Texte intégral
Mesdames et messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Il y a tout juste un an, je prenais la parole pour clore les travaux qui avaient été organisés pour la 1ère fois au ministère des affaires étrangères à l'occasion de la journée de la femme.
Cette année, je suis évidemment très heureuse de me trouver à nouveau parmi vous, cette fois pour introduire les tables rondes portant sur l'action de la France, sur le terrain, dans le domaine des droits de l'Homme et sur les nouvelles initiatives relatives au genre. La matinée se terminera par une table-ronde en forme de témoignage de la part d'un artiste coureur des mers, Titouan Lamazou, dont je connais bien l'engagement pour la défense des droits des femmes pour avoir soutenu le lancement de son association, Lysistrata.
Je voulais en tous cas commencer par des remerciements : depuis un an, la France, grâce à vous, diplomates et agents de cette maison, a résolument agi en faveur des femmes. Si j'ai choisi de faire du droit des femmes une de mes priorités d'action en tant que secrétaire d'Etat chargée des affaires étrangères et des droits de l'Homme, rien n'aurait été possible sans la mobilisation de l'administration centrale et de nos postes. Je tiens tout particulièrement à tirer un coup de chapeau à la direction des Nations Unies et des Organisations internationales, dont mon cabinet a mis à rude épreuve les équipes, et particulièrement la sous-direction des droits de l'Homme.
Grâce à cette action collective, je crois que nous arrivons à montrer que la France est à la pointe du combat pour les femmes.
Depuis l'année dernière, où je vous rappelais mon ambition - notre ambition - en faveur des femmes, beaucoup a été fait. Et le travail ne manque pas.
Pensez aux regards de femmes violées à Bukavu, au témoignage de cette fillette, Médiatrice, martyrisée à Bujumbura, à l'histoire de cette petite fille qui vit sur les ordures à Phnom Penh, à celle de cette jeune femme contaminée par le Sida à Porto-Novo, au récit de cette mère dont la fille a été tuée sauvagement dans la capitale du Guatemala, aux larmes de cette maman qui raconte comment sa fille a été vitriolée en Afghanistan pour avoir repris le chemin de l'école : on ne peut pas les transcrire dans des comptes rendus de déplacement !
Pourtant, ce sont ces regards, ces témoignages, ces histoires particulières qui, chaque jour me font comprendre que ce que nous faisons ici est utile. Que malgré l'ampleur de la tâche, malgré les difficultés, la France est attendue. Il ne s'agit rien de moins que de contribuer à l'émergence, partout dans le monde, de ce qui devrait être une évidence : celle de l'égale dignité des hommes et des femmes.
Et la France relève le gant.
Lors de la présidence française de l'Union européenne au deuxième semestre 2008, sous mon impulsion, nous avons accordé la priorité de notre action dans le domaine des droits de l'Homme à la promotion et la défense des droits des femmes.
La lutte contre les violences à leur encontre, qui passe par la promotion du statut et du rôle des femmes dans la société, a constitué l'axe central de notre action. Durant le très court mandat de 6 mois de la France à la tête de l'UE, ce sont un certain nombre d'avancées concrètes que nous avons pu réaliser :
* C'est le cas notamment de la définition de lignes directrices précises et opérationnelles sur les violences contre les femmes et la lutte contre toutes les formes de discrimination à leur encontre.
Ces lignes directrices serviront de cadre à l'action de l'UE aussi bien dans les enceintes internationales que sur le terrain, en mobilisant les ambassades et les délégations européennes.
Le projet préparé par la France a été âprement négocié, les droits à la santé sexuelle et génésique ne faisant pas l'unanimité, mais le texte a fini par être adopté par le Conseil le 8 décembre 2008.
Nous sommes depuis leur adoption, chef de file au sein de l'UE pour leur mise en oeuvre et nous avons préparé avec nos partenaires une présentation simple et didactique de ces lignes directrices à destination de toutes les ambassades de l'UE.
Nos ambassades sont déjà fortement mobilisées pour la mise en oeuvre des lignes directrices. Nous avons reçu plus d'une cinquante de réponses des postes sur ce qu'ils ont déjà mis en oeuvre et sur ce qu'ils comptent faire dans les mois à venir pour promouvoir les droits des femmes et l'égalité hommes femmes.
J'ai été particulièrement encouragée par le fait que certains d'entre eux n'aient pas attendu ces lignes directrices pour agir. Quelques ambassades ont ainsi déjà établi des partenariats avec des ONG locales et internationales.
Je tiens à souligner, parmi d'autres, les initiatives prises par nos postes à Ankara, Islamabad, Kaboul, Dhaka, Abuja, Bogota, Antanarivo, Maputo, Alger, Harare,Arusha et Séoul.
De nombreuses ambassades ont également pris l'initiative de traduire les nouvelles lignes directrices dans les langues nationales et de les faire publier sur le site Internet de l'ambassade, et parfois même dans la presse nationale.
* J'ai également profité de notre présidence pour faire avancer la mise en oeuvre de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
J'ai pour cela organisé à Bruxelles, une conférence de la PFUE en partenariat avec UNIFEM, qui portait sur la protection des femmes et la promotion de leur rôle dans les situations de conflit et post-conflit. Cet évènement avait pour objectif de dresser un premier bilan des engagements pris par l'UE pour la protection des femmes et la promotion de leur participation à la reconstruction, en application des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité « femmes, paix et sécurité », dans le cadre des opérations PESD.
Comme en témoigne notamment la participation active de hauts responsables militaires, cet événement a marqué un pas supplémentaire dans la prise en compte d'une problématique essentielle encore trop souvent considérée comme secondaire.
Les recommandations concrètes issues de la conférence ont fait l'objet de conclusions du Conseil « Affaires générales et relations extérieures » du 8 décembre 2008. Javier Solana est intervenu spécialement lors de ce même Conseil pour souligner les avancées réalisées sur ce dossier.
Au final, nos initiatives ont permis d'ancrer dans les textes et dans les esprits que les missions PESD manqueront leurs objectifs s'il est fait abstraction de la protection des femmes dans les situations de conflits et de leur participation à la reconstruction de la paix. La protection des femmes face aux violences et aux violations de leurs droits ont en effet un impact important sur la prévention des conflits, et sur la stabilisation et la reconstruction dans les phases de sortie de crise.
De la même manière, les missions de maintien de la paix ne peuvent faire l'économie d'une vraie réflexion sur le rôle des femmes engagées en opérations : elles sont souvent les éléments essentiels du succès, leur présence étant vue par la population comme un facteur d'apaisement et permettant un meilleur dialogue.
* Au-delà de ces réalisations, j'entends bien évidemment rester totalement mobilisée sur la promotion des droits des femmes.
La tenue à Paris le 10 décembre 2008 du forum annuel UE/ONG, que j'ai souhaité voir dédié à la lutte contre les discriminations envers les femmes, avait notamment pour objectif de prolonger l'impulsion pour les présidences suivantes.
J'ai également relancé avec nos partenaires européens à Bruxelles la discussion autour de la création d'un second mandat aux Nations unies portant sur les droits des femmes. J'ai encore la semaine dernière exhorté les états au CDH à Genève à se mobiliser autour de cette idée afin de pouvoir déposer une résolution créant un tel mécanisme dans les plus brefs délais.
Ce second mandat, viendrait compléter le travail du comité CEDAW afin de renforcer son action et sa capacité de suivi de la mise en oeuvre de la Convention. Il s'agira également de diffuser les bonnes pratiques et d'apporter aux Etats qui le souhaitent une assistance technique utile en vue de lutter contre les lois et pratiques discriminatoires contre les femmes.
Le 30ème anniversaire du CEDAW, qui aura lieu précisément cette année, le 10ème anniversaire de la résolution 1325 et le 15ème anniversaire de la Conférence de Pékin qui tomberont en 2010, sont autant de dates marquant les avancées réalisées ces dernières décennies.
Ce sont aussi des rendez-vous à ne pas manquer tant il reste de défis à relever pour que les droits des femmes soient pleinement respectés. Je proposerai très bientôt la tenue d'une grande conférence internationale afin de faire un bilan d'étape de la mise en oeuvre de la déclaration et du programme d'action adoptés à Pékin.
Mais ce combat pour le droit des femmes, il trouve aussi à s'exprimer en matière de coopération : c'est tout l'objectif de la deuxième table ronde, qui doit aborder les nouvelles initiatives relatives au genre. Permettez-moi d'en dire quelques mots.
Au cours de mes déplacements, ce que je relève, c'est surtout cet incroyable dynamisme des femmes dans la société civile. Au Bénin où je me suis rendue il y a deux semaines, ce sont les femmes qui à 80% bénéficient des programmes de micro-financement destinés à lancer de petites activités. Au Kenya, dans le bidonville de Kibera, ce sont là encore des femmes qui montent avec l'aide d'ONG des micro-entreprises leur permettant de faire vivre leur famille et leurs proches ! Bref, si les femmes sont les premières victimes des violations des droits de l'Homme, ce sont aussi les premières actrices de la reconstruction et du développement.
J'ai déjà cité Soeur Emmanuelle à un certain nombre d'occasions, mais je ne résiste pas à la tentation de vous livrer cette réflexion qui est la sienne et qui illustre si bien ce que les femmes ont à apporter au monde : « Eduquer un homme c'est éduquer un individu, éduquer une femme, c'est éduquer un peuple ».
C'est en partant de ce constat que mon collègue Alain Joyandet a souhaité aiguiller une partie de notre coopération au bénéfice des femmes. Sans vouloir trop dévoiler le fond de la deuxième table ronde, sachez en tous cas que ce sont des engagements financiers spécifiques qui seront cette année consacrés à la promotion des femmes comme actrices du développement. 20 millions d'euros seront ainsi engagés dès 2009 sur des actions de court, moyen et long terme, via l'AFD, mais également via un fonds spécial de 3 millions d'euros qui permettra de créer un projet de long terme à vocation régionale, renforçant la solidarité Nord-Sud.
30 Ambassades ont également été choisies : une enveloppe de 100000 euros en moyenne sera affectée dans chacun de ces postes à des projets portés par des ONG locales. Rapidement mobilisables et utilisables, ces fonds pourront, par exemple, servir à des projets de microcrédit.
Sans un engagement convaincu de tout le réseau diplomatique, de vous tous, nous ne pourrons franchir de nouvelles étapes vers le respect des droits fondamentaux, la dignité et l'égalité tels qu'envisagés par la déclaration universelle des droits de l'homme. La défense et la promotion des droits de la femme, qu'ils soient civils et politiques, ou économiques, sociaux et culturels, est un des grands combats que nous devons mener.
Je serai, comme l'année dernière, au premier rang de celles et ceux qui ont choisi de relever ce flambeau.
Je ne doute pas que vous aurez à coeur de continuer sur ce chemin avec nous.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 mars 2009
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Il y a tout juste un an, je prenais la parole pour clore les travaux qui avaient été organisés pour la 1ère fois au ministère des affaires étrangères à l'occasion de la journée de la femme.
Cette année, je suis évidemment très heureuse de me trouver à nouveau parmi vous, cette fois pour introduire les tables rondes portant sur l'action de la France, sur le terrain, dans le domaine des droits de l'Homme et sur les nouvelles initiatives relatives au genre. La matinée se terminera par une table-ronde en forme de témoignage de la part d'un artiste coureur des mers, Titouan Lamazou, dont je connais bien l'engagement pour la défense des droits des femmes pour avoir soutenu le lancement de son association, Lysistrata.
Je voulais en tous cas commencer par des remerciements : depuis un an, la France, grâce à vous, diplomates et agents de cette maison, a résolument agi en faveur des femmes. Si j'ai choisi de faire du droit des femmes une de mes priorités d'action en tant que secrétaire d'Etat chargée des affaires étrangères et des droits de l'Homme, rien n'aurait été possible sans la mobilisation de l'administration centrale et de nos postes. Je tiens tout particulièrement à tirer un coup de chapeau à la direction des Nations Unies et des Organisations internationales, dont mon cabinet a mis à rude épreuve les équipes, et particulièrement la sous-direction des droits de l'Homme.
Grâce à cette action collective, je crois que nous arrivons à montrer que la France est à la pointe du combat pour les femmes.
Depuis l'année dernière, où je vous rappelais mon ambition - notre ambition - en faveur des femmes, beaucoup a été fait. Et le travail ne manque pas.
Pensez aux regards de femmes violées à Bukavu, au témoignage de cette fillette, Médiatrice, martyrisée à Bujumbura, à l'histoire de cette petite fille qui vit sur les ordures à Phnom Penh, à celle de cette jeune femme contaminée par le Sida à Porto-Novo, au récit de cette mère dont la fille a été tuée sauvagement dans la capitale du Guatemala, aux larmes de cette maman qui raconte comment sa fille a été vitriolée en Afghanistan pour avoir repris le chemin de l'école : on ne peut pas les transcrire dans des comptes rendus de déplacement !
Pourtant, ce sont ces regards, ces témoignages, ces histoires particulières qui, chaque jour me font comprendre que ce que nous faisons ici est utile. Que malgré l'ampleur de la tâche, malgré les difficultés, la France est attendue. Il ne s'agit rien de moins que de contribuer à l'émergence, partout dans le monde, de ce qui devrait être une évidence : celle de l'égale dignité des hommes et des femmes.
Et la France relève le gant.
Lors de la présidence française de l'Union européenne au deuxième semestre 2008, sous mon impulsion, nous avons accordé la priorité de notre action dans le domaine des droits de l'Homme à la promotion et la défense des droits des femmes.
La lutte contre les violences à leur encontre, qui passe par la promotion du statut et du rôle des femmes dans la société, a constitué l'axe central de notre action. Durant le très court mandat de 6 mois de la France à la tête de l'UE, ce sont un certain nombre d'avancées concrètes que nous avons pu réaliser :
* C'est le cas notamment de la définition de lignes directrices précises et opérationnelles sur les violences contre les femmes et la lutte contre toutes les formes de discrimination à leur encontre.
Ces lignes directrices serviront de cadre à l'action de l'UE aussi bien dans les enceintes internationales que sur le terrain, en mobilisant les ambassades et les délégations européennes.
Le projet préparé par la France a été âprement négocié, les droits à la santé sexuelle et génésique ne faisant pas l'unanimité, mais le texte a fini par être adopté par le Conseil le 8 décembre 2008.
Nous sommes depuis leur adoption, chef de file au sein de l'UE pour leur mise en oeuvre et nous avons préparé avec nos partenaires une présentation simple et didactique de ces lignes directrices à destination de toutes les ambassades de l'UE.
Nos ambassades sont déjà fortement mobilisées pour la mise en oeuvre des lignes directrices. Nous avons reçu plus d'une cinquante de réponses des postes sur ce qu'ils ont déjà mis en oeuvre et sur ce qu'ils comptent faire dans les mois à venir pour promouvoir les droits des femmes et l'égalité hommes femmes.
J'ai été particulièrement encouragée par le fait que certains d'entre eux n'aient pas attendu ces lignes directrices pour agir. Quelques ambassades ont ainsi déjà établi des partenariats avec des ONG locales et internationales.
Je tiens à souligner, parmi d'autres, les initiatives prises par nos postes à Ankara, Islamabad, Kaboul, Dhaka, Abuja, Bogota, Antanarivo, Maputo, Alger, Harare,Arusha et Séoul.
De nombreuses ambassades ont également pris l'initiative de traduire les nouvelles lignes directrices dans les langues nationales et de les faire publier sur le site Internet de l'ambassade, et parfois même dans la presse nationale.
* J'ai également profité de notre présidence pour faire avancer la mise en oeuvre de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
J'ai pour cela organisé à Bruxelles, une conférence de la PFUE en partenariat avec UNIFEM, qui portait sur la protection des femmes et la promotion de leur rôle dans les situations de conflit et post-conflit. Cet évènement avait pour objectif de dresser un premier bilan des engagements pris par l'UE pour la protection des femmes et la promotion de leur participation à la reconstruction, en application des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité « femmes, paix et sécurité », dans le cadre des opérations PESD.
Comme en témoigne notamment la participation active de hauts responsables militaires, cet événement a marqué un pas supplémentaire dans la prise en compte d'une problématique essentielle encore trop souvent considérée comme secondaire.
Les recommandations concrètes issues de la conférence ont fait l'objet de conclusions du Conseil « Affaires générales et relations extérieures » du 8 décembre 2008. Javier Solana est intervenu spécialement lors de ce même Conseil pour souligner les avancées réalisées sur ce dossier.
Au final, nos initiatives ont permis d'ancrer dans les textes et dans les esprits que les missions PESD manqueront leurs objectifs s'il est fait abstraction de la protection des femmes dans les situations de conflits et de leur participation à la reconstruction de la paix. La protection des femmes face aux violences et aux violations de leurs droits ont en effet un impact important sur la prévention des conflits, et sur la stabilisation et la reconstruction dans les phases de sortie de crise.
De la même manière, les missions de maintien de la paix ne peuvent faire l'économie d'une vraie réflexion sur le rôle des femmes engagées en opérations : elles sont souvent les éléments essentiels du succès, leur présence étant vue par la population comme un facteur d'apaisement et permettant un meilleur dialogue.
* Au-delà de ces réalisations, j'entends bien évidemment rester totalement mobilisée sur la promotion des droits des femmes.
La tenue à Paris le 10 décembre 2008 du forum annuel UE/ONG, que j'ai souhaité voir dédié à la lutte contre les discriminations envers les femmes, avait notamment pour objectif de prolonger l'impulsion pour les présidences suivantes.
J'ai également relancé avec nos partenaires européens à Bruxelles la discussion autour de la création d'un second mandat aux Nations unies portant sur les droits des femmes. J'ai encore la semaine dernière exhorté les états au CDH à Genève à se mobiliser autour de cette idée afin de pouvoir déposer une résolution créant un tel mécanisme dans les plus brefs délais.
Ce second mandat, viendrait compléter le travail du comité CEDAW afin de renforcer son action et sa capacité de suivi de la mise en oeuvre de la Convention. Il s'agira également de diffuser les bonnes pratiques et d'apporter aux Etats qui le souhaitent une assistance technique utile en vue de lutter contre les lois et pratiques discriminatoires contre les femmes.
Le 30ème anniversaire du CEDAW, qui aura lieu précisément cette année, le 10ème anniversaire de la résolution 1325 et le 15ème anniversaire de la Conférence de Pékin qui tomberont en 2010, sont autant de dates marquant les avancées réalisées ces dernières décennies.
Ce sont aussi des rendez-vous à ne pas manquer tant il reste de défis à relever pour que les droits des femmes soient pleinement respectés. Je proposerai très bientôt la tenue d'une grande conférence internationale afin de faire un bilan d'étape de la mise en oeuvre de la déclaration et du programme d'action adoptés à Pékin.
Mais ce combat pour le droit des femmes, il trouve aussi à s'exprimer en matière de coopération : c'est tout l'objectif de la deuxième table ronde, qui doit aborder les nouvelles initiatives relatives au genre. Permettez-moi d'en dire quelques mots.
Au cours de mes déplacements, ce que je relève, c'est surtout cet incroyable dynamisme des femmes dans la société civile. Au Bénin où je me suis rendue il y a deux semaines, ce sont les femmes qui à 80% bénéficient des programmes de micro-financement destinés à lancer de petites activités. Au Kenya, dans le bidonville de Kibera, ce sont là encore des femmes qui montent avec l'aide d'ONG des micro-entreprises leur permettant de faire vivre leur famille et leurs proches ! Bref, si les femmes sont les premières victimes des violations des droits de l'Homme, ce sont aussi les premières actrices de la reconstruction et du développement.
J'ai déjà cité Soeur Emmanuelle à un certain nombre d'occasions, mais je ne résiste pas à la tentation de vous livrer cette réflexion qui est la sienne et qui illustre si bien ce que les femmes ont à apporter au monde : « Eduquer un homme c'est éduquer un individu, éduquer une femme, c'est éduquer un peuple ».
C'est en partant de ce constat que mon collègue Alain Joyandet a souhaité aiguiller une partie de notre coopération au bénéfice des femmes. Sans vouloir trop dévoiler le fond de la deuxième table ronde, sachez en tous cas que ce sont des engagements financiers spécifiques qui seront cette année consacrés à la promotion des femmes comme actrices du développement. 20 millions d'euros seront ainsi engagés dès 2009 sur des actions de court, moyen et long terme, via l'AFD, mais également via un fonds spécial de 3 millions d'euros qui permettra de créer un projet de long terme à vocation régionale, renforçant la solidarité Nord-Sud.
30 Ambassades ont également été choisies : une enveloppe de 100000 euros en moyenne sera affectée dans chacun de ces postes à des projets portés par des ONG locales. Rapidement mobilisables et utilisables, ces fonds pourront, par exemple, servir à des projets de microcrédit.
Sans un engagement convaincu de tout le réseau diplomatique, de vous tous, nous ne pourrons franchir de nouvelles étapes vers le respect des droits fondamentaux, la dignité et l'égalité tels qu'envisagés par la déclaration universelle des droits de l'homme. La défense et la promotion des droits de la femme, qu'ils soient civils et politiques, ou économiques, sociaux et culturels, est un des grands combats que nous devons mener.
Je serai, comme l'année dernière, au premier rang de celles et ceux qui ont choisi de relever ce flambeau.
Je ne doute pas que vous aurez à coeur de continuer sur ce chemin avec nous.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 mars 2009