Texte intégral
Monsieur le Président de la République Libanaise,
C'est un honneur pour le Sénat de la République française de vous recevoir aujourd'hui, à l'occasion de la visite d'Etat que vous effectuez depuis hier dans notre pays.
C'est pour moi, et pour mon épouse Christine, un honneur et un grand plaisir de vous accueillir et de vous souhaiter à vous-même, à votre épouse, Mme Wafaa Sleiman, et à la délégation qui vous accompagne, la bienvenue au Sénat.
Je sais que je me fais l'interprète des Sénateurs et Sénatrices pour vous dire combien nous sommes heureux de votre visite. Votre visite d'État témoigne des liens d'amitiés exceptionnels qui, depuis si longtemps, unissent nos deux pays.
La France s'honore d'être l'amie du Liban. L'amie des bons jours comme l'amie des mauvais jours.
Vous avez rencontré hier, peu après votre arrivée, le président Nicolas Sarkozy. Il était lui-même à Beyrouth au début de cette année, dans le cadre d'une tournée régionale, pour répondre à l'urgence de la crise à Gaza.
Ces contacts réguliers entre nos deux pays, au plus haut niveau, témoigne de la qualité, de la force de notre relation, une relation d'amitié, une relation de confiance, une relation de solidarité.
Nous venons, Monsieur le Président, de nous entretenir ensemble, avant ce déjeuner, de la situation dans votre pays, de la situation régionale, de notre relation bilatérale. Je suis heureux de redire la force de nos liens, l'engagement de la France aux cotés de votre pays, notre attachement à l'unité, à l'indépendance, à la souveraineté du Liban, notre attachement à son intégrité territoriale et à sa stabilité.
En ce début d'année 2009, le Liban va mieux qu'il y a un an, et c'est une joie pour tous les amis du Liban, dont je suis. Je connais bien votre pays, depuis longtemps, je m'y suis rendu à de nombreuses reprises et j'ai pour le Liban, et pour les Libanais qui m'ont si souvent accueilli, une affection profonde, qui dépasse même les mots. Je me souviens de notre première rencontre, vous étiez Général, il y a bien des années, au camp de Yarzé.
Le Liban va mieux, et vous y êtes pour beaucoup. L'accord de Doha, signé en mai 2008, il y a presque un an, que vous avez contribué à mettre en oeuvre, a permis de rétablir le dialogue entre tous les Libanais.
La France soutient les autorités libanaises, au premier rang desquelles vous-même, Monsieur le Président.
Aujourd'hui, sous votre impulsion, les tensions s'apaisent, pour reconstruire pas à pas la confiance. Les Libanais ont montré qu'ils avaient pleinement conscience d'appartenir à une même Nation et qu'au-delà de leurs différences culturelles ou religieuses, au delà de leurs divergences d'opinion, ils savaient se rassembler et s'unir pour bâtir ensemble un avenir commun. C'est le sens et la mission du gouvernement d'union nationale que vous avez mis en place.
La France est fière d'accompagner ce processus.
Les élections législatives du 7 juin doivent être l'occasion de démontrer à nouveau, à travers un scrutin transparent et équitable, que la logique du dialogue et du consensus est désormais la seule logique politique.
Au Liban, la France apporte son soutien au retour de la stabilité, au maintien de la sécurité et à l'effort de reconstruction, tout comme elle a apporté un soutien total à la mise en place du Tribunal International qui jugera les responsables identifiés par la Commission d'enquête car on ne peut pas laisser impuni le crime qu'a été l'assassinat de Rafi Hariri.
Nos soldats sont présents, sur place, au sein de la FINUL, la force déployée par les Nations-Unies.
Au plan économique aussi, la France, qui est votre deuxième fournisseur, est à vos cotés et prend toute sa part à votre effort de reconstruction. Nous avons accueilli, à Paris, trois conférences de donateurs.
Nous avons également consenti un effort particulier en faveur des écoles françaises du Liban. Chaque année, 10 000 élèves dans le monde obtiennent leur baccalauréat dans une école française à l'étranger : un sur cinq est Libanais.
Beyrouth accueillera en septembre les Jeux de la Francophonie : cet événement rappellera la place éminente de votre pays dans la grande famille francophone.
Au plan régional aussi, des tensions s'apaisent, le dialogue est renoué. Je pense à la Syrie et à votre échange d'ambassadeurs, que j'espère pour très bientôt.
Les événements dramatiques de la fin de l'année dernière et du début de cette année ont montré combien le calme peut être précaire, la paix fragile. Mon premier déplacement a été pour cette région : je me suis rendu, le mois dernier, en Égypte, où j'ai rencontré le président Moubarak. Le Sénat, peut lui aussi aider aux efforts diplomatiques et aux médiations courageuses qui veulent faire progresser la paix.
Je voudrais dire les espoirs que nous mettons tous dans ce grand projet qu'est l'Union pour la Méditerranée. Le sommet de Paris, le 13 juillet dernier, a été l'occasion de votre première visite officielle.
Le Liban est depuis longtemps un point de contact privilégié entre l'Orient et l'Occident : je suis certain qu'il continuera à jouer ce rôle dans le cadre institutionnel élargi de l'Union pour la Méditerranée.
C'est cet avenir là, pacifique, fait de prospérité, que nous voulons aider votre pays à construire, l'avenir d'un Liban dont la souveraineté soit respectée de tous.
L'écrivain Amin Maalouf, prix Goncourt, votre compatriote et j'ose dire, notre compatriote, s'est longuement interrogé dans son oeuvre sur la question identitaire. Sa réflexion s'applique aux Libanais comme aux Français : « C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer ».
Votre regard, Monsieur le Président, a libéré beaucoup de ceux qui s'étaient enfermés dans les frontières du communautarisme.
C'est avec ce Liban ouvert et tolérant, ce Liban si proche, que nos liens sont restés si forts.
Vive le Liban !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-libanaise !
Source http://www.senat.fr, le 30 mars 2009
C'est un honneur pour le Sénat de la République française de vous recevoir aujourd'hui, à l'occasion de la visite d'Etat que vous effectuez depuis hier dans notre pays.
C'est pour moi, et pour mon épouse Christine, un honneur et un grand plaisir de vous accueillir et de vous souhaiter à vous-même, à votre épouse, Mme Wafaa Sleiman, et à la délégation qui vous accompagne, la bienvenue au Sénat.
Je sais que je me fais l'interprète des Sénateurs et Sénatrices pour vous dire combien nous sommes heureux de votre visite. Votre visite d'État témoigne des liens d'amitiés exceptionnels qui, depuis si longtemps, unissent nos deux pays.
La France s'honore d'être l'amie du Liban. L'amie des bons jours comme l'amie des mauvais jours.
Vous avez rencontré hier, peu après votre arrivée, le président Nicolas Sarkozy. Il était lui-même à Beyrouth au début de cette année, dans le cadre d'une tournée régionale, pour répondre à l'urgence de la crise à Gaza.
Ces contacts réguliers entre nos deux pays, au plus haut niveau, témoigne de la qualité, de la force de notre relation, une relation d'amitié, une relation de confiance, une relation de solidarité.
Nous venons, Monsieur le Président, de nous entretenir ensemble, avant ce déjeuner, de la situation dans votre pays, de la situation régionale, de notre relation bilatérale. Je suis heureux de redire la force de nos liens, l'engagement de la France aux cotés de votre pays, notre attachement à l'unité, à l'indépendance, à la souveraineté du Liban, notre attachement à son intégrité territoriale et à sa stabilité.
En ce début d'année 2009, le Liban va mieux qu'il y a un an, et c'est une joie pour tous les amis du Liban, dont je suis. Je connais bien votre pays, depuis longtemps, je m'y suis rendu à de nombreuses reprises et j'ai pour le Liban, et pour les Libanais qui m'ont si souvent accueilli, une affection profonde, qui dépasse même les mots. Je me souviens de notre première rencontre, vous étiez Général, il y a bien des années, au camp de Yarzé.
Le Liban va mieux, et vous y êtes pour beaucoup. L'accord de Doha, signé en mai 2008, il y a presque un an, que vous avez contribué à mettre en oeuvre, a permis de rétablir le dialogue entre tous les Libanais.
La France soutient les autorités libanaises, au premier rang desquelles vous-même, Monsieur le Président.
Aujourd'hui, sous votre impulsion, les tensions s'apaisent, pour reconstruire pas à pas la confiance. Les Libanais ont montré qu'ils avaient pleinement conscience d'appartenir à une même Nation et qu'au-delà de leurs différences culturelles ou religieuses, au delà de leurs divergences d'opinion, ils savaient se rassembler et s'unir pour bâtir ensemble un avenir commun. C'est le sens et la mission du gouvernement d'union nationale que vous avez mis en place.
La France est fière d'accompagner ce processus.
Les élections législatives du 7 juin doivent être l'occasion de démontrer à nouveau, à travers un scrutin transparent et équitable, que la logique du dialogue et du consensus est désormais la seule logique politique.
Au Liban, la France apporte son soutien au retour de la stabilité, au maintien de la sécurité et à l'effort de reconstruction, tout comme elle a apporté un soutien total à la mise en place du Tribunal International qui jugera les responsables identifiés par la Commission d'enquête car on ne peut pas laisser impuni le crime qu'a été l'assassinat de Rafi Hariri.
Nos soldats sont présents, sur place, au sein de la FINUL, la force déployée par les Nations-Unies.
Au plan économique aussi, la France, qui est votre deuxième fournisseur, est à vos cotés et prend toute sa part à votre effort de reconstruction. Nous avons accueilli, à Paris, trois conférences de donateurs.
Nous avons également consenti un effort particulier en faveur des écoles françaises du Liban. Chaque année, 10 000 élèves dans le monde obtiennent leur baccalauréat dans une école française à l'étranger : un sur cinq est Libanais.
Beyrouth accueillera en septembre les Jeux de la Francophonie : cet événement rappellera la place éminente de votre pays dans la grande famille francophone.
Au plan régional aussi, des tensions s'apaisent, le dialogue est renoué. Je pense à la Syrie et à votre échange d'ambassadeurs, que j'espère pour très bientôt.
Les événements dramatiques de la fin de l'année dernière et du début de cette année ont montré combien le calme peut être précaire, la paix fragile. Mon premier déplacement a été pour cette région : je me suis rendu, le mois dernier, en Égypte, où j'ai rencontré le président Moubarak. Le Sénat, peut lui aussi aider aux efforts diplomatiques et aux médiations courageuses qui veulent faire progresser la paix.
Je voudrais dire les espoirs que nous mettons tous dans ce grand projet qu'est l'Union pour la Méditerranée. Le sommet de Paris, le 13 juillet dernier, a été l'occasion de votre première visite officielle.
Le Liban est depuis longtemps un point de contact privilégié entre l'Orient et l'Occident : je suis certain qu'il continuera à jouer ce rôle dans le cadre institutionnel élargi de l'Union pour la Méditerranée.
C'est cet avenir là, pacifique, fait de prospérité, que nous voulons aider votre pays à construire, l'avenir d'un Liban dont la souveraineté soit respectée de tous.
L'écrivain Amin Maalouf, prix Goncourt, votre compatriote et j'ose dire, notre compatriote, s'est longuement interrogé dans son oeuvre sur la question identitaire. Sa réflexion s'applique aux Libanais comme aux Français : « C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer ».
Votre regard, Monsieur le Président, a libéré beaucoup de ceux qui s'étaient enfermés dans les frontières du communautarisme.
C'est avec ce Liban ouvert et tolérant, ce Liban si proche, que nos liens sont restés si forts.
Vive le Liban !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-libanaise !
Source http://www.senat.fr, le 30 mars 2009