproche pas d'être fermés sur nous-mêmes, au contraire, mais nous avons des difficultés qui ne sont pas identiques. Cette crise n'atteint pas la Roumanie de la même manière que la France, mais nous devons cependant coordonner nos efforts pour en sortir. Nous espérons que le sommet européen du 1er mars va pouvoir aborder les problèmes que nous retrouverons devant le G20 à Londres. Tout cela, il faut qu'on le fasse ensemble.
Nous avons également parlé des rapports commerciaux entre nos deux pays et des grands progrès que nous faisons. Nous ne sommes que le 4ème fournisseur de la Roumanie mais il faut vite devenir le troisième, puis le deuxième.
Nous nous sommes aussi entretenus des questions concernant l'Europe : le partenariat oriental, la Moldavie, l'Ukraine, les rapports entre l'Union européenne et la Russie.
Il n'y a aucun problème entre la Roumanie et la France, nous n'avons que des relations positives. Mais il y a, face à cette situation économique et cette situation sociale difficile, une position européenne que nous avons tenté ensemble d'éclaircir.
Q - Concrètement, qu'envisagez-vous de faire dans le cadre de ce partenariat stratégique ?
R - Economiquement, Cela marche très bien entre nous, la communication est très facile. Il faut un peu de temps, bien entendu ; nous surveillons la situation dans le domaine social, dans le domaine économique, dans le domaine politique. J'aimerais que l'on vende plus à la Roumanie et la Roumanie voudrait vendre plus à la France. Nous ne sommes pas dans une situation très facile. Nous avons un partenariat dans le domaine automobile parce que Dacia c'est Renault et Renault c'est Dacia. Les voitures roumaines se vendent bien ; les nôtres se vendent assez mal pour le moment. Ce n'est pas simple, mais cela se fait dans une excellente atmosphère.
Il y a une aussi cette proposition de la Commission concernant la sécurité énergétique. Il s'agit de relier les pays de l'Union européenne entre eux dans le domaine de l'énergie, de faire avec le gaz ce que nous avons fait avec l'électricité. Ces grands travaux seraient financés en partie par la Commission européenne. C'est une énorme perspective commune et nous avons pensé en particulier aux connections entre la Roumanie et le reste de l'Union européenne.
Q - Avez-vous une position commune concernant la vocation européenne de la Moldavie ?
R - Si nous comprenions parfaitement bien ce qui se passe, peut-être pourrait-on avoir une position commune. Pour le moment, la situation très particulière, avec des élections et une majorité confortable pour les communistes, est assez ambiguë et je ne me prononcerai pas là-dessus.
Q - Monsieur Kouchner, vous avez accompagné le président Sarkozy lors de la visite en Irak. Dans quel délai pensez-vous que la promesse du président Obama de retirer les troupes d'Irak est possible ? Est-ce que le modèle appliqué en Irak est applicable à l'Afghanistan ?
R - Ce n'est pas du tout la même chose. Ce sont deux problèmes lourds mais différents. Le retrait des soldats américains prévu fin 2011 a été discuté longuement entre l'Irak et les Etats-Unis. Les soldats se retireront de plus en plus des villes et, en 2011, ils devraient être partis.
La visite du président de la République était très importante. C'est le premier chef d'Etat européen à être allé à Bagdad. Nous nous sommes entretenus avec toutes les autorités du pays. C'est assez réjouissant de voir le président kurde d'un pays arabe, avec des vice-présidents chiite et sunnite, le Premier ministre entouré au gouvernement de membres représentatifs de l'ensemble du pays, et un Parlement.
Il y a encore eu des attentats, il y a quelques jours, la sécurité n'est pas assurée mais les choses vont mieux. Beaucoup d'Européens travaillent maintenant en Irak. Je crois que c'est un gage d'avenir pour ce pays. Les problèmes avec l'Iran ne sont pas réglés, les problèmes du Moyen-Orient ne sont pas réglés mais, pour la France, avoir ces rapports avec le monde arabe tout en étant l'ami d'Israël est très important.
Nous avons été accueilli en Irak avant de nous rendre, ensuite, à Oman, Bahreïn et Koweït. Ce sont des déplacements très importants et très intéressants. Nos relations commerciales dans la région se développent et j'espère qu'elles se développeront également avec l'Irak.
Q - Est-ce que la France envisage de libéraliser complètement le marché du travail pour les ressortissants roumains ?
R - 152 métiers sont ouverts aux travailleurs roumains. C'est beaucoup, mais ce n'est jamais assez, nous en ouvrirons d'autres. Pour le moment; il n'y a pas une grande émigration. Tout le monde est recroquevillé sur soi. Il y a la même crainte pour les familles de savoir de quoi demain sera fait. C'est une période très difficile pour les uns et pour les autres, même si elle l'est moins pour nos amis roumains et j'en suis très heureux.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 février 2009