Déclaration conjointe de MM. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, et David Miliband, ministre britannique des affaires étrangères et du Commonwealth, sur l'appel à la poursuite de la pause dans l'offensive militaire du gouvernement sri-lankais contre les Tigres tamouls pour assurer la protection des civils, Paris, Londres le 15 avril 2009.

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Nous nous sommes réjouis de l'annonce faite par le président Rajapakse le 12 avril d'une pause dans l'offensive militaire du gouvernement sri-lankais, première étape pour assurer la protection des civils. Cependant, nous sommes vivement préoccupés par le fait qu'il n'y a pas eu, durant la brève période de pause, de mouvements de grande ampleur de civils fuyant la zone de conflit pour se mettre en sécurité, contrairement à ce que nous avions espéré. Il est clair que le LTTE a empêché par la force les civils de quitter la zone de conflit. Nous déplorons sa détermination à se servir des civils comme boucliers humains. Nous continuons naturellement à appeler le LTTE à renoncer au terrorisme et à la violence et à déposer les armes : ce sont là des conditions nécessaires à toute solution à long terme.
Nous demandons instamment au président Rajapakse d'annoncer une nouvelle pause. Les Etats démocratiques sont, à juste titre, tenus d'appliquer des normes plus strictes que les organisations terroristes en matière de protection des civils. Nous exhortons également le LTTE à permettre aux civils de se mettre en sécurité. Il est essentiel que la pause dans les combats soit suffisamment longue pour donner aux civils la possibilité de quitter la zone de conflit et à l'ONU le temps d'instaurer au sein de la population la confiance dans le fait que sa sécurité sera assurée si elle quitte cette zone. Les deux parties doivent se conformer à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et faire tout ce qu'elles peuvent pour protéger les civils. Cela suppose notamment de donner aux organisations internationales humanitaires un accès sans entrave aux personnes touchées par les combats pour qu'elles puissent leur apporter un volume d'aide adéquat.
La France et le Royaume-Uni, membres du Conseil de sécurité, continuent de soutenir l'engagement actif des Nations unies et d'autres membres de la communauté internationale concernant cette question urgente.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 avril 2009