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Mesdames et messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi d'être ici, à l'UNESCO, en cette semaine du développement durable 2009, pour le lancement de la campagne d'éducation au développement durable intitulée « Nous resterons sur Terre ». Cette dernière, sous l'égide de l'UNESCO, s'inscrit dans le cadre du projet mondial soutenu par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement, et je me réjouis que l'Education nationale en soit un partenaire actif.
Encourager la coopération pour protéger l'environnement et améliorer la qualité de vie des populations sans compromettre celle des générations à venir, c'est l'enjeu décisif du développement durable. Une enquête de l'Institut Médiascopie parue cette semaine révèle d'ailleurs que les Français considèrent le développement durable comme principale solution face à la crise économique. Je suis d'autant plus sensible à ce sujet fondamental pour l'avenir de notre planète que j'ai été ministre de la Coopération et que j'ai ainsi pu constater l'urgence de répondre aux aspirations de nos concitoyens au plan environnemental, économique, social et culturel à l'échelle du globe comme à celle du territoire local.
Les valeurs associées au développement durable s'imposent comme le trait d'union entre le passé et le futur, entre le proche et le lointain. L'École est bien le lieu par excellence où se façonne cette conscience d'avenir.
L'éducation au développement durable enjeu planétaire, se décline dans l'action quotidienne et s'enracine dans le concret Je vois d'ailleurs dans le soutien de cette campagne par Mme Wangari Maathai, Celle qui plante les arbres, pour reprendre le titre de son autobiographie, un symbole fort. En effet elle est non seulement la première femme africaine à avoir reçu le Prix Nobel de la Paix en 2004 pour sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix, mais elle aussi, je tiens à le souligner, enseignante de formation.
Le film qui lance cette campagne réunit ces deux dimensions, car c'est à la fois un magnifique témoignage sur l'état de notre planète et une oeuvre qui invite chacun d'entre nous à la réflexion, puis à l'action. Ne nous trompons pas, ce qui se cache derrière l'éducation au développement durable, c'est l'éducation aux choix, celle qui renforce la capacité du futur citoyen à choisir de s'engager et d'agir de manière raisonnée, informée et responsable.
Je suis persuadé que ces images magnifiques, et parfois terribles de la rupture entre l'homme et son environnement naturel, seront pour les enseignants et leurs élèves l'occasion d'échanges fructueux dans les classes sur les enjeux qu'elles illustrent.
L'attente n'a jamais été aussi forte. Nous avons le devoir d'y répondre. J'ai encore pu le constater hier, dans une école parisienne, en compagnie de Chantal Jouanno, lorsque nous sommes allés à la rencontre d'élèves qui présentaient leurs projets sur le développement durable. Sous la conduite remarquable de leurs enseignants, ces actions individuelles et surtout collectives les éveillent au monde et les aident à devenir acteurs de leur propre futur.
Vous avez intitulé cette campagne « Nous resterons sur Terre », et c'est pour moi l'occasion de rappeler qu'à l'Education nationale aussi nous agissons pour préserver notre belle planète. En effet aujourd'hui, je tiens à le souligner, l'éducation au développement durable est partout présente dans nos écoles et nos établissements.
Je suis plus que jamais convaincu que c'est à l'école que se joue l'avenir du développement durable car c'est l'école qui construit le futur citoyen.
Je voudrais rappeler que l'éducation au développement durable est généralisée dans le système éducatif. Elle se décline dans trois directions.
1/ L'éducation au développement durable est d'abord présente de manière transversale dans la pédagogie. Ce n'est pas un hasard si les nouveaux programmes de l'école élémentaire intègrent très largement cette dimension comme ceux d'histoire géographie et de sciences de la vie et de la terre au collège.
2/ Elle est aussi présente dans le fonctionnement des écoles, des collèges et des lycées avec la mise en place de chartes d'établissement ou le développement des labels « Haute qualité environnementale » Cela concerne des domaines très concrets comme l'économie d'énergie, l'eau et les déchets.
3/ Enfin, elle prend la forme de partenariats toujours plus nombreux entre les écoles, les établissements et les acteurs associatifs et institutionnels.
C'est dans cette perspective que j'ai lancé « L'École agit » en compagnie de Jean Louis Borloo. Cette opération donne la parole aux élèves et aux enseignants qui s'engagent dans des actions quotidiennes et concrètes. J'ajoute qu'un recueil de bonnes pratiques a été édité lors de la conférence mondiale de l'Unesco sur l'éducation pour le développement durable qui avait lieu ces jours-ci en Allemagne. J'y ai été d'autant plus attentif que c'est un collège lauréat de l'École agit, le collège Michel Chasles, qui a représenté la France à cette occasion.
En octobre dernier, en recevant les lauréats de la première édition qui a rassemblé près de 300 projets, j'ai fait part de ma volonté d'aller plus loin pour promouvoir cette dynamique. J'ai notamment annoncé mon souhait d'accompagner la mise en place d'une structure qui pourrait aider plus efficacement, y compris financièrement, les travaux menés au sein des écoles et des établissements scolaires. J'annoncerai donc très prochainement la création d'un Institut qui sera chargé d'engager des actions concrètes dans ce domaine, grâce à des partenariats publics et privés.
C'est dans ce cadre que nous nous sommes engagés dans un travail avec Olivier Bourgeois et toute l'équipe du film. Nous allons préparer pour la rentrée scolaire prochaine un accompagnement pédagogique de cette oeuvre destiné à engager une réflexion sur sa dimension philosophique, notamment pour les élèves de terminale.
Vous le voyez, l'Education nationale est résolue à aller plus loin pour que le développement durable soit non seulement une réalité pour tous les élèves mais également un projet partagé par la communauté éducative tout entière. La France compte 12 millions d'ambassadeurs du développement durable : ce sont les élèves. Nous nous devons de leur offrir un cadre qui donne du sens à leur action.
Source http://www.lecoleagit.fr, le 20 avril 2009