Déclaration de Mme Rama Yade, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et aux droits de l'homme, en réponse à une question sur la situation au Pakistan et en Afghanistan, à l'Assemblée nationale le 29 avril 2009.

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Circonstance : Questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 29 avril 2009

Texte intégral

Madame la Députée Hostalier, j'ai été, comme vous, consternée par les dispositions de cette loi, comme par celle qui dicte aux femmes chiites obéissance en cas de rapports sexuels désirés par leur mari.
Cette loi rappelle les heures les plus sombres de l'Afghanistan. Le président Hamid Karzaï s'est engagé à revenir sur ce texte, ce que j'espère ardemment. En effet, et comme j'ai pu l'observer lors de mon dernier déplacement en Afghanistan, les femmes afghanes sont courageuses et elles se battent.
Notre soutien est donc un impératif politique et moral.
Par ailleurs, comme vous l'avez précisé, le président de la République a nommé, le 3 mars dernier, Pierre Lellouche représentant spécial pour l'Afghanistan et le Pakistan.
Le représentant spécial a pour mission de présenter des moyens renouvelés, susceptibles de servir la nouvelle approche que nous avons du Pakistan et de l'Afghanistan que ce soit en matière de politique, de reconstruction, de sécurité ou de gouvernance.
Des moyens financiers supplémentaires - plus de 25 millions d'euros cette année - ont d'ailleurs été dégagés pour accompagner ce mouvement et renforcer notre coopération et notre assistance civile en Afghanistan.
Le Parlement français a déjà joué un rôle important en prenant en charge la formation des fonctionnaires afghans. Le gouvernement encouragera, si vous le voulez bien, les nouvelles coopérations que votre Assemblée serait prête à mettre en place ainsi que les visites de parlementaires sur le terrain. Les militaires français engagés en Afghanistan doivent en effet pouvoir compter sur un soutien sans faille de notre part dans le combat qu'ils mènent contre le terrorisme.
Vous venez de le souligner, nous sommes à quelques mois des élections présidentielles en Afghanistan. Or il n'y aura pas de paix dans cette région sans liberté et sans engagement fort au service de la démocratie, de l'Etat de droit et des libertés fondamentales.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 mai 2009